dimanche 29 janvier 2012

Mon amie Flicka de Mary O'Hara

- Kennie, dit-elle ; tu es libre de monter  n'importe quel cheval du ranch ; pourquoi tiens-tu tellement à avoir ce poulain ?
- Oh ! Mère ! ce n'est pas seulement pour le monter. Je veux un poulain pour que nous soyons amis. Je veux qu'il soit tout à moi, tout à moi, Mère ....

Voilà tout le désir de ce petit rêveur de 10 ans, lorsqu'il rentre du Collège au ranch Goose Bar, pour ses vacances d'été. Mais quand ses parents cèdent à son désir afin de lui donner le sens des responsabilités et lui remettre les pieds dans une réalité qu'il a du mal à appréhender, il choisit la pouliche la plus sauvage du ranch, qui lorsqu'elle est capturée se blesse grièvement dans les barbelés afin de s'enfuir.Désormais les jours de l'animal sont en danger tandis que Ken, éperdu d'amour, va tout donner pour la sauver.

Au delà d'une histoire d'amour entre un enfant et son cheval - aucunement niaise par ailleurs comme le sont quelquefois certaines histoires destinées aux enfants- Mon amie Flicka prend vie dans un univers rude et âpre : la vie des éleveurs de chevaux du Wyoming, un endroit encore peu habité, dur et terriblement sauvage.
[Comme dans Le poulain rouge de Steinbeck]

Une dureté symbolisée par le père de Ken, qui élève ses deux garçons de façon presque militaire, afin de les préparer à la vie et aux valeurs qui lui sont propres, un homme passionné et travailleur, qui force l'admiration de ses fils et le respect de ses employés .... une rudesse tempérée par Nell la mère qui représente toute la douceux nécessaire aux gens de l'Ouest.

C'est aussi un formidable roman sur la découverte de l'amour et de la vie mais aussi de la mort par les yeux d'un petit garçon qui, pour un cheval, va être obligé de laisser ses rêves de côté et affronter la réalité.

Les relations entre les personnages sont très fortes, ainsi les liens chaotiques entre Ken et Rob son père, le premier craignant le second tandis que le second ne sait pas comment se faire un ami du premier, sont un élément déterminant du récit, et tempérés par Nell qui fait le lien entre deux personnalités qui se ressemblent au final tant qu'elles s'en opposent.
Des personnages tellement réels et attachants qu'on a vite l'impression de faire partie de la famille, de leur vie. C'est un roman très naturel, écrit par une auteure qui a vécu de la même manière et donc transmet sa propre expérience au travers son récit.

Sans oublier le rôle des animaux  qui jalonnent le quotidien de ces éleveurs  et surtout les chevaux ... ces fabuleux chevaux libres et élevés en pleine montagne sous la garde d'un étalon Banner, dont chacun a son histoire, comme Rocket, la fameuse jument "dingo" la mère de Flicka ... qui donnera naissance aussi à toute une lignée de chevaux sauvages et indomptables,  issus du fameux l'Albinos un cheval légendaire.

S'il est un livre que j'emporterais sur une île déserte, c'est bien celui ci, accompagné de ses deux tomes suivants, parce que je pense que c'est l'un des plus beaux livres écrits sur le cheval pour la jeunesse.

Extrait
Le poulain de Rocket - un yearling, une pouliche - la sienne à lui. Il n'avait pas eu à la choisir : elle s'était donnée. Elle lui appartenait parce que d'un regard elle lui avait demandé secours ; elle lui appartenait à cause de sa beauté sauvage, de sa vitesse et parce que, à sa vue, à sa seule pensée, il sentait faillir son coeur.

Une petite remarque pour achever ce billet ... sur la postface qui conclue le roman, dont j'ai retenu ces termes complètement désuets "Lecture saine pour des garçons jeunes et pour ce qui reste , en chacun de nous, de jeunesse."
Bon pour la jeunesse je ne dis rien mais non Monsieur André Maurois, Mon amie Flicka, n'en déplaise à votre jugement, peut être aussi apprécié par les jeunes (et moins jeunes) filles !





vendredi 27 janvier 2012

Leviathan de Scott Westerfeld

Le 28 Juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, et sa femme, après avoir survécu à plusieurs tentatives d'assassinats, sont empoisonnés par des révolutionnaires serbes, laissant orphelin leur fils unique Aleksandar ..... au seuil d'une Guerre Mondiale, qui opposera les Clankers (l'Allemagne et l'Autriche) aux Darwinistes (l'Angleterre, la France et la Russie).

Les Clankers sont les concepteurs de machines de métal et de fer -mécanopodes (sorte de géant monté sur engrenages et pneumatiques qui se déplace sur deux pieds), frégates terrestres -  fonctionnant au kérosène.
Et les Darwinistes utilisent les animaux comme machines, alliant le métal à l'animal et obtenant ainsi d'étranges créatures, telles les tigresques lupins, les méduses ou encore le Léviathan (qui est une créature incroyable, mêlant plusieurs espèces animales), qui fonctionnent à l'hydrogène.

