jeudi 28 février 2013

Super triste histoire d'amour de Gary Shteyngart

Lenny Abramov, fils d'immigrés russes, est ce qu'on peut appeler un original : il lit encore des livres papier et croit toujours aux relations humaines .... Difficile alors de se faire sa place dans un monde où tout fonctionne via les äppärät, sortes de téléphones portables futuristes dans lesquels sont compulsés toutes les données concernant chaque individu :

"LENNY ABRAMOV, New York, 10002 New York. Revenu moyen depuis cinq ans : 289 420 S indexés  sur le yuan, dans les 19% les plus élevés de la répartition des revenus américains. Tension artérielle actuelle 12,7. Groupe sanguin O. trente-neuf ans, durée de vie estimée à quatre-vins-trois ans (47 % de la durée de vie écoulée ; 53 % restants). Antécédents médicaux : taux de cholestérol élevé, dépression. Lieu de naissance : Flushing, 11367 New York. Père : Boris Abramov, né à Moscou, SaintePétroRussie ; mère : Galia Abramov,  née à Minsk, Etat vassal de Biélorussie. Antécédents médicaux familiaux : taux de cholestérol élevé, dépression. [...]
Profil du consommateur : hétérosexuel, antisportif, sans véhicule, antireligieux, non bipartisan. Préférences sexuelles : Asiatiques / Coréennes à faible niveau de performance et Américaines blanches / Irlandaises issues de milieux familiaux à faibles capitaux propres ; indicateur d'abus sexuels infantiles : activé ; indicateur de faible estime de soi : activé. Derniers achats : article Média relié, imprimé, anélectronique, 35 euros du Nord ..."

Sans compter que ces appareils BASent la personnalité, la masculinité (ou féminité), la Yuanibilité de chaque individu .... donc le jugent, gratuitement, sans condition !

Un monde aussi où la publicité règne en maître, où les Etats-Unis sont au  bord de l'effondrement économique : les "pauvres" pistés par les poteaux de Crédits, sont impitoyablement chassés ou refoulés dans des parcs, démunis de tout, idem pour les vieux qui sont déportés au gré des démolitions ou reconstructions. Oui car à 40 ans, on est un vieux crouton, il faut bien le dire !
C'est que la Société dans laquelle travaille Lenny propose à ses riches clients la prolongation de la vie via la régénération de leurs cellules. Un univers où chaque employé est noté publiquement et régulièrement sur ses bilans de santé et ses indicateurs de stress et d'humeur.
Mais voici que Lenny, au terme de son séjour d'un an en Italie, où il devait prospecter -sans réussite - pour son entreprise, rencontre Eunice Park une jeune Coréenne en perdition.

Entre les deux va se développer un amour aussi improbable qu'incertain .... raconté à la façon de chacun, Lenny au travers d'un journal intime et Eunice par des échanges via le GLOBADOS, sorte de mixte entre les mails et msn (enfin skype à présent) .... et la plupart du temps en complet décalage des ressentis et sentiments l'un envers l'autre .... Pour exemple, lorsque Lenny est certain d'avoir fait sensation auprès des parents d'Eunice, celle-ci dément le fait aussitôt dans ses communications avec sa meilleure amie ...

Tout le roman tourne en fait autour de ce décalage douloureux entre deux personnes qui tentent de s'aimer alors qu'elles ne sont absolument pas faites l'une pour l'autre .. Lenny passe pour un ringard minable, un homme peu sûr de lui, incapable de s'habiller, sensible et ouvert aux autres -ce qui est au final un sacré handicap dans ce monde -  tandis qu'Eunice est une jeune fille en recherche de ses sensations et de sa sexualité (au travers son habillement, reflet d'une apparence, sans consistance et de son langage limite vulgaire), impitoyable, en pleine rébellion avec ses parents, ne sachant pas ce qu'elle veut dans la vie .. une adolescence en manque de repères en somme.

Au travers de ce décalage est ciblée toute la communication de ce monde d'anticipation .... alors que tout le monde "communique" au travers leurs äppärät, jamais ils n'ont été à ce point incapables de nouer des relations les uns avec les autres ....
Jugements, médisances, critiques ... voici la nouvelle manière d'échanger.
De la même manière, l'auteur pointe du doigt tous les travers de la mise en public de la vie privée des gens via les réseaux de communication, ceci étant poussé à l'extrême dans Super triste histoire d'amour puisqu'on peut tout savoir désormais de chaque individu, de ses préférences sexuelles,  de sa lignée, de ses maladies, de son compte en banque, de ses lobbies, jusqu'à sa situation géographique. Cela donne froid dans le dos.

