dimanche 30 novembre 2014

A l'école des livres, c'est Noël avant l'heure Acte II

Il y a un mois, nous étions parties, mon amie BCD et moi-même à la grande chasse aux livres avec un budget énorme ! Nous avions ramené essentiellement des livres pour les grands entre le CE2 et CM (mes élèves qui ont eu l'honneur des présentations de tous les livres en live, se sont jetés dessus dès qu'ils ont été mis en service).

Ce coup-ci l'objectif était de viser plus particulièrement les CP et CE1, ce qui n'a pas empêché quelques achats pour les plus grands et surtout des albums et BD. Je n'aurais d'ailleurs pas cru qu'il existant tant de BD pour les si jeunes, c'est un vrai bonheur, surtout que nous sommes tombées sur un vendeur très désireux de nous renseigner (bon j'ai du lui expliquer, que "le spécial fille, ça ne plaira pas aux garçons" n'avait pas forcément court chez nous).

Ainsi, avant une étude plus approfondie de certains d'entre eux, voici le résultat des courses ...

Des BD donc :
- pour les grands avec des classiques comme Boule et Bill ou Marion Duval (ça cela rappellera des souvenirs aux lecteurs d'Astrapi !) mais encore Le monde Milo de MARAZANO et FERREIRA en deux tomes ou Sardine de l'espace Tome 1.

- pour les plus petits : des Boule et Bill aussi mais très simplifiés ; Le Petit Poilu une BD sans paroles, pour laisser libre court à son imagination (les illustrations sont adorables) ou Jeux de Gamins, dans la lignée des Titeuf et autre mais en plus abordable pour de jeunes lecteurs.


Quelques livres pour compléter la collection des Anne Fine et autre
- Le Chat Assassin, toujours bien en forme
- Chien Pourri (rien que le titre vaut le détour)
- Histoire pour endormir ses parents



Et enfin les albums (et là nous nous sommes lâchées). Je parlais de l'Ecole des Loisirs comme très bonne référence de livres de qualité pour les enfants, en albums ma nette préférence va à la collection Rue Du Monde : des albums absolument magnifiques mais qui surtout véhiculent toujours un message : tolérance, horreur de la guerre, égalité des sexes .... le tout servi par des illustrateurs méritants comme notamment Clothilde PERRIN ou Alain SERRES. 
Et dans d'autres éditions, d'autres albums dont l'incroyable Paris s'envole qui est un bijou.





vendredi 28 novembre 2014

PiXel noir de Jeanne A Debats

"Pixel est un adolescent solitaire et un crack en informatique. Après un grave accident, son esprit est plongé dans un Virtuel de Repos tandis que son corps est aux mains des médecins. Ce Virtuel est censé prendre la forme d'un campus universitaire dans lequel évoluent les avatars des malades mais à son arrivée, Pixel découvre un monde sans adultes, sous la coupe d'un ado avide de pouvoir. Et ce n'est pas tout : l'environnement se détraque, il neige en plein été, les journées s'allongent démesurément .... Le Virtuel de Repos est en proie à un bug qui risque d'entraîner leur vraie mort à tous ...."

En matière de littérature de Young adulte, j'ai la sensation que l'on s'expose encore plus à des déceptions qu'en littérature jeunesse pure, peut-être parce que cette période d'adolescence nous est plus proche et que nous nous en souvenons souvent parfaitement .... Du coup il est plus difficile d'être satisfait .... Si je prends Hunger Games par exemple, si le premier tome était relativement prenant, les suites étaient plutôt décevantes, idem pour la série Leviathan de Scott WESTERFIELD. Souvent pour la raison que même si les romans sont bons ou pas trop mauvais, les fins finissent souvent par des Happy end qui restent fort agaçantes et du coup c'est difficile de trouver de la bonne littérature dans cette tranche d'âge.

Heureusement pour le roman de Jeanne A DEBATS il n'en est rien, ce n'est probablement pas pour rien qu'il a gagné le Prix Jeunesse aux Utopiales 2014, j'aurais été navrée d'ailleurs de ne pas le trouver à mon goût car décidément j'aime beaucoup l'auteure, sa façon d'être et de ne surtout pas mâcher ses mots (j'ai particulièrement apprécié ses réparties lors de la conférence sur L'âge de raison aux Utos).

Bon bref, revenons à ce roman qui n'est pas sans faire penser à Sa Majesté des mouches de William GOLDING (un livre terrible lu il y a plusieurs années et que du coup cela m'a donné envie de relire), cette sombre histoire qui se passe sur un île entre enfants abandonnés qui font leur loi ..... D'ailleurs clin d'oeil au roman, c'est précisément celui-ci qui est glissé dans les bagages du jeune Pixel lorsqu'il est projeté dans ce monde virtuel.
Pixel est donc un adolescent rebelle, qui vit mal le divorce de ses parents et qui surtout a du mal à accepter la façon de vivre de sa mère qui est une informaticienne de renom, début somme tout assez classique du jeune qui est en désaccord avec tout, fugue de ses collèges ou accumule les bêtises. Ensuite, suite à un grave accident, il est plongé dans une sorte de coma artificiel, dans un cocon protecteur qui le soustrait des souffrances occasionnées par ses futurs traitements en vue de sa guérison, et projeté dans un monde virtuel qui à la base doit être un bis répétita de ce qu'exècre justement Pixel : un campus universitaire avec des professeurs, des cours et surtout des limites.
Or, à peine projeté dans ce monde,  il se rend compte que quelque chose a buggé, en effet rien ne subsiste du climat serein d'étudiants plongés dans leurs études ... Au contraire le climat est détérioré, les bâtiments sont en ruine et surtout un adolescent despotique a fait en sorte de régner en maître, réduisant les filles en esclavage et les garçons en adorateurs ... jouant sur la terreur et sa supériorité en informatique.
Sauf que cette supériorité, devant un jeune geek, tel que Pixel, est réduite à néant ....