Ainsi le jeune Alek qui, parce que sa mère n'était pas de noble rang, ne pourra pas prétendre au trône mais pour autant n'en constitue pas moins une menace, se retrouve en fuite, seulement épaulé par son maître d'armes et son maitre de mécanique.

En parallèle Déryn, une jeune anglaise, va se faire passer pour un garçon afin d'être enrôlé dans l'Air Service et va se retrouver aussi au coeur de la bataille, apprentie au sein même du Leviathan une formidable machine de guerre darwiniste, qui transporte aussi à son bord une scientifique chargée d'un étrange bagage qu'il faut protéger à tout prix.

Le roman de Westerfeld suit nos deux protagonistes par un procédé d'alternance, deux chapitres pour l'un puis les deux suivants pour l'autre, ce qui permet de faire correctement la connaissance des deux jeunes héros, j'aurais aimé néanmoins que les personnages soient un peu plus approfondis et étoffés. Bien que le côté intéressant réside dans leur personnalité, à savoir Déryn la fille garçon manquée, débrouillarde et casse-cou et Alek le jeune garçon sensible et un tantinet gnangnan (mais rien de telle qu'une guerre pour arranger un peu cela !).
Surtout que l'auteur a joué à contresens sur les stéréotypes clankers- darwiniens .. le métal contre l'animal, on aurait pu s'attendre à ce que Alek représente la dureté germanique masculine et Déryn la douceur féminine avec une sensibilité toute anglaise mais il n'en est rien ; c'est justement tout le contraire et j'ai beaucoup apprécié cet aspect.

L'autre aspect intéressant du roman réside bien entendu dans l'invention des machines de guerre .... celle des machines animales est tout simplement fantastique :
"Une gigantesque bête volante émergeait des nuages derrière elle. Sa peau argentée miroitait au soleil.
La créature était colossale - plus imposante que la cathédrale Saint-Paul, plus longue que le dreadnought Orion qu'elle avait vu sur la Tamise la semaine précédente. De forme cylindrique, elle ressemblait à un zeppelin mais ses flancs hérissés de cils palpitaient doucement, et une nuée de chauves-souris et d'oiseaux symbiotiques l'environnait."

Cette utilisation de l'animal m'a fait un peu penser à Espérance dans la trilogie d'Heliot.

En conclusion, c'est un livre très agréable à lire, bon avec quelques simplicités et raccourcis destinés à un public de jeunes lecteurs, comme le fait que les choses s'arrangent finalement très vite, que deux camps ennemis se rallient l'un à l'autre sans aucun soucis .... Après le côté le plus intéressant du roman, comme je l'ai déjà dit, se situe dans les machines, et aussi ce que Westerfeld a fait du conflit : transformer la Guerre en conflit entre les clankers et les darwinistes, entre le métal et l'animal ....


Une petite remarque aussi sur les illustrations qui jalonnent le livre tout au long du récit et qui apportent vraiment des éléments à l'histoire, c'est une bonne aide à la représentation des machines.

Sans oublier la carte du début, qui me fait fortement penser à celle-ci qu'on étudie dans les écoles pour faire comprendre le début du conflit. 







Carte originale
Carte du Livre
Et enfin Westerfeld achève son premier tome par une postface qui éclaire la réalité de cette Guerre et ce que lui en a fait dans son uchronie, cela éclaire aussi beaucoup les choses, surtout pour les jeunes lecteurs.

Un bon roman pour jeunesse donc, j'ai hâte de découvrir la suite car le premier tome m'a laissée sur ma faim avec beaucoup de questions non élucidées, comme celle de savoir ce que transporte en réalité la scientifique.

Par son côté uchronique et steampunk (diesel steampunk puisque cela entre dans la première guerre mondiale), Leviathan entre dans les Challenges de



Il a été lu en commun avec
Spocky ; Vert ; AcrO ; Yume ; Shaya.

Sur le Cercle d'Atuan nos impressions de lecture.


samedi 21 janvier 2012

J'ai survécu à la Fin du Monde

En Janvier c'est l'heure des bilans, je vais en profiter pour faire celui d'un des Challenges que j'ai fait en 2011, à savoir celui de la Fin du Monde de Tigger Lilly.

Pour petit rappel, il s'agissait de survivre à 
- une catastrophe naturelle OU
- une guerre bactériologique OU
- un hiver nucléaire

En ce qui me concerne, partie pour la guerre bactériologique, armée d'un masque à gaz, j'ai fini en un hiver nucléaire, munie d'un casque solide pour me protéger des retombées radio actives ... sans oublier des vaccins anti mutants et autres et une solide dose de courage !

Oui parce qu'il n'est pas si facile que cela de survivre à un cataclysme, croyez moi ! 

J'ai du faire face à une terrible tempête de neige ( Les enfants de Noé de Jean Joubert), survivre à une rotation de la Terre sur elle-même (La Nuit des Temps de Barjavel) et à une bombe U (Une rose au Paradis de Barjavel).
Et puis il a fallu résister aussi .... à des vampires transmetteurs d'un virus (Je suis une Légende de Richard Matheson) et à des zombies plus nombreux encore que les vivants (Un horizon de cendres de Jean Pierre Andrevon).
J'ai du enfin traverser un Moyen Âge sombre et fanatique en quête de l'Etoile du Matin (Dehors les chiens les  infidèles de Maia Mazaurette), vivre dans une bulle contrôlée par un Processeur (Eternity Incorporated de Rapahël Granier de Cassagnac) et cheminer dans des étendues de neige, en compagnie d'un trappeur et de son loup cybernétique (Cygnis de Vincent Gessler).