Le roman se construit en premier lieu sur la relation entre les deux protagonistes pour s'étendre ensuite à la situation déviante du pays, au travers la dégringolade économique qui amène les Etats Unis à être rachetés par d'autres, la révolte des sans abris à Central Park, qui met sur un second plan Lenny et Eunice mais surtout les sépare inexorablement. Ce qui donne une étrange sensation d'un récit figé au premier abord pour ensuite gagner de la vitesse mais sans pour autant apporter quelque chose de plus .. en fait malgré le côté actif des évènements, les relations restent tellement statiques qu'on a la sensation que si les corps bougent, les pensées restent schlérosées dans cette incapacité d'évolution.

Plus que Super Triste histoire d'amour, il aurait presque fallu nommer ce roman Super pathétique histoire d'amour, car vraiment c'est ce que j'ai ressenti, ces relations impossibles, ces personnages totalement pathétiques, en telle rupture de communication qu'on a mal pour eux. Cela m'a empêchée aussi de m'attacher aux personnages, ils sont relativement antipathiques en fait .... Lenny, tout brave,  et tourné vers les autres qu'il semble l'être, est en réalité faible, complètement replié sur son journal, sur ses propres soucis, sur son interrogation perpétuelle d'être aimé par les autres sans savoir, lui, faire un pas vers eux, alors qu'Eunice, derrière une certaine forme de culture et d'intelligence, est totalement superficielle, ne cherchant en premier lieu que son propre confort et son plaisir.

En fin de compte, les personnages les plus consistants et attachants sont ceux de deuxième ordre, la soeur d'Eunice ou même certains de ses amis (comme David le SDF). Ce qui n'empêche que l'auteur a parfaitement réussi à cerner la psychologie de ses personnages, il est parvenu à les rendre au point antagonistes qu'on y croit à fond et qu'on a envie de fuir à toutes jambes.

Voici en tout cas un roman d'anticipation qui nous plonge dans un monde presque pire qu'un bon cataclysme nucléaire ou autre ... un monde de sur-communication, devenu incapable d' échanger ... un monde où la pudeur et la vie privée n'existent plus, quelle horreur ... 
J'ai beaucoup pensé à la nouvelle de Neil Gaiman dans l'anthologie des Utopiales 2012 : Et pleurer comme Alexandre, à sa solution finale pour contrer les inventions qui font tant de mal au monde .... Et s'il était trop tard à présent pour reculer ? et si l'avenir nous réservait un univers tel que le décrit Gary Shteyngart ? un monde d'apparence où les sentiments réels ne comptent plus ?
Quelle tristesse ... c'est en tout cas mon ressenti de ce livre, qui malgré ses petites pointes d'humour, ne m'a guère fait sourire. Vraiment déprimant ...

Lu dans le cadre du Prix Une autre Terre.

Ailleurs

mardi 26 février 2013

Top Ten 32

 
Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish

Voici donc le thème de cette semaine:

Les 10 auteurs dont vous achetez les nouveaux livres les yeux fermés

J'ai hésité un peu à faire ce top car finalement cela ressemble pas mal à des Top tels que les auteurs préférés ou les livres préférés, on a un peu la sensation de citer toujours les mêmes.
De plus je n'ai pas forcément tous les livres des auteurs auxquels je pense spontanément, mais après tout ils correspondent quand même à ce Top Ten, donc allons-y gaiment !

1) Robin HOBB
Pour l'instant je possède 3  de ses séries : La Citadelle des Ombres - les 2 séries -, Les aventuriers de la mer et Le Soldat Chamane. Certes je n'ai pas achevé cette dernière car c'est celle que j'apprécie le moins mais j'ai tout de même bien l'intention de me procurer sa nouvelle série une fois tous les tomes sortis.
Ce que j'aime dans Robin Hobb, c'est sa façon de traiter la psychologie des personnages, la profondeur de leurs ressentis, le fait qu'ils sont tellement semblables à nous dans la fond.

2) Lionel DAVOUST
Voilà un auteur qui correspond bien à ce Top, j'ai actuellement tous ses livres, et c'est exactement l'auteur dont j'achèterai tous ses nouveaux les yeux fermés. J'aime sa façon d'écrire, très sensible, profonde et poétique. Ses livres sont de grande qualité, y compris ses nouvelles.

3) Ursula LE GUIN
Je suis loin de posséder tous ses livres mais à terme je pense que ce sera le cas, sa plume est juste incroyable : une réelle musique de mots qui m'ont emportée à chaque fois. C'est une magicienne des mots et une véritable conteuse, j'adore !

