mardi 31 juillet 2012

Top Ten (18)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish-
 
Voici donc le thème de cette semaine

Vos 10 blogs littéraires préférés

J'ai un peu hésité à faire ce TT car je me dis toujours que lister un blog peut faire plaisir à son auteur mais que dans le cas contraire, cela peut entraîner des déceptions.
Je vais tempérer le terme "préféré" en disant que je fais le Top Ten des 10 blogs que j'aime visiter régulièrement ou avec qui j'ai des affinités particulières. (de lecture ou/et avec leurs auteurs).
 Attendu que les numéros sont uniquement là pour lister les 10  et non forcément  par ordre de préférence ^^

1)  Le Dragon Galactique de Tigger Lilly


3) Livrement  d'AcrO

4) Nevertwhere de Vert

5) Book en stock de Phooka et Dup

6) RSF Blog de Lhisbei

7) Spocky qui lit de Spocky




Après il y en est d'autres que je visite aussi régulièrement, ils sont réunis dans ma Liste de Blogs.

dimanche 29 juillet 2012

Résurgences d'Ayerdhal

Les résurgences sont des eaux d’infiltration qui remontent à la surface. Comme le fantôme d’Ann X revient dans la vie de Stephen, malgré tous les cadavres qu’il a exhumés pour mettre un terme à sa carrière macabre. Comme les trottoirs et les bancs sur lesquels Michel ne dort plus le ramènent à la vie. Les résurgences sont des eaux souvent troubles qui ne sentent jamais très bon.

Le prologue du livre d’Ayerdhal démarre très fort avec neufs coups de feu destinés à être mortels et qui nous laissent immédiatement en attente d’une suite qu’on espère bien un peu plus réjouissante. Voilà comment l’auteur nous fait reprendre contact avec ses personnages.

Autant dire de suite, Ayerdhal ce n’est pas facile à lire, parce qu’il faut des solides connaissances des méandres de la politique et des fonctionnements des différentes organisations de la police et de l’espionnage, non seulement français mais aussi américains et russes. Les sigles fourmillent tout au long des pages :  de la DCRG (Direction centrale des renseignements généraux) au TPIY2 ( Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie) en passant par la DPSD ( Direction de la protection et de la sécurité de la Défense) ou l’ ASTI ( Association de Solidarité avec Tous les Immigrés), il faut s’accrocher pour tout suivre et comme ma mémoire n’est pas vraiment performante avec ce genre d’informations, j’ai souvent abandonné la signification des sigles données une seule fois.

Un roman très contemporain puisque l’action démarre en 2006  et s’achève en 2009, élections présidentielles, conflits mondiaux, problèmes d’actualité, tout est fait pour nous ancrer dans la réalité,  c’est d’ailleurs vraiment intéressant de suivre un récit qui porte sur des évènements vécus il y a peu de temps. Ayerdhal, en dehors de son thriller, met l’accent sur la condition des sans-papiers et des SDF en France, à travers l’un de son personnage, déjà présent dans Transparences, à savoir Michel, un homme que j’appréciais déjà énormément dans le livre précédent et qui monte des manifestations originales pour dénoncer leur statut et le déni de leur existence aux yeux des politiques et du tout public. La conclusion de leur combat m’a d’ailleurs laissée complètement abasourdie et encore plus l’analyse qu’en fait Naïs car elle est complètement dans le vrai :
« Seulement ne crois pas qu’ils se bougeront le cul au-delà de quelques effets de manche, la mémoire des peuples est volatile et facile à saturer avec des crises économiques virtuelles, des grippes du rat ou du chimpanzé, une poignée d’attentats et la violence tout près de chez vous, ma bonne dame. Au besoin, ils pondront même quelques lois liberticides pour occuper l’esprit des plus vigilants. La recette de la gomme magique, c’est l’insécurité pour tous et le spectre du totalitarisme pour les réfractaires. »
Comme c’est bien dit ….