Mais ... j'ai survécu !!!!tout du moins dans ces lectures.

Car .... en réalité .... si une réelle fin du monde se produit fin 2012, j'affirme haut et fort que je préfèrerais disparaître que survivre .... le pire de la survivance étant décrite dans La Route de Cormac Mac Carthy. (entre parenthèses, un chef d'oeuvre à découvrir).

Voilà qui clôt ce bilan de Fin du Monde, un Challenge qui m'aura permis de relire ou de découvrir des livres fort intéressants, certains même réellement très chouettes, un Challenge qui m'a de manière générale beaucoup plu.

Pour information, la Fin du Monde étant prévu pour dans exactement 11 mois, vous pouvez encore participer au Challenge de Tigger Lilly et vous inscrire ici.
 




lundi 16 janvier 2012

Dreamericana de Fabrice Colin

Hadès Shufflin est le célèbre auteur du cycle d'Antiterra ( qui va de plus être mis en scène par Stanley Kubrick lui-même)  qui décrit un monde uchronique dans lequel deux entités vont s'affronter : les Voyageurs, lointains descendants des humains, qui sont capables de se déplacer dans l'univers sans véhicule et tentent de percer les secrets de la création  et les Gardiens qui connaissent ces secrets et sont chargés de les protéger. En réalité ce conflit entre les deux s'apparente à un véritable jeu d'échec auquel l'auteur doit trouver un dénouement.
Sauf qu'il se retrouve dramatiquement en panne d'inspiration.

Le roman de Colin s'ouvre sur la vie d'Hadès, son passé, pourquoi et comment il est arrivé à écrire, tout en naviguant avec son présent, un présent qui semble de plus en plus confus, au point qu'il semble devenir fou .... tout en décrivant parallèlement le monde qu'il a créé, celui d'Antiterra et de son héros Erik Suncliff.

Si la première partie se consacre donc principalement à la vie de Hadès Shufflin avec somme d'interviews, analyses de son oeuvre, retours en arrière,  la seconde nous entraîne dans l'univers de son livre.
Avec Hadès désormais dans la peau du héros qu'il a créé, chargé de la mission de retrouver le président Nabokov, détenu par les Voyageurs, et pour ceci infiltrer ces derniers, et surtout une certaine Ana Ivanovna, dont il était fou amoureux, tout ceci accompagné par un serviteur indien fidèle et Sript un chien qui parle.
Dans un univers loufoque steampunk dans lequel La Tour Eiffel se déplace, la fin du monde est proche et la guerre Prusse-France-Angleterre fait rage.

Présenté ainsi j'ignore si ce roman a l'air alléchant ou rébarbatif. Ce qui est certain c'est que je ne pourrai en dire guère plus dans la mesure où j'ai navigué dans un savant flou artistique du début à la fin. En premier lieu je l'ai démarré, sans accrocher, parce que je ne m'y retrouvais pas, puis abandonné quelques semaines, pour le reprendre (mettant à mal ma résolution numéro 5 de mon Top Ten des résolutions littéraires 2012 :  à savoir ne plus me forcer à lire un roman qui ne m'emballe pas.)

Loupé ..... mais ce qui est pire c'est que si je me suis acharnée c'est parce que c'est un roman de Colin, que j'aime cet auteur mais que visiblement sur ce coup ci nous nous sommes complètement loupés ... ou plutôt je n'ai pas été à la hauteur de ce récit .... 
Pour autant je ne peux pas dire que je me sois forcée plus que cela, oui dans le sens où je l'ai lu jusqu'au bout sans parvenir à mettre un réel sens à ce que je découvrais de pages en pages mais en même temps, je l'ai parcouru très facilement, le style de Colin (bien que je n'ai pas trop reconnu sa façon d'écrire qui m'avait tant séduite dans A vos souhaits et Bal de givre à New York) se lit bien, sans heurt. C'est du Colin quoi et sa plume est toujours aussi agréable.

Mais hélas .... je n'y ai pas compris grand chose. C'est terrible à dire car être mis en échec par un livre c'est une expérience assez désagréable, surtout lorsqu'on parvient à s'accrocher, à le lire jusqu'au bout (539 pages tout de même !) pour s'apercevoir que le dénouement final n'apporte pas l'éclaircissement souhaité. Et qu'en plus ce livre n'est pas mauvais du tout, au contraire !

Un univers assurément uchronique puisque la scission se situe en 1851 et que le contexte politique montre la Russie (absorbée par les Américaniens formant la nation d'Américana) alliée à l'Angleterre en guerre contre la France et l'Empire allemand (au lieu du conflit FrancoPrusse de 1870 en réalité) et assurément steampunk aussi avec la présence de dirigeables, d'aéroplanes ainsi que des objets tel que le télévisor.
Ce qui fait que du coup il entre dans le cadre des deux challenges suivants
- celui de Lord Orkan sur le défi Steampunk
- celui de Lhisbei sur le Winter Time Travel

Et en conclusion, une grosse déception puisque je n'ai pas réussi à tirer parti de cette histoire, un récit qui visiblement n'était pas pour moi. Dommage ... 

