mercredi 28 novembre 2012

La Ballade de Pern : les renégats de Pern Intégrale II de Mc Caffrey

Après avoir évoqué les chevaliers dragons, les seigneurs, les harpistes et autres compagnons qui résident dans les Wehrs,  Fort ou Ateliers, Mc Caffrey aborde là dans ses Renégats de Pern, tous les sans abris, les SDF d'antan de la planète .. ceux qui se retrouvent sans Fort pour X et X raison : parce qu'ils ne sont pas assez productifs, parce qu'ils sont de trop dans un Fort déjà surpeuplé ..... Ainsi devenus nomades pour certains et renégats pour d'autres, ils voyagent de Forts en Forts, pour commercer ou piller, voler .... 

Il est vrai que jusqu'à présent Mc Caffrey avait toujours fait entrer ses personnages dans des cases précises, dans ce monde rigide régi par castes, tout le monde à sa naissance était destiné à remplir tel ou tel rôle .... 
Mais au final, c'est un monde qui n'est pas réaliste, cela mettait automatiquement de côté ceux qui justement ne rentrent pas dans les cases, les exclus de la société, les parias etc ..... C'est chose faite avec Les Renégats de Pern qui, après un prologue assez décousu permettant de suivre les évènements à partir du règne de cet insupportable Fax jusqu'au retour des Fils sur la planète, met en scène essentiellement deux personnages opposés : Thella, fille de Seigneur, qui par révolte contre son frère qui veut la marier de force, s'enfuit, se constitue une bande et devient une hors la loi et Jayge, jeune nomade, dont la destinée va se modifier suite à la tragédie qui atteint sa famille.
Ces deux personnages, de par leurs chemins parcourus bien que divergents, vont finir par se croiser, entrer en interaction et c'est de cela que va se construire une grande partie de ce tome-ci.
En même temps un tome qui recolle parfaitement à l'histoire de Jaxom et de Piémur dans Le Dragon Blanc et Les Tambours de Pern ....

C'est très intéressant la façon dont est construite la Ballade de Pern lorsqu'on suit l'ordre de parution (et non ce pseudo ordre chronologique des Intégrales qui n'a réellement aucun sens), j'ai vraiment la sensation que Mc Caffrey a écrit ses romans selon le fil de ses idées : en les situant à tel ou tel instant T de l'histoire de la planète, ou tel ou tel endroit ... selon ses envies, selon ses désirs ... Ainsi a-t-elle démarré sa Ballade sur le sort des Wehrs après la disparition temporaire (mais prolongé des Fils) et la reprise de pouvoir des Chevaliers Dragons, puis abordant ensuite divers autres castes de son royaume, plongeant dans le passé de la planète (sans oublier d'expliquer la fameuse ballade de Moreta), revenant en avant, reprenant ses mêmes personnages mais en changeant de points de vue ... amenant ses découvertes mais aussi d'autres histoires en parallèles qui finissent toujours par se recouper.

Cette construction donne un aspect vraiment vivant et réel à toute cette histoire .... bien plus que si elle l'avait rédigée dans l'ordre, ainsi on retrouve ses personnages favoris au détour de page, avec beaucoup de plaisir, parce que l'on ne s'y attend pas.
C'est particulièrement flagrant dans les Renégats de Pern, qui démarre avant l'arrivée de Jaxom, mais rejoint l'histoire de ce jeune Seigneur, tout en gardant à l'esprit l'histoire en parallèle de Piémur et en l'achevant, en allant plus loin encore dans le temps.
C'est comme une ligne principale dont chaque ramification permet de la prolonger de tomes en tomes.
Ce n'est pas la première fois que l'auteure utilise ce procédé pour faire avancer son histoire et je pense que cela joue pour une grande part de mon grand plaisir de découverte de ses tomes.

