vendredi 25 février 2011

Lectures en cours (9)

Pas d'achats prévus pour ce mois à venir, la CB reste au repos, voici donc les livres qui accompagneront le mois de mars et surtout l'arrivée du printemps que j'attends avec impatience, car là vraiment le ciel gris, l'humidité, le froid, la neige, je peux plus .. overdose totale (quoique chez moi le printemps c'est aussi ciel gris, humidité, voire froid .... mais bon ... la verdure reprend ses droits cela fait du bien quand même).
Pas de doute, l'hiver nucléaire ne verra pas ma survie !!!

Pour commencer et parce que c'est le dernier mois du Challenge de Lishbei, deux romans d'uchronie
- Le maitre du Haut Château de Philip K DICK
En 1947, les Alliés capitulaient devant les forces de l'Axe. Cependant Hitler avait imposé la tyrannie nazie à l'est des Etats-Unis, l'Ouest avait été attribué aux Japonais. Quelques années plus tard, la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les Nippons .....

- Chroniques des années noirs de Kim Stanley ROBINSON
Quelle serait l'histoire du monde si l'Europe avait disparu au Moyen Age, ravagée par la peste ? L'Islam et la Chine seraient alors devenues les civilisations dominantes, découvrant l'Amérique, se faisant la guerre, inventant le chemin de fer et l'atome, cherchant à l'emporter, à imposer la foi de Mahomet, Bouddha ou Confucius ...

Ensuite, en lecture commune avec quelques membres du Cercle d'Atuan
- Mars la rouge de Kim Stlanley ROBINSON
Mars la Rouge, ce n'est pas pour demain, c'est déjà aujourd'hui ! Ils sont arrivés. Leur but ? Recommencer l'Histoire dans un décor nouveau. Bâtir un monde neuf, en rupture avec la Terre déliquescente qu'ils ont quittée .....

jeudi 24 février 2011

Evadés de l'Enfer ! de Hal Duncan

Ma chronique va être relativement courte dans la mesure où .... je n'ai pas aimé du tout ce livre.

Pourtant au premier abord, j'avais plutôt bien accroché .. le début commence de façon poétique "Les nuages sont barbouillés du cramoisi des réverbères" ; "une épée de lumière tranche la nuit et l'averse" et subitement on entre dans le récit de façon très brute, très crue ; l'ambiance s'annonce noire et terrible.
Car il s'agit là de l'Enfer, dans lequel, suite à leurs morts, quatre personnages pénètrent pour expier leurs péchés. Hal Duncan présente une caricature poussée à l'extrême des travers de l'Amérique et de sa vision des péchés
- un sérial killer de couleur noire qui sera descendu lors d'un règlement de compte
- une prostituée accro à l'héroïne qui succombera sous les coups de son mac
- un SDF qui se suicidera
- un homosexuel qui se fera battre à mort
Voilà à peu près la seule perception que j'aurai de ce livre car pour le reste, les références, les messages passés par l'auteur ou ce qu'il dénonce, me sont complètement passés au dessus de la tête.

Passé le premier Acte qui présente la vie que vont mener désormais ces quatre pêcheurs, pour l'éternité (tortures et autres, des passages plutôt difficiles à lire pour ma part, je déteste ce genre de violence), j'ai complètement décroché lors du second Acte qui narre leur évasion ...
Parce que tout simplement je n'y ai rien compris, je n'ai pas perçu le second degré, je me suis fait déborder par une histoire qui est comme des coups de couteaux, des flashs d'horreur qui m'ont empêchée de suivre le récit ... si récit il y a vraiment ...

Du coup je me sens totalement incapable d'analyser cette nouvelle, ni même de la résumer, si je l'ai achevée c'est uniquement parce que je l'ai lu en commun avec le Cercle d'Atuan. Et j'ai eu fortement la sensation que je ne suis pas la seule à ne pas avoir apprécié ce livre ...

Extrait
L'enfer c'est la vie à laquelle vous pensez à l'instant de votre mort, celle que vous croyez mériter. Vous êtes tous persuadés de devoir atterrir ici et vous êtes tous persuadés qu'on ne peut pas quitter ce lieu, voilà comment ça marche. Réfléchissez-y, d'accord ? La Clé, c'est l'espoir.

Les avis du Cercle
kactuss ; Guillaume44 ; Vert ; Val ; Elysio ; Lelf ; Maëlig ; Zahlya ; Phooka ; julien ; shaya ; Spocky ; Isil ; mass ; arutha ; AcrO ; Lhisbei ; Sherryn ; Tortoise

mercredi 23 février 2011

Ceux qui sauront de Pierre Bordage

2008 ... deux adolescents que tout oppose :
-Jean est ce que l'on nomme un "cou noir", un fils d'ouvrier asservi, juste programmé pour travailler afin de survivre, interdit d'instruction et de savoir, à la merci des aristocrates qui peuvent décider de son sort lorsqu'ils le désirent ..
- Clara, elle, fait partie des nantis, d'une haute famille de nobles, promise à un haut parti afin de permettre à sa famille de réaliser des alliances, quelque part elle n'a pas plus le choix que Jean de son avenir ...

