mercredi 31 octobre 2012

Le Seigneur des Anneaux : Le retour du Roi de Tolkien

Voici donc le tome qui va conclure cette trilogie qu'autrefois je fus incapable de lire jusqu'au bout (je me demande toujours pourquoi)  et qui à présent figure dans les lectures de haute qualité en fantasy, mieux vaut tard que jamais comme on dit !
Ce qui est étrange, c'est que si j'ai lu cette troisième partie très rapidement, avec une certaine délectation, je me retrouve toute bête pour en parler .... Mais je crois que tout simplement la dénouement, après tant d'aventures, de suspense, d'empathie avec les héros, de désespoir et espoir, de crainte, de peur et j'en passe, m'a quelque peu dépitée .... Bon je m'explique.

Alors que Frodon se retrouve dans les griffes des Orcs, que Sam part courageusement à sa poursuite, Pippin et Merry se retrouvent séparés, le premier emporté par Gandalf sur Gripoil afin de le soustraire à la puissance de Sauron et le second qui, aux côtés d'Aragorn, Gimli et Legolas, prendra une part active à la guerre. Le récit est haletant bien évidemment, tout est assombri, les armées se défont, l'oeil de Sauron, soutenu par ses terribles Nazgûl, entraine le désespoir .... et en même temps tout espoir n'est pas perdu : Aragorn trouve sa vraie place, Sam se révèle un véritable héros (c'est pour moi le personnage au final le plus touchant et le plus méritant de l'histoire).

La traversée finale de ce dernier et de Frodon est terrible à tous points de vue, la soif, la peur, la fatigue, le poids de l'Anneau de plus en plus grand, la présence discrète mais omniprésente de Gollum qui poursuit son trésor, tout est fait pour noircir au maximum le tableau et engendrer la terreur. Comme précédemment dans le tome 2, on craint à chaque instant pour la vie de nos deux Hobbits qui semblent terriblement vulnérables face à l'adversité. Et le style de Tolkien n'y est pas pour rien :
"Au loin, planaient les ombres de Sauron ; mais, déchirés par quelque coup de vent venu du monde ou remués par une grande agitation intérieure, les nuages enveloppants tournoyèrent et s'écartèrent un moment ; et il vit, alors, dressée toute noire, plus noire et sombre que les vastes ombres au milieu desquelles elle s'élevait, la plus haute tour de Barad-dûr avec ses cruels pinacles et son couronnement de fer. Elle ne se détacha qu'un moment, mais, comme d'une grande fenêtre incommensurablement haute, jaillit vers le nord une flamme rouge, le clignement d'un Oeil perçant ; et puis les ombres se replièrent et la terrible vision disparut."
On s'y croit réellement et ce que je trouve incroyable c'est qu'au final Sauron ne restera qu'un Oeil dans toute la trilogie et pourtant il est absolument terrorisant. C'est un Hitler de la fantasy avec ses fanatiques à sa solde, qui engendrent la frayeur, au nom de son idéologie, et de l'autre côté l'espoir dans la résistance ... Celle ci finalement n'était pas si évidente, car si l'on pense aux vaillants guerriers comme des Faramir, ou des Legolas, ou des Aragorn, les réels personnages qui font tourner la face des choses ne sont autres que les Semi-Hommes qui, armés de leur seul courage (et un peu de folie il faut bien l'avouer), font front à l'adversité (ce qui ne remet bien évidement pas en cause la vaillance des autres).
La scène dans laquelle Merry se porte au secours d'Eowyn est juste fabuleuse.

Les scènes de batailles sont palpitantes elles-aussi, sans oublier les "à côtés" : le roi Dénethor pris de folie, la crainte pour son fils Faramir, les derniers faits de Saroumane .....
Alors pourquoi dépitée ? Tout simplement parce qu'après avoir vécu des moments tellement poignants, tout a ralenti pour raconter le couronnement d'Aragorn, le retour des Hobbits ..... Alors certes tout ceci était normal, mais ce qui m'a gêné c'est le côté légèrement nunuche du bonheur de ces braves gens. Autant Tolkien excelle dans la tragédie, la bataille et la peur, autant il en fait trop dans le bonheur ... un peu à la manière du conte "ils vécurent heureux jusqu'à la fin de leur vie"  : tout redevient lumière, l'air est pur, les gens sont beaux et souriants... Alors peut-être est-ce fait exprès après tout, le Seigneur des Anneaux est justement bourré de légendes et contes des peuples, de leurs origines, de leurs histoires. Pour autant cela m'a un tantinet agacée : après le malheur le bonheur mais celui ci arrive d'un seul coup, comme si d'un grand coup de vent, toutes les exactions de Sauron avaient été gommées et que les gens pouvaient recommencer à vivre comme avant, or il y a eu quand même des morts et des destructions.
Et puis en même temps je n'avais pas envie que la Communauté se sépare, bien que ce fut dans la logique des choses.

Heureusement l'auteur a tout rattrapé vers la fin lorsque les Hobbits rentrés au pays, ont du faire face à ceux qui avaient profité de la terreur pour faire régner la leur. Je suis d'ailleurs très étonnée que le film n'ait même pas évoqué ces autres hauts faits des Hobbits et soit resté sur cette fin interminable et niaise (c'est ainsi que je l'avais ressenti il faudrait que je le revoie, au cas où cela me renverrait d'autres impressions).
J'ai d'autant plus aimé cette fin qu'elle a définitivement révélé le caractère de Frodon, lequel tient en cette simple phrase :
"Mais s'il y a beaucoup de ces bandits, dit Merry, cela voudra certainement dire un combat. Tu ne vas pas libérer la Comté, simplement en étant choqué et contristé, mon cher Frodon."
Ce qui me fait conclure qu'en fin de compte, même si ce personnage est bien moins agaçant que dans le film, il ne restera pour moi que le Porteur de l'Anneau, couvrant certes avec une certaine opiniâtreté sa mission (et même avec un certain courage il faut l'avouer) mais sans le soutien et l'amitié indéfectible de Sam, il ne serait pas parvenu à grand chose car à la base son tempérament n'est pas celui d'un battant (ni combattant). Après il faut lui rendre quand même justice : sa sagesse l'honore.

Voilà qui conclue donc cette lecture du mois d'Octobre et ma résolution tenue pour l'année 2012.
J'ai enfin affronté le Seigneur des Anneaux et j'en ressors enchantée et emballée. C'est un très grand livre.

Ailleurs
Vert ; Olya ....

lundi 29 octobre 2012

J- 10 : Les Utopiales à Nantes


C'est parti pour le décompte, dans 10 jours aujourd'hui, la 13ième Edition des Utopiales, à Nantes, débutera et se déroulera du Jeudi 7 Novembre au Dimanche 11 Novembre.
Les Utos je connais déjà, j'avais eu la chance de pouvoir y aller l'an dernier et je ne pensais pas pouvoir y retourner, pourtant ce sera le cas cette année encore ! (Vive les vacances de la Toussaint !!!)