Dans les Renégats de Pern, l'accent est mis à nouveau sur la redécouverte du continent Méridional, à travers les yeux de Jayge et Aramina, personnages qui vont fatalement finir par croiser les héros habituels de  la trame, et ainsi arriver à la découverte la plus incroyable du passé de ceux qui ont colonisé Pern il y a des milliers d'années : la mise à jour de SIAV .... dont l'histoire sera poursuivie directement avec Tous les Weyrs de Pern.
Ainsi les zones d'ombre de ses récits finissent toujours par s'éclairer dans le tome suivant. Procédé hautement habile je trouve.

L'autre aspect intéressant de ces zig zags entre les époques, les lieux et les personnages, fait que nous vivons plusieurs fois les mêmes évènements d'un point de vue différent. C'était flagrant dans le Chant du dragon où Menolly, complètement étrangère à la vie des chevaliers dragons, posant un regard neuf sur eux et leurs traditions, et évoquant à nouveau mais de manière différente les évènements qui arrivent à F'lar et Lessa.
Dans les Renégats de Pern, on retrouve un passage presque mot pour mot de la confrontation entre Jaxom et le Seigneur Toric au sujet de Sharra la fille de ce dernier, évoqué déjà dans Le Dragon Blanc, mais dans celui-ci vécu par Jaxom et dans les Renégats, vécu par Toric. On appréhende toujours chaque personnage par lui-même et par un regard extérieur.

Voilà qui donne tout son sens finalement à l'ordre de parution initial et tout l'intérêt à cette Ballade atypique, qui navigue entre fantasy et SF, mettant en jeu des personnages haut en couleur, tantôt méchants, la Thella de ce tome ci n'a rien à envier à Fax, dans son machiavélisme et son ambition, tantôt gentils ... Tout noir et tout blanc certes, c'est toujours un peu le défaut. Au moins on ne se pose pas de questions, on aime ou on déteste tel ou tel personnage. Et ça Mc Caffrey sait très bien nous amener à ces sentiments.
Reste que la découverte du vestige de passé de Pern et du continent Méridional demeure passionnante, se lisant comme une aventure, j'aime aussi beaucoup ces incursions dans ce nouveau monde, avec le développement de la vie dans un endroit pas tant accessible que cela, cette vie relativement primitive (pour autant que l'on considère déjà la vie des Weyrs, des Forts et des Atelirs un peu moins primitive), un peu à la Robinson Crusoé pour Jayge et même Piémur.

Bref, j'adore toujours autant et je ne m'en lasse pas, les tomes et les tomes défilent sans m'ennuyer, je crois que je me retrouverai en manque lorsque j'aurai fini cette Ballade (heureusement que j'ai choisi le biais de ne pas lire QUE cela durant des semaines !).

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Vert ...

mardi 27 novembre 2012

La trilogie de Wielstadt : Les ombres de Wielstadt de Pierre Pevel

"Presque invisible dans la tourmente hivernale, accroché à la falaise telle une gigantesque gargouille d'onyx dominant le vide et la nuit, le dragon veille.
Il est immobile, assis, les serres fichés dans la pierre. Les lourds flocons qui tombent en tourbillons furieux depuis le crépuscule le recouvrent presque tout entier, au point qu'il se confond maintenant avec la masse des rochers enneigés. Les clochers de la ville proche ont déjà sonné minuit, mais les heures qui ont passé sont pour le dragon des esquisses de secondes et le froid ne l'atteint pas.
Il semble attendre.
Il observe."


Une ville prospère du Saint Empire romain germanique protégée depuis années par un dragon. Nous sommes à l'hiver 1620 et la Guerre de Trente Ans fait rage depuis deux ans. Wielstadt a pourtant souvent été affectée déjà par les soubresauts de l'Histoire mais jamais elle n'a été prise ou envahie ..... Le dragon, sans se mêler des affaires humaines, veille.
Pourtant le Mal règne dans ses rues .... sous forme d'un esprit damné à la tête d'une meute de goules qui vont semer la terreur. Ces crimes barbares et atroces semblent suivre un certain schéma ... que Kantz, chevalier de l'Ordre des Templiers et chasseur de démons, va devoir élucider ...