4) Justine NIOGRET
Une autre auteure qui correspond bien à ce Top, j'ai lu Chien du Heaume et Mordre le bouclier. Quant à son dernier il est entrain de venir gentiment à moi par la Poste, un livre que j'ai acheté les yeux fermés, voilà ! J'aime son style puissant et cru, très réel, mais avec beaucoup de beauté. Cette citation à la fin de Chien du Heaume écrite par Niogret est tout à fait ce que j'avais ressenti en la lisant :
"Et puis, je trouve, à mon sens, qu'un bon livre est un peu comme un coup de pied dans le ventre, ça coupe le souffle et on s'en redresse avec les joues rouges et les larmes aux yeux"


5)  Neil GAIMAN
C'est une découverte très récente mais j'ai hâte de lire ses autres romans ainsi que tous ceux qui vont sortir dans l'avenir. J'aime chez lui cette façon de mêler le merveilleux à l'horreur tout en utilisant une forme d'humour très fin, j'apprécie aussi la façon dont il voit ses personnages : relativement banals mais très humains.

6) Pierre PEVEL
Un auteur à suivre aussi pour moi, j'ai vraiment été transportée par ses deux trilogies : Les lames du cardinal et Wielstadt. J'ai encore d'autres livres à découvrir de lui mais je compte bien poursuivre avec ses futurs. Il sait parfaitement inclure la fantasy dans un univers historique et j'aime l'Histoire, alors ses livres ne peuvent que m'enchanter.

7) Brandon SANDERSON
Pour l'instant je n'ai lu de lui que Fils des Brumes mais j'ai tellement été séduite par cette trilogie que je pense continuer à le lire. J'ai d'ailleurs Warbreaker qui m'attend dans ma Pàl. J'avoue j'ai déjà lu le Prologue et c'est assez prometteur.

8) George R.R MARTIN
Voilà un auteur dont j'aimerais déjà posséder tous ses tomes du Trône de Fer afin de les lire à la suite, sauf qu'il faut sans cesse attendre, grrrrr .... Heureusement il m'en reste pas mal à lire de lui avant d'aborder les Intégrales 4 et 5 ainsi que ses suites. En attendant j'avais découvert Dragon de glace et vraiment c'est génial ! J'aime sa façon d'écrire sans condition.

9) AYERDHAL
Bon je sors franchement de ce Top, avant de découvrir ses nouveaux livres, il faudrait peut-être que j'avance dans la lecture de ses précédents. Cela dit, il fait quand même partie des auteurs dont j'achèterai ses livres les yeux fermés, ses romans sont de très très grandes qualité, j'ai d'ailleurs Chroniques d'un rêve enclavé qui m'attend dans ma Pàl.

10) Jean- Philippe JAWORSKY
Et je conclue ce Top avec cet auteur tout récemment découvert mais j'ai pris une telle claque en lisant son Janua Vera qu'il ne fait nul doute que je vais poursuivre ma découverte et ses romans à sortir.

samedi 23 février 2013

Goliath Tome 3 de Scott Westerfeld

Après avoir participé à la révolution d'Istanbul, dans un éclatant combat final, le Prince Alek et Deryn, la jeune fille déguisée en garçon pour se faire embaucher comme aspirant, sont de retour sur le Léviathan qui fait route à présent vers la Russie afin de récupérer Nikola Tesla, inventeur d'une machine incroyable.
Comment va se dérouler la suite des évènements ? La fameuse arme de guerre de Tesla sera-t-elle destinée à mettre fin à la guerre comme Alek le souhaite éperdument ? Finira-t-il par découvrir le secret de Deryn et si oui, quelle sera sa réaction ? Comment se passeront leurs destinées ?

Bref, somme de questions auxquelles cet ultime tome devrait répondre.
Alors enthousiasmant ou pas enthousiasmant ce Goliath ?
Eh bien j'avoue que autant j'ai été séduite par les deux premiers Léviathan et Béhémoth, autant celui-ci ne m'a pas convaincue ..
Si je suis repartie dedans sans grand soucis, retrouvant même avec un certain plaisir les protagonistes des tomes précédents, le fabuleux Léviathan, les magnifiques illustrations de Keith Thompson,  j'ai vite déchanté, voire même me suis un tantinet ennuyée.

J'ai trouvé que cette fois ci les personnages d'Alek et Deryn manquaient de profondeur et de cette maturité qui les caractérisait depuis le début. 
Les évènement, pourtant, promettaient d'être intrigants : la fameuse météorite tombée sur Tunguska en 1908 transformée momentanément en conséquence de l'action de l'arme destructrice de Nikola Tesla : une fois de plus l'auteur nous promettait une uchronie qui y mêlait en plus la révolution mexicaine (conduite par Pancho Villa), l'arrivée des Etats Unis dans la guerre .... D'ailleurs le début du récit promettait vraiment.

Sauf que le résultat n'a pas été à la hauteur. Déjà l'histoire d'Alek et de Deryn a pris une trop grande importance par rapport aux évènements, voilà que brutalement seuls leurs sentiments et leurs actions uniquement en fonction l'un de l'autre étaient pointés par l'auteur au point d'en devenir franchement agaçant.
D'autre part, la fin m'a vraiment mais vraiment déçue, une telle décision de la part d'Alek, tout de même futur Empereur, pour une histoire d'amour, non vraiment cela n'avait pas de sens !
Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais vraiment j'ai trouvé cette conclusion indigne de la qualité des deux premiers tomes..