Cette année, la superbe affiche est signée de Nicolas Fructus, un dessinateur dont j'avais déjà pu admirer ses oeuvres au Festival de l'Imaginaire de Sèvres, l'an dernier. 
Pour souvenir, deux que j'aime particulièrement.



L'affiche de cette année illustre bien le thème abordé à savoir les Origines :

" Comme l’affiche avait pour thème les origines, j’ai voulu mettre en scène le passage Pommeraye, qui, avec son escalier, exprimait une échelle de temps dans un monde onirique. Du fond de l’eau sortent des créatures chthoniennes, se frayant un passage bordé par des sculptures provenant de quelque civilisation primitive, d’autres escaliers comme autant de voies partant vers des bâtiments et des temples ; et toutes ces constructions sont elles-mêmes fondues dans une nature, tout autant origine, continuation ou futur de ces civilisations.
Tous ces composants sont la base de la tour, l’utopie blanche et pure des rêves qui tend vers l’infini ou l’impensable. Ainsi, l’unité de ces éléments hétéroclites constitue un seul rêve
."
Citation de Nicolas Fructus (réf : Dossier de Presse des Utopiales).

Je trouve d'ailleurs original d'aborder ce thème précisément, à la veille de la fin du monde prévue pour Décembre ^^

Alors les Utopiales c'est déjà quelques chiffres 
- 150 invités
- 96 tables rondes : scientifiques, littéraires, BD, pôle asiatique, pôle ludique, jeux vidéos : il va être difficile de faire un choix !
- 3 Prix littéraires : Le Prix Utopiales Européen ; Le Prix Utopiales Européen Jeunesse ; Le Prix Julia Verlanger. + Le Prix du Meilleur Album de SF
Sans oublier évidemment le Prix Planète SF des Blogueurs !
- 1 prix BD
- 1 anthologie
- la projection de 36 longs métrages et 18 courts métrages
- 11 Expositions dont une sur les fameux Robots Nao (j'ai hâte de voir ce que cela peut donner !), Nicolas Fructus, Manchu, Dernière Planète avec Legoland  (un exposition de SF en briques Légo, voilà qui va réjouir tous les nostalgiques de leur enfance !)  etc ....

Voilà bien de quoi occuper mes journées lorsque j'y serai. Pour ma part, n'étant plus particulièrement cinéphile, je n'assisterai pas aux 48 séances prévues mais me consacrerai plutôt aux conférences et dédicaces auprès des auteurs.
Cette année l'invité d'honneur est Neil Gaiman.
Je ne vais pas citer tous les auteurs qui seront présents, ils sont nombreux, quelques uns néanmoins pour donner envie : Ayerdhal, Pierre Bordage, Lionel Davoust, Jeanne A Debats, Alain Damasio, Javier Negrete,  Justine Niogret, Thomas Day, Jérôme Vincent ......

En ce qui concerne les Tables Rondes, je crois qu'il va me falloir remonter le Temps pour pouvoir assister à toutes celles que j'ai déjà repérées !

Jeudi : Rencontre avec Pierre Bordage ; Rencontre avec le robot Nao ; Les robots domestiques : une révolution de l'aide à la personne ?

Vendredi : Thriller et SF ; Chroniques Martiennes de Bradbury : une oeuvre des origines ; Mars : les nouveaux défis scientifiques et techniques ; Hommage à Roland Wagner.

Samedi : Rencontre avec Javier Negrete ; La fin du monde est-elle est une idée scientifique ? ; Robots et humanoïdes dans la SF ; La Nuit des Temps : les représentations du temps dans la SF ; La SF et le désir de science chez les jeunes : quelles perspectives ? ;  La lune est verte : les apocalypses nucléaires dans la SF.

Sans oublier évidemment les Remises de Prix.
Voilà un festival qui s'annonce bien !

Pour en savoir plus
Le site des Utopiales ; le programme. (à télécharger)

Ils en ont parlé aussi



vendredi 26 octobre 2012

La Ballade de Pern : Histoire de Nerilka Intégrale II de Mc Caffrey

Nerilka,  fille de Tolomcamp, Seigneur du Fort de Fort,  s'enfuit afin d'aller aider les malades atteints de la grippe qui sévit sur Pern depuis quelques jours. Guérisseuse, elle finit par atterrir au fort de Ruatha où elle rencontrera Alessan et pourra ainsi aider à enrayer cette terrible épidémie.

Cette histoire, racontée à la première personne, très courte (à peine 200 pages), se déroule en parfait parallèle de La Dame aux dragons, elle démarre à peu près dans les mêmes temps : lors de la fête du Fort de Ruatha et se prolonge quelques temps après : sur quelques années lors du prologue.

La première question qui m'est venue à l'esprit en lisant ce tome ci fut : pourquoi l'avoir écrit ? Quel but a poursuivi l'auteure en écrivant presque la même histoire que précédemment, en plus raccourci et par un point de vue différent ? J'avoue que cela m'a travaillée un tantinet .... Car hormis le fait de raconter à la première personne, hormis le fait que cela permet d'approfondir certains évènements déroulées lors de La Dame au dragon, d'appréhender différemment les sentiments des divers protagonistes, je n'ai vu aucun intérêt à raconter cette nouvelle histoire
En terme d'intérêt, j'entends sur la globalité de la Ballade de Pern, cela n'apporte rien de nouveau sauf en ce qui concerne la Chevauchée de Moreta dont on apprend que la légende a "triché" sur le dragon avec lequel elle a disparu dans l'Interstice .

J'ai eu la sensation que Mc Caffrey jugeait sa première histoire incomplète et a voulu y rajouter les quelques détails en la reprenant racontée par Nerilka ..... Ou alors elle aime tellement ses personnages qu'elle ne peut résister à raconter plusieurs fois leur histoire de différentes manières.
J'ignore bien entendu quelle est la raison, et même s'il y en a une. Mais pour autant, même si j'ai lu très vite ce court roman, même si je l'ai apprécié, je n'en ai pas vraiment saisi son utilité ou importance.
En outre, le côté fleur bleu déjà très présent dans La Dame aux dragons l'était encore de façon plus exacerbée, décidément cet Alessan engendre des sentiments bien adolescents ! Et aussi les dragons se sont vus relégués au dernier plan.