Ailleurs




jeudi 12 janvier 2012

Isayama de Pierre Bottero et Jean Louis Thouard

Parmi les points positifs de mon taff (oui il faut bien les souligner car ils sont de plus en plus rares, hélas), il y a ces livres ou albums sur lesquels on tombe à l'improviste en passant dans la BCD.

C'est ainsi que je suis déjà tombée sur Johan HELIOT: Capitaine Nemo et Christian GRENIER : Le château des enfants gris.

Voici cette fois-ci un album signé Pierre BOTTERO et superbement illustré par Jean Louis THOUARD.


Le village de Kwaï se niche au pied d'Isayama .... 

"Isayama était une montagne pareille à nulle autre montagne. Elle jaillissait de la plaine de Fleurs sans le moindre avertissement comme une titanesque tour minérale qu'auraient bâtie des géants pou se lancer à la conquête des étoiles. Sur des centaines de mètres, elle n'était que falaise lisse et verticale, presque miroir. Puis, plus haut, elle devenait rocs acérés, gouffres et surplombs rocheux. Plus haut encore, elle se faisait neige, glace et crevasse sans fond. Son sommet enfin, si haut que, vu de là, le village était semblable à une miette de pain, son sommet était une aiguille de diamant que les dieux avaient polie jusqu'à ce que rien, pas même la neige, ne puisse y tenir.
Mais cela, seuls les oiseaux le savaient."

Tout au long de son enfance puis de son adolescence, Kwaï va voir se succéder des expéditions parties à la conquête d'Isayama .... en vain ... parce que pour gravir cette extraordinaire montagne il va falloir réunie respect, force sans trop grande certitude ainsi que la présence d'un grain de folie .... qualité que le petit garçon va alors s'efforcer d'acquérir tout au long de sa jeunesse car Isayama, c'est lui qui parviendra à son sommet !

Illustré très richement, couleurs ocres, jaunes,  .... Isayama se présente comme un conte à l'issu duquel la fin n'est pas du tout celle que donne la direction du récit .... J'ai trouvé la chute particulièrement agréable, parce que l'on s'attend tellement que le jeune garçon parvienne à son objectif, que l'on trouve fatalement ses épreuves trop faciles et évidentes .... mais non la fin est surprenante et pleine d'humour.

Un bel album jeunesse, très bien écrit, magnifiquement soutenu par les images peintes.




Qui rentre du coup dans le Challenge d'Edelwe : Le Challenge Pierre Bottero.






mardi 10 janvier 2012

Top Ten Tuesday (11)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur la blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish-
Voici donc le thème de cette semaine
Résolutions littéraires pour 2012 

1) Pour démarrer ce top des résolutions, en premier lieu, je vais dire que je vais tenter de respecter ma liste de livres à lire en priorité en 2012, ils sont cités ici.
J'y travaille déjà car j'ai relu un Pratchett pour avancer dans la série et j'ai repris la lecture de Dreamericana.

2) Comme je l'annonçais dans mon billet de Bonne Année, je vais limiter mes participations aux Challenges, non que je m'en sois lassée mais parce que j'ai envie de lire autrement et d'abord, lire ce qui me fait plaisir.

3) Dans la même optique, j'ai envie de participer à plus de Lectures Communes, j'en ai démarré quelques unes depuis la fin de l'année 2011 et le début de celle ci, comme Les Lames du Cardinal avec Spocky ou Leviathan (en cours) avec Spocky, AcrO, Vert, Shaya et Ptitetrolle et c'est un principe qui me plait toujours beaucoup.
De la même manière, je vais me remettre aux Lectures Communes du Cercle d'Atuan que j'avais laissées un peu de côté dernièrement.

4) Je décide aussi formellement que même si je fais de temps en temps l'état de ma Pàl, il est hors de question de m'obliger à ne pas acheter d'autres livres tant que celle là n'est pas descendue, après tout on n'a qu'une vie et si certains livres que j'ai actuellement ne sont pas lus parce que je leur ai préféré d'autres à acheter, tant pis.

5) Je tente aussi comme résolution littéraire de ne plus me forcer à lire un livre qui ne m'accroche pas, mais je doute d'y parvenir. D'une part je suis plutôt têtue, d'autre part je n'aime pas me sentir tenue en échec par un livre surtout lorsque celui-ci est annoncé comme prometteur. Je vais avoir du mal à tenir cette décision là car rien que pour ce début d'année, j'avais laissé de côté Dreamericana de Colin parce qu'il ne m'accrochait pas et je viens de le reprendre, tout simplement parce que c'est un Colin et que d'ordinaire j'aime beaucoup cet auteur.
Le seul livre que j'ai réussi à abandonner cette année, mais là sans aucun soucis, c'est Le Rire du Cyclope de Werber.

Voici mes principales résolutions, après un peu en vrac, comme cela me vient
6) Ne pas oublier, dans mes lectures, celles de littérature générale, de temps en temps et toujours par envie et plaisir.