Pierre Pevel, c'est le bien .... Une fois la tête mise dans l'engrenage on ne peut plus s'en dégager, j'avais ressenti la même chose avec les Lames du Cardinal (avec néanmoins un petit temps pour entrer dans l'histoire, ce que je n'ai pas connu ici) ..... 
C'est en premier lieu excellemment écrit .. ensuite ses personnages ont une vraie profondeur et sont terriblement charismatiques avec leurs ombres et leurs passés inconnus ....
Kantz ne déroge pas à la règle, c'est un solitaire, il a l'air d'avoir souffert mais on ignore pourquoi ...  De la même manière il semble être mystérieusement aidé par une certaine Dame en rouge mais là aussi on n'en connait pas la raison ...  Ce qui donne évidement envie de poursuivre cette trilogie pour en apprendre un peu plus, sur lui et son passé.
C'est tout à fait le genre de personnages que j'aime, un homme posé, mystérieux, intransigeant avec ses ennemis et tolérants pour ses amis ou ses proches, qui n'est pas un super héros mais a ses propres faiblesses qu'il masque par un grand courage, pour autant il est loin d'être invincible ce qui fait que l'on tremble pour lui et que les issus des ses combats ne sont pas toujours certaines.
L'enquête policière qu'il mène au pays du mal nous est dévoilée peu à peu, par petites touches, entre des meurtres atroces et sanglants, mais qui restent supportables pour la sensible au gore que je suis. Parce que heureusement Pevel ne s'y étend pas, y préférant l'avancement de son intrigue et surtout la véracité des combats ....

Même s'il y en a moins que dans les Lames, ceux-ci restent empreints d'un tel réalisme qu'on a la sensation de les voir se dérouler devant soi. J'ai même sursauté comme si je regardais un film et que l'on entendrait un bruit soudain derrière le héros ... Autant dire que les combats je les vis à fond !

L'aspect fantasy est très discret : la présence du dragon d'abord et puis tout un bestiaire d'être fantastiques, comme une fée, des faunes, des centaures et des goules qui vivent parmi les hommes sans être complètement intégrés, pourtant ces peuples fabuleux sont connus depuis des millénaires mais dans un monde régi par la rigidité de la religion, ils sont souvent considérés avec un mépris discriminatoire qui passe pour de la tolérance. 
"Ceux qui n'étaient pas des hommes étaient-ils néanmoins des créatures de Dieu ? A l'évidence, puisque rien n'advient lors de la volonté du très-Haut. Avaient-ils une âme ? Cela restait à voir, mais peut-être que oui après tout. Comment étaient-ils apparus sur Terre ? Délicat problème ..."

Ce monde encore moyen âgeux présenté par Pevel reste très proche de l'obscurantisme religieux et met en avant, plus que sur la fantasy elle-même, des rituels magiques, des exorcismes, des sacrifices .... Kantz, qui oeuvre pour le Bien, possède un don magique certain.

Voilà donc un récit qui débute sous les meilleurs auspices, qui prend dès les premières pages, et qui emporte avec une plume fluide et de qualité.
Comme en dit Jacques Baudou dans le Monde "Ce petit bijou place d'emblée son auteur parmi les praticiens les plus doués d'une veine littéraire en pleine expansion."

Ce roman a été lu en LC avec Spocky et fut pour moi aussi un bon coup de coeur !
Nous lirons la suite au mois de Décembre.

Extrait
Il arrive qu'un esprit damné et errant soit attiré depuis l'Ombre par l'horreur d'un crime, la cruauté d'un bourreau, la peur et la douleur d'une victime. De même que les actes bons et les sentiments purs peuvent attirer la protection d'un génie bienfaisant, parfois d'un ange, de même il arrive qu'un forfait ignoble ou la noirceur d'une âme provoque la venue d'un habitant de l'Ombre. Notre monde est comme une flamme qui, les nuits d'été, attire toutes sortes d'insectes. Imaginez maintenant un voile qui protègerait cette flamme : des accrocs s'y font parfois et permettent le passage des créatures de l'Ombre.