Tout le côté uchronique et steampunk, toute la magie du mélange des machines clankers et des animaux darwinistes, tout le côté historique du conflit, ont été gommés par une banale histoire d'amour entre deux adolescents, j'en attendais un peu plus sincèrement !
Sans compter qu'ils en deviennent vraiment niais, entre un Alek qui sauve le Léviathan uniquement pour les beaux yeux de sa dulcinée et une Deryn qui se morfond d'amour dans sa cabine, cela en est presque ridicule.

Et du coup tout le reste est mis au placard, exit la révolution mexicaine que l'on ne fait qu'effleurer, exit le partage des Etats Unis entre clankers et darwinistes (ce qui fait penser à la séparation Nord Sud lors de la Guerre de Sécession), quant aux personnages secondaires ils en deviennent insignifiants.
Sans compter que le dénouement s'est fait bien trop vite, entre le moment où Tesla menace le monde avec son arme et l'instant où tout s'achève, les évènements s'enchainent trop vite et fatalement sans surprise.

En conclusion, une grosse déception après pourtant le ravissement apporté par Léviathan et Béhémoth, même les illustrations toujours aussi magnifiques n'auront pas suffi à rattraper la médiocrité de Goliath.
Dépitée je suis ....

Ce livre a aussi été lu sur le Cercle, c'est par .

Les avis des blogueurs
Lhisbei ; Vert ...

mercredi 20 février 2013

Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski

Chaque nuit, Leodegar le Resplendissant se réveille en hurlant dans son palais. Quelle est donc l'angoisse qui étreint le conquérant dans son sommeil ? S'agit-il d'un drame intime, ou bien de l'écho multiple des émotions qui animent le peuple du Vieux Royaume ?
Désenchantement de Suzelle, la petite paysanne, devant la cruauté de la vie ? Panique de maître Calame, le copiste, face aux maléfices qui somnolent dans ses archives ? Scrupule d'AEdam, le chevalier, à manquer aux lois de l'honneur ? Hantise de Cecht, le housekarl, confronté aux fantômes de la forêt ? Appréhension de Benvenuto, le maître assassin, d'être un jour l'objet d'un contrat ? Ou peurs primales, peurs fondamentales, telles qu'on les chuchote aux Confidents, qui gît au plus noir des ténèbres ....

Souvent lorsque je commence par citer la quatrième de couverture, c'est pour aborder le livre en me fiant à l'intelligence d'un résumé qui, en temps normal, devrait juste donner envie de lire et non pas raconter toute l'intrigue (comme malheureusement dans Bilbo le Hobbit). Pour Janua Vera, je rajouterai que cela correspond tellement à ce recueil de nouvelles, que je l'ai trouvée vraiment pertinente.

Voici donc ma toute première lecture de cet auteur que j'avais rencontré aux Imaginales de 2010 (cela date !) et j'ai honte d'avoir attendu aussi longtemps pour découvrir ce petit bijou. Oui car n'ayons pas peur des mots, Janua Vera c'est un chef d'oeuvre !
D'une part parce que c'est prodigieusement bien écrit, mieux que cela, je n'ai jamais lu encore une telle richesse de langue française : richesse de la syntaxe, du vocabulaire, beauté des mots, "langue affirmée et raffinée " (cité par nooSFere), "chaque nouvelle d'écriture est un ravissement d'écriture, à la langue étudiée et ciselée" (dixit Scifi Universe), adaptation au contexte médiéval et fantasy .... en somme un véritable délice de lecture, à la rigueur j'aurais même envie de dire, tant pis si on ne comprend pas tout, c'est juste tellement beau à lire que le reste importe peu.

Cependant dans ces écrits, le reste est tout aussi intéressant : d'une part l'univers présenté par Jaworsky du Vieux Royaume, déchiré par des guerres intestines, vu et vécu par les yeux des gens du peuple, ou des chevaliers, ou encore d'enfants, plongeant dans un univers médiéval peuplé discrètement d'elfes ou de nains ou encore de déesses, est aussi riche que la langue employée. Riche et un tantinet compliqué, il manque juste une carte pour situer les différents endroits narrés, mais par contre vive l'annexe qui condense toute l'histoire du Vieux Royaume, en commençant par les origines légendaires de l'histoire des terres destinées à devenir le Royaume de Léomance, en passant par le règne de Leodegar le Resplendissant (dont  la fin constitue la toute première nouvelle) puis de ses héritiers, brisé par la Guerre des Grands Vassaux et enfin le démembrement du Vieux Royaume qui désormais est décomposé en Etats Indépendants, certains encore puissants et d'autres livrés au chaos.