En dehors de tout cet aspect social, qui est une part très importante de l’histoire, il y a évidement la suite de l’histoire d’Ann X cette mystérieuse jeune fille qui se rendait transparente pour se venger de ce qu’elle avait subi dans son enfance. On sait désormais ce qu’il en est dans ce second tome mais pour autant le mystère est toujours là, avec un autre personnage tout aussi insaisissable qu’elle, capable de tirer sur n’importe qui dans n’importe quelle situation et dans des cas improbables. C’est ce nouveau défi que va se lancer Stephen qui avait été le seul à découvrir qui était véritablement Ann X.
J’ai retrouvé avec un grand plaisir tous ces personnages, déjà Michel que j’ai cité précédemment et Stephen dont j’aime l’aspect à la fois froid, analyste, et sensible malgré tout. Car il cache merveilleusement son jeu, c’est un personnage très froid dans le sens que même mis à bout, il ne perd jamais son calme et sait à merveille manipuler les autres.  Et pourtant on devine sous cette façade un être humain capable de se mettre en retrait, voire même de se laisse emprisonner et mentir pour sauver celle qu’il aime.
Et puis bien entendu Ann X, toujours fidèle à elle-même, bien qu’ayant changée mais capable de nous étonner à chaque instant par ses capacités.
En définitive, même si ce n’est pas évident à lire, j’aime vraiment beaucoup Ayerdhal, il écrit des thrillers très intelligents et très bien menés. Un auteur de très grande qualité.

Citation
La fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul  ne puisse s’en dire innocent.
Et comme il s’est une fois engagé dans l’univers du langage, il ne peut plus jamais feindre qu’il ne sache pas parler.
Sartre

Ailleurs

vendredi 27 juillet 2012

Brèves de pays breton

La Bretagne j'aime .... pour diverses raisons

- il  peut y pleuvoir comme vache qui pisse ou avoir the sun is shining in the sky




- il y a les voiliers des Tonnerres de Brest mais cela j'en parlerai dans un autre billet car c'est un sujet qui le mérite amplement




- on trouve toujours au coin des rues, pirates ou autre bizarrerie comme cette grenouille qui garde son magasin, ou encore ce chevalier du Moyen Age













- on mange de bonnes crêpes


- et le must il y a la mer ; certes la mer calme des bords de plage ou des ports mais surtout celle qui vit, celle qui houle, celle qui se fracasse contre les rochers.













Bref .... la Bretagne ? même s'il y pleut souvent .... j'aime :)



mercredi 25 juillet 2012

La Ballade de Pern de Anne McCaffrey Intégrale III Le maître harpiste de Pern

Quatre fois par millénaire, la planète Pern est menacée par la chute des Fils qui brûlent tout sur leur passage. Les chevaliers-dragons s’envolent, prévenus par le chant des Harpistes, et brûlent les envahisseurs avant que ceux-ci n’atteignent le sol. Mais un temps vient où les Fils ne tombent pas. Le cycle multiséculaire est déréglé. Beaucoup espèrent qu’ils ne tomberont plus jamais.

Le premier tome de l’Intégrale III commence avec la naissance de Robinton, enfant prodige de la musique, né de Pétiron compositeur et de Meleran cantatrice de talent au Fort des Forts. Elevé à l’Atelier des Harpistes, loin de son père qui ne reconnait pas ses talents, l’enfant grandit et développe ses dons de musicien, compositeur et chanteur jusqu’à devenir lui-même Maître Harpiste, le plus haut grande dans son domaine. Il lui incombe alors, entre autre, de régler les différends entre les Seigneurs et Chevaliers Dragons avec lesquels il a beaucoup d’affinités, en effet il est l’un des seuls à entendre la voix de leurs dragons.
Sa tâche sera d’autant plus ardu qu’il sera confronté à un homme bien résolu à dénigrer les Harpistes et leur rôle de transmission du savoir et de la musique.

Il est relativement difficile de résumer un récit qui débute dans un univers très richement élaboré et très complet, cela m’a rappelé d’ailleurs, en le démarrant, la conférence sur la Fantasy une littérature de nostalgie à laquelle j’ai assisté lors des Imaginales 2012. Oliver Peru y disait que dans la fantasy, on prenait pour acquis le monde qui nous était présenté, sans chercher de réalité ou de preuve de ce qui est avancé, qu’ainsi il était obligatoire de se fondre dans un univers très différent du nôtre sans se poser de questions. C’est exactement ce que j’ai ressenti avec ce tout premier roman de McCaffey que je découvrais : un monde avec ses règles, ses principes, ses us et coutumes, sans explication préalable : ainsi le monde des Dragons : ce fameux Interstice qui permet à ces créatures de passer rapidement d’un lieu à un autre en un instant mais aussi le lieu où ils meurent ….