Bien écrit, bien rythmé, le roman de Jeanne A Debats nous entraine dans un récit de quête à la recherche de la Backdoor qui leur permettra de s'en sortir ....Mais pas que .... en effet l'auteure aborde au travers l'aventure de son jeune personnage (et de ses deux amis : Solfé et Sam) des sujets plus graves, comme l'accident mortel, la perte brutale de jeunes êtres ou l'homosexualité, mais aussi le despotisme et la prise de pouvoir par la terreur, et c'est tout cela qui fait l'intérêt de ce roman. Les personnages sont attachants et crédibles, la fin n'est pas mièvre, au contraire, elle a la qualité de nous prendre au dépourvu et de nous toucher.

L'autre aspect très intéressant du roman réside dans la façon dont des enfants ou des adolescents vivent ensemble lorsqu'il n'y a plus d'adultes, mais surtout plus de règles, plus de limites pour les contrôler et qui versent dans un monde sans foi ni loi ..... sous la coupelle du plus fort. Il est ainsi dans les sociétés animales évoluées, c'est l'exact miroir dans les sociétés d'individus livrés à eux-même : fatalement, pour structurer une nouvelle société, il faut un Chef .... mais comment sera-t-il ? juste ? loyal ? ou injuste et cruel ?
Est-il possible que des groupes de jeunes livrés à eux-même parviennent à une cohésion et un monde de morale et de justice ? Verne dans "Deux ans de vacances" nous en avait présentée une ... mais dans la plupart des livres, c'est plutôt le règne d'un despote .... Ce qui ne concerne pas seulement les enfants ou adolescents .. Combien de romans présente un récit post-apocalytique dans lequel, les gouvernements effondrés, les habitudes primitives reviennent au galop ? Combien de guerres où le viol, le vol, la terreur, les pillages sont re rigueur une fois la bataille passée ou la limite moins imposée ?
Le roman de Debats ne fait pas illusion ....Damon, l'adolescent régnant sur son petit monde de façon très injuste, ne fait pas exception à la règle qui dit que lorsqu'il n'y a plus de loi, c'est celle du plus fort qui gagne et créé ainsi un monde despotique.

En tout cas un roman méritant ....(oserai-je employer ce mot que Jeanne A Debats déteste particulièrement, juste comme clin d'oeil ? car je ne l'écris jamais dans mes billets ^^) .... Un vraiment bon roman pour adolescents, qui de plus prend vie dans un monde qu'ils connaissent bien, celui de la virtualité. Je le recommande et il a bien mérité son Prix.
Oui la bonne littérature jeunesse existe et ce livre le prouve !

Ailleurs
Traqueur Stellaire ; Blog O Livre ....

Ce livre entre dans le Challenge SFFF Féminin de Tigger Lilly
 

mardi 25 novembre 2014

Morwenna de Jo Walton

"Je commence par cela parce que c'est concis et que ça permet de comprendre le reste, qui n'est pas si simple.
Voyez ça comme des Mémoires. Pensez-y comme un de ces recueils de souvenirs dont l'auteur s'est discrédité en se faisant passer pour un autre qu'il n'était ni par la couleur, ni par le genre, ni par la classe ou la religion. J'ai le problème inverse. Je dois sans arrêt me battre pour qu'on cesse de me prendre pour plus normal que je ne suis. La fiction est bien pratique. Elle vous laisse choisir et simplifier. Ceci n'est pas une belle histoire, ce n'est pas une histoire facile. Mais c'est une histoire qui parle de fées, donc sentez-vous libres de penser que c'est un conte de fées. De toute façon, vous n'y croyez pas."

Morwenna, elle, y croit aux fées, elle les voit dans les ruines ou dans les arbres ... elle les voit parce qu'elle sait les voir et qu'elle en a besoin ... Parce que probablement sans elles et ses lectures, la vie lui semblerait vide de sens. Morwenna a 15 ans, dans la fin des années 70, elle a du fuir sa sorcière de mère, quelques temps après le terrible accident qui l'a privée à jamais de sa soeur jumelle et lui a bousillé la hanche .... Désormais elle ne se déplace qu'avec une canne. Réfugiée chez son père qui l'envoie en pension, elle va connaître une année de solitude, de deuil avec pour seuls compagnons à l'origine les livres.
Car des livres il y en a partout dans ce roman, à presque chaque page, des livres de SF essentiellement que Morwenna dévore comme si sa vie en dépendait, des livres qui lui tiennent compagnie et forgent sa personnalité ... Mais des livres aussi qui vont lui ouvrir d'autres perspectives comme ce fameux club de lecture où elle va enfin pouvoir, elle qui était mise de côté à son collège, lier connaissance et même plus avec un certain garçon ....

Morwenna est une introspection ... le journal intime d'une jeune fille pas comme les autres, différente dans son aspect, son vécu mais aussi parce que tout simplement elle n'aime pas les mêmes choses que les autres : indifférente à la musique pop ou aux histoires de flirts, ou encore au sport, elle, elle s'y retrouve dans son monde poétique de fées (pas toujours si poétique d'ailleurs) et ses romans : Mc Caffey, Tolkien, Le Guin, Silverberg, Zelazny pour ses favoris mais aussi Anderson,Delany ou Heinlein ..... De toute façon elle lit absolument tout, sans y regarder, absorbant presque tout avec une égale passion.
"Ce qui m'a toujours plu dans la science-fiction, c'est qu'elle vous fait réfléchir et regarder des choses sous des angles auxquels vous n'auriez jamais pensé."