Cela dit c'est paradoxalement ce qui a fait un intérêt sur ce tome là, pour la première fois, on est face à une protagoniste qui n'envie pas forcément les possesseurs de dragon et leur étrange symbiose.
Son indépendance et sa forte personnalité font qu'elle réalite qu'elle n'aimerait pas forcément partager en tous lieux et temps ses pensées avec un dragon. Voici qui est original dans ce monde où tout tourne autour des chevaliers dragons et leurs montures.
J'aime aussi les récits racontés à la première personne, cela donne toujours plus d'intensité à l'histoire. Le passage concernant la tragédie de Moreta engendra ainsi une bonne dose d'émotion ! Pour le reste, le passage au "Je" a aussi hélas accentué, comme je le faisais remarquer déjà, le côté amourette de l'histoire.

Après il est vrai qu'il m'en faudrait beaucoup pour me dégoûter de cette Ballade de Pern et si ce tome ci n'a pas remporté mon adhésion complète, j'ai toujours envie de replonger dans la suite.
Qui sera visiblement dans l'Intégrale 1.

Ailleurs
Vert ...

mardi 23 octobre 2012

Le Seigneur des Anneaux Les deux tours de J.R.R Tolkien

Après la traversée de la Moria qui aura vu la perte de deux d'entre eux, la Communauté de l'Anneau est dissoute : Frondon et Sam partent seuls dans leur coin en direction du Mordor tandis que Legolas, Aragorn et Gimli se lancent à la poursuite des Orcs (redonnons la bonne orthographe à ces créatures, Orques cela ne veut vraiment rien dire !) qui ont enlevé Pippin et Merry ...

Et durant ce temps, le pouvoir de Sauron continue de grandir et à semer malheur et noirceur partout où il passe. C'est qu'il a, par l'intermédiaire de Saroumane, fait créer une nouvelle race : les Ourouk-Haï, plus terrifiants et dangereux encore que les Orcs. Le danger guette ... et l'Oeil prend de l'ampleur ...
En aparté, je me demande vraiment si Rowling n'aurait pas été fortement inspirée de ce personnage là pour créer son Voldemort : un homme surpuissant qui fait régner la terreur, homme défait qui ne vit ensuite qu'à l'état latent, en attente de ce qui lui redonnera consistance et force ...

Ce deuxième tome du Seigneur des Anneaux se divise en deux parties :
- Le Livre III qui suit Aragorn et ses compagnons d'une part, et les deux hobbits d'autre part, lesquels vont prendre part de façon plus active à l'histoire et surtout au déroulement des évènements .... à la résistance notamment contre les forces du mal.
- Le livre IV qui suit Frodon et Sam en proie aux tourments de la puissance de l'Anneau et guidés par Gollum qui aura fini par les rejoindre.

Ce découpage n'est pas anodin, d'un côté il y a encore un simili espoir : contrées enchanteresques de l'Emyn Muil que parcourent Aragorn, Legolas et Gimili, rencontre avec les cavaliers du Rohan (je trouve ce passage d'une grande beauté), délivrance du roi Théoden, combat du gouffre d'Helm et surtout le retour de Gandalf, tandis que Pippin et Merry font la plus incroyable des rencontres en la personnage de Sylvebarbe.
On a encore la sensation que les héros se battent avec opiniâtreté et qu'ainsi la nuit ne gagnera pas les Terres du Milieu. Le rythme est assez vif, dynamique, en dehors du moment plus lent dans la forêt de Fangorn où l'on lit au rythme de ces Ents légendaires, avec une bonne reprise d'action lors de la  bataille du gouffre d'Helm.

Alors qu'en contrepartie, c'est tout le côté sombre du mal qui accompagne Frodon et son fidèle Sam (voilà un beau personnage secondaire qui fait figure à la fois d'ami loyal et de héros) : c'est l'angoisse qui prévaut tout au long des pages du lent périple des deux Hobbits .... la traversée glauque des marais, l'arrivée en Mordor où la nuit semble avoir pris possession des lieux, l'affreux combat contre Arachnée (heureusement lu le matin, sinon je ne garantis pas que mon arachnophobie n'ait pas fait un retour en force) ..... Tout n'est que terreur et tristesse et tout est du coup très lent au rythme de leur marche harassante ... Sauf durant la rencontre avec Faramir qui apporte un moment de réconfort et de protection.

Cette sensation ne perdurait pas évidement lorsque la Communauté était complète, avec des guerriers comme Legolas ou Aragorn ... mais seuls avec Frodon et Sam, on se sent aussi démuni et en danger qu'eux. J'ai beau connaître l'histoire, j'appréhendais chaque geste de Gollum, chaque rencontre avec des Orcs ou des Nazgûl ..... Je ne parlerai même pas de la grotte .....  Tolkien le fera mieux que moi pour tirer des frissons :
"Ils n'avaient parcouru que quelques mètres quand vint de derrière un son, saisissant et horrible dans le lourd silence ouaté : un gargouillis, un bruit glougloutant et un long sifflement venimeux ..... [...] C'étaient des yeux monstrueux et abominables ; bestiaux et pourtant emplis de résolution et d'une hideuse délectation, couvant leur proie piégée sans aucun espoir d'évasion."

Du coup, selon l'endroit où l'on se trouve dans le livre, on vit les choses très différemment, j'ai vraiment apprécié cette vision particulière des évènements.
Les personnages se révèlent aussi dans ce Tome 2 .... On découvre une amitié naissance entre Legolas et Gimli, les anciens ennemis, à grand renfort d'humour, Aragorn, jusque là relativement discret, relève la tête tout successeur au trône du Gondor qu'il est, Sam surtout prend de l'importance comme je le disais précédemment ... je trouve que c'est le personnage le plus intéressant et le plus évolutif des deux livres.
Pippin et Merry eux aussi après avoir vécu un tel enlèvement, prennent courage et persuasion, ce qui ne les empêche pas néanmoins de commettre des bêtises plus grosses qu'eux.
Le personnage de Gollum-Sméagol est évidement un gros point du récit, celui qui autrefois fut un homme, rendu créature psychotique par le pouvoir de l'Anneau ..... son côté double est bien rendu et il finit par susciter encore plus de pitié que de dégoût.
Quant à Frodon .....Après avoir lu le premier tome, j'ai eu envie de revoir le film ... je pensais bien qu'une grande part de ma non acceptation du personnage de Frodon venait de la manière dont il était vu dans le film. Eh bien, après l'avoir revu, je dirais que ce n'est plus une grande part mais une entière part !
Au point que durant tout le film je n'ai pas cessé de répétér "mais bon sang, il n'est pas comme cela dans le livre !" , cela m'a agacée au plus haut point :  pourquoi est-il présenté à ce point comme un être geignant, faible avec des yeux de chien battu ?
Alors soit le choix de l'acteur est mauvais, soit ce dernier joue très mal, soit le metteur en scène n'a rien compris à ce personnage. Car autant il apparait boulet dans le film (désolée d'employer ce mot fort mais c'est exactement cela, le boulet qu'il faut trainer et protéger) autant il est courageux dans le livre .... Et on comprend du coup bien mieux le poids de l'Anneau qu'il a à porter, sa faiblesse au cours des longs jours de marche .... Ce qui n'est pas le cas dans le film durant lequel il va geindre et gémir tout du long. Bof bof ....