Aucune explication qui amène cet état de fait, il faut prendre pour argent comptant. Idem pour une société médiévaliste où chacun tient un rôle bien déterminé : les Seigneurs, les Compagnons (des musiciens, ou des forgerons etc….) et les Chevaliers Dragons, personnages régis par des lois pré établies avec le changement de nom suite à l’Empreinte qui est la cérémonie dans laquelle ils se voient attribuer leur dragon.
Heureusement à force de lire de la fantasy, on accepte facilement d’entrer dans des univers dont on ne possède pas les clés, en attendant patiemment que l’auteur veuille bien nous les fournir.

Après en regardant les dates de parution, je me suis rendue compte que ce tome ci a été écrit en réalité bien après les suivants, il était donc évident que les lecteurs allaient retrouver un monde qui leur était familier et du coup n’avaient pas besoin d’explication supplémentaire. J'avais fait le choix de ne pas suivre les Intégrales dans leur ordre parce que visiblement elles ne suivaient pas l'ordre de parution des romans à l'origine mais je me suis faite avoir sur ce premier tome. Cela dit dans la mesure où, même s'il a été écrit en 2000, c'est un antécédent au suivant : Le vol du Dragon rédigé en 1967, ce n'est pas grave.

Je ne savais pas bien à quoi m’attendre avec cette Ballade de Pern … j’en avais tellement entendu parlé en bien, que j’appréhendais sa lecture : allais-je apprécier ou pas ?
J’ai été vite rassuré, en effet je suis très rapidement entrée dedans et l’univers de Robinton, tout comme mon attachement à ce personnage et aux siens, me sont très vite devenus indispensables, en un mot, j’ai dévoré ce premier tome avec enthousiasme. J’ai eu quelque peu la sensation de lire un livre d’Ursula LeGuin, non pas le style, car ils sont complètement différents (Mc Caffey ne possède pas la plume magique et poétique de Le Guin, voire quelquefois j’ai trouvé son phrasé un peu lourd, à moins que ce soit la traduction ?) mais par la façon dont vive les personnages, la non violence qui réside dans les pages, bien que certains personnages soient antipathiques et virulents.  C’est relativement paisible comme récit, tout comme l’est le protagoniste principal. Dommage néanmoins qu’il soit si gentil, prévenant, parfait en somme, tout à l’image de sa mère qui l’a élevé avec amour, tandis que son père le rejetait par jalousie : il aurait été juste que le bon caractère du jeune Rob soit quelque peu gâché par l’attitude méprisante d’un être dont il aurait bien fait son modèle.
C’est le principal défaut de cette histoire, les personnages sont manichéens dans l’ensemble, il y a le très gentil Robinton, le méchant Fax qui tente de prendre le pouvoir des Forts par la traîtrise, le mensonge et les meurtres, le désagréable Pétiron dont on ne comprend pas qu’il dédaigne ainsi son fils … Les personnages auraient gagné à être un peu plus en couleur, un peu plus réels et moins parfaits pour les uns, et mauvais pour les autres.

C’est le seul reproche que je ferai au Maître harpiste de Pern car j’ai été réellement prise par l’histoire, j’ai adoré les personnages, notamment F’lon un des chevaliers dragons. L’univers n’est pas simple entre tous les seigneurs et autres, l’auteure n’hésite pas à nous mettre dans la peine en tuant certains de ses personnages importants ou auxquels on s’est attaché.
J’ai beaucoup accroché à la relation Chevaliers et Dragons, à tout ce qui les entoure : les éclosions des œufs, les cérémonies d’Empreinte des nouveaux chevaliers, le fait qu’ils communiquent par la pensée, qu’ils ne font qu’un, la beauté de ces créatures fascinantes.
En résumé une bonne entrée dans cet univers que j’avais hâte d’appréhender, je ne suis pas déçue et j’ai vraiment hâte de poursuivre avec Le Vol du Dragon.

Ailleurs

mardi 10 juillet 2012

Clair Obscur en pause ...

A l'heure où se publiera ce billet, je serai au pays des Korrigans ...  reste à savoir si ce sera sous la pluie ou sous le soleil ... Bon si c'est sous la pluie ou sous un temps mitigé, cela ne me changera pas trop de ma Lorraine natale, donc en prévisions, je prévois à la fois polaire et tee-shirt ^^

Et comme je serai en zone blanche internet (eh oui cela existe encore !!!)  : privée de blog durant une certaine période .... si Internet finit par être installé là où je me rends je pourrai reprendre mais rien n'est sûr. D'un autre côté, ce sevrage me fera le plus grand bien, le net ce peut être le mal !