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lundi 26 novembre 2012

Sur la piste des dragons oubliés Des Terres de l'Ouest à la porte des Automates d'Elian Black'Mor

"Me voici arrivé dans une petite auberge au coeur de l'Armorique. Un bien étrange, sinistre et désolé que l'on appelle les montagnes d'Arrée. Les vieux d'ici racontent que c'est dans les marais que couvrent la région que s'ouvrent les portes de l'Enfer..."

Texte poétique, police de caractère superbe (pour la petite histoire, elle fut trouvée dans un livre de recette italienne !), illustrations à couper le souffle, accompagnent le récit de ce voyage dans les contrées sauvages bretonnes à la recherche des dragons : dragon des tourbières, dragon des ombres, dragon des vents etc ... ces créatures mythiques se montrent aux yeux de ce voyageur animé par sa passion .... Il consigne alors ses découvertes et croquis, articles de journaux et photos dans ce premier carnet .....
"Comme sortie du néant, la bête m'est apparue, dans la lumière rosée du crépuscule. Fasciné, comme hypnotisé, j'ai observé longuement son vol long et majestueux.
Je sais maintenant que plus rien ne sera jamais comme avant."

Cet album, je le lorgnais depuis pas mal de temps sans me décider à franchir le pas pour l'acheter ....
Ils étaient au nombre de trois et c'était tout de même un achat conséquent .... Sauf qu'aux Utopiales, alors qu'Elian Black' Mor était présent pour des dédicaces, Sur la piste des Dragons Oubliés était sorti en trilogie .... Youpiiii, autant dire que pour le coup je n'ai pas hésité une seconde j'ai même du me raisonner fortement pour ne pas le prendre dès le premier jour (sachant que nous étions jeudi et que l'auteur venait samedi) !

Je ne regrette pas .... C'est une splendeur .... des dessins d'une précision incroyable, aux couleurs pastelles et variées, ces dragons en plein vol, magnifiques, criants de réalité ... 
C'est un album que l'on lit mais que surtout on savoure, page à page, une fois, deux fois, j'ai du déjà le regarder 3.4 fois, juste pour la beauté des illustrations. L'album tout entier est une merveille ...

En voici la preuve ...






L'avant dernière illustration me fait très fortement penser au passage du Seigneur des Anneaux, dans la Moira, face au Balrog (sauf qu'évidemment là il s'agit d'un Dragon de Feu).

Un livre féérique que je conseille à tous les amoureux des dragons mais aussi tout simplement des beaux albums. Car l'objet livre lui-même est superbe.

Pour le final, la dédicace de l'auteur qui vaut la peine d'être montrée vu qu'elle nous a valu tout de même 3H30 de file d'attente pour l'obtenir ^^








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dimanche 25 novembre 2012

Utopiales (4) : les conférences

Après Brèves d'Utos, les rencontres et les expos, voici mon dernier CR des Utopiales cru 2012, à savoir non moins des moindres : les Conférences.
Ce sujet, comme souvent, est programmé en dernier pour la simple raison qu'il se transforme en le billet le plus difficile à rédiger ... et pour cause, n'ayant pas une grande mémoire auditive, j'ai du mal à restituer ce que j'ai pu entendre durant ces 3 jours. Enfin surtout sur le jeudi car miracle, ma mémoire a recommencé à fonctionner dès vendredi et surtout à imprimer ce que j'entendais.