7) Essayer de chroniquer aussi les livres ou albums que je découvre dans le cadre de mon travail, souvent je tombe sur de véritables perles et il serait dommage de ne pas en parler.

8) Dans la même optique, je veux continuer à lire de la littérature jeunesse parce que cela me plaît et que cela compense tous les bons livres que je n'ai pu lire durant mon enfance.

9) Et enfin plus précisément concernant mon blog : ne pas me forcer à écrire X nombre de billets par mois parce que j'ai peur que mon blog tombe dans l'oubli. Il n'est pas toujours facile de tenir un blog de manière régulière et je ne voudrais pas qu'il devienne un poids, mais encore ce sera résolution difficile à tenir car lorsque je m'engage dans quelque chose j'ai du mal à lâcher prise.

10) Pour terminer, toujours sur Clair Obscur, ne plus me mettre martel en tête non plus lorsque je n'ai pas de commentaires sur un billet, laisser de côté ce processus de pensée qui est "personne ne vient poster, personne n'aime mon blog sniffffff", xD
Et de la même manière je vais continuer à me rendre régulièrement sur les autres blogs car j'aime ça.
Et je propose d'emblée un Top Ten pour le 31  Décembre 2012 (si la Fin du Monde n'a pas eu lieu)
Avons nous tenu nos résolutions littéraires de 2012 ? ^^

dimanche 8 janvier 2012

Mortimer de Terry Pratchett

La Mort bat de ses paupières absentes, règle sa profondeur de champ. Puis il distingue la région herbeuse sur les pentes de la montagne orientées dans le sens direct.
Puis il distingue un certain flanc de colline. 
Puis il distingue un champ.
Puis il distingue un jeune garçon qui court.
Puis il regarde.
Puis, d'une voix comme des blocs de plomb lâchées sur du granite, il laisse tomber : "OUI"

Car La Mort a besoin de voir un peu autre chose, il est lassé de son travail (on peut le comprendre) et la Mort cherche un apprenti qui puisse le remplacer alors qu'il se consacre à autre chose .... comme chercher un travail ! 

Mais il n'est pas si facile de ne pas être la Mort .... tout comme il n'est pas si facile d'être apprenti d'un tel métier. Mortimer est un peu bizarre, grand, roux, dégingandé .... en réalité très cérébral mais il n'est pas forcément de bon ton de se poser des questions sur la vie, de tenter de découvrir la "logique cachée de l'univers".
Il est pourtant plein de bonne volonté pour s'atteler à son tout premier apprentissage ... pourtant il n'est pas si facile que cela de venir au moment de la mort de certaines personnes .... comme une princesse qu'il n'aura pas le coeur à faire passer de l'autre côté .... Sauf que du coup, il a réussi à diviser l'Histoire en deux réalités distinctes ...

J'ai retrouvé avec un certain plaisir l'univers de Pratchett, ses personnages haut en couleurs, son récit empreint d'ironie .... La Mort, toute impitoyable qu'elle doive être, n'en est pas pour autant inhumaine, au contraire ... quant à Mortimer, ce jeune homme un tantinet maladroit et gaffeur, il est en réalité très intelligent et surtout sensible, humain .... pas vraiment les qualités optimales pour manipuler une Faux. 
On se laisse prendre au récit, l'histoire du malencontreux coup de faux de Mortimer qu'il va tenter de rattraper avec l'aide inopinée de la fille de la Mort, Ysabell, un personnage très attachant : plutôt laide, acerbe, elle cache en réalité ses sentiments qui ne demandent qu'un gentil garçon pour ressortir. Et aussi un beau rôle pour le cheval de la Mort, Bigadin, un fier destrier qui survole le Disque Monde (je crois que c'est ce que je préfère dans ce Tome ci, qui n'a pas rêvé de chevaucher un tel animal ?).
C'est là tout l'intérêt des annales du Disque Monde : pas de mages surdoués, pas de beaux héros, au contraire des hommes et des femmes pas toujours très habiles, mais très humains. Avec une apparition du fameux Rincevent, toujours aussi désireux de se tenir en retrait de toute histoire.

Pour autant je n'ai pas été transportée, j'ai bien aimé l'histoire, je l'ai lue avec beaucoup de plaisir souriant souvent (mais pas riant franchement comme dans La huitième couleur ou La huitième fille.) Peut être parce qu'il n'y a plus ce phénomène de nouveauté ? Peut être aussi parce qu'en fin de compte le style, une fois posé, reste le même ? 
Je veux dire que Pratchett au final utilise toujours les mêmes ingrédients dans son humour, comme de donner pensées aux objets ou faire des phrases à rallonge du genre : "Bigadin avait adopté un galop modéré, ses grands muscles jouaient sous sa peau aussi facilement que des alligators sur un banc de sable ...."
Certaines fois c'est franchement drôle, d'autres fois j'ai trouvé ça très inutile.

Bon après je ne veux pas jouer non plus les rabats joie, cela fonctionne toujours rien qu'avec ce genre de réparties :

" - COMMENT APPELEZ-VOUS CA, QUAND ON SE SENT TOUT PETIT ET EN COLERE ?
Chipot tripota son crayon.
- Un pygmée ?"