D'autre part le côté fantasy de l'oeuvre est disséminé au cours des nouvelles, de façon très subtile et surtout s'intégrant parfaitement dans l'univers, ainsi prend-on pour vérité toute histoire de déesse ou d'elfe ou encore de terreurs primitives ou de légendes vivantes.

Et surtout aussi parce que chaque nouvelle forme une histoire à elle seule, on a tellement le temps de s'imprégner de l'ambiance, des personnages, du récit que l'on soupire à chaque dénouement ....lequel est rarement de bon augure. Chaque action est décrite avec une telle réalité qu'on a la sensation de la voir se dérouler, avec une certaine once de cruauté .... les combats sont très crus, Jaworski ne s'embarrasse pas d'enjolivements ou autre, un combat est un combat avec du sang, des tripes et de la souffrance .... la réalité en somme. Du coup on y croit à fond.
De plus les angoisses sont exploitées à fond, j'ai vraiment du prendre sur moi pour mettre de côté la claustrophobie engendrée par Le confident.

Peurs ancestrales, jalousies, angoisses nocturnes, tristesses face à la vie qui se déroule, peurs face à ses destins, toute la panoplie des âmes humaines est largement déployées à travers ces différents récits de personnages qui ne se croisent jamais .... Seul l'elfe Annoeth est évoqué à deux reprises. Largement déployée et très approfondie.
Chaque nouvelle est donc un ravissement, de plus servi par la très belle édition que j'ai achetée (comme j'ai bien fait !)

J'ai globalement aimé toutes les nouvelles avec une préférence notamment pour :
- Janua Vera qui nous présente Leodegar le Resplendissant, hanté par des cauchemars récurrents qu'il ne parvient pas à expliquer. Je trouve ses terreurs nocturnes particulièrement bien rendues.
"Un spasme de panique absolue. Les yeux exorbités, il réalise qu'il ne dort pas. Son coeur cogne sa poitrine à tout rompre, il a du mal à trouver son souffle, tout son être se dilate d'horreur. Son corps baigne dans une sueur aigre, qui sent la fièvre, la déchéance, des remugles de morbidité et d'angoisse."

- Mauvaise donne dans laquelle on fait la connaissance de Benvenuto, de son insolence et de sa manie à savoir rester en vie malgré la trame politique dans laquelle il a mis le nez presque malgré lui. Il est d'ailleurs le personnage clé de Gagner la Guerre, que j'ai du coup encore plus envie de découvrir.
"J'obtins ce que je voulais : quelques instants de délai. Je zigzaguai à plusieurs intersections pour semer les soudards. Bien malin qui aurait pu rattraper Benvenuto Gesudal dans la labyrinthe nocturne, désormais ... Je les entendis courir dans des ruelles voisines, hésiter, revenir sur leurs pas en poussant des cris de rage. Je me blottis dans l'ombre d'un porche pour reprendre mon souffle. Il était temps ; ma blessure se mit à ma lancer avec l'acuité d'un fer chaud et ma respiration devint douloureuse."

- Le conte de Suzelle : une nouvelle très triste et touchante sur le sort d'une petite fille qui toute sa vie attendra l'elfe qui, un jour, lui aura parlé.  Il y a un côté très fataliste dans cette nouvelle, en même temps qui est très normal, dans ces temps médiévaux, on ne change pas sa condition, on nait paysanne, on le reste.
"Chaque soir, elle rentrait un brin lasse, l'oreille remplie de la chanson du ru et le coeur un peu serré. Toutefois, dès qu'elle était allongée, elle laissait son imagination vagabonder te trouvait une consolation dans le cours sans cesse répété de la même rêverie. Un soir un un matin, alors qu'elle ne s'y attendait plus, la berge toute entière était transfigurée par une présence. La silhouette racée du bel inconnu se dessinait en un crayonné brouillé, dans l'atmosphère brumeuse, et le coeur de Suzelle cessait de battre un instant, avant de repartir dans une folle chamade."

- Jour de guigne où le Maître Druse Calame, atteint du Syndrome du Palimpseste, accumule bévues sur bévues, c'est une nouvelle pleine d'humour et d'autodérision, un peu plus légère que les autres, j'ai pensé à Pratchett suite à certaines situations. Ce pauvre Calame attaqué par les puces et les morpions nous arrache malgré nous un sourire, bien que sa situation ne soit vraiment pas envieuse.
"Maître Calame avait encore un "nonobstant" sur les lèvres, mais une colonne de parasites belliqueux choisit ce moment précis pour mener une offensive contre son pli fessier. Notre héros bondit sur ses jambes comme s'il était monté sur ressorts et hurla presque :
" De grâce ! Faites-moi sortir immédiatement !"