Ces deux là n'auraient jamais du se rencontrer, ni s'attirer et pourtant ...

Car la Révolution de 1789 a belle et bien eu lieu, le roi Louis XVI a bien été décapité, sauf ... que le peuple malgré sa prise des armes, n'a jamais pu faire appliquer la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ... Les années, les siècles ont passé et la société n'a pas évolué malgré plusieurs révolutions, terriblement réprimées, en 1871, 1905, 1941, 1955 et 1982. En 1882, le Parti de l'Ordre a renversé le gouvernement de Gambetta, fait exécuter Jules Ferry et hissé sur le trône Philippe VII. Et depuis lors la grande majorité de la population n'a pas accès au progrès dont bénéficient la noblesse et la grande bourgeoisie.

En 2008, Le roi Jean IV règne à Versailles, la capitale du Royaume depuis 1882, tandis que le peuple opprimé se meurt de faim. C'est un monde moderne où seul le progrès social a été figé à l'époque des Temps modernes.
L'électricité existe mais uniquement pour les nantis, le téléphone n'a pas été développé par peur d'une communication parmi le peuple, mais un système qui s'apparente à notre internet, s'appelant le R2I, s'est développé, les moyens de transport sont actuels : avions, voitures.
Le contraste entre les deux strates de la société est poussé à son paroxysme :
Les cous noirs se battent à coups de fusils rouillés, s'éclairent à la lanterne, travaillent comme des esclaves pour un salaire de misère, risquent le Bagne s'ils apprennent à lire et à écrire, et la mort s'ils se révoltent contre le régime, tandis que les nantis se chauffent et mangent à leur faim et répondent aux émeutes aux commandes de chars, lançant des obus.
Et en même temps, les problèmes inhérents à notre propre époque sont mis en valeur : la délocalisation à l'étranger (là dans les colonies où la main d'oeuvre est moins chère), le manque de pétrole (parce que le Califat a fermé ses frontières à l'Europe), les aristocrates payent des émeutiers pour ouvrir le feu lors des manifestations et ainsi justifier l'intervention armée de la garde.

Ceux qui sauront est un livre jeunesse, le style de Pierre Bordage est aisé, facile à lire, les chapitres s'enchainent en mettant l'accent sur l'un puis l'autre des deux héros avant leur première rencontre, c'est évidement très manichéen comme souvent dans ces livres destinés à la jeunesse (ce qui est un peu regrettable). Mais on se laisse très facilement porter par l'histoire, je lui reprocherai juste un peu trop de platitude, dans le sens que cela manque un peu de sentiments.
Le livre aurait gagné à approfondir un peu plus les ressentis des personnages, leurs réelles souffrances ou joies, qui ne sont en fin de compte qu'effleurées. Ce qui amène un peu à manquer d'empathie envers les deux adolescents dont on suit les aventures sans vraiment se sentir touché.

Pour le reste, c'est un bon livre jeunesse, destiné notamment aux adolescents, l'uchronie est bien mise en place et les divers rappels historiques permettent facilement de se repérer dans le récit.
Il existe une suite à ce livre, Ceux qui rêvent que je lirai par la suite.

Ce livre a été parcouru dans le cadre du challenge Winter Time Travel de Lhisbei.

Extraits
"Liberté, égalité, fraternité, trois mots magnifiques, n'est-ce pas ? Trois mots qui formaient le coeur de la Révolution. Trois mots qui, si nous avions su les cultiver, auraient changé la face du monde."

"Nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas égaux, nous ne sommes pas fraternels. Nous avons transporté dans notre siècle, les maux qui caractérisaient l'ancien régime, l'ordre social, l'injustice, la peur, la misère, l'ignorance, la famine."

Elle heurta un corps inerte. Poussa un cri d'horreur lorsqu'elle reconnut le visage de Marie. La fillette paraissait dormir, les yeux clos, le visage paisible. Elle avait reçu une balle en plein coeur.

Croire au destin c'est renoncer à sa liberté d'être humain.

Ailleurs
ActusSF ; mes imaginaires ; RSF Blog ; El Jc ; Spocky ; Cachou ; Anudar

dimanche 20 février 2011

La lune seule le sait de Johan Heliot

Il est des livres que l'on peut parcourir dans n'importe quel état émotionnel car ils ne fédèrent ni concentration, ni connaissances .... "La lune seule le sait" n'en fait absolument pas parti .... et du coup il a failli ne jamais voir cette chronique ...
Pas facile d'entrer dans un livre somme toute assez complexe, dans un bus, entourée d'une soixantaine de gamins surexcités, dans une chambre d'auberge de jeunesse, après des journées de plus de 15 heures sur Paris avec les petits loups sur lesquels il faut exercer une continuelle surveillance (euh ... la concentration requise n'est plus vraiment là à 1H du matin quand enfin on regagne son lit ... cela dit semaine riche culturellement et belle aventure humaine ... néanmoins sans place pour la découverte littéraire, je le saurai pour une prochaine fois !) .... puis poursuivi, l'âme mise en déroute par le décès d'une personne proche ....
Tout se cumulait pour me gâcher réellement les potentialités du roman d'Heliot que j'ai failli laisser tomber en me trouvant tous les arguments possibles :
- je ne rentre pas dans l'histoire
- je n'aime pas le style
- je n'apprécie pas non plus les personnages ....