Les conférences étaient particulièrement intéressantes cette année, j'aurais voulu d'ailleurs en faire beaucoup plus mais à moins de posséder un retourneur de temps, voire même de se dédoubler, il est impossible de les faire toutes. Je regrette néanmoins d'avoir manqué celle du petit robot Nao, mais dédicaces obliges, j'étais dans la file d'attente pour Elian Blac Mor, durant cette démonstration.
Enfin heureusement j'ai pu assister à la danse qui a précédé la remise des Prix.

Alors à quelles conférences ai-je assisté cette année ?

- Thriller et science fiction avec Ayerdhal, Pierre Bordage, Lionel Davoust,  et George Panchard. Après une présentation des auteurs qui s'est terminée par une note humoristique "je vous présente un petit jeune, un inconnu Pierre Bordage qui n'a écrit qu'une quarantaine de romans", E Blanquet le modérateur a démarré sur le terme ambigu de "thriller" .... Terme américain, de la fin du XIXè siècle, qu'est-il devenu ? Comment par le thriller lui-même, on a obliqué sur d'autres genres imbriqués comme la fantasy ? Le fantastique ? La SF ?

A savoir même que l'un des livres d'Ayerdhal a été taxé de thriller écologique par l'éditeur !
Autant dire que cette conférence qui rassemblait trois des mes auteurs préférés français ne pouvait que m'intéresser. Surtout que du thriller j'en ai lu un peu il y quelques années et que je trouve qu'en la matière Ayerdhal et Davoust manient plutôt bien le sujet !

Question de savoir comment Ayerdhal est passé au thriller ? Tout simplement pour gagner plus d'argent car la SF le nourrissait très mal, et ainsi ses ventes ont explosé ..... " Je n'ai pas l'air très malin en disant cela mais c'est pourtant vrai" ....  Voilà au moins qui est honnête ! Si l'étiquette Thriller apposé sur la couverture d'un livre peut faire entrer les personnes allergiques à la SF dans ce monde, eh bien que les auteurs foncent, c'est pour le bien de la SF ^^
Cela dit le créneau a tellement été exploité qu'écrire du thriller actuellement n'est pas forcément le bon plan, voilà qui est dit pour les auteurs en herbe, lol.


- Rencontre avec Nicolas Fructus durant laquelle ont défilé ses oeuvres, j'avoue avoir passé plus de temps à tenter de les prendre en photo et à les contempler, subjuguée, qu'à réellement écouter ce qui se disait, cela dit c'était Jeudi, ma mémoire n'avais pas enclenché, donc ...... Honte à moi mais je ne me souviens que de très peu de choses. Pour autant j'en ai retenu tout de même que l'homme est un passionné qui a une sacré route derrière lui et pas mal de projets à venir. 



- Mars : les nouveaux défis scientifiques et techniques avec Gérard Klein, Gilles Moutiers, Norman Spinrad et Laurence Suhner.

Actuellement lors de cette conférence, un robot de 800 Kg "Curiosity" se balade sur Mars ...  Il a atterri le 6 Août dernier mais n'est pas encore arrivé à l'endroit où les scientifiques espèrent trouver le plus de choses intéressantes. Ce qui est cherché n'est pas la vie sur Mars (les fameux petits hommes verts) mais plutôt de mettre en évidence que les conditions ont été réunies un jour pour que la vie puisse se développer, mais ensuite la planète s'étant refroidie, la vie s'est figée.

Mais alors pourquoi Mars avec ses conditions de vie impossible a-t-elle à ce point focalisé le regard de tous (scientifiques et auteurs de SF) alors que Vénus a beaucoup plus de points communs avec la Terre ?
Explication affective : Mars fut au coeur des premiers récits de SF, comme dans les Chroniques Martiennes de Bardbury. Explication scientifique : il est plus facile d'explorer une planète très froide qu'une planète très chaude (+ de 500 °, pas facile d'y poser des véhicules !). A savoir aussi qu'on a pu observer assez tôt des formations sur Mars alors que Vénus restait une boule de feu ... Une conférence vraiment passionnante qui m'a donné envie de lire à nouveau des livres la concernant.