- Un amour dévorant : la plus effrayante des nouvelles du recueil, je suis bien aise de l'avoir lue en pleine journée, cette course poursuite dans les bois, ces bruits, cette menace latente, m'a fait frémir.
"Cependant, il y avait pire. Arsinoé n'en était pas certaine, mais il lui avait bien semblé percevoir un aboiement féroce au fond des bois, à moitié couvert par le grondement de l'orage. Bien sûr, elle avait peut-être mal entendu. Bien sûr, il s'agissait peut-être des chiens du village, qui donnaient de la voix à l'approche de la tourmente. Elle tentait de se rassurer comme elle le pouvait, mais elle ne savait que trop que le village était devant elle, et que la bête qui avait crié était derrière elle. Et cette lumière morte  qui l'entourait maintenant, trouble comme une eau stagnante, semblait remonter d'une époque enfouis où palpitaient encore des choses éteintes."

Voilà en tout cas une très belle découverte et un auteur à découvrir.

Ailleurs

dimanche 17 février 2013

Le porteur d'eau de Jean Marc Ligny


"C'est une vallée désertique, terre craquelée, arbres morts, pelade d'herbes jaunes moribondes. Sur les flancs ravinés des collines, des souches calcinées, de la caillasse, des broussailles épineuses et revêches, de la poussière qui volute au moindre souffle de vent. Les empreintes d'anciens champs, des vestiges de clôtures. 

Au creux de la vallée, quelques fermes en ruines gisent le long de routes défoncées, dont l'asphalte est réduit à l'état de plaques noirâtres. Sur les rives pierreuses d'une rivière asséchée s'étend un village, dont le centre est enclos d'une grossière palissade de tôles. Hors de l'enceinte, les maisons sont abandonnées, écroulées ou incendiées. Une zone artisanale en friche arbore les carcasses dénudées de bâtiments industriels, entourés de traces de parkings envahis de moisine, où achèvent de pourrir deux ou trois épaves de voitures sableuses et mangées de rouille. Au milieu du village, un pont effondré, rafistolé de bric et de broc, enjambe la rivière. Quelques panneaux solaires décatis s'étalent sur les toits des maisons. Quatre éoliennes de guingois tournent en grinçant. Surgissant au-dessus des collines pelées, le soleil se lève sur cette désolation, énorme, boursouflé. La journée s'annonce torride, comme d'habitude."

En quelques lignes, Jean Marc Ligny pose le décor de sa nouvelle, un décor qui m'est rapidement devenu familier, et pour cause, c'est l'univers d'Exodes.
J'avais téléchargé cette nouvelle sur le site de Bifrost, il y a plusieurs mois - elle est parue en Août 2011 - puis l'avais rapidement oubliée (suis pas fan de la lecture sur ordinateur.) Je viens juste de la re découvrir et quelle ne fut pas ma surprise de trouver là une nouvelle dont l'action se situe soit avant Exodes, soit en parallèle au roman écrit en 2012  par Ligny ... (en tout cas pas après, ceux qui auront lu Exodes comprendront pourquoi cela ne peut être).

En réalité, Jean Marc Ligny posait déjà là les jalons de ce qui serait plus tard Exodes : une terre ravagée par le réchauffement climatique déréglé, une lutte pour la survie dans un monde où l'humain oscille entre folie (les Boutefeux qui ravagent tout), ou cannibalisme (les Mangemorts), où l'enjeu de l'eau amène à des conflits, jalousies ou assassinats. 
Dans cette nouvelle, Cédric le maire de Saint Pierre les Lys, tente l'impossible pour aller chercher de l'eau ... à pied parce que leur camion est tombé en panne. Pendant ce temps, sa femme tente d'être acceptée dans l'enclave de Davos, une ère protégée où verdure, eau et nourriture existent encore, où les nantis parviennent à vivre correctement. Mais les places sont prisées, peu nombreuses et ... nominatives.

Il ne m'a pas été difficile de replonger dans cet univers puisque je l'avais découvert il y a peu ... par contre ce fut éprouvant de retrouver ce monde impitoyable, où l'espoir n'existe plus. Où l'on sait que les humains sont voués à une impitoyable extinction, non sans douleur. Tout l'univers d'Exodes transparaissait déjà dans cette nouvelle d'une trentaine de pages. Il l'aura savamment développé ensuite dans son roman, amenant l'intrigue au maximum du désespoir et du manque d'espérance.

Après Aqua, Jean Marc Ligny prouvait encore une fois qu'il était passé maître en matière d'anticipation d'une France ravagée par la sécheresse. Le seul bémol que je mettrai à cette nouvelle est que je dus me coltiner de la découvrir sur PC et ça je déteste vraiment, même si les liseuses promettent merveille en matière de confort de lecture, je ne suis vraiment pas prête à passer à ce support !