Heureusement je n'applique pas systématiquement le droit de ne pas finir un livre quand je sens que celui ci mérite un peu mieux que son exil dans ma bibliothèque et c'est de retour au calme que j'ai pu enfin l'apprécier à sa juste valeur ...

"La lune seule le sait" rentre dans ce qu'on appelle l'uchronie .... mais de plus il appartient à ce sous genre de la science fiction uchronique nommé steampunk ...
Le steampunk est un terme inventé pour qualifier un genre de littérature de science fiction dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du XIXè siècle (merci Wikipédia).
Il est intéressant de constater que le héros principal mis en scène par Heliot, Jules Vernes, est justement un des premiers auteurs à avoir écrit dans ce style.

L'action démarre en 1899, soit 10 ans après la construction de la Tour Eiffel mais surtout 10 ans après l'arrivée d'un vaisseau extra terrestre sur Paris ... Napoléon III est toujours en vie (il meurt dans l'Histoire en 1873 ), la guerre de 1870 contre la Prusse n'a pas été perdue, il règne sur la France de manière despotique et fait réprimer toute tentative de rebellion en envoyant les dissidents purger leur peine dans un bagne construit sur une base lunaire .... tout ceci grâce à l'alliance du peuple humain et du peuple extra-humain, les Ishkiss, l'alliance du métal et de la chair ....
"Les Ishkiss forment un peuple, des peuples plus exactement, des milliers de peuples agglomérés en un substrat de société, dont l'origine remonte à la nuit des temps."

Seulement à qui profite réellement cette alliance ? Louis Napoléon est-il le meilleur représentant de son espèce ? Les Ishkiss ne sont-ils pas entrain de se faire manipuler par les humains ? Que peuvent-ils retirer, eux, de cette cohabitation ?

Yohan Heliot a écrit un roman dont l'Histoire se reconstruit autour de personnages réels comme donc Napoléon III, Jules Verne, Victor Hugo mais aussi Louise Michel qui, depuis son exil dans la base Cyrano de la Lune, (en réalité elle a été déportée en Nouvelle Calédonie) fomentera la révolte des bagnards.
Heliot a totalement revisité l'Histoire de cette période en y rajoutant l'aspect science fictif ... je dois dire que c'est plutôt bien fait, une fois apprivoisé son style que je trouve relativement académique, une fois les réels éléments historiques remis en mémoire, on rentre bien dans le récit ... et même plus celui ci avance plus on se prend au jeu, c'est fort bien mené d'un bout à l'autre. Jusqu'à la fin on se demande quel parti vont prendre les Ishkiss ...

Le monde recréé sur la Lune est réellement poétique mais aussi assez extraordinaire.
" La Lune apparut donc, strate après strate, depuis la crête dentelée de ses montagnes sans fin jusqu'à la couverture de poussière des dunes craquelées, percées d'innombrables impacts de météores ; un livre magique, ouvert pour satisfaire l'appétit de voyages extraordinaires des éternels enfants rêveurs".

Et en même temps l'auteur a su créer une réelle société extra humaine, des individus qui fonctionnent à la manière de ces société d'insectes donc la conscience collective est plus importante que celle individuelle , des coléoptères qui servent de monture, des vers qui permettent de transmettre des informations par pensées .. tout un monde de science fiction très original et très cohérent surtout ...
En conclusion un roman de grande qualité .... que j'ai pu découvrir dans le cadre du Challenge Winter Time Travel de Lhisbei.

Récompense
Prix Rosny-Aîné 2001 du meilleur roman de science-fiction francophone.

Johan Heliot sera aux Imaginales 2011.

Extraits
Soudain, Jules ne fut plus seul. Derrière ses paupières closes, une image se forma, qui n'était pas captée par des yeux humains. Un dais de velours noir sans fin, piqueté de mille paillettes d'or étincelantes. La toile démesurée de l'espace, comme personne ne l'avait jamais vue. Jules perdit alors le contact avec la réalité confortable du compartiment de 1er classe pour se projeter dans le flot de sensations qui parcouraient l'immense réseau nerveux de la nef. C'était une expérience à la fois sublime et terrifiante.

Ville flottante, canon géant tirant des obus habité jusqu'à la Lune, exploration des terres creuses, sous-marin, rayon mortel et combien d'autres billevesées en regard du présent ? Le public, qui avait crié au fou face à de simples mots, trouvait aujourd'hui ordinaire d'être avalé par un Léviathan de l'espace.