En attendant je ne pars pas sans munitions et comme d'habitude se sont enchainées les questions existentielles inhérentes à chaque départ :
- combien vais-je prendre de livres ?
- bon je tente 3 j'en ai un gros dans le tas, mais si j'ai fini de tout lire, que vais-je faire ?
- est-ce que je prends un livre supplémentaire du coup ?
- aurais-je le temps de tout lire ?

Eh oui il est pourtant presque sûr à 100% que je prends trop, mais je ne peux résister, ma peur de manquer est plus forte que le nombre de livres et le poids qu'ils occasionnent. Donc du coup, qui part avec moi ?

- Résurgences d'AYERDHAL
- Le déchronologue de BEAUVERGER
- Les fables de l'Humpur de BORDAGE
- La ballade de Pern de MC CAFFEY

Exit Sourcellerie de Pratchett qui faisait partie de la bande, je l'ai achevé et chroniqué avant mon départ, ainsi je suis à jour dans mon blog, c'est déjà cela.

Voilà ... sur ce à bientôt ici ^^

Korrigans, me voici :)

dimanche 8 juillet 2012

Les Annales du Disque-Monde : Sourcellerie de Terry Pratchett

Que se passe-t-il lorsque le huitième fils d'un huitième fils engendre à son tour huit fils ? S'il n'est pas mage, pas grand chose, par contre parce qu'il doit être mage, ainsi le veut la tradition, il ne doit surtout pas se marier et engendrer à son tour d'autres enfants. Or c'est exactement ce qu'il advient et ce fameux huitième fils de mage est alors un Sourcellier ... et alors les ennuis commencent sur le Disque Monde ... Surtout lorsque ce huitième fils est titulaire d'un bourdon dans lequel est passé l'âme de son père -au grand désarroi de la MORT- et si l'on doit compter sur Ricevent pour arriver à la rescousse ...

Pour ceci il va néanmoins être aidé par le Bagage, Conina la fille du plus célèbre barbare qui ne peut laisser quiconque s'emparer d'elle sans se battre sous peine de sentir ses mille ancêtres barbares l'accuser des trahison et Nijel le Destructeur jeune héros par correspondance dans le fameux livre intitulé "En 7 jours seuylement, je fays de vous un héros barbyre !" rédigé par Cohen le Barbayre. Lequel est bel et bien le père de Conina mais chut il ne faut pas le dire, elle ne tient pas à ce que les gens se fassent des idées bizarres, et surtout pas Nijel !
Et les voici embarqués pour l'aventure à la poursuite du chapeau de l'ArchiChancelier, à travers le Disque Monde qui les conduira jusqu'à la Cité d'Al Khali sous la houlette de Sériph Créosote qui, entouré de filles dans son harem, attend d'elles qu'elles le charment ... par des poèmes.

Chronologiquement ce livre est le cinquième roman de ses Annales ..... 
Dans le dernier tome lu, Mortimer, j'avais déjà eu la sensation d'une certaine lassitude, du fait de l'aspect nouveauté du style qui est forcément passé, et parce que Pratchett utilisait toujours les mêmes ingrédients dans son humour.
J'avoue avoir ressenti exactement la même chose avec celui-ci, sur ce point-là, même s'il y a des réparties qui me tirent toujours un sourire, la sauce ne prend plus à ce niveau là. 
Globalement les livres de cet auteur constituent une magnifique parodie de la fantasy et des incontournables du style qui sont toujours pris au sérieux : là tout y passe, des Mages qui se tapent dessus car il est impossible pour eux de vivre ensemble, un Mage qui se retrouve couard et incapable de faire de la magie, un génie de la lampe qui voyage de lampes en lampes, un bibliothécaire simiesque, un tapis volant à qui il faut dire "descend" pour qu'il monte (cela dépend dans quel sens il est) etc .... C'est évidement ce côté burlesque qui fait tout le charme des Annales du Disque Monde mais il faut aussi être dans un certain état d'esprit finalement pour y accéder, surtout qu'il faut aussi avoir de sacrés référents pour tout comprendre.
Référents que je ne possède pas toujours forcément.

Donc sur le principe j'adhère toujours fortement, par l'originalité de la conception de ce Monde, mais à force je me lasse progressivement de la tournure des choses et surtout de la manière dont elles sont rédigées.