Extrait
Les minutes s'écoulent comme autant de gouttes d'acier fondu, forment des heures qui s'étalent en lac de feu dans lequel la conscience et la vie de Cédric se consument peu à peu. Il marche d'un pas lourd, mécanique, humide et pénible, ployé sous le soleil, tête basse comme sa mule. Il a la sensation de cuire dans une étuve. Son sang se coagule, son cœur cogne avec peine, le tournis le saisit dès qu'il lève la tête, ses pieds trébuchent dans les creux et les bosses de la route. Il ne pense même plus à une attaque éventuelle – qu'il n'aurait plus la force d'affronter de toute façon –, il ne pense plus à grand-chose à vrai dire. Il n'est que mouvement, lent mais obstiné, volonté bloquée sur un seul but : arriver, coûte que coûte.

Pour en savoir plus
Forum de le Bélial

jeudi 14 février 2013

Ubik de Philip K.Dick

La porte refusa de s'ouvrir et déclara :
- Cinq cents, s'il vous plaît.
A nouveau il chercha dans ses poches. Plus de pièces ; plus rien.
- Je vous paierai demain, dit-il à la porte. (Il essaye une fois de plus d'actionner le verrou, mais celui-ci demeura fermé.) Les pièces que je vous donne, continua-t-il, constituent un pourboire ; je ne suis pas obligé de vous payer.
- Je ne suis pas de cet avis, dit la porte. Regardez dans le contrat que vous avez signé en emménageant dans ce conapt.

1992, Joe Chip est un employé -très performant mais toujours fauché- de la société  Runciter Associates , il est chargé de tester des personnes douées de pouvoirs anti-psis, autrement dit de personnes capables de contrer des personnes faisant preuve de pouvoirs comme la télépathie ou la télékinésie ou des précogs (capables d'anticiper le futur) .... pouvoirs largement employés par la société Hollis afin d'espionner ses concurrents et de régner sur le marché. Suite à une commande de neutraliseurs de pouvoirs, Runciter envoie équipe sur la Lune .... or il s'agit d'un piège et tout bascule .... Mort ou vivant ? 1992 ou 1939 ? Tout se mélange, tout se confond et Chip tente désespérément de donner un sens à ce qui lui arrive et à comprendre comment il en est arrivé là ...

Donner un sens à ce qui lui arrive .... c'est exactement ce que j'ai ressenti tout au long de ce roman, qui se lit comme on se laisse porter par des vagues, sans vraiment savoir où l'on va, mais sans renoncer pour autant à poursuivre. Je me suis sentie, telle le personnage principal, désoeuvrée et en rupture de compréhension néanmoins je n'ai pas lâché l'affaire. 

Dick a ce talent rare de  nous amener dans des histoires remplies de non sens et pourtant de nous empêcher de fermer le livre en disant "purée je capte que dalle", j'avais déjà ressenti cela avec Le maître du Haut Château : un  livre plus qu'étrange à l'atmosphère feutrée où les personnages évoluaient lentement en restant accès sur leurs ressentis.
On a moins l'impression de lenteur dans Ubik, cela dit c'est tout de même une ambiance relativement calme, sans action véritable - en dehors du moment de l'explosion sur la Lune.

C'est donc un monde étrange où tout se monnaye, les portes d'entrées, les machines à café, les machines à laver .... même à l'intérieur de son propre chez-soi, l'on  ne peut rien manger ou laver si l'on ne possède pas de pièces de monnaies. Drôle de société capitaliste où il réside néanmoins encore quelques endroits qui prônent le partage et la mise en commun des ressources afin de rendre les actions de la vie quotidienne gratuites.
Un monde aussi où les morts sont maintenant en semi-vie, afin de pouvoir continuer à communiquer avec leurs proches. Une façon d'entretenir des relations avec eux : une autre façon de renoncer à la mort.

"Debout dans son cercueil transparent, enrobée dans un effluve de brume glacée, Ella Runciter reposait les yeux fermés, les mains levées en permanence vers son visage impassible. Deux ans avaient passé depuis la dernière fois qu'il avait vu Ella, et bien sûr elle n'avait pas changé. Elle ne changerait plus jamais maintenant, tout au moins dans son apparence physique Mais à chaque réveil à une semi-vie active, à chaque retour de l'activité cérébrale, même pour une courte période, Ella mourait en quelque sorte un peu plus Le temps qui lui restait s'écoulait en pulsations de phase et s'amenuisait"

Un monde aussi d'espionnage par des humains dotés de capacités surnaturelles ... quand on pense que l'on se situe en 1992, cela laisse songeur sur l'image que se projetait Dick du futur, quelques 30 années auparavant. Pourtant l'espionnage aujourd'hui existe bel et bien mais pas de cette manière là.