Un deuxième tome donc tout aussi palpitant et inquiétant que le premier, avec des passages complètement féériques, d'autres atroces, c'est vraiment très bien écrit. J'ai hâte de reprendre le troisième tome !

Extraits
"Je ne sais pas, dit Frodon d'une voix de rêve. Mais je les ai vus aussi. Dans les mares, quand les chandelles sont allumées. Elles gisent dans toutes les mares, ces faces pâles au plus profond de ces eaux sombres. De fiers et beaux visages en grand nombre, avec des algues dans leur chevelure d'argent. Mais tous immondes, pourrissants, tous morts. Une redoutable lumière est en eux."

"Deux ! dit Gimli, caressant sa hache. Il avait regagné sa place sur le mur.
- Deux ? dit Legolas. J'ai fait mieux, encore qu'il me faille maintenant chercher à tâtons des flèches tirées ; j'ai employé toutes les miennes. En tout cas, j'évalue mon compte à une vingtaine au moins. Mais cela ne fait que quelques feuilles dans une forêt."

Ailleurs
Vert ; Olya ; Shaya ....



vendredi 19 octobre 2012

La Ballade de Pern : La dame au dragon Intégrale II de Mc Caffrey

Les habitants de Pern se pressent au Fort de Ruatha pour célébrer l'intronisation d'Alessan, son jeune Seigneur. Moreta, Dame du Weyr de Fort, passionnée de courses (ce sont des coureurs, une race adaptée de celle des chevaux d'antan), est de la fête. Le Passage des Fils doit se terminer dans 8 révolutions, les gens recommencent à faire des projets d'avenir et à se montrer plus sereins.

Hélas une épidémie frappe de plein fouet le monde de Pern : animaux et humains meurent en quelques heures ou quelques jours et les Chevaliers Dragons ne sont pas épargnés alors que les Fils continuent à tomber à intervalles réguliers. Moreta et sa reine Orlith se mobilisent pour la survie de leur peuple .... peut être au détriment d'elles-mêmes ?

Ce coup ci, on est parti pour un gigantesque bond dans le passé de Pern : tous les Weyr sont actifs et bien remplis de chevaliers et leurs montures ailées, le Continent Méridional est encore inexploré et assimilé à un monde dangereux, les Chevaliers savent jouer avec le temps (remonter le passé et même se projeter dans l'avenir). On doit entrer dans une histoire dont on ne connait plus du tout les protagonistes, pour moi cela a été un peu difficile, il faut dire aussi que les noms choisis pour les chevaliers sont tout de même assez alambiqués : K'dren, S'ligar, F'gal, L'bol .... on finit par se mélanger les pinceaux.
Heureusement ceux de leurs dragons sont un peu plus faciles à retenir. On en apprend d'ailleurs un peu plus sur ces créatures, déjà qu'elles furent créées génétiquement, ensuite on assiste à de véritables cours de zoologie concernant leur santé et comment soigner leurs blessures.

J'ai eu du mal aussi à entrer dans le récit parce qu'il peine un peu à démarrer et j'avoue que l'attirance entre Moreta- Alessan a un côté midinette qui m'a prodigieusement agacée. Certes le côté gentillet de la Ballade de Pern n'est plus à prouver et reste très supportable mais là sur ce genre de sentiments très adolescents, j'y ai vu certaines limites.

Malgré tout, lorsque l'épidémie éclate, le récit prend une tournure enfin active et tout à fait intéressante, même s'il ne s'agit que d'une banale épidémie de grippe (pas si banale puisque même à l'heure actuelle, on peut encore en mourir), elle risque de décimer la population entière et se montre aussi virulente que la Peste Noire des années sombres du Moyen Age. 
Il est étrange d'ailleurs de constater que malgré une colonisation de Pern, par des gens très évolués, cette planète reste très moyenâgeuse avec des techniques anciennes (la façon de faire le vaccin en inventant une sorte de centrifugeuse manuelle, l'administration de ce vaccin ...) et des moeurs sociétales de l'an mille : mariages arrangés (même dans les Weyr, comme ce sont les dragons de bronze les plus forts qui ont le privilège de s'accoupler avec la reine, il n'est pas évident que le couple humain fonctionne, c'est le cas pour Moreta et son chef de Weys : Sh'gall),  imposition etc ....

Le récit est au final prenant et la fin plus qu'émouvante. Etrange comme les sentiments passant à travers leurs dragons, peuvent revêtir un aspect dramatique et poignant pour le lecteur. Cela reste l'aspect que je continue à apprécie le plus dans cette Ballade de Pern :  cette proximité et symbiose entre les Chevaliers et leurs dragons,  le fait qu'ils ne puissent vivre les uns sans les autres.
J'ai beaucoup aimé aussi les scènes de combat contre les Fils et le quatuor Moreta-Orlith et Leri- Holth. Ce sont vraiment les véritables héroïnes de cette histoire.

Un nouvel épisode de la saga de Mc Caffrey qui, sans être au niveau des premiers tomes, est très agréable à lire. La suite sera avec Histoire de Nelrika.

Extraits
"Quand frappe la malheur, l'homme dénué d'imagination et d'intelligence regarde autour de lui, cherchant à attribuer le blâme à un autre ; l'homme résolu accepte l'infortune et s'efforce de survivre, de mûrir et de s'améliorer."

"Les voilà ! De nouveau, Moreta regarda derrière elle et vit comme un brouillard argenté dans le ciel, un frémissement flou tombant inexorablement vers le sol. Les Fils !
Le front de Chute ! A puissants coups d'ailes, Orlith partit à la rencontre de la pluie dévastatrice."

Ailleurs
Vert  ...

mardi 16 octobre 2012

Top Ten (23)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish.

Voici donc le thème de cette semaine

Les 10 livres où vous avez préféré un ou plusieurs personnages secondaires ou peu importants au personnage principal

1) Durnik dans la Belgariade de David EDDINGS
C'est tout simplement le personnage qui au départ n'a aucun pouvoir mais qui est loyal, bon et honnête, j'ai toujours adoré cet homme là, plus que Garion le héros de l'histoire.

2) Duncan dans Dune de Frank HERBERT
Un personnage pas si secondaire que cela puisqu'il aura de plus en plus d'importance au fur et à mesure des tomes. Mais dans les deux premiers, il disparait presque au tout début. Pour autant c'est toujours celui qui j'ai préféré entre tous.