Ou encore
"Apparemment, vous n'avez pas de compétence qu'on puisse utiliser, ni le moindre talent. Vous n'avez jamais songé à entrer dans l'enseignement ?"
Le visage de la Mort se changea en masque de terreur."

Je verrai si j'ai toujours la même sensation en découvrant la suite des Annales.

Ailleurs 
Olya ; AcrO, Tigger LillyArutha ; Spocky ....






jeudi 5 janvier 2012

Chroniques des Rivages de l'Ouest : Dons d'Ursula Le Guin

Dans les collines des Entre-Terres, les hommes vivent en clans, défendant leurs territoires, envahissant d’autres … Et dans chaque clan, il y a un chef, un brantor, le maître ou la maîtresse du d’un domaine qu’il entretient et défend grâce à un don … qu’il transmet à sa descendance s’il est de lignée pure.

Chaque Brantor de chaque tribu a son propre don : savoir déplacer les objets par la seule force du verbe et du geste, savoir allumer un feu par le simple regard, être capable d’appeler les animaux à soi mais aussi savoir arracher la volonté d’autrui et forcer à obéir, tordre quelqu’un, le mutiler ou le priver de son esprit.

Orrec, fils du brantor deCaspromant, Canoc, devrait être doué du don de pouvoir défaire, détruire, dissocier …. Un objet mais aussi un animal ou un être humain …. Sauf qu’à 12 ans, son don ne se manifeste toujours pas.

Jusqu’au jour où il apparaît ….. mais de façon sauvage, anarchique, incontrôlable ……

Le récit de Dons débute par l’arrivée d’un étranger dans les collines des Entre-Terres, venant lui-même des Basses-Terres, il assimile ces étranges pouvoirs à des contes, des légendes et cherchent à en savoir plus. Ainsi par sa présence faisons-nous connaissance avec Orrec et ses parents, ainsi que Gry … ils ont tous les deux 15 ans et étrangement les yeux d’Orrec sont bandés. Les choses sont posées dès le début par l’arrivée de cet étranger mais ensuite le récit part dans le passé, revient en arrière, amenant toutes les explications, le cheminement à l’état de faits constatés dès les premières pages.

C’est le troisième livre que je découvre d’Ursula Le Guin … et une fois de plus j’ai été conquise par la douceur de son écriture. Ce qui est fou c’est que fondamentalement il ne se passe pas grand-chose durant cette histoire qui pourtant dure 3 ans mais en même temps on ne s’ennuie pas une seconde et les choses se suivent naturellement, car il y a tout de même une histoire, un récit mais on s’en aperçoit à peine tant l’enchaînement des évènements coule comme une rivière.
Cette écriture a un effet incroyablement apaisant sur moi, c’est presque magique, je me fais avoir à chaque fois, tout glisse, les sentiments sont feutrés et pourtant terriblement présents et touchants, tout comme les personnages qu’on aime immédiatement. Car ils sont profondément humains.

Il est intéressant aussi de constater que la peur d’un don, l’effroi de posséder quelque chose de monstrueux, conduit à des extrémités  alors qu’il aurait peut être fallu apprivoiser ce pouvoir pour ne plus le craindre.

J’ai beaucoup pensé à Lavinia en lisant ce livre, par ses similitudes (il aurait été plus juste de dire que Lavinia renvoie à Dons puisque ce dernier lui est antérieur mais je ne l’ai pas lu dans cet ordre ) …. La symbiose des gens avec la nature, (il y a des chiens et des chevaux qui ont leur importance dans le récit bon cela n’a l’air de rien mais j’aime beaucoup) leur respect des choses …. La façon aussi de vivre les choses, tout en douceur malgré la souffrance et la colère, ou la haine. Lavinia était une mélodie, Dons est une rivière qui coule paisiblement.

En conclusion je suis toujours sous le charme de cette auteure, de sa façon de conter les choses, car finalement elle ne raconte pas, elle conte, sa manière très tendre de nous faire aimer ses personnages, ses histoires qui même si elles ne sont trépidantes, ne lassent pas, bref j’ai hâte de découvrir la suite. De la grande qualité et en plus, un roman à lire à partir de 14 ans , c’est de la littérature jeunesse très haut de gamme.

Extrait
J’ouvris les yeux et vis l’herbe se froisser et noircir, les insectes s’arrêter et se ratatiner à néant, leur logis s’effondrer en cavernes poussiéreuses. Le sol parut se tordre et bouillir à mes pieds à flanc de colline dans un craquement assourdissant de déchirure. Quelque chose, debout devant moi, frémit et s’enroula, carbonisé. Ma main gauche était toujours tendue. Je serrai le poing, me pris le visage dans mes deux paumes.
-    Assez ! Assez ! hurlai-je


Ailleurs
Olya ; Vert ; Luthien ; Phooka

mercredi 4 janvier 2012

Lectures en cours (18)

Quelles lectures pour ce premier mois de l'année ?