Ailleurs
Chez Lord Orkan Von Deck ; scifi universe


mercredi 16 février 2011

L'esprit de famille de Janine Boissard

Un blog littéraire c’est à la fois personnel et impersonnel … Personnel parce qu’on livre forcément un peu de soi-même dans ses lectures (« Dis moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es » Mauriac) … et impersonnel car tous ces écrits restent relativement neutres sur sa propre vie et ses ressentis.

Pourtant des fois .. j’ai envie … envie de faire plus, de pousser des coups de gueule, d’évoquer des moments de bonheur aussi, ou de tristesse … de prendre mon clavier entre quatre yeux et de "catharsiser" un bon coup .. sauf qu’un blog public n’est pas vraiment l’endroit idéal pour cet acte et surtout parce que la pudeur l’interdit …..

Je ferai une petite exception cette fois ci en évoquant un livre de mon adolescence qui m’a beaucoup marqué, que j’ai lu et relu de nombreuses fois …. Un livre qui m’est revenu à l’esprit parce que ma grand-mère vient de décéder et qu’avec elle c’est tout un pan de mon enfance qui s’efface ….
Des souvenirs qui reviennent en masse aussi : ces étés passés à dévorer des pommes vertes au grand dam de mon grand père qui nous menaçait des pires maux … de ventre … ces journées passées à faire le tour du quartier en vélo en se prenant pour une grande championne ou à se balancer si fort sur la balançoire que je croyais toucher du doigt le château d’eau qui dominait la maison (ou le ciel ?) … ces Noël où, terribles enfants, on tentait de deviner ce qui se cachait sous les emballages et qu’ensuite on faisait semblant de dormir le soir du 24 pour espionner les parents qui descendaient les cadeaux sous le sapin … et les réunions de famille aussi (qu’à l’époque j’appréciais) où régnait justement un certain « Esprit de famille » …

Titre du livre que je ne pensais jamais chroniquer un jour sur ce blog mais les évènements étant ce qu’ils sont j’ai brusquement envie de l’évoquer …

L’esprit de famille c’est l’histoire d’une famille … 4 sœurs qui vivent dans une maison « La Marette » au bord de l’Oise à 25 km de Paris entre un père médecin généraliste « ce qui veut dire qu’on n’est jamais certain qu’il pourra aller jusqu’au dessert » et une mère au foyer :
« Sur les papiers officiels, maman indique « femme à la maison » l’équivalent, parait-il, de "sans métier". A par celui de mère de famille, éducatrice, blanchisseuse, ravaudeuse et fabricante de tartes maison, je la considèrerais volontiers comme " écouteuse" »

A travers Pauline, la troisième des sœurs, on va partager durant une année scolaire le quotidien de cette famille dont le mot d’ordre est "amour" mais aussi "bonheur" cela peut faire un peu cliché mais sous la plume de Boissard, sensible et imagée, cela passe merveilleusement bien. Le récit rédigé à la première personne nous ouvre les portes de la maison et nous invite à partager ces moments de vie. Il n’y là rien de fantastique ou d’imaginaire, pas de héros ou d’action, c’est tout banalement le récit d’une tranche de vie, des disputes, des rires, des larmes, des évènements graves comme la maladie et la mort, une histoire d’amour très romancée, mais sans pour autant devenir mièvre …

Adolescente je m’identifiais beaucoup à cette Pauline, tout en rêvant d’avoir le caractère déterminé de Bernadette, le côté « rentre dedans mais j’assume » de Cécile la benjamine ou la beauté un peu éthérée de Claire l’aînée …. Car justement ce que j’aimais dans ce livre c’est que l’on pouvait aisément se mettre dans la peau de chacun des personnages et partager un peu leur vie.
La série se poursuit sur 4 tomes qui, toujours rédigés par Pauline (sauf les deux derniers où elle passe le relais à Cécile) évoqueront plus spécifiquement Bernadette puis Claire.
« Avoir l’esprit de famille, c’est aimer se retrouver parmi les siens, non pour s’y enfermer, mais pour prendre des forces afin de mieux s’ouvrir aux autres ».

Bien que n’ayant pas relu ce livre dernièrement, je sais que même si comme on dit de l’eau a coulé sous les ponts, je serai toujours relativement sensible à ce récit car on garde toujours en soi sa part d’enfance et de rêve …

Ma grand-mère est partie à son tour rejoindre les étoiles mais ce qu’elle a gravé en moi ne s’oubliera jamais ….