3) Sirius Black dans Harry Potter de ROWLING
Bon celle là elle est facile : il n'est pas difficile de préférer tout le monde à Harry Potter qui est tellement tête à claque la plupart du temps.
Après j'aurais pu dire Ron mais il n'est pas si personnage secondaire que cela, dans la mesure où sans lui, Harry Potter ne serait pas allé bien loin.

4) F'nor dans la Ballade de Pern notamment La Quête de Dragon de Mc CAFFREY
Je les adore, lui et son dragon Canth, j'aime son côté un peu tête brûlé : après tout pour tenter d'aller voir l'Etoile Rouge de plus près, il faut être sacrément courageux, ou un peu fou.

5) Burrich dans La Citadelle des Ombres de Robin HOBB
Alors personnage préféré au principal, pas tout à fait car j'aime inconditionnellement Fitz (malgré son côté énervant) mais Burrich est l'homme stable des romans de HOBB : c'est un père pour Fitz, sévère, des fois trop dur avec lui mais toujours présent. Et puis il est respecté de tous.

6 et 7) Sazed et TeenSoon dans Fils de Brume de SANDERSON
Le premier parce que je le trouve le plus émouvant et réfléchi de tous. Le second parce qu'après avoir trahi, il se révèle le meilleur des alliés pour Vin. J'aimais beaucoup lorsqu'il avait sa forme de chien-loup (évidemment) 

8) Andrew Léon dans Leviathan La nuit de Lionel DAVOUST
Là il n'est pas difficile de préférer les personnages secondaires à Michael Petersen, le principal tant il est agaçant et mou. Andrew Léon, agent du FBI,  attiré par le paranormal et doué d'une intelligence vive. Allez j'avoue c'est mon côté ancienne fan de X Files qui parle là ^^

Et je vais arrêter là car je n'en vois pas d'autres.

samedi 13 octobre 2012

A l'école lisons !

Il peut paraitre un peu paradoxal d'émettre un libellé "Vive l'école", compte tenu des circonstances actuelles qui font que l'école renferme désormais presque plus de points négatifs que de positifs, mais en fin de compte il est bon aussi pour le moral de renforcer ces derniers.
Et dans les points positifs, il y a la littérature .... matière qui fut mise en valeur il y a quelques années, (je me souviens que j'en faisais 1 H par jour et c'était le moment préféré de la journée, à la fois pour moi mais aussi pour mes élèves) puis réduite à peau de chagrin avec les énièmes nouveaux programmes (ou comment augmenter d'1/4 ce qu'il faut ingurgiter dans l'année, tout en réduisant le côté horaire .... j'ai toujours pas trouvé l'astuce !)

Alors désormais il faut bien trouver un petit temps pour aborder autrement les livres que par une lecture fastidieuse à voix haute. Cette année j'ai réussi à me mobiliser deux temps par semaine, un avec mes CM1 et un avec mes CM2 ....

On s'installe dans le coin lecture de ma classe, les uns sur des poufs, les autres sur des petites chaises, plus aucun barrage de table entre nous et hop, on attaque. La littérature ce n'est donc pas seulement de la lecture pure, c'est la compréhension d'un livre, de ses illustrations, c'est une entrée dans le monde de l'auteur, de ce qu'il a voulu faire passer, ce sont des débats sur ce que l'on ressent, ce que l'on pense ....
Chaque enfant a son propre livre et vu que ma classe de cette année a un côté nounours que je n'ai encore jamais rencontré, certains ont sur leurs genoux, ou dans leurs bras, les peluches qui jusque là ne faisaient que figuration (les miennes l'occurrence que j'avais gamine et que j'ai choisi de mettre dans ma classe) .... J'ai même eu droit à une scène touchante : un livre calé dans les bras d'un nounours et le gamin qui tenait le tout contre lui et berçait machinalement les deux.

Ce livre c'est lui ... "Je t'écris, j'écris" de Geva CABAN (illustré par Zina MODIANO)..... un petit roman de 80 pages environ qui met en scène une jeune fille, une presque ado qui écrit des lettres à celui qu'elle aime ... son grand amour même : "Je t'écris" ..... mais alors qu'il ne répond pas, ses lettres se transforment en un journal intime : "j'écris" .... 

Deux formes pour écrire ses pensées : la lettre et le journal, deux formes différentes bien entendu, le tout narré d'une écriture sensible et délicate, joliment illustré  .... qui parle tout aussi bien des vacances de la jeune fille (qui n'est jamais citée, on ignore donc son prénom) que de ses regrets, ses tristesses mais aussi la perte, l'amour, la déception ..... Autant de sujet dont on peut parler lorsqu'on a 10 ans et que l'on a déjà un peu vécu.
Voilà le petit livre idéal pour démarrer une année en littérature pour des CM2.

Extraits
"Dimanche
Tu vois le rond, en haut, à gauche ?
Lèche. Tu as senti ? C'est salé : j'ai pleuré. Tu me manques trop..."

"Hier soir il m'a dit au milieu du dîner de sardines grillées :
- Toi, tu es triste de ne plus écrire ...
[...]  il est redescendu avec un vieux cahier neuf à lui, quand il était petit. Il me l'a donné, il m'a dit
- On n'est pas obligé d'écrire des lettres pour écrire. On peut écrire son journal."

Pour les CM1, ce fut un album : "Le dimanche noyé de Grand-Père" de Geneviève LAURENCIN (mis en couleur par Geneviève FERRIER)... un récit et des images qui accompagnent Grégoire face au départ de son grand-père vers une autre vie .... 
Le tout narré avec sensibilité à l'aide de  métaphores maritimes (Papé fut commandant d'un cargo) qui ne sont pas forcément aisées à saisir pour des enfants encore jeunes ... Certains n'ont pas compris immédiatement ce qu'autre vie signifiait réellement.  D'où l'intérêt de décortiquer ensemble, avec les idées des uns et des autres.
Les mots sont très poétiques, très imagés, cet album est une véritable petite perle. J'avoue avoir ressenti une véritable émotion en découvrant sa fin.

"Trois petits tours et puis s'en vont. Et se laisse tomber, engloutir, le regard noyé.
Alors doucement, Grégoire s'approche du naufragé. Sa voix raconte, chante le vent, la tempête sur l'océan, la sirène, la corne de brume au loin. Ses bras sont vagues, mer déchaînée. Ses mains miment la mouette, le goéland. Ses doigts, algues mêlées ... Et tout son corps, debout, grandi, phare élevé et fier, pose sur Grand-Père son infinie lumière."