Après j'ai été très contente de retrouver Rincevent qui est quand même l'anti-héros par excellence, lâche, prompt à fuit ses responsabilités, incapable de fournir le moindre tour de magie, qui rêve d'une vie paisible et sans histoire .... J'adore ce personnage, il est tellement nul qu'on ne peut que l'aimer, et d'ailleurs si on laisse ses nouveaux amis parler de lui, c'est savoureux :

 "Le caillou tomba.
- Il n'y arrive pas très bien, hein ? fit Nijel
- C'est triste, dit Créosote.
- On devrait peut -être le réveiller, dit Conina. [...]
Ils firent de leur mieux pour s'installer confortablement sur le sable glacé.
-C'est plutôt pathétique, non ? dit Créosote. Il n'a pas l'air d'un vrai mage."

Surtout lorsque ceux-ci réalisent à leur tour que pour eux-même, ce n'est pas la panacée : Nijel n'est pas vraiment un barbare, Conina a quelques lacune question coiffure et Créosote sait que quelquefois sa poésie laisse à désirer. Ce passage fut une des meilleurs à mes yeux, cette remise en question de personnages qui sont sans cesse entrain de faire des pitreries tout en y croyant et qui réalisent qu'en réalité, ils ne savent pas faire mieux que Rincevent, c'est excellent.

Un autre retour aussi que j'ai beaucoup apprécié, celui du Bagage, ce fameux coffre en bois monté sur des centaines de petites pattes qui vit sa vie de manière complètement indépendante de sa fonction de bagage et qui, au fil du récit, éconduit par Conina dont il est tombé amoureux, vire façon colère et dévore tout ce qui lui tombe sous le bois. C'est vraiment mon personnage préféré (avec la MORT qui fait quelques apparitions).

Je vais tout de même poursuivre les Annales avec Trois Soeurcières qui parait-il fait partie des incontournables de la série et je verrai par la suite si ma lassitude du style est plus forte que mon intérêt pour ce Monde. A suivre donc.

Extraits
"Fais quelque chose !
Il y a trop de gardes ! Ils vont me tuer !
Ils vont te tuer, et après ? Ce n'est pas la fin du monde.
Pour moi, si, songea Rincevent, lugubre.
Mais pense comme tu seras bien dans ta prochaine vie..."

"Ne touchez pas à ce bourdon, marmonna Cardan.
- Je m'en, hum, souviendrai, dit Duzinc, d'un ton ferme. Ca vous a fait quel effet ?
- Vous avez déjà été mordu par une vipère ?
- Non.
- Alors vous comprendrez l'effet que ça m'a fait.
- Hmm ?
- Ca n'avait strictement rien à voir avec une morsure de vipère. "

"C'est alors que Nijel poussa le cri de guerre que Rincevent se rappellerait pour le restant de ses jours :
- Hem, fit-il, excusez-moi..."

Ailleurs


mercredi 4 juillet 2012

Le cas Jack Spark Saison 1 Eté mutant de Victor DIXEN

Alors que Jack Spark, 15 ans, se réjouit de l'arrivée des grandes vacances pendant lesquelles il se rend toujours chez son grand-père adoré, il apprend avec horreur que, suite à ses insomnies chroniques, ses parents ont décidé de l'envoyer dans un ranch à Redrock : une colonie spécialisée pour les petits troubles du comportement. Jack ne se doute alors pas qu'il se pénétrer dans un véritable camps gardé par d'étranges personnes qui se livrent à des expériences troublantes sur les pensionnaires. Quelles autres horreurs va-t-il enfin découvrir ? Et pourquoi, lui semble si bien résister à ces expériences, alors que ses camarades en subissent les conséquences ? Quelle est cette étrange transformation qui atteint son corps et sa personnalité ?
Qui est-il réellement ? Quels sont ces convois remplis d'enfants qui arrivent chaque nuit au camps ?

Voici un livre que j'avais hâte de découvrir pour en avoir lu pas mal d'avis déjà : des avis enthousiastes comme d'autres bien moins, j'étais donc pressée de me faire ma propre opinion sur ce roman jeunesse de plus de 600 pages.
En premier lieu, cela se lit bien, le début démarre de manière intéressante, on entre facilement dans l'histoire. L'arrivée dans ce camp à Redrock est plutôt bien présentée,  de manière à ce que l'horreur se distille doucement ...  un camp retranché dont on ne peut sortir, des règles fermes édictées par des personnages dont certains, comme le Docteur Krampus, n'ont rien à envier à ces docteurs des camps nazis, des "moniteurs" qui n'ont de gentil que leurs noms burlesques et ridicules dont il sont affublés (Buffalo, Le Kid ....) mais qui sont pression sur ceux qu'ils encadrent, et une mystérieuse salle dont ressortent les enfants dans un état préoccupant. Jack découvre tout cela mêlant son récit à quelques points d'humour. 
C'est qu'au début il a encore la sensation de se trouver à un endroit relativement normal. Cette impression ne durera pas.