Extrait
Le bonheur… Cette brusque et violente bouffée qui parfois me submerge presque douloureusement à la simple pensée que je vis ? Ou ce calme bien-être lorsque près de maman je regarde monter dans la cheminée du salon une flamme qui semble ne devoir s’arrêter jamais ? Ou encore, plus simplement, le fait pour moi si évident d’avoir lit, couvert et tendresse assurés ? Mais pour les autres ? Ceux dont j’aperçois, dans la rue ou le métro, les visages las ? Ou pour ceux dont on parle dans les journaux, sous les mots « guerre », sous les mots « faim » ou « révolution », sous les mots « espoir », avant les points de suspension ou d’interrogation ? Je ne sais plus. Je me penche sur ce mot, il s’éloigne. J’ai voulu le toucher, il s’est envolé. Je me sens vide tout à coup. Ai-je le droit, moi qui ai « tout » comme dit si souvent maman, de déclarer qu’à mon avis, ce doit être quelque chose qui ne dépend pas tellement du feu ou de l’assiette remplie ; peut être même pas tellement de la liberté ou autres grands mots qu’on y accole à présent ; quelque chose comme une perle qu’on porterait en soi, que personne n’aurait mise, qu’on secrèterait soi-même, quoiqu’il arrive pas une sorte de chance ?

dimanche 6 février 2011

Aqua TM de Jean-Marc Ligny

Il est toujours relativement difficile de chroniquer un livre aussi long (730 pages) et aussi terrible ....
Car Jean Marc Ligny, dans Aqua TM, nous présente un monde d’horreur … d’autant plus terrible qu’il anticipe la monde de demain et un demain terriblement proche …

Nous sommes en 2030 …. La fonte des glaciers a provoqué la montée des mers, Venise est sous les eaux, les remparts de Saint Malo retiennent à grand peine les tempêtes perpétuelles qui leur envoient des vagues meurtrières dont l’eau s’infiltre insidieusement dans les maisons, pourrissant tout … un attentat terrible fait céder la digue d’Afsluitdiijk, provoquant un terrible raz de marée qui inonde entièrement les Pays Bas …

Tandis qu’en Andalousie c’est la sécheresse et qu’en Afrique des gens meurent de soif, de maladies par milliers … que le paludisme est arrivé en Europe, que le pétrole n’existe presque plus, que les cultures OGM ont détruit toutes les autres, que les Etats Unis ont régressé à l’âge d’avant la première Guerre Mondiale, conséquence d’une guerre de trop et de leur habituel abus de pouvoir sur les autres (enfin ce fait là précis m’a moins touchée je l’avoue) …
Et par-dessus tout le monde est devenu totalement insécurisé ….

Au milieu de tout cela .. une histoire ... l'histoire d'une nappe phréatique découverte sous un lac asséché au Burkina Faso, par un satellite américain qui revendique l'eau présente par milliards de m3(de quoi sauver le Burkina durant les 50 prochaines années) ...
L'histoire aussi de Laurie et Rudy, deux européens, brisés par leurs vies et catastrophes personnelles qui vont conduite le camion transportant le matériel nécessaire à l'exploitation de cette nappe et lutter contre le consortium américain qui veut se l'approprier ... (lutte notamment contre un nantis américain abjecte et malsain).
On va les suivre tout au long de leur voyage .. un périple terrible, dans la chaleur, la soif , le danger humain .... avec quelques onces de répit, des rencontres incroyables au sein du désert avec des nomades qui ont su s'adapter au climat ... créant dans une oasis un petit coin de paradis ... instant où l'on respire enfin avec les deux personnages .. avant que cet endroit soit lui aussi ravagé par une tempête ...
On va suivre surtout leur cheminement personnel, leurs "guérisons" d'âmes, chacun à leur manière, dans la paix ou l'agressivité, dans le repos ou la révolte ...

Aqua TM évoque aussi une formidable lutte entre le bien et le mal .... le mal à l'état pur symbolisé par un enfant atteint d'une terrible maladie ... le bien symbolisé par une magie africaine presque effrayante ...

"Par dessus cet enfer, l'ouragan hurle, cogne et déferle, indifférent au sort de humains"
Cette phrase à elle seule résume parfaitement l'ambiance du roman ...

Parce que cela fait peur … très peur car on sait que cela pourrait tout à fait arriver … Cela m’effraye beaucoup plus qu’un roman d’apocalypse car au moins là on peut toujours se dire qu’on n’aura pas survécu surtout si c’est brutal … alors que tout au long de son livre Jean Marc Ligny nous distille tous les éléments d’un futur très proche, 2030 tout de même, soit dans 19 ans, qui n’a rien d’un imaginaire, qui est juste la conséquence de tout ce que nous pouvons entendre régulièrement sur l’avenir de notre planète (à juste titre ou pas, qu’importe finalement car là du coup, on y croit à fond) … le lendemain d’une planète asphyxiée qui va nous sauter à la figure ….
Alors quel genre Aqua TM ? anticipation ? post apocalyptique ?
Anticipation sans aucun doute, avec un brin de fin du monde dans la mesure où une secte, la Divine Légion, entend bien précipiter l’espère humaine dans un au-delà fatal, où certains ont déjà chanté la fin de l’humanité, la fin de l’espérance … mais en dépit de cela, on n’y est pas encore dans cette apocalypse car le genre humain résiste tant bien que mal ….
Un peu d'espoir aussi pour certains d'entre eux qui luttent encore pour améliorer les choses, pour sauver une parcelle de cette Terre terriblement abîmée par les hommes et qui s'est révoltée ...