Un monde enfin sans repères, où Joe Chip, anti-héros par excellence, personnage totalement commun, ce qui nous le rend plus proche évidemment, évolue jusqu'au dénouement final.

Sans oublier ce fameux Ubik qui ressort d'un bout à l'autre du roman, sous forme d'abord de préludes à chaque chapitre pour prendre peu à peu consistance dans les dernières pages. Et tenir son rôle.

"Je suis Ubik.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent ; je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé, le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours."
 
Un livre qui me laisse très dubitative, sans savoir si je l'ai apprécié ou détesté .... probablement parce qu'il n'a aucune ligne conductrice, qu'il nous mène joliment en bateau d'un bout à l'autre, mais sans lasser .. alors je ne sais vraiment pas. J'oserais presque dire que j'ai eu la sensation d'un livre écrit par un esprit un peu schizophrène ! Troublant mais happant !
Cela dit je suis tout de même satisfaite de le compter désormais à mes lectures, Philip K Dick compte tout de même comme une référence en matière de SF.

Ailleurs

mardi 12 février 2013

Top Ten 31


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish


Voici donc le thème de cette semaine :

Les 10 couvertures les moins jolies

1) Le cas Jack Spark de Victor DIXEN
Aucun intérêt dans cette couverture qui présente le visage d'un jeune garçon, j'aurais envie de dire, aucune recherche esthétique, c'est juste très moche. En plus je n'ai apprécié que plus que modérément le roman, donc ...
2) Les cavernes d'acier Le cycle des Robots d'Isaac ASIMOV
Malheureusement de manière générale, je ne trouve pas les couvertures poche des livres d'Asimov réussies, elles sont plutôt glauques avec des personnages aux traits taillés à coup de serpe. Je ne suis pas fan du tout. Et puis ce mélange d'orange et de vert, ark !

3) Blade Runner de Philip K-DICK
Un univers gris juste coloré par les lettres orangées du mot HOTEL. Certes c'est assez représentatif du monde sinistre que présente Dick, mais je n'apprécie que modérément, quoique ce ne soit pas la pire des couvertures présentées dans ce top.

4) Eternity Incorporated de Raphaël GRANIER DE CASSAGNAC
Les couvertures moyennement jolies à mon goût ne sont pas l'apanage des livres de poche (d'ailleurs il y en a de sublimes comme Druide ou Le Déchronologue ou encore Terremer), celle-ci ne m'a pas séduite du tout non plus.

5) Cristal qui songe de Théodore STURGEON
Celle-ci fait partie des moins jolies de mon top : des couleurs criardes, des personnages dans le fond vraiment effrayants, encore une fois cela ne représente pas si mal l'univers du roman mais vraiment je n'accroche pas.

6) Un horizon de cendres de Jean-Pierre ANDREVON
Par principe, je suis allergique à toute couverture susceptible de me donner des cauchemars et celle-ci en fait partie, cette fillette zombie avec ses yeux blancs me font frissonner, depuis des années je suis en fait allergique aux représentations des zombies. J'ai d'ailleurs bien pris garde à ne jamais tourner le livre dans le bon sens tout le long de ma lecture, c'est ça quand on dort mal chroniquement et qu'on cauchemarde pour un rien, il vaut mieux éviter de trop exciter l'imagination !

7) Stardust de Neil GAIMAN
Cette couverture est un véritable crime car elle m'a dissuadée durant longtemps de me lancer dans ce roman, de peur que le contenu soit à l'image de ce qui était montré sur cette couverture. Et d'autant plus un crime que je serais passée à côté de Gaiman !!! Alors que c'est un auteur qui m'enchante maintenant que j'ai passé outre cette véritable laideur.  C'est un crime contre la littérature, voilà qui est dit, non mais !

8) La Vestale du Calix de Anne LARUE
Arf .... Comment dire .... D'ordinaire j'adore les couvertures d'Atalante mais celle-ci non vraiment pas, en plus le cheval n'est même pas beau .... Et puis alors cette explosion de couleurs vives derrière, non vraiment je trouve que c'est presque une horreur.

9) Ubik de Philip K.DICK
Je suis en pleine lecture là et voici encore un livre que j'ai mis de côté à cause de sa couverture. Cela représente des gros ballons d'une couleur d'un jaune verdâtre qui n'est pas des plus heureux, en plus pour l'instant je ne vois pas du tout le rapport avec le contenu.

10) Les chevaliers d'Emeraude de Anne ROBILLARD
Pas mal aussi celle-ci dans le genre moche, alors le plus drôle c'est que les personnages sont décrits comme étant d'une certaine beauté mais alors ne sont pas servis du tout par leur représentation. Bon je vais être mauvaise langue, la couverture est à la hauteur du contenu du roman, c'est-à-dire nullissime.