Ce premier tome ne manque pas de qualités certaines, comme l'existence des Fés, antithèse des bonnes fées qui se penchent sur le berceau des bébés à leur naissance .... ceux-ci auraient plus leur place dans un film d'horreur que dans un conte. Ensuite il n'y a pas de temps mort, on ne peut pas dire que l'on s'ennuie, le rythme est bien mené jusqu'au bout, où l'on se demande comment les enfants vont s'en sortir.
La découverte de l'originalité de Jack est bien amenée aussi, ses doutes, ses questions, ses inquiétudes ... analysés avec une certaine maturité.

Et pourtant .... je n'ai pas accroché, je ne saurais dire exactement pourquoi mais même si je suis allée jusqu'au bout, j'ai rencontré souvent des moments où le récit me lassait, où j'ai eu envie de fermer le livre pour ne plus le rouvrir, j'ai poursuivi uniquement parce que je voulais savoir la fin et comme il se lisait sans mal, j'ai pu aller jusqu'au bout, mais sans grand enthousiasme.
De temps en temps, mon intérêt est remonté alors je reprenais avec plus de plaisir puis cela retombait.
J'ai eu la sensation d'un manque de profondeur et un sentiment de lire un récit dont je me suis sentie complètement étrangère.
Les ressentis de Jack par exemple ... à certains moments ils sont abordés avec justesse et sensibilité et à d'autres, cela donne l'illusion d'un gros pavé dans la mare.
J'ai un exemple précis dans la tête : lorsqu'il apprend l'homosexualité de l'un de ses amis, il a alors des réflexions très intéressantes et profondes relatés avec un certain style et puis brutalement l'auteur se fend d'une sorte de cliché, ou d'un constat complètement banal.
Cela donne du "Dans le fond, nos histoires se ressemblent : chacun à notre manière, nous sommes différents. Différents de nos amis, donc nous devons reconquérir la confiance. Différents de nos parents, qui doivent apprendre à nous aimer tels que nous sommes." à  "Et vous savez quoi ? Ce n'est pas grave. On n'est pas obligé de comprendre l'autre pour l'accepter  : l'amitié ne part pas de la raison, elle part du coeur."
On a l'impression que ce sont deux personnes différentes qui raisonnent et la conclusion tombe complètement à côté de la plaque, et semble surtout totalement puérile.

C'est en partie à cause de ces contrastes de styles, de perceptions des choses que j'ai trouvé le roman bancal, l'auteur oscille entre plusieurs choix et ne va pas jusqu'au bout. Il part sur de l'humour de prime abord (bon qui est de plus un peu lourd) puis ensuite il se lance dans le dramatique pour revenir de temps en temps sur des répliques énoncées avec drôlerie. Certes l'humour peut très bien se mêler au dramatique, sauf que dans ce cas, cela donne un décalage dans l'histoire qu'on ne sait pas s'il faut prendre au sérieux ou non.
Cette colonie a des allures de camps de concentration avec ces expériences menées en secret et ces convois qui arrivent la nuit, évoquant les convois des juifs convergeant vers leur mort, la fameuse expérience dont Jack profite mais dont ses camarades pâtissent a l'air effrayante, l'horreur est bien présente dans certains passages et pourtant ... je ne suis pas parvenue à la ressentir ainsi je suis restée très en retrait des émotions des personnages et de l'histoire.

Et puis du coup les personnages sont vraiment superficiels, la pire étant la fameuse Soeur Edith qui passe de l'image du monstre à celle de la Sainte, prête à se sacrifier pour sauver la vie de ceux dont elle prenait pourtant peu à peu la vie. Certes tout est explicité pour que l'on comprenne ce changement mais il se fait de manière beaucoup trop brutal pour que j'y accorde du crédit. A la rigueur il y a quelques protagonistes qui ont un peu plus de profondeur mais c'est trop survolé.