Alors bon l'école .... c'est aussi tout cela ... Ouf, il y a encore un peu d'espoir.
A suivre avec les prochains livres ....

mardi 9 octobre 2012

Le Seigneur des Anneaux : la communauté de l'anneau de J.R.R Tolkien

"Trois anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel,
Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les Hommes Mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur Ténébreux sur son sombre trône,
Dans le Pays de Mordor où s'étendent les Ombres.
Un Anneau pour les gouverner tous. Un Anneau pour les trouver,
Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les  lier
Au Pays de Mordor où s'étendent les Ombres."

Il s'arrêta, et puis dit lentement d'une voix grave :
- Celui-ci est le Maître Anneau, l'Anneau Unique pour les gouverner tous. C'est l'Anneau Unique qu'il a perdu, il y a bien des siècles, au grand affaiblissement de son pouvoir. Il le désire immensément - mais il ne faut pas qu'il l'ait."

Ainsi parle Gandalf le Magicien Gris, grand ami de Frodon un Hobbit de la Comté à qui a été légué l'Anneau ... autrefois trouvé par Bilbo (devenu là Bilbon ...) ... Et parce que Sauron le Seigneur Ténébreux s'est levé à nouveau, que son Ombre croît , tous les peuples de la Terre du Milieu risquent de tomber sous son joug s'il se retrouve en possession de cet Anneau Unique. 
Il n'existe qu'une solution pour le détruire .... le jeter dans les profondeurs de la Montagne de Feu. Mais le chemin sera long et périlleux surtout pour un jeune Hobbit. Heureusement il ne sera pas seul : la Communauté de l'Anneau va se former pour l'accompagner une partie de sa route.

Il est des livres avec lesquels on entretient une relation étrange. Le Seigneur des Anneaux en fait partie ... Ce livre là j'ai tenté de le lire à deux reprises déjà .... La toute première fois, il y a fort longtemps car c'était avant les films, je l'ai très vite abandonné, déroutée par les longueurs de son récit.
La seconde fois, après avoir vu les films, je n'ai pas accroché davantage ... agacée par le côté naïf de Frodon et encore une fois dégoûtée par un début qui ne démarre que très lentement.
On dit "jamais deux sans trois", et la troisième fois devait impérativement se passer en 2012 puisque c'était mon unique résolution de l'année ... Eh oui, si la fin du monde doit avoir lieu, autant avoir au moins lu Le Seigneur des Anneaux.
Est-ce que cette troisième fois pour l'aborder fut la bonne ?
Eh bien ...... OUI !!!! Et encore plus que oui, je me pose désormais une nouvelle question : mais comment cela se fait-il que je n'ai jamais accroché à ce roman auparavant ?
Etrange comment il a pu me repousser à deux reprises et là m'accrocher au point que je l'ai dévoré, sans ennui, ni lassitude ....
Alors peut-être est-ce du au fait que j'ai muri mes littératures de fantasy, à force d'en lire, et aussi parce que j'ai découvert Bilbo le Hobbit juste avant, qui m'a fait découvrir les Hobbits d'une autre manière.

Il faut avouer qu'en fin de compte Frodon n'a pas forcément le beau rôle dans les films de Peter Jackson, j'entends par là que si je l'ai toujours pris pour un personnage limite faible, c'est parce qu'il était joué comme cela, l'acteur a un tel air misérable du début à la fin que cela me tapait sur les nefs.
Or, autant dans Bilbo que dans la Communauté de l'Anneau, il n'en est rien. Certes Bilbo est très naïf et relativement peureux au début de son périple mais il se révèle rapidement comme un personnage plein de ressources. Il en est de même pour Frodon, c'est courageusement qu'il accepte tout le fardeau de l'Anneau et je ne comprends absolument pas comment il a avait pu tant m'agacer au préalable. Je mets donc cela sur l'effet film ..... qui a eu aussi l'autre effet négatif (par ceci je ne critique absolument pas le film, c'est pour moi l'une des meilleurs -si ce n'est LA meilleure -  adaptation de livre de toute l'histoire du cinéma) de m'empêcher de laisser libre cours à mon imagination concernant les personnages et les paysages.
Legolas, Aragorn, Frodon, Gandalf ont dans mon esprit les visages des acteurs qui ont joué leurs rôles. Il est certain que je les aurais imaginés autrement dans le support des images. C'est d'ailleurs pour cela que je préfère voir les films après avoir lu les livres et non le contraire.

Bon ceci étant, même si les personnages, les paysages, les orques et autres m'étaient familiers, cela n'a pas gâché ma re-découverte de ce livre.

Je suis donc heureuse de dire que j'ai passé un réel très bon moment avec cette Communauté de l'Anneau. L'univers créé par Tolkien est à la mesure de celui inventé par Herbert dans son Dune : des peuples, une prise en main de leurs coutumes, de leurs langues, chants et vies, des légendes, des créatures maléfiques, des objets qui ont leur spécificité .... C'est tout un monde sur cette Terre du Milieu dont nous prenons rapidement connaissance, sous le joug de la peur.

Car comme le récit suit de près les sensations et sentiments de Frodon, qui n'est ni un guerrier, ni un magicien, ses peurs, ses angoisses, deviennent les nôtres. Tout est vu à hauteur de Hobbit, soit un semi-homme et tout autant que lui, on craint l'obscurité, les bruits étranges et ces Cavaliers Noirs qui hument dans la nuit. Tout au long de son périple qui le conduira à Bree , puis en forêt de Fondcombre, dans les tempêtes du Caradhras, ensuite dans les profondeurs de la Moïra, avant d'arriver dans la Lorien .... on n'a de cesse de craindre qu'il soit poursuivi par quelque abominable monstre .... ou qu'il succombe déjà à l'assaut maléfique de cet Anneau doué d'une vie propre.
Heureusement il, et nous avec, pouvons compter sur la protection de la Communauté de ceux qui l'accompagnent : 3 autres Hobbits, Gandalf le magicien, Legolas l'elfe, Aragorn le rôdeur, Boromir l'homme du Sud et Gimli le Nain. Des peuples très différents réunis pour la même mission ... c'est une quête qui abolit les différents et différences .... On assistera ainsi à la réconciliation des Nains et des Elfes à travers l'amitié qui se créé entre Gimli et Legolas.

Tous ces personnages sont bien entendu très caricaturaux dans la représentation de leurs peuples : le Nain grincheux mais fort comme un turc, l'Elfe léger et aérien, le Magicien sombre et valeureux, le rôdeur loyal et mystérieux .... l'homme corruptible, Boromir se révèle bien entendu le plus inquiétant de tous ... par petits indices, on comprend peu à peu qu'il est en train de changer, que le pouvoir de l'Anneau l'attire de plus en plus lui aussi ... un homme en somme ....
On fait aussi la connaissance du fameux Gollum dès ce premier Tome, sans encore réellement le voir, il fait partie de ces mystérieux bruits qui se font entendre lorsque le soleil plonge la Terre du Milieu dans son sombre manteau.
Je me souvenais d'un épisode sombre et relativement terrifiant, c'est effectivement le cas, on sent le danger et la menace partout, on ignore comment les choses peuvent tourner, le summun se retrouvant dans les Mines de la Moîra, avec le Balrog. Ceci avait été d'ailleurs parfaitement rendu dans le film, au point que j'avais sursauté et frémi un sacré paquet de fois et souhaité au bout de trop de minutes d'angoisse que le film se termine vite pour que je retrouve la lumière rassurante du jour (eh oui on ne se refait pas).