Jo WALTON a livré beaucoup d'elle-même dans ce roman, est-ce pour cela qu'on se sent tellement concerné ? Ou est-ce que parce c'est l'histoire d'une adolescente meurtrie, mise à l'écart, qui tente de grandir dans un monde devenu morose et dépressif sans sa soeur ? Ou sa force et son courage pour vivre malgré tout ? Ou ses moments de magie où elle entre dans un autre monde ? Ou encore sa soif de lecture que, tout lecteur compulsif adulte, a ressenti plus jeune ?

 "Si vous aimez suffisamment les livres, les livres vous aimeront en retour."

Ou alors un mélange de tout ? Sans oublier le charme retrouvé des années 70 pour ceux qui ont vécu dans ce temps ? 
Morwenna touche parce que c'est une belle écriture, une magnifique introspection sur les désarroi de certains adolescents, de leur solitude et de leur décalage par rapport aux autres. C'est émouvant aussi parce qu'il y a tout un monde merveilleux qui gravite autour de Mori, ces fées qu'elle seule, presque, voit, la communication qu'elle met en place avec elles .... et en contrepartie un monde inquiétant entre sa mère qui semble la poursuivre sans que l'on sache exactement pourquoi, ni ce qu'elle lui reproche, si ce n'est qu'elle est clairement responsable de l'accident .... et entre la magie que Mori semble posséder mais sait qu'elle doit utiliser avec parcimonie et surtout pour se protéger.
On glisse de pages en pages, tantôt ému ou touché ou concerné par ces mois racontés, vivant ces moments avec cette jeune fille, souriant et pleurant avec elle, se désolant ou se réjouissant à l'approche de ses jours de réunions littéraires ou à la découverte de nouveaux livres. On a aussi envie de la prendre par la main et lui dire "tu sais, je suis là moi, je te comprends, je suis un peu comme toi" .... mais au final c'est elle qui vous tient la main, elle, la bancale qui apprend à marcher seule et au final entre dans le monde des adultes ... quitte à vous laisser sur la couche.

C'est vraiment une lecture forte. Je me suis sentie touchée, concernée, j'ai vraiment été conquise  ....
S'il est un livre qui aurait mérité le Prix accessit du Prix Planet SF des blogueurs, c'est bien celui-ci !!!!

"Ca va s'arranger. Sincèrement. Il y a vraiment quelque part des gens que tu apprécieras et qui t'apprécieront."

Ailleurs

Ce roman entre dans le cadre du Challenge SFFF Féminin de Tigger Lilly.


samedi 22 novembre 2014

Utopiales III Les conférences

Chaque année, les Utos proposent foison de conférences au point qu'on a du mal à faire un choix et surtout à pourvoir s'y rendre à toutes ..... Pour la première fois depuis que je me rends à des festivals, j'ai décidé de prendre des notes .... D'une part cela permet de pouvoir enfin avoir un CR digne de ce nom, parce que je n'ai aucune mémoire auditive (ou alors on va dire qu'elle est trop sollicitée au boulot et que du coup j'ai du mal à imprimer en dehors) et que généralement je ne retiens pas grand chose de ce qui est dit, ce qui me frustre énormément.
D'autre part c'est un excellent moyen de rester concentrée tout au long de l'heure de discussion et d'empêcher son esprit de s'égarer.
C'est donc un procédé que j'utiliserai désormais.

Il y avait un monde terrible cette année, au point que j'ai souvent été obligée de m'assoir par terre, sur le côté, ce qui explique à quel point mes photos sont minables, prises de biais, et souvent floues ..... Evidemment j'aurais pu me relever pour les prendre mais déranger tout le monde c'est pas vraiment mon truc ...
Après ce n'est pas si grave non plus.

Alors quelles conférences cette année ?

VENDREDI 31 OCTOBRE

- Lire de la science-fiction nous rend-il plus intelligents ?
Avec J.M.LIGNY, L KLOETZER, B DELLA CHIESA et Jo WALTON.
J'attendais pas mal de cette conférence mais je fus plutôt déçue car le sujet, s'il fut abordé en début, dériva sur la façon d'écrire des auteurs, qui si c'est  super passionnant, ne répondait pas vraiment au postulat de départ. De plus, du fait de la présence de Jo Walton, une partie se passait en anglais, je n'avais pas de décodeur, donc je n'ai rien pu suivre, ce qui m'a gonflée.
Qu'en est-il ressorti ? Les livres lus à l'adolescence jouent un rôle important.
J.M. LIGNY : "La SF rend plus ouvert, on ne voit plus la réalité par le petit bout de la lorgnette."
En gros, la SF refait le monde, permet de le voir d'un point de vue décalé, elle restructure l'univers.
Jo WALTON : à 40.50 ans, on ne peut pas avoir la même découverte qu'à l'adolescence car on a déjà notre opinion, c'est un plaisir intellectuel.
Ensuite c'est parti sur les motivations personnelles des écrivains, comme LIGNY qui part d'un sujet sensible qui parle aux gens. Mais une fois dans l'histoire, il se passe un moment de grâce où il voit ses personnages vivre leur vie, avec leurs propres mots ;  et des fois il est surpris de leurs réactions, du coup l'auteur s'efface. D'ailleurs des fois il n'est pas d'accord avec ses personnages mais il les respecte.
Forcément, entendre cela trouve beaucoup de répercussion en moi et j'aime beaucoup ces paroles, il est juste dommage que le sujet n'ait pas été respecté et que la modératrice n'ait pas su le remettre en avant.