Dommage.
Un récit qui a certes des qualités, des points intéressants et originaux, en somme qui avait ce qu'il fallait pour être passionnant mais qui ne m'a pas touchée du tout. Je ne l'ai pas du tout perçu comme "un cauchemar psychologique et surnaturel au suspense haletant".
Ah et aussi un point qui m'a fortement agacée au début bien que je m'y sois faite rapidement, ce sont toutes les onomatopée qui jalonnent le récit. L'auteur s'en explique " J'étais moi aussi à Redrock, tout aussi prisonnier que les autres pensionnaires ! Alors le récit s'est teinté d'urgence, ces onomatopées sont apparues d'elle-mêmes".
Mouaih ... pour ma part, je ne trouve pas que l'urgence d'une situation doive passer par des "POM POM POM" ou des "VVRRROOOUUU ", c'est aussi inutile au récit que ridicule.

Extrait
"Ainsi a-t-on vu de hautes dames à la peau plus blanche que l'ivoire, la chevelure dissimulée sous d'incroyables coiffes tout en satin, en perles et en pierres précieuses, se glisser dans les couloirs des châteaux  à la naissance des grandes de ce monde, se pencher sur les berceaux princiers pour ânonner un simulacre de bénédiction. Hypocrisie que tout cela ! Hypocrisie des Fées bien entendu, qui n'ont jamais éprouvé pour les humains que mépris et dédain ; mais hypocrisie aussi des seigneurs qui invitaient ces créatures sous leur toit, malgré les sermons désespérés de leurs pauvres chapelains, leur réservant leur plus belles vaisselle et leurs mets les plus fins. Savaient-ils qu'à chaque visite, qu'à chaque baptême, après avoir feint de dispenser des dons à l'enfant bien né, ces étranges marraines descendaient aux cuisines, à la buanderie, à l'étable, là où trime et s'épuise le petit peuple ?"

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dimanche 1 juillet 2012

Fils des Brumes *** Le Héros des Siècles de Brandon Sanderson

En refusant de prendre le pouvoir du Puits de l'Ascension, Vin a délivré, malgré elle, une puissance plus grande encore que celle de feu le Seigneur Maître : celle de l'Insondable qui va tenter de ravager totalement le monde. C'est ainsi que la jeune fille et Elend, devenu lui aussi Fils de Brumes, vont tenter de l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Mais il leur faut pour cela découvrir les derniers secrets du Seigneur Maître et l'identité du Héros des Siècles, tout en continuant à protéger l'Empire des brumes qui tuent de plus en plus et les cendres menacent d'ensevelir tout le royaume.

C'est dans un véritable monde apocalyptique que débute ce final de la trilogie de Sanderson, un an après  Le Puits de L'ascension : tremblements de terre incessants, pluies continues de cendres qui recouvrent les cultures et entraînent la famine, éruptions volcaniques : une Fin du Monde qui s'annonce de plus en plus proche. Encore une fois Sanderson parvient à nous entraîner dans un récit qui surprend, dans lequel on ne s'attend absolument pas au dénouement qu'il met peu à peu en place.
En même temps, les intrigues se révèlent, de caches en caches, comme un jeu de piste, Elend et Vin découvrent peu à peu les derniers secrets de l'Empire Ultime, mais aussi les secrets des peuples qu'ils côtoient comme les Kandras, les Koloss, les Inquisiteurs et les Terrisiens, sans oublier les découverte des ultimes métaux des Fils de Brumes. Il y a d'ailleurs de sacrés révélations qui m'ont laissée pantoise, ne serais-ce qu'en ce qui concerne Vin et le rôle qu'elle aura joué dans toute cette aventure.

Elend est désormais Fils de Brumes comme Vin et peut combattre à ses côtés. Pour autant Sanderson n'en a pas fait le double de son héroïne : plus puissant que Vin mais moins adroit, leurs façons de combattre sont très différentes : plus pesante, plus hésitante, pour le premier et plus légère et aérienne pour la seconde, l'écriture fait parfaitement ressentir ces dissemblances. 
Elend était un personnage que j'appréciais très modérément dans le premier Tome L'Empire Ultime parce que son côté idéaliste m'exaspérait, et voilà qu'il se révèle dans ce final : toujours idéaliste certes mais réaliste, il se rend peu à peu compte que régner implique des choix qui ne sont pas toujours ceux qu'on aurait voulu, qu'il est facile de tomber dans le piège de la tyrannie et que certaines fois on est presque obligé d'en être un pour en sauver un peu plus. De la même manière, ses relations avec Vin sont plus équilibrées, plus sereines et même si les personnages continuent à se poser beaucoup de questions sur eux, leurs décisions, leurs vies, cela ne concerne plus tellement leur lien et du coup leur évolution continue à se faire.