En définitive, si cette troisième fois devait être la bonne, elle le fut .... et tout comme j'avais apprécié le style de Tolkien dans Bilbo le Hobbit, j'ai continué de le savourer dans le Seigneur des Anneaux .... un style toujours très imagé, qui rend parfaitement compte des paysages et contrés traversées. C'est avant tout un voyage à travers les Terres du Milieu et il est très bien rendu, avec des moments très lyriques et très poétiques comme ces passages parmi les Elfes, peuple ô combien proche de la nature et baigné de chansons, de contes et à l'apparence douce (quoique redoutables guerriers et chasseurs).
Bien entendu mon personnage préféré reste et restera Aragorn, dont j'attendais avec impatience l'arrivée.

A suivre donc ...

Ailleurs

dimanche 7 octobre 2012

La Ballade de Pern : Le Dragon Blanc Intégrale V de Ann Mc Caffrey

Ruth, le dragon blanc, né de Ramoth et Mnementh, et dont Jaxom, futur Seigneur de Ruatha, a conféré l'Empreinte alors qu'il n'aurait pas du, n'aurait jamais survivre. Et pourtant, même s'il n'a pas grandi comme les autres dragons, il est bel et bien la monture de Jaxom, destiné à chasser les Fils tout aussi bien que les autres. Seulement Jaxom ne peut être chevalier dragon et n'est pas encore Seigneur. Partagé entre ses envies et ses devoirs, il lui est difficile de se positionner et de s'affirmer.

Durant ce temps, les chutes de Fils se poursuivent, les Anciens, pourtant exilés dans le Wehr méridional, continuent d'être en désaccord avec le Chef des Wehr F'lar .... et les Chevaliers se rendent compte que le côté méridional de Pern, alors quasiment inexploré, est immense et fut habité il y a fort longtemps ...

Avec le Dragon Blanc de Pern, l'on retrouve à la fois l'intrigue qui avait débuté avec Le Vol du Dragon et la Quête du Dragon mais aussi tous les personnages présents dans tous les tomes précédents : à savoir F'lar,, Lessa, F'nor, ainsi que Robinton, Menolly et Piémur, sans oublier Brekke, Jaxom évidemment et tous ceux qui gravitent autour de lui. L'on retrouve aussi les "méchants" anciens qui font des misères à F'lar et Torric, le Seigneur de Fort méridional parce qu'il faut bien un ambitieux dans l'intrigue.

Tout ce petit monde vit en harmonie, c'est presque trop beau pour être vrai, mais c'est la Ballade de Pern, c'est toujours très manichéen, c'est toujours très gentillet, plus que pour les tous premiers tomes en fait, à croire que Mc Caffrey a pris une dose de rose nounours durant sa trilogie sur les Harpistes ....
Mais bon j'avoue que malgré tout, j'aime ..

Parce que je suis toujours très attachés aux personnages et tant pis s'ils sont trop gentils, trop sages, trop parfaits, tels les romans des Chevaliers de la Table Ronde, ils chevauchent toujours leurs splendides dragons (qui n'a jamais rêvé de remonter le temps pour réparer ses erreurs ou de se retrouver à l'autre bout du monde pour une journée ? Il suffit de se fondre dans l'Interstice et hop le tour est joué) et sauvent la planète des Fils.
Je crains de toute façon manquer totalement d'objectivité à présent en ce qui concerne cette saga, j'ai été séduite dès les premiers tomes et mon enchantement continue. De plus l'univers de Mc Caffrey tient suffisamment la route pour lui pardonner le côté gentillet à ses romans.

Dans celui-ci, le côté SF s'accentue d'ailleurs car les Chevaliers découvrent peu à peu des vestiges du passé, mais surtout d'étranges étoiles qui seraient des vaisseaux ayant amenés les humains sur Pern. Ainsi se pose l'hypothèse d'une colonisation venue de l'espace.

On suit aussi Jaxom dans son évolution, le début de sa maturité vers l'âge adulte. Indécis au début, il va s'affirmer de plus en plus au cours du récit, prendre les décisions qu'il faut, grandir en somme. Avec l'aide de son dragon blanc si particulier Ruth .... Hors norme à plusieurs égards : anormalement petit, mais capable de communiquer avec les lézards de feu (qui lui vouent un attachement sans borne, même de la part de ceux qui n'ont pas été marqués), capable de voler presque mieux que les autres dragons et surtout encore plus proche de son maître que peuvent l'être les autres dragons. Il a un rôle primordial dans ce tome ci, ce n'est pas pour rien qu'il en porte le titre.

Voilà donc un roman qui se lit aussi plaisamment que les autres, dans lequel les lézards de feu tiennent encore une place primordiale .... Pour la première fois, ils apparaissent aussi comme des empêcheurs de tourner en rond, notamment de la part de ceux qui ne les comprennent pas bien, c'est qu'ils ne se font pas forcément comprendre aussi aisément que les dragons. Par ailleurs, ils semblent faire le lien entre le passé et le présent de Pern, aussi bien que les vestiges retrouvés. Ces petits animaux sont décidément plein de surprise.

Et Mc Caffrey continue à susciter mon intérêt et mon envie de poursuivre, donc suite au prochain tome.

Ailleurs 
Efelle ; Vert .........

jeudi 4 octobre 2012

Lectures en cours (26)


Ma boulimie lecture continue, je tiens tous mes engagements depuis 3 mois, ihih !
Il faut dire que La Ballade de Pern y est pour beaucoup, dès que  je suis dedans, c'est à fond sans en décrocher. C'est au point que cela me fait râler de partir à la mine et de laisser mon livre à la maison !

Du coup, quelles lectures pour le mois d'Octobre ?

Cela va être vite vu, deux pavés donc un de 1200  pages, je ne m'engagerai donc pas plus loin :

- Le Seigneur des Anneaux de TOLKIEN
Une contrée paisible où vivent les Hobbits. Un anneau magique à la puissance infinie. Sauron, son créateur, prêt à dévaster le monde entier pour récupérer son bien. Frodon, jeune Hobbit, détenteur de l'anneau malgré lui. Gandalf le magicien, venu avertir Frodon du danger. Et voilà déjà les Cavaliers Noirs qui approchent ...