- La SF nous aide-t-elle à mieux comprendre l'Histoire ?
Avec J WINTREBERT, C LAMBERT, A FAKHOURI et F BLANCHARD.
Encore une conférence dont j'attendais beaucoup et qui n'a pas tout-à-fait non plus répondu à la question, avec en plus un modérateur qui avait tendance à prendre la main et répondre aux questions de la salle à la place des auteurs. En réalité, la conférence a pris justement un tour intéressant lorsque la parole a été donnée aux spectateurs.
En tout cas, au dire des auteurs c'est le même travail d'écrire de la SF et de l'Histoire, cela provient de la même intention d'écriture.
Un auteur (je ne sais plus lequel) a souligné le fait que lorsqu'on écrivait sur le futur, les lecteurs y adhéraient alors que lorsqu'il s'agissait du passé , il existait un risque de refus ou de méconnaissance. Le travail est plus ardu lorsqu'on dépasse le XIXè siècle, car moins de connaissances acquises.
D'autre part, il n'existe pas de SF sans trame historique, il y a forcément des fondations (coutumes, cultures, constructions historiques... ) mais ce n'est pas forcément NOTRE histoire.
On a besoin de toute façon d'un contexte pour écrire une histoire, d'où le définition d'une société mais, sauf si on est dans un quotidien, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir des références à l'histoire, le lecteur peut prendre comme chose normale l'univers construit.
 Ensuite il fut fait référence à des films et séries, sujet où je suis plutôt larguée, donc cela ne m'a pas vraiment parlée.
Une question très intéressante a été posée : "Est-ce qu'à travers l'uchronie les auteurs veulent montrer les travers de la Société ?".
Oui, comme dans 1984 (qui a été taxé de mauvais roman à sa relecture d'ailleurs !!! pas sur le sujet mais sur l'écriture, cela me donnerait envie de vérifier par moi-même). "On fait passer nos idées dans nos romans (combat) mais ce n'est pas forcément systématique."
Fred BLANCHARD estime qu'un uchronie sur le fait que les nazis aient gagné n'est pas réaliste, ce n'est pas entendable, il trouve cela abusé et malsain.
J'avoue avoir un peu été choquée par cette affirmation : parce que c'est malsain, cela ne pourrait pas être plus réaliste qu'une la Révolution F n'ayant pas eu lieu ? Certes cet auteur a le droit de ne pas vouloir écrire ce genre d'uchronie, c'est pas pour autant qu'il peut jurer que cela n'aurait pas pu avoir lieu, l'Histoire nous prouve que nous n'en sommes pas forcément passé loin ...
Au final, l'uchronie peut être un bon outil pour comprendre l'Histoire, savoir par ce qui aurait pu se passer pour comprendre ce qui s'est réellement passé.
Anne FAKHOURI conclue en disant qu'il faut arrêter de chercher des lettres de noblesse à la SF et la fantasy car tout récit raconte une histoire. Voilà qui est dit !



- L'âge de raison : enfance, intelligence et pouvoir en SF
Avec F. CLAVEL, S DENIS, T DAY et J. A. DEBATS
Voilà la conférence qui m'a le plus fait regretter de ne pas oser prendre la parole en public tellement j'aurais eu de trucs à dire, au point que j'en bouillais littéralement !!! Dommage qu'il n'y ait pas ce genre de conférences dans mon boulot, là on ne pourrait plus me retenir, lol.
Le débat s'est beaucoup axé sur ce qu'était un roman jeunesse, que ce soit enfant ou young adulte et sur ce que l'on en attend.
DEBATS a démarré en disant qu'elle avait écrit des 1ers romans sur des héros adultes mais que cela n'intéressait pas les éditeurs, donc elle a commencé à faire des héros jeunes ... parce que l'on reste jeune.
DAY, lui, a affirmé que cela faisait 20 ans qu'il travaille sur la violence et qu'il est trop facile et obscène d'utiliser l'enfant pour tirer des larmes au lecteur. De plus l'enfant a trop de libre arbitre avant 9.10 ans.
Le point de vue de l'enfant qui découvre le monde est intéressant pour un style comme le planet ou space opéra. Lorsqu'il a écrit Du sel sur les paupières, il l'a ressenti comme un livre à contraintes car il ne parle ni de sexe, ni de violence (et paradoxalement c'est le livre qui a remporté des Prix) ; écrire sur les 12.13 ans ne l'intéresse pas car c'est tellement bien fait par les autres auteurs qu'il ne pense pas faire mieux.
DEBATS a abordé ensuite la problématique du fait que lorsque le narrateur est jeune, on est forcément ciblé littérature jeunesse alors que ce n'est pas forcément le cas : ex avec Ender.
Pour DAY, quitte à écrire sur les enfants, autant s'intéresser à des enfants différents, en marge ou exceptionnellement intelligents, par exemple S KING a vraiment su parler de l'enfance, de sa violence, c'était une révolution. Je ne suis pas complètement d'accord avec lui sur ce point, il existe des tas de livres jeunesse qui prennent comme personnages des gens tout à fait normaux auxquels il est tout à fait possible de s'identifier.
La conférence s'est orientée ensuite sur les attentes des lecteurs : veut-il lire des livres sur l'enfance ? ou retrouver ce qu'il a été ou ce qu'il aurait aimé être ?
Pour DEBATS, certains éblouissement restent lorsqu'ils ont été issus de l'enfance, "ces claques je ne les aurai jamais plus". Ce que personnellement je trouve un peu triste, je suis adulte et des claques en lisant certains livres je me les prends toujours et fort heureusement !!!
S DENIS a enchainé en disant qu'on a une approche différence lorsqu' on est enfant ou adulte, quant à DAY il a de gros soucis avec la littérature jeunesse parce que cela ne le transporte plus, il ne voit plus que les concessions que les auteurs sont obligés de faire. Je pense qu'il fait bien de se cantonner à la littérature adulte (qu'il fait très bien) avec ce genre de pensées, j'ai d'ailleurs noté le titre de La voie du sabre dans lequel il présente le point de vue du méchant, un enfant qui devient un ado tête à claque, cela peut être intéressant.
De là place au débat sur les censures, chez Syros, DENIS ne se sent pas censurée et on peut transcender les interdits. Du coup dire que la littérature jeunesse est mauvaise est faux car comme dans la littérature adulte il y a 99% de merde ! Bien dit !!!
La conférence s'est achevée sur une sorte d'historique de la conception de la littérature jeunesse, passant des contes complètement atroces à des versions Walt Disney la machine à empêcher d'avoir peur et du coup rendre le jeune lecteur complètement niais (ceci a soulevé pas mal de remarques dans la salle, notamment que le fait d'avoir aimé Walt Disney n'a pas empêche la construction et le développement de l'esprit critique ensuite).
Pour ma part, il faut remettre les choses dans leur contexte sociologique et historique, les Walt Disney ont démarré dans les années 20 et Blanche Neige et les 7 nains en 1937, il était peut-être important à l'époque de détourner les gens des horreurs des guerres et de les faire un peu rêver. Quant aux horreurs des contes, il faut rappeler que l'enfance était une notion qui n'existait pas à l'époque et qu'aucunement on les épargnait question lecture.
De toute façon, selon DEBATS, on est entrain de dépasser Disney et de revenir à la peur et les angoisses.
Heureusement que je suis convaincue que la bonne littérature jeunesse existe sinon j'aurais plus qu'à changer de métier !!!
Une conférence diablement prenante en tout cas !