Rencontre avec Laurent Génefort
Cette rencontre eut lieu pendant la conférence avec Michael Moorcock, qui a généré évidement beaucoup de monde. N'ayant rien lu de ce dernier et venant de me faire dédicacer Omale par Laurent Généfort qui m'a conquise immédiatement par sa gentillesse, le choix était vite fait. J'avoue avoir eu un peu de "peine" au début de voir tant de places vides à cette conférence (d'autant plus qu'elle se révélât passionnante, c'est un auteur attachant et très intéressant, j'ai hâte de me plonger dans ses écrits), j'ai pu voir ensuite qu'au final pas mal de personnes s'étaient rajoutées et que le modérateur Ugo Bellagamba, par sa passion, a su transformer cette conférence en un véritable évènement.
J'ai énormément apprécié cette rencontre avec cet auteur dont j'ai retenu qu'il prend énormément de notes pour construire ses romans ... et que les idées viennent à lui sans qu'il aille forcément les chercher.

- Hommage à Roland Wagner avec Ayerdhal, Sarah Doke, ClaudeEcken, Eric Picholle, M RIvalland et Norman Spinrad.
Si je dois retenir quelque chose de cette conférence ce fut essentiellement l'émotion que tout le monde a pu ressentir durant cette heure un peu particulière, la projection d'images de lui n'arrangeant pas les choses. 
Il fut présenté en Roland Wagner un homme passionné, quelquefois emporté, blessé mais toujours à fond dans tout ce qu'il faisait et accomplissait. Un grand homme qui était énormément apprécié, qui restera toujours présent quelque part pour veiller sur tous les Festivals à venir. Pour ma part je garde de lui le souvenir d'un auteur plein d'humour qui m'a dédicacé très gentiment mon exemplaire de Rêve de Gloire au festival de l'Imaginaire de Sèvres.


- La lune est verte ! Les apocalypses nucléraires dans la SF avec Thomas Day, Eric Picholle, Norman Spinrad, Daniel Tron
Une autre conférence passionnante dont j'ai retenu essentiellement les propos de Norman Spinrad qui m'ont beaucoup frappée au sujet des bombes japonaises au terme de la seconde guerre mondiale. 
A savoir que si Hiroshima et Nagasaki n'avaient pas eu lieu, si l'on n'avait pas mesuré ce qui pouvait en résulter en terme de tragédie humaine et matérielle, peut-être que la Russie ou les USA auraient été tentés se de balancer des kilotonnes de bombe de plus en plus puissantes, jusqu'à ce que l'un des deux "grands" envoie la pire de toute et finisse par remporter la bagarre ... Il aurait pu alors avoir 100 fois une guerre nucléaire durant la guerre froide alors qu'en fin de compte, si les US l'ont fait au Japon, ils n'ont pas réitéré au Vietman .... tout comme les français ne l'ont pas tenté non plus en Indochine .... 

Certes ..... La théorie n'est pas impossible .... C'est une façon de voir les choses, pour ma part pour avoir lu qu'il n'aurait pas forcément été utile de larguer les deux bombes sur un Japon prêt à capituler .... que c'était bien pratique de faire ce test, je ne suis pas très convaincue par l'utilité de cette tragédie pour gagner cette guerre ... Après pour ce qui en est du non emploi de la bombe nucléaire parce que l'on sait ce qu'elle peut faire ... j'attends de voir si certains pays terroristes auront le même recul ....
 Cette conférence a mis aussi l'accent sur le comportement de survivant des japonnais qui, ayant déjà subi une telle horreur, dont ils se sont relevés, ayant aussi vécu il  n'y a pas si longtemps Fukushima, c'est un peuple qui sait rebondir sur ses drames ...