Et au final un roman terriblement prenant qui se lit d'un bout à l'autre sans sourciller ... sans compter que c'est fort bien écrit ...
Pour achever, les paroles de cette chanson d'un groupe slovène Laibach
( c'est apocalyptique !)

Only on day is left / Only one day / We are leaving the others / We are going away Let them sleep who do not know / The final day is here / The very last / And we leave at dawn
Il ne reste qu’un seul jour / Juste un seul / Nous quittons les autres / Nous partons au loin Laissons-les dormir, ceux qui ne savent pas / Le jour ultime est arrivé / Vraiment le dernier / Et nous partons à l’aube

Extraits

"Les éclairs lui donnent une teinte crayeuse, découpent en tranches son visage grimaçant et parcheminé de momie profanée. [...] Elle ne voit plus que ses yeux démesurés, tels deux lacs de mercure où elle se noie, n'entend plus qu'une immense clameur sans sa tête -toute la souffrance du monde concentrée en un seul cri-, ne sent plus qu'un froid abyssal qui la pétrifie. Et lentement, dans les ténèbres hurlantes de son esprit torturé, se forment des images."

"Chacun peut entendre le ciel se déchirer en craquements et grondements sans cesse accrus, sentir le vent forcir FORCIR FORCIR jusqu'à plier les arbres et arracher des toitures. Chacun peut observer, au sein des ténèbres terrifiantes, l'émergence des cônes des tornades telles des langues de démons, leurs rugissements de jets quand les tubas descendent vers le sol en se tordant comme des serpents, le charivari des buissons de terre, de débris et d'objets qui montent en tournoyant, aspirés par le courant."

"Voici le défi crucial qui s'imposera à nos enfants, qui s'imposera à nos enfants, qui s'impose à nous déjà. Ce n'est pas tant survivre sur une planète devenue hostile - même si c'est dur à admettre -, c'est surtout être motivé à survivre, autrement dit : conserver l'espoir."

Ailleurs
cafard cosmique ; les lectures d'Efelle ; noosfere
Pour en savoir plus
Ce roman a obtenu les prix suivants
- Prix Bob Morane 2007
- Prix Rosny Ainé 2007
- Prix "une autre terre" 2007
- Prix Julia Verlanger 2007





vendredi 4 février 2011

Lectures en cours (8)

Quelles lectures pour le mois de Février ?

Pas beaucoup de livres à mettre sur le feu pour ce mois ci, ceci pour 2 raisons :
- c'est le mois le court de l'année
- je serai 5 jours à Paris pour ma classe découverte, j'emmènerai évidement un ou deux livres, quant à savoir si je pourrai les ouvrir, ceci est une autres histoire !

- Evadés de l'enfer de Hal DUNCAN en lecture commune avec le Cercle d'Atuan, ayant fortement apprécié ma toute première, celle du Lézard Lubrique, il n'y a pas de raison de s'arrêter en si bon chemin !
Eli est un clochard, brisé, au bout du rouleau, Belle une prostituée qui cherche à fuir son mac. Matthew est un jeune homosexuel, Seven un tueur à gages sans pitié. Ils ne se connaissent pas mais se retrouvent ensemble sur le même bateau ... en partance pour l'Enfer ...

- La lune seule le sait de Johan HELIOT
Printemps 1889. Un vaisseau hybride de chair et de métal fait irruption dans le ciel de Paris,stupéfiant la foule venue célébrer la clôture de l'Exposition Universelle. L'humanité entre en contact avec les extraterrestres Ishkiss et découvre une technologie qui surpasse les rêves les plus fous ...
Ce sera le livre qui fera assurément parti de mes bagages parisiens ...

- Ceux qui sauront de Pierre BORDAGE
Et si la Révolution française n'avait pas eu lieu ? Voici le portrait d'une France qui ne fut jamais, où une minorité d'aristocrates continue, aujourd'hui, d'asservir l'instruction ...


Ces deux derniers ouvrages seront lus dans le cadre du Challenge Winter Time Travel de Lishbei.

jeudi 3 février 2011

Achats d'Hiver

J'ai fait la paix avec ma CB ... alors j'en ai profité pour la faire un peu cramer.. un tout petit peu sinon elle va encore me faire la tête !!! (il ne faut jamais abuser des bonnes intentions d'une CB)

Voici alors mes deniers achats, ceux du mois de Février :

- La Lune seule le sait de Johan Heliot
- Ceux qui sauront de Pierre Bordage
- Evadés de l'enfer de Hal Duncan
- Chroniques des années noires de Kim Stanley Robinson
- Mars la rouge de Kim Stanley Robinson

RV demain pour mes lectures en cours ^^

mercredi 2 février 2011

Les cavernes d'acier d'Isaac Asimov

Je connais le nom d'Asimov depuis mon adolescence mais jamais je n'avais oser l'aborder, allergique que j'étais à SF pure (à la façon dont je la voyais à l'époque ; SF = robots et monde un peu étrange) ... pour quelqu'un élevée avec la Guerre des Etoiles et Goldorak, c'était un comble !!!