SAMEDI 1er NOVEMBRE

- Existe-t-il des intelligences terrestres non humaines ?
Avec J.A DEBATS, p KUNTZ, S LAINE, F LANDRAGIN.
A mon plus grand regret, je n'ai pu la suivre en entier car il y avait la remise du Prix Planet SF des blogueurs, heureusement ce qui a été dit en début de conférence faisait écho à des choses que je savais déjà depuis longtemps grâce à mon cursus et à pas mal de lectures sur l'intelligence animal : comme le fait qu'il est impossible d'apprendre le langage à des singes donc on utilise le langage des signes. Un animal ne peut enchâsser des phrases, ce que fait l'humain, ni maîtriser le temps (petite réflexion de DEBATS : certains humains ne maitrisent pas l'anticipation). Pascale KUNTZ dont c'est la spécialité, a embrayé ensuite sur les communication entre les insectes, leur façon d'interagir entre eux grâce à la collectivité (construction, partage de tâches etc), sans ingénieur, dans une communication avec les phéromones.
Serait-il possible de communiquer avec les humains grâce à cela ?
Ensuite j'ai du partir ..... J'ai retenu néanmoins l'obligation absolu de me procurer la nouvelle Les yeux d'Elsa de Sylvie LAINE !!!

- Rencontre avec Philippe WARD et Sylvie MILLER
C'est en nous posant Vert et moi pour manger que nous avons tendu une oreille, bien installées dans des fauteuils .... une manière agréable d'écouter ...... vers les créateurs de Lasser. A savoir que Fazimel existe vraiment, c'est une traductrice qui était réceptionniste !!!

- Le ventre, notre second cerveau ?
Avec A DAMASIO, C DENJEAN, X MAUMEJAN et M NEUNLIST
 Cette conférence fut juste hallucinante, déjà au niveau du monde, c'est simple il y en avait partout, sur les côtés, par terre .... un incroyable succès pour un sujet qui ne l'est pas moins.
En effet, savez-vous que notre ventre est toute une machine qui contient 200 millions de neurones ? soit autant que le cerveau d'un chien ? Certes on connaissait sa fonction d'absorber et de dispatcher les nutriments dans le corps, de fournir l'énergie aux muscles ; mais ce qui est nouveau c'est qu'il existe une réelle connexion entre le tube digestif et le cerveau afin de réagir à l'environnement.
Il y a des milliards de bactéries dans notre ventre ("on a un zoo dans le ventre" dixit DAMASIO) et des études sur les maladies comme Parkinson commencent à s'orienter sur de nouvelles pistes avec des espoirs thérapeutiques car il y aurait atteinte du tube digestif avant même les troubles neurologiques. Voilà qui amène beaucoup de perspectives pour l'avenir du traitement de ces maladies (y compris pour l'autisme).



Suite à cette conférence, nous sommes allées Tigger Lilly, Vert et moi voir le documentaire "Le ventre, notre second cerveau" de NEUNLIST, il y avait tellement de monde qu'à quelques places près nous ne passions plus !
Le documentaire fut à la hauteur de la conférence.
Généralement lorsque j'aborde la Préhistoire avec mes élèves, je leur fais comprendre que la position debout, à la différence de celle à quatre pattes, permet de voir plus loin et un meilleur développement des capacités cognitives, donc de la taille du cerveau, donc de l'intelligence .... Et aussi que la découverte du feu a permis de faire cuire la nourriture et par conséquent un peu moins de mortalité due aux maladies ... Mais il faut savoir aussi, dans ce documentaire, que le fait de cuire ses aliments a permis aussi une digestion plus facile et a dégagé pas loin de 16% d'énergie autrefois consacrée à mâcher la viande dure en faveur du cerveau : donc développement accru !