Ce coup ci, c'est parti, ce mois sera consacré à la lecture de cette fameuse trilogie. Ayant commencé par Bilbo le Hobbit, autant poursuivre !

- La Ballade de Pern de Mc CAFFREY
Eh oui toujours et encore ! Je ne préciserai pas l'Intégrale ce coup-ci dans la mesure où je vais devoir slalomer entre toutes pour suivre dans l'ordre paru à l'origine.
Ce qui donnera : Le Dragon Blanc (Intégrale V) ; La dame au dragon (Intégrale II) et Histoire de Nerilka (Intégrale II).


mardi 2 octobre 2012

Top Ten (22)


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish.

Voici donc le thème de cette semaine

Les 10 animaux préférés dans les livres

Bon je préviens de suite, il va y avoir pas mal de canidés ! Mais pas seulement .....

1) Oeil de Nuit dans la Citadelle des Ombres de Robin HOBB
Il était forcément premier, c'est de tous les livres que j'aurai lu, la relation la plus forte que je connaisse entre un animal et un humain ... Une relation qui a de particulier le fait qu'il existe entre Oeil de Nuit et Fitz une relation par le Vif, donc une symbiose absolue entre les deux. C'est à la fois magique et touchant. 
"NOUS SOMMES DE LA MEME MEUTE ! Justin fut repoussé contre la porte avec une telle force que sa tête rebondit contre le bois. Il avait été plus que repoussé : je ne trouvai pas de mot pour décrire ce qu'Oeil-de-Nuit avait fait à Justin de l'intérieur de son esprit ; c'était une magie hybride : Oeil-de-Nuit se servait du Vif en passant par le pont qu'avait créé l'Art et il attaquait le corps de Justin depuis l'esprit de Justin."

2) Kafi le chien des Six Compagnons de Jean Jacques BONZON
J'avais prévenu, les canidés vont tenir la première place ! Kafi c'est le berger allemand compagnon des adolescents qui résolvent des enquêtes, dans la continuité des Clan des Sept et Club des Cinq. Enfant, j'étais amoureuse de ces chiens là (je le suis toujours d'ailleurs), alors forcément celui-ci tenait une place de choix ! D'ailleurs j'ai appelé mon tout premier chien Kafi.

3) Fantôme le loup de Jon dans le Trône de Fer de George R.R. MARTIN
Parce qu'il est blanc et parce qu'il est le dernier rejeton de sa portée. Du coup j'ai toujours eu une préférence pour lui par rapport aux autres. J'aime beaucoup sinon la relation qu'ont les enfants Stark avec leurs loups, leurs protecteurs, c'est très chouette. D'ailleurs il y a quelques similitudes dans la relation entre les couples Fitz-Oeil de Nuit et les loups garous-enfants Stark.

4) Ack le loup cybernétique de Cygnis de Vincent GESSLER
 Le lien qui unit l'homme à son chien ou à son loup est si fort qu'il est au-delà des mots, hors de tout champ d'expression. Il est composé de la somme de toutes ces nuits et tous ces jours, de tous ces soleils qui ont tracé l'horizon, de toutes les étoiles regardées, ces feux allumés au soir, ces échanges de soupir, de monologues formulés ou non, de gestes esquissés, de regards surtout, souffrances partagées et chaleur mutuelle
Tout est dit dans cet extrait, encore un lien très fort entre l'animal et l'humain.

5) Les dragons de la Ballade de Pern de Mc CAFFREY
 AH ces fabuleux dragons de Pern ! Non seulement  ils sont nobles, ils sont le double de leurs humains à qui ils ont conféré l'empreinte, ils communiquent par la pensée et en plus avec eux, on peut remonter le temps ou aller d'un point à un autre en quelques secondes. La porte spacio temporelle s'appelle l'Interstice et si c'est glacial, cela a ses avantages.
Que ce serait formidable de se propulser à l'autre bout de la planète et d'en revenir le jour même ! Ou encore de pouvoir remonter le temps pour réparer ses erreurs !
De plus ces dragons sont magnifiques ! J'ai un faible pour Ruth le dragon blanc de Jaxom ainsi que pour les deux bronzes de F'nor et de F'lar : Canth et Mnementh.
  
"Lessa tourna vers elle la tête du dragon, de sorte que les yeux à facettes furent forcés de la regarder ... et elle se trouva perdue dans ce regard d'arc-en -ciel. 
Elle sentit une joie profonde pénétrer tout son être ; une sensation de chaleur, de tendresse,  d'affection sans mélanger, d'admiration et de respect immédiat inonda son esprit, son coeur et son âme."
6)  Les lézards de feu de la Ballade de Pern de Mc CAFFREY
On reste dans le même univers avec ces petits animaux incroyables qui sont le parfait complément des dragons de Pern. Ce seraient de parfaits animaux de compagnie, toujours là lorsqu'il le faut, prêt à voler à notre secours mais aussi utiles pour porter des messages ou ressentir des émotions. Je veux trop trop un lézard de feu !!! Un or serait génial mais je me contenterai de marquer un bronze, lol.

7) Pantalaimon le daemon de Lyra dans A la croisée des mondes de Philipp PULLMAN
Ce sont là des animaux très particuliers car ils changent de forme tout au long de la vie de l'enfant auquel ils appartiennent et ne prennent leur apparence définitive qu'une fois l'adolescence passée et selon  la personnalité de l'humain qu'ils accompagnent. Les liens sont extraordinairement forts entre les deux, ce que ressent l'un, l'autre le ressent aussi. Finalement on n'est toujours pas loin du partage entre Fitz et son loup ainsi que celui des dragons avec leurs maîtres.

8) Flicka la jument de Ken dans Mon amie Flicka de Mary O'Hara
Parce que comme dit Rob Mc Laughlin à son fils "il est bon d'avoir l'amitié d'un cheval".
Après les canidés il était évidemment que les équins allaient trouver aussi une place dans ce Top.  J'aurais pu citer Black l'étalon noir de Walter FARLEY, mais il est un peu trop fougueux à mon goût, à la rigueur je préfère la douceur et la sensibilité de Flicka à l'égard de son jeune maître.

9) Gripoil de Gandalf dans le Seigneur des Anneaux de TOLKIEN
Parce qu'il est argenté, exceptionnel et plus rapide que l'éclair ! Au point qu'il distance les montures des Nazgûl, ce qui est tout de même très pratique !

10) Buck dans l'Appel de la forêt de Jack LONDON
Histoire de terminer avec un chien. Ce livre là je l'ai tellement lu dans mon enfance que les premières pages se dévident complètement !  J'avais adoré l'amour passionné et inconditionné qu'avait Buck pour le maître qu'il s'était choisi.