Deux lectures communes en premier lieu
- Leviathan de Scott WESTERFELD
"Chargez le canon ! rugit maître Klopp.
Alek se retrouva projeté dans le siège du commandant tandis que la machine s'ébranlait. Il s'efforça de boucler ses sangles, mais une pensée terrible l'occupait tout entier et lui engourdissait les doigts. S'ils essayaient de me tuer ... c'est que tout est vrai.
Avec Spocky, Vert et AcrO.
Lecture qui entre aussi dans le cadre des Challenges de Lhisbei : Winter Time Travel Saison 2 et de Lord Orkan : Défi Steampunk.

- Les Lames du Cardinal Le dragon des Arcanes de Pierre PEVEL
Le Tome 3, après être complètement tombée sous le charme du Tome 2, en lecture avec Spocky pour la fin du mois, j'ai vraiment vraiment hâte.

Ensuite
- Les annales du Disque Monde, Mortimer de Terry PRATCHETT
Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu'on égorge. Et non. Même les oiseaux n'y croient pas.
"Il a du coeur", fait son père adossé contre un muret.
"Dame, c'est le reste qui lui manque", répond l'oncle Hamesh.

- Chroniques de l'Ouest, Dons, d'Ursula LE GUIN
Dans les collines des Entre-Terres vit un peuple de sorciers capables de miracles. D'un mot, d'un geste, ils allument un foyer, convoquent un animal, guérissent une blessure. Mais ils savent aussi mutiler, corrompre, asservir et tuer. Isolées dans leurs domaines, les familles de ces contrées vivent dans la crainte les unes des autres ...

Et pour achever, toujours dans le cadre du Challenge de Lhisbei, Winter Time Travel Saison 2
- Rêves de Gloire de Roland WAGNER
 De Gaulle mort, pas de putsch des généraux, pas d'OAS, pas d'accords d'Evian, pas de référendum, et Alger reste française.
De nos jours à Aler, l'obsession d'un collectionneur de disques pour une pièce rare des années soixante le conduit à soulever un coin du voile qui occulte les mystères de cette guerre et de ses prolongements ...




mardi 3 janvier 2012

Top Ten Tuesday (10)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur la blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish-

Voici donc le thème de cette semaine

Les 10 livres à lire en priorité en 2012
  
Le Seigneur des anneaux de TOLKIEN car depuis le temps que je repousse, c’est la dernière année que je  peux l'achever puisque nous allons tous disparaitre fin décembre 2012.

  La quête d’Ewilan de Pierre BOTTERO
Pour achever mon Challenge Bottero dans la mesure où je vais fortement ralentir mes Challenges.

 Dreamericana de Fabrice COLIN
Même raison que le précédent, il fait partie de mon Challenge Défi Steampunk que je pense clore avec cette lecture (si j’arrive à l’achever car pour l’instant je n’accroche pas trop)

 La Vestale du Calix de Anne LARUE
Parce que j’ai hâte de le découvrir, avis aux amateurs si vous voulez qu’on en fasse une lecture commune.

 Le filet d’Indra de Juan Mighel AGUILERA
Ce livre traine dans ma Pàl depuis presque 1 an et demi, cela fait trop longtemps donc je dois impérativement le lire cette année.

 Janua Vera de Jean Philippe JAWORSKY
Même raison que pour le précédent.

 Cleer de L. L KLOETZER
Parce que j’ai assisté à la remise de son prix aux Utopiales, parce qu’il a l’air vachement bien et parce que ses auteurs sont très très sympathiques. Trois bonnes raisons pour le lire cette année.

 Le renégat de Robin HOBB
Je suis très fan de Robin Hobb, sauf de cette série là, à laquelle j’accroche moins car le personnage est mou et sans caractère, ce qui m’agace prodigieusement. Néanmoins j’ai déjà lu les 5 premiers tomes du cycle donc il serait dommage de ne pas le terminer.

 Une prière pour Owen de John IRVING
Parce qu’il faut bien un livre de littérature générale dans l’année et que j’ai déjà lu (et adoré) Le monde selon Garp du même auteur.

 Sourcellerie de Terry PRATCHETT (et quelques uns de ses suivants)
Car si je n’avance pas un peu chaque année, je serai morte avant d’avoir achevé sa série !

 

J’aurais bien entendu pu citer beaucoup d’autres, comme les Chroniques de l’Ouest d’Ursula LE GUIN, la trilogie de Septenaigue de
Juliet MARILLIER, ou Lombes de China MIEVILLE etc … (en fait déjà tous ceux qui faisaient partie de ma liste de Noël ) mais  j’ai tellement envie de les lire ceux là que je suis de toute façon presque certaine de les découvrir dans les prochains mois.

lundi 2 janvier 2012

Jurassic Park de Michael Crichton

Tout le monde (ou presque) connaît le film Jurassic Park (sorti en 1993) produit par Steven Spielberg , sauf que Jurassic Park c’est en premier lieu un thriller signé Michael Crichton.
John Hammond, milliardaire, fait construite sur une île du Costa Rica un parc d’attraction censé le rendre encore plus riche : l’argent attirant l’argent, ce richissime et abjecte personnage ne jure que par les royalties que va lui rapporter ce parc … le fait que celui-ci puisse être potentiellement dangereux n’effleure qu’à peine son esprit. Néanmoins il accepte d’y faire venir les docteurs Alan Grant et Ellie Sattler, des paléontologues, ainsi que Ian Malcolm, mathématicien renommé, ainsi que David Gennaro l’avocat représentant ses actions, afin de vérifier la sécurité du parc. Et tant qu’à faire il invite aussi ses deux petits enfants pour un WE: tout ce qu’il y a de tranquille et reposant.