Le documentaire, très pédagogique, a montré différentes expériences sur le biotope de notre ventre ( nous avons plus de génomes de bactéries dans le corps que de génomes humains ! ), par exemple que le fait d'injecter des cellules de toxoplasmose à des souris les transformaient en adorateurs de chats ! Mais aussi que des échanges de biotopes entre rongeurs changent leur comportements .... Bref ce fut vraiment passionnant et tous les chercheurs et savants du film avaient l'air complètement passionnés par leur sujet ... avec une tête légèrement illuminée aussi il faut l'avouer.


En tout cas des conférences vraiment intéressantes dans l'ensemble.


mercredi 19 novembre 2014

Marouflages de Sylvie Lainé

Aux Utos, il n'est arrivé un petit truc marrant ... mais qui prouve aussi à quel point ma mémoire tellement performante au boulot l'est beaucoup moins dans ma vie de tous les jours.
J'ai acheté aux Editions Actus-SF vendredi matin, deux recueils de nouvelles de Sylvie LAINE : Espaces insécables et Le miroir aux éperluettes .... et voilà que le lendemain, la conférence (enfin la première moitié car elle tombait en même temps que la remise du Prix Planet SF des blogueurs) Existe-t-il des intelligences terrestres non humaines ? me donne irrémédiablement envie de me procurer la nouvelle "Les yeux d'Elsa" qui se trouve dans le recueil Marouflages ......sauf que je me suis trouvée incapable de le rappeler de ceux que j'avais déjà achetés et que pour la première fois  ( tout simplement parce que je poste beaucoup moins sur FB) je n'ai pas pris mes livres en photo !!! Autant dire que je l'ai amèrement regretté et que, post ou pas sur FB, je le ferai à nouveau sans faute.
Bref tout s'est arrangé grâce aux LDVELEH trouvés par Tigger Lilly qu'il a fallu déposer à l'hôtel et m'a permis de voir mes achats .... pis ensuite de filer au stand Actu SF car Vert m'avait informée que Sylvie Lainé s'y trouvait pour dédicacer.
Du coup ... Marouflages dans mes mains et dédicace (adorable qui plus est, allant de pair avec l'auteure qui est d'une gentillesse extrême) à la clé.

Voilà comment débuta l'histoire de Marouflages qui, en trois nouvelles, présente trois belles rencontres .... humaines cette fois-ci (sauf pour Elsa), thème déjà rencontré dans le sublime Opéra de Shaya (sauf que là il s'agissait de rencontres extra-terrestres) ...
Autant dire que dans le recueil précédent l'accent est mis sur la non compréhension des relations entre les êtres vivants, et une fois de plus du côté des humains, c'est flagrant dans la première nouvelle, la terrible première nouvelle devrais-je dire ...

- Les yeux d'Elsa raconte la rencontre entre un humain et une dauphine génétiquement modifiée qui possède une IA extrêmement performante lui donnant accès à la réflexion. C'est une nouvelle terrible parce que le sort réservé à ces mammifères marins est d'une cruauté sans limite .... atrocité renforcée par le fait qu'ils peuvent communiquer en parlant ..... Or on les exploite, les hommes profitent de leurs blessures ou accidents pour les soigner et ensuite les droguer pour les amener à travailler .... selon un contrat sensé durer 6 mois mais qui se prolonge généralement jusqu'à leurs morts. Charlie recueille Elsa qui est blessée mais la relation se révèle différente qu'avec les autres dauphins et une symbiose se créé entre eux deux, jusqu'à un amour profond et partagé .... Le début est très poétique, très pur .... et subitement tout se dégrade, parce que Charlie fait son humain tout simplement .... parce que les mots qu'il met sur leur relation deviennent durs et injustes, parce qu'il atteint le degré d'empathie qu'il peut avoir pour une créature marine .... toute empreinte d'intelligence soit-elle, elle reste un animal ... et la compréhension s'installe. C'est une nouvelle extrêmement triste, avec de très beaux passages, de moments de paix absolus et de relations magnifiques et puis subitement .... la détresse, la peur de l'engagement, de la différence ....
"U ne me supportes pas, dit-elle encore après un silence. Tu ne m'aimes que quand je ne suis pas là. Tu voudrais que je sois muette, et docile. Tu sais, cette IA m'a rapprochée de toi : elle me fait penser davantage comme un humain, un peu plus à votre manière à vous. Eh bien, en fait, je crois que c'est à cause d'elle que tu ne me supportes pas, parce que maintenant je suis comme une humaine : j'ai un esprit critique, et ça ne te plaît pas du tout."
Parce que ce qui est si fort dans cette nouvelle, c'est que l'empathie que ressent le lecteur est envers l'animal tellement plus lucide et intelligent que l'humain .....
Des prix amplement mérités (Grand Prix de l'Imaginaire, le Prix Rosny aîné et le Prix du Lundi) pour ce magnifique texte.

Alors il est sûr qu'en contre-partie les deux autres nouvelles, bien que de grandes qualités, m'ont moins marquée, mais probablement parce que je suis restée tellement sous le coup de la première que j'ai eu un peu de mal à entrer dans les suivantes (juste entrer car une fois dedans, ce fut bien parti).