Alors, lorsque Spocky a proposé de découvrir cet auteur ensemble, j'ai sauté sur l'occasion, Lael s'est alors jointe à nous et nous avons partagé ce livre .. très rapidement car toutes les trois avons joyeusement brûlé les chapitres et fini bien avant le délai imparti ....
On peut dire que c'est généralement bon signe !

Les cavernes d'Acier fait partie du Cycle des Robots, c'est le tome 3 , ce que j'appréhendais énormément, toute rigide que je suis dans la découverte des livres à faire impérativement dans l'ordre .... je craignais avoir perdu des éléments cités dans les 2 ouvrages précédents, ou ne pas suivre tout simplement, prendre un récit en cours ...
Spocky m'avait rassurée dès le début à ce sujet et de plus j'ai pu constater au cours de ma lecture que ce tome là pouvait effectivement se lire indépendamment des autres.

Ainsi dans un monde que se partagent Terriens et Spaciens, depuis 22 ans lorsque le Docteur Sarton est assassiné à Spacetown, le détective Lije Baley est chargé de l'enquête. On lui attribue alors un co équipier, mais pas n'importe lequel .. un robot, Daneel Olivaw, un androïde ultra-perfectionné qui ressemble à s'y méprendre à un humain. Or Baley est loin d'être enthousiasme à l'idée de travailler avec un robot ....

Asimov nous plonge dans un monde futur .... les Terriens vivent en collectivité dans des immeubles enterrés dans le sol, sous des lumières artificielles, se déplaçant sur des tapis roulants d'un point à un autre. Ce livre se passe précisément dans la ville de New York qui s'étend sur 3 000 Km2 et vit de façon quasi autonome, toute l'alimentation est à base de levure, les toilettes et les douches sont collectives (on ne parle pas dans les toilettes des hommes mais les informations circulent activement chez les femmes) ...
C'est une société de castes, de classements des humains qui peuvent être régulièrement sur classés ou déclassés. Pour certains d'entre eux, appelés les Médiévalistes (parce qu'ils veulent revenir en arrière), ce sont les robots qui sont coupables des déclassements et surtout du remplacement des humains.
Là on ne peut s'empêcher de se projeter dans notre monde ... les substitutions des humains par des machines, certes pour faciliter le travail mais aussi au détriment des emplois ... on pense bien sûr aux caisses automatiques des supermarchés ...

Plus que l'enquête elle-même, qui suit son cours, avec ses surprises et ses rebondissements, c'est la présentation de cette société qui m'a séduite dans Les Cavernes d'Acier, une société qui a du faire face à l'explosion de la population (8 milliards) ... une société dans laquelle je détesterais vivre (rien que pour tout ce qui est collectif cela me rappelle les campings !). Et en contre partie avec ce monde, il y a celui des Spaciens, qui vivent encore à l'air libre, sélectionnent de manière eugéniste leur population et sont vulnérables aux maladies terriennes.
Le décalage entre les deux, les conflits aussi, est intéressant. D'un point de vue historique on en revient toujours à ces guerres plus ou moins ouvertes entre les peuples ...

Pour conclure, Asimov est un mathématicien et cela se sent, dans sa logique implacable (qui malheureusement n'est pas la mienne) telles ses lois fondamentales robotiques
- Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
- Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi
- Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence, dans la mesure où cette protection n'est pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi
Mathématiquement logique n'est ce pas ?
Un roman donc agréable à lire et en fin de compte pas aussi compliqué que je l'appréhendais ...

Chansonnette :
L'homme est issu de la Terre, entends-tu ?

C'est sa mère nourricière, entends-tu ?
Spacien, va-t-en, disparais De la Terre qui te hait !
Sale Spatien, entends-tu ?


Merci à Spocky et Lael pour cette LC très sympathique.

Chronique de Spocky


mardi 1 février 2011

Interview de Fabrice Colin

Fabrice Colin est un excellent auteur ... de plus ce qui ne gâche rien, il est très sympathique, la preuve ici au Festival de Montreuil ....

Suite à notre lecture commune de A vos souhaits, Julien a eu l'heureuse idée de proposer que nous récoltions des questions à lui poser, questions auxquelles Fabrice a eu la gentillesse de répondre accompagné de ce petit mail :

Bonsoir
Je suis débordé de travail. J'espère que vous voudrez bien pardonner la brièveté relative de mes réponses, et le retard afférent.
Merci pour votre patience.
Pouvez-vous vous accuser réception ?