Car en vérité il ne s’agit pas d’un zoo ordinaire … mais d’un parc rassemblant des animaux ayant disparu de la Terre depuis des millions d’années. Sauf que lorsqu’un individu véreux met en panne tout le sytème … la gentille promenade à la découverte de dinosaures se transforme … en cauchemar.

Le roman de Michael Crichton démarre en douceur sur la découverte des avancées scientifiques qui ont permis la réalisation d’un tel projet (données scientifiques tout à fait accessibles à la compréhension ce qui mérite d’être souligné) puis sur la présentation de ce dernier … rien que du concret et de la sûreté …. Tout le monde se sent bien en sécurité.
Puis peu à peu il instille la terreur, par petites touches …..  la nuit, la pluie, des ombres, les clôtures qui ne sont plus électrifiées ...  la tension  monte peu à peu, mettant en scène des personnages qui tentent de remédier à la panne tandis que d’autres tentent tout simplement de survivre …. Et quand on sait que les humains n’auraient de toute façon pu survivre en présence de ces immenses prédateurs dotés de dents plutôt impressionnantes et d'une force colossale, on se doute que cela ne va pas être chose aisée.

Le film m’avait plutôt effrayée déjà à l’époque (oui je sais, je suis une grande froussarde au cinéma, ce n’est pas de ma faute, je rentre tellement dans l’histoire que je prends tout au premier degré) … mais je n’aurais pas imaginé que le livre me fasse le même effet.
Seulement Crichton sait parfaitement jouer sur les peurs primitives : peur de la grosse bête, peur d’être dévoré et d’être impuissant face au prédateur. Si on juge que, à par aux temps reculés de la Préhistoire (et encore les hommes ont su rapidement s’organiser pour lutter), l’humain  n’a jamais eu de réel prédateur dans sa vie de tous les jours, on peut comprendre que la perspective de se retrouver face à des carnivores qui vous arrache la tête d’un seul petit coup de dents, on peut frémir. Un peu comme lorsqu’on se retrouve dans la mer face à un grand requin blanc, voilà une menace bien réelle qui fait se sentir très petit l’Homme, celui qui pense tout contrôler et maîtriser.
Ce qui est sûr c’est que dans Jurassic Park, il y a des moments où il ne contrôle pas grand-chose.
De la même manière Crichton montre qu’on ne joue pas impunément avec la nature, que la recréer n’est pas sans danger, que jouer avec de l’ADN de dinosaure, même lorsqu’on pense avoir pris toutes les mesures nécessaires pour y faire face, n’est pas anodin et sans risque.

Comme le dit si bien Ian Malcolm
"Vous créez de nouveaux êtres vivants dont vous ignorez tout. Votre Dr Wu ne connaît même pas le nom des animaux qu'il fabrique... Il n'a pas de temps à perdre avec des détails de ce genre. Vous en créez un grand nombre en très peu de temps, vous n'apprenez rien sur eux et, malgré cela, vous exigez d'eux une docilité totale sous prétexte que, les ayant fabriqués, vous considérez qu'ils vous appartiennent. Vous oubliez qu'ils sont vivants, qu'ils ont leur intelligence propre et qu'ils ne seront peut-être pas dociles."

En conclusion c’est un livre qui se lit facilement et rapidement, qui maintient bien l’attention, bon c’est terriblement stéréotypé, le vieux milliardaire qui ne se soucie que de ses intérêts, le gars cupide qui pour s’enrichir, n’hésite pas à mettre en danger toute une île (heureusement il y a une justice, eh eh), un gamin de 12 ans qui gère tout, sa sœur, sa trouille et les ordis, un brave paléontologue qui se préoccupe de son prochain et grâce à cela mérite de s’en sortir et bien sûr un happy end.
Les vrais héros dans le fond ce sont les dinosaures, tout terrifiants et réels qu’ils soient.

Bon ce qui est sûr c’est que si un jour dans un futur proche, la science permet de faire revivre des animaux des temps préhistoriques et ouvre un zoo pour aller les admirer, ce sera sans moi, je préfère les découvrir à travers les livres même si un simple coup de téléphone, en pleine lecture, me fait faire des bonds !
Il existe une suite à Jurassic Park, qui s’appelle Le monde perdu, je pense que je le lirai un jour, mais pas tout de suite, histoire de me remettre de mes émotions.


Extrait
Tim se figea. Il y avait quelque chose, derrière le feuillage.
Il leva les yeux.
Derrière les arbres, derrière la clôture, il distinguait un corps massif à la surface grenue, rugueuse, semblable à l'écorce d'un arbre. Mais ce n'était pas un arbre... Tim le va les yeux, encore plus haut ...
Il découvrit la tête énorme du tyrannosaure. L'animal immobile regardait les deux Land Cruiser par-dessus la clôture.