Le fait que les personnages se remettent si souvent en question, ou réfléchissent sans cesse sur eux-même, renforce leur côté réel et humain. Il est bon de montrer qu'un héros finalement doute et n'est pas toujours sûr de lui, cela nous le fait paraître plus proche. Et surtout on a la sensation qu'ils vivent réellement, car dans la vie on se pose forcément des questions sur ces choix et ses décisions.
En même temps je trouve très intéressant le fait que c'est Vin qui veille sur Elend et non le contraire, car bien que Fils de Brume, ce dernier continue à compter sur elle tant sa confiance en ses pouvoirs est absolue.
Vin, elle-même, est enfin aboutie, ce n'est plus l'enfant qui doutait d'elle dans le premier opus, c'est une femme qui s'est affirmée, qui sait où elle va, ce qu'elle vaut et ce qu'elle doit faire pour atteindre ses buts, en ça elle se pose beaucoup moins de questions qu'Elend, agissant beaucoup plus par instinct.

Les personnages secondaires prennent toute leur importance aussi, notamment Sazed et sa vision de la religion : alors qu'il cherchait à convaincre ses compagnons du choix de la religion qui pourrait leur correspondre, il s'est mis à la recherche des réponses que pouvaient lui apporter ces croyances, s'il en existe ....  Et en fin de compte ses interrogations peuvent renvoyer à celles que l'on peut se poser en tant qu'athée :
"Comment les hommes pouvaient-ils croire en quelque chose qui prêchait l'amour d'un côté, mais enseignait de l'autre la destruction des non-croyants ? Comment pouvait-on justifier une croyance sans preuve ? Comment pouvaient-ils sincèrement s'attendre à ce qu'il croie à quelque chose qui parlait de miracles et de merveilles dans un lointain passé, mais qui prenait grand soin de fournir des prétextes justifiant que ces choses-là n'aient plus lieu dans le présent ?"
Ce combat alors devient le sien  et prend toute son ampleur dans le dénouement. Ce personnage reste mon préféré de toute la trilogie, c'est celui que je trouve le plus mûr et dont l'évolution est la plus aboutie.
On retrouve  TeenSoon, qui combat désormais aux côtés de Vin, au péril de sa vie (et la mort d'un Kandra n'a rien de réjouissant), mais aussi un personnage resté en retrait jusque là et qui prend tout son importance dans Le Héros des Siècles : le jeune Spectre, si timide jusque là, qui se révèle enfin. La troupe réunie par Kelsier il y a quelques années, bien que réduite, est toujours présente, plus combative que jamais.

Je ne parlerai bien évidement pas de la fin qui m'a complètement estomaquée, en tout cas aucun moyen durant le cours du récit de la prévoir, c'est cela que j'apprécie tant dans cette trilogie c'est que rien n'est anticipable. Puis le récit est soutenu, les combats toujours aussi haletants, on frémit, on se réjouit, bref c'est du grand de grand. C'est une fantasy tout à fait originale et nouvelle qui m'aura enchantée du début à la fin.

Quoi de mieux pour conclure que de citer David Farland et Robin Hobb qui ont écrit, le premier "Un conteur de génie doté d'une inspiration puissante et unique" et la seconde "Vivement recommandé pour tous les amoureux de grandes aventures."

Cette trilogie fait assurément partie de mes coups de coeur de l'année.

Extrait
Elend jeta une pièce dans les airs. Un unique fragment de cuivre étincelant se mit à tournoyer à travers les flocons de cendre. L'Inquisiteur le vit et sourit de nouveau, anticipant de toute évidence la Poussée d'Elend. Il supposa que son poids allait se reporter à travers la pièce, puis se heurter à celui d'Elend, puisque celui-ci exercerait également une Poussée. Deux allomanciens de poids quasiment similaire, agissant l'un contre l'autre. Ils allaient se retrouver projetés en arrière - l'Inquisiteur pour attaquer Vin, Elend repoussé contre un tas de koloss.
Sauf que l'Inquisiteur n'avait pas anticipé la force allomantique d'Elend. Comment l'aurait-il pu ? Elend trébucha bien, mais l'Inquisiteur se retrouva écarté d'une soudaine et violente Poussée.
Comme il est puissant ! songea Vin, qui regarda tomber l'Inquisiteur surpris.

Ailleurs