- Le Prix du billet : Une jeune femme attend sur le quai d'une gare, prête à changer radicalement de vie, et rencontre une parfaite étrangère qui lui ouvre les yeux. Une rencontre qui amène Héra à réfléchir sur le sens de sa vie, elle n'aime pas la direction que celle-ci a prise mais pour autant fait-elle le bon choix ? et quelle est la raison de son choix ? veut-elle suivre l'amour ? veut-elle réellement autre chose ? On la voit peu à peu ouvrir les yeux et se grandir .... d'où une chute à laquelle on ne s'attend pas forcément mais qui plaît.

- Fidèle à ton pas balancé : C'est le personnage le plus évolutif de ces trois nouvelles, en effet Charlie reste cloisonné dans ses principes, refusant de voir la vérité, Héra, elle fait ses choix avec l'aide inopportune d'une inconnue. Quant au troisième protagoniste, c'est la fin d'un amour fou qui le fait changer et progresser dans sa relation à l'autre. Tant qu'il restait comme drogué dans cette relation via des clips, il ne pouvait s'en dégager alors qu'au moment où il tente de s'approprier cet amour perdu, il arrive à voir les choses autrement. C'est d'ailleurs une nouvelle très étrange, car ce qu'il parvient à faire avec Lou, son meilleur ami le fait avec son chat, ses actes se rapprochant de façon très trouble de son animal. Et c'est d'ailleurs la relation avec un autre animal, un vieil éléphant, du nom de Basalte qui permet au personnage de finir sa mutation ... Une magnifique fin que j'ai vraiment adoré.

En conclusion, une nouvelle excursion dans les écrits de cette auteurs de nouvelles, qui ne me déçoit pas et m'enchante une fois de plus. J'ai hâte de découvrir les deux autres !

Ailleurs
Vert ; Julien ; Efelle ......

Entre dans le cadre du Challenge SFFF Féminin de Tigger Lilly.




dimanche 16 novembre 2014

Oksa Pollock Tome 1 L'Inespérée de ANne Plichota et Cendrine Wolf

"Angoissée par la rentrée dans son nouveau collège, Oksa Pollock déclenche un soir des phénomènes étranges : explosions, début d'incendie ..... Elle vient de se découvrir des dons surnaturels ! Dragomira, sa grand-mère, lui avoue alors le secret se ses origines : les Pollocks viennent d'Edifia, un monde invisible. Et Oska est leur Inespérée, leur seul espoir d'y retourner ...."

Oska et sa suite font partie du lot de livres achetés à la Toussaint pour les élèves de mon école. Si j'avais repéré Oska, c'est qu'il trainait sur la table d'un de mes CM2 et que j'ai voulu lui prendre les suites. Je tenais néanmoins à lire le premier tome (et les suivants si les premier m'accrochait) bien que je sois relativement méfiante en ce qui concerne tous les romans de magie post Harry Potter .... Tara Duncan m'avait déjà échaudée ....

Bon que l'on se rassure Oksa Pollock n'a pas les défauts du livre cité ci-dessous. Certes on sent l'empreinte du petit sorcier à la cicatrice mais les deux auteures ont du s'en dégager pour créer un univers bien à elles, univers un tantinet compliqué j'avoue ... ou peut-être est-ce du au fait que beaucoup (trop ?) de choses sont révélées dans ce premier tome, au détriment de l'action.
Pour être honnête je me suis forcée à terminer, c'est un récit qui est loin d'être actif, et les longues explications données tout au court du roman, finissent par me faire bailler .... D'accord il faut expliquer à la jeune héroïne d'où elle vient mais trois tomes suivent, pourquoi ne pas avoir un peu plus dispatché ?

Oska se démarque de Harry Potter du fait que l'Inespérée a une famille et vit absolument normalement dans une famille et va dans un collège classique dans lequel , en principe elle n'a pas le droit de pratiquer la magie.
Magie qu'elle pratique évidement formidablement bien en quelques essais .... et voilà déjà le premier défaut de cette série .... Certes lors de la conférence aux Utos sur "L'âge de raison : enfance, intelligence et pouvoir en SF", il fut dit par Thomas Day que quitte à écrire sur les enfants, autant s'intéresser à des enfants exceptionnels ..... Pour autant Paul, sur Dune, s'il était exceptionnel, n'est pas devenu un Dieu en quelques jours et Harry Potter, exceptionnel par son passé, n'était pas le plus doué en magie puisqu' Hermione le surpassait largement. Même le jeune Ender, tout surdoué qu'il était, s'est fait piéger comme un enfant qu'il était !
Alors que Oska, comme Tara Duncan, apprennent immédiatement, presque sans erreur et de novices, passent à expertes en un rien de temps. Or je trouve ça agaçant, vraiment agaçant, heureusement encore qu'Oksa n'est pas aussi énervante que Tara Duncan et qu'il lui arrive au moins UN trou de mémoire sous l'effet du danger.

Les personnages présentés dans Oska sont un tantinet moins manichéen que dans Harry Potter, certains semblent même ambivalents et l'on se demande de quel côté ils sont. C'est un point plutôt intéressant.
Ils paraissent solides et bien étudiés,mais évidemment ma préférence ne va pas à l'héroïne mais à son meilleur ami, Gus celui qui n'a pas de pouvoir et qui a son rôle à jouer dans l'histoire. Bon ne jetons pas la pierre à la jeune Oska, elle est plutôt mignonne, empathique et pleine d'humour, elle a un certain caractère et est impulsive, ce qui me la rend beaucoup plus attachante qu'une Tara Duncan et même qu'un Harry Potter en pleine crise d'adolescence.