Amitiés,

F/

.1. Pourquoi ce livre s'intitule-t-il "A vous souhaits"? Y'a-t-il une histoire particulière liée à ce choix?

Pas vraiment. Je cherchais une formulation liée à la magie, quelque chose d'un peu léger : "A vos souhaits", c'est l'expression ultime de la pensée magique. On peut difficilement trouver plus primaire.


2. Quel mardi doit-on se tenir prêt pour la parution de "A vos amours" ? De quoi ou de qui parlera ce livre?

A vos amours est prévu depuis une petite dizaine d'années. Pour l'heure, j'en ai écrit trois chapitres. J'ignore s'il verra jamais le jour.
Le roman raconte la vie de John Moon après les succès que l'on sait. Notre héros est marié, et sa belle-famille lui pose pas mal de problèmes. Pour ne rien arranger, il veut faire du cinéma. Il y tient, douloureusement.

3. Je sais que dans le cochon tout est bon, mais tout de même pourquoi une telle obsession ?

Aucune idée. Si on commence à réfléchir à ce genre de trucs, le monde s'écroule.


4. Le personnage de John Moon est-il la représentation de quelque chose ou de quelqu'un en particulier? Une référence spéciale au batteur de The Who, vous sachant fan de rock?

John Vincent Moon est un personnage d'un récit de Borges dont j'ai spectaculairement oublié le titre. Il y a aussi des références à Joyce dans A vos souhaits, mais personne ne les voit.


5. Concernant le prénom de Prudie, est ce que son prénom vient de l'adjectif prude, car elle a pas l'air très dégourdie pour gérer l'attention que lui porte Gloïn, ou alors est ce que ça vient plutôt de l'adjectif prudente, dans le sens où elle prend vraiment toutes les précautions nécessaires pour John, et où elle est très attentive à lui ? Ou alors peut être que son nom a une autre origine, ou simplement votre imagination ?

Honnêtement ? Je ne me souviens pas. Mais votre analyse, et l'attention que vous semblez porter aux noms et à leur possible signification cachée, me comble de joie.

6. Histoire de pinailler, quel est le nom de la deuxième goule du baron Mordayken dont il s'aide pour entreprendre de délivrer le Diable? Parce qu'une petite incohérence s'est glissée dans les deux éditions, et il semblerait que Mordayken ait un bug sur le brave Nozdriov...

On appelle ça une contamination prosaïque : le réel et ses imperfections s'invite dans une mécanique romanesque censément irréprochable. Je suis absolument navré.


7. L'elfe qui rate son examen de première année peut-il être une référence prémonitoire à Jean Sarkozy ?

Je ne suis pas sûr que j'aimerais détenir ce genre de pouvoir. Mais Jean Sarkozy mériterait assurément un roman à lui seul. Enfin, disons une nouvelle.

8. Pourquoi les dragons sont-ils tenus en laisse ? Avez-vous un grief contre cette espèce ?

Les dragons sont les symboles de l'imagination naïve, de la colère injustifiée et de la fantasy en général : évidemment, qu'il faut les tenir en laisse ! On pourrait aussi leur donner des calmants.


9. Le Quartek n'est pas un sport comme les autres... D'où vient-il, de quel sport existant ou imaginé par un autre, vous êtes vous inspiré ?

Le Quartek est un gros bordel : un mélange de Blood Bowl, de football américain et de cour de récréation. A ce stade, si j'ose dire, on ne parle plus d'inspiration, mais de chaos assumé.

10. Ce livre peut se lire comme une référence à Terry Pratchett, comparaison facile pour l'humour et la fantasy, Mais y'a-t-il d'autres références ou dédicaces au travers de "A vos souhaits"?

Je n'ai jamais lu Pratchett, mais je suppose que la référence est inévitable : humour, fantasy => Pratchett. Les références sont plutôt à chercher du côté de P.G. Wodehouse et de mon amour immodéré pour l'Angleterre - son humour tordu et sa grisaille tenace.


(le passage pour la question 6 :
"- Allez! vitupérait le baron au milieu des deux morts-vivants, vous y êtes presque, bon sang, plus vite que ça, le match s'est arrêté depuis cinq minutes et Nozdriov! s'énerva-t-il en attrapant l'une des deux goules par le bras, tu es sur la feuille de match pour la deuxième manche, alors il faut absolument que le travail soit terminé maintenant
(...)
- Nozdriov, ordonna-t-il, approche un peu ici. Voilà. Maintenant, baisse-toi. Attention... Nous y sommes!
La goule se redressa en ahanant. Juché sur ses épaules, le baron Mordayken contrôlait la situation.
- Maître, objecta le mort-vivant au moment de mettre un premier dans l'eau, cha ne va pas faire de bien à ma chirculation.
- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse? rétorqua le baron en levant sa lanterne bien haut. Un mort de perdu, dix de relevés. De toute façon, tu n'es pas sur la feuille de match."

Un grand merci à Fabrice Colin pour s'être prêté avec gentillesse à ce questionnaire.