Autre point négatif de ce roman, c'est le rôle des petites créatures, pourquoi donc faut-il toujours créer des petits êtres qui ont une fonction de serviteurs des humains ? Déjà dans Harry Potter, les Elfes de maison qui étaient de véritables esclaves .... et à présent les Foldingots qui préparent les repas de leur Gracieuse, c'est un tantinet agaçant, comme s'il fallait toujours que les humains soient supérieurs. Heureusement les autres créatures ont une certaine importance mais néanmoins elles ont été créés pour de toute façon avoir une utilité pour les magiciens.

Et enfin, je l'ai déjà souligné, le trop plein d'explications au détriment de l'action, bien que ce soit raconté un peu sous forme d'histoire, c'est rébarbatif au possible ! Il faut attendre les trois-quart de la fin du livre pour avoir de vrais combats et un peu de danger .... D'ailleurs un élément assez étrange : le pire ennemie d'Oska est son professeur de collège mais il est tout-à- fait normal de l'y laisser , et surtout de ne la protéger qu'en l'accompagnant dans ses trajets, un peu étrange .... Parce que ce monsieur Mc Graw, tel Rogues envers Harry Potter, déteste cordialement la jeune fille mais pire que tout, s'en prend à elle presque au vu et au su de tous dans le collège ... Bizarre ..... Bien entendu, l'explication à cela est toute trouvée : continuons à faire comme si de rien n'était, de toute façon fuir ne servira à rien, il nous rattrapera, certes .... peut-être aurait-il fallu un peu moins de  600 pages pour tenter d'y remédier non ? Sans oublier que miraculeusement il y a des solutions à tout, aux maladies, aux blessures, vive les créatures multiples de cet univers, tout s'arrange parfaitement pour le bon côté de la force, c'est un peu poussé tout de même !

Bon ... ne soyons pas trop cruel non plus, ce n'est pas si mal comme roman jeunesse, en tout cas bien supérieur à Tara Duncan et les couvertures sont très jolies. On va dire que cela peut plaire à de jeunes lecteurs qui n'ont pas encore un regard critique poussé et au moins ils lisent du fantastique. 
Je ne suis pas sure par contre de lire la suite, peut-être si je suis en panne de lecture ou si ma Pàl brutalement se vide !

Et je me rends compte que cette lecture entre aussi dans le Challenge SFFF Féminin de Tigger Lilly. 



Ailleurs
Olya

vendredi 14 novembre 2014

Utopiales II Les expositions et un robot nommé Roméo


Cette année c'est Chris FOSS qui était à l'honneur, d'ailleurs il a même gagné le Prix Exceptionnel de la Remise des Prix Utos, prix bien mérité car ses oeuvres valent vraiment le détour.



 Cet homme a marqué toute une génération et laissé son empreinte dans le monde de la SF ....ainsi qu'inspiré tout un tas d'autres dessinateurs qui ont souhaité lui rendre hommage .... de façon vraiment réussie (même si mon préféré reste inconditionnellement le génial Manchu).

MANCHU
MANCHU

Patrice GARCIA


Denis BARJAM
Aleski BRICLOT
Fred BLANCHARD
Philippe BUCHET
Benjamin CARRE
Hubert de LARTIGUE
NOXISMAD
SPARTH
Serge PELLE
Autre exposition, celle de François BOURGEON qui présentait quelques (non beaucoup) planches de sa BD "La Source et la Sonde", un univers vraiment foisonnant et intéressant.




La dernière, intitulée" La recherche et l'art" était vraiment très bizarre. L'objectif était de jeter un pont entre le monde scientifique et le monde artistique. Bon ce n'est pas celle que j'ai préféré même si certaines illustrations étaient étonnantes.

Anouk ASATHAL

Camille M

Claire COCANO

Nicolas Noémi COPPOLA

FAUCHON


















































Je n'ai pas vu Au coeur de la supraconductivité, isolée dans une petite salle (pourtant à côté de la Salle de Presse dans laquelle j'ai passé pas mal de temps), ni Explornova 360 ° et j'ai regretté que l'expo "Robots des films aux jouets" ait été finalement annulée.


Par contre, en guise de robots, nous avons pu être servi avec la présentation de Roméo qui, après Nao il y a deux ans, a été créé par la Société Alderaban, mais lui dans l'optique de venir en aide aux personnes âgées. Roméo est loin d'être achevé puisqu'il ne marche pas et n'est pas encore au top sur pas mal de ses fonctionnalités mais comme il l'a dit si bien "lui il est réel".

La démonstration faite à l'occasion de la Remise des Prix fut quand même formidable .... d'un côté parce que même s'il n'est pas tout à fait au point, c'est toujours fascinant d'assister à un truc pareil (un robot quoi !!!) et d'un autre parce que le décalage entre les questions du scientifique et de Roméo étaient à tordre de rire .... Ils m'ont fait pensé à un sketch de Jeff Panacloc et Jean Marc ..... D'ailleurs Rodolphe Gelin avait un peu la même voix et a vraiment assuré les couacs de Roméo lorsqu'il se trompait notamment dans la reconnaissance visuelle .... Il faut dire pour sa défense que le pauvre était ébloui par les spots violents qui fusaient sur la scène. En tout cas un grand moment, je ne regrette pas d'avoir assisté à cela ..

Ah et aussi, Roméo chante !!!! mais il n'est pas prêt d'être diffusé au Top 50 ^^