Comment ça marche ce truc ?
- Rencontre avec Neil Gaiman : Encore une rencontre passionnante qui a surtout porté sur la façon d'inventer de l'auteur. J'ai adoré entendre l'histoire sous jacente à la création de son merveilleux album "Des cheveux fous". Voilà un auteur qui part de faits qu'il observe pour écrire .... Par exemple ... que se passerait-il si un loup-garou affamé mordait une chose ? Deviendrait-elle une chaise garou avec des poils qui poussent ?
Et si un cochon se perdait dans le métro du XVIè siècle, qu'il ne serait jamais retrouvé, et qu'aujourd'hui il serait devenu un monstre sous-terrain terrorisant tout le monde ?

Note du modérateur Jérôme Vincent : Si un cochon apparaît un jour dans un livre, nous nous souviendrons que l'idée sera née à Nantes.
En tout cas une vraiment chouette conférence qui s'est achevée sur la lecture par Neil Gaiman d'un extrait de son futur roman .... en anglais bien entendu ... Je n'y ai pas compris grand chose mais il a une belle voix, c'est dit !



Ce qui m'a vraiment passionnée au cours de ces différentes conférences c'est l'approche de la façon d'écrire des auteurs. A plusieurs reprises, j'ai eu la sensation d'entrer dans leurs univers de création, d'invention, de manière d'appréhender leurs romans, leurs personnages et c'est vraiment ce qui m'intéresse le plus dans ces rencontres.

J'ai ressenti aussi à plusieurs reprises beaucoup d'émotion, bien entendu lors des hommages rendus à Roland Wagner, mais aussi à Jacques Goimard (décédé peu avant les Utopiales) .... lors de la danse des robots Nao, lors du discours de Gromovar au terme de la remise du Prix SF des Blogueurs ...
Bref pour conclure sur ces Utopiales, version 2012,je dirais que ce fut un excellent cru et que je prie déjà pour pouvoir assister aux prochaines .... Avec les Imaginales, c'est un incontournables du livre de SFFF.

Et à partir de maintenant, je prendrai des notes aux conférences, cela me permettra de rédiger ces billets un peu plus facilement .. (bien que réécouter les conférences est vraiment très agréable.

RV l'an prochain j'espère Utopiales :)

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vendredi 23 novembre 2012

This is not america de Thomas Day

Profitant de l'offre d'ActuSF, 2 livres achetés Contrepoint offert, j'ai acquis ce petit livre de Thomas Day que j'avais déjà entraperçu aux Imaginales. (l'homme, pas le livre, xd).
Un roman que j'ai lu en très peu de temps avec je l'avoue une certaine délectation. De Thomas Day, je ne connais actuellement que la nouvelle dans Contrepoint : Semaine utopique qui m'avait vraiment bien plu.

Dans This is not america (qui d'ailleurs est aussi le titre d'une chanson de David Bowie), trois nouvelles sont présentées.

La première, Cette année-là, l'hiver commença le 22 novembre, très X Filienne, présente trois bandits en cavale après avoir assassiné le Président Kennedy qu'ils pensaient contaminés par des méningeophages - des monstres qui pénètrent le corps par un orifice et se font une place bien au chaud dans le cerveau. 
E.B.E. (Entité Biologique Extraterrestre pour les néophytes), complot gouvernemental, Roswell, Tunguska .. tous les ingrédients de la "Vérité est ailleurs" sont présents, alors forcément, j'ai accroché. Surtout que le style vif, incisif et mordant de l'auteur donne un côté bien actif et vivant au récit.

Ce ton est évidement présent dans les deux nouvelles suivantes :
- American Drug Trip qui me en scène un homme réduit à raconter sa pauvre vie à un grizzly bien décidé à la dévorer ..... Une bien étrange histoire dans laquelle, pour s'acquitter de ses dettes doit transporter de la drogue et un crocodile dans le coffre de sa voiture ..... un crocodile qui mange du camembert et qui est pris d'une diarrhée atroce lors de son voyage et qui ensuite trouve le moyen de disparaitre et de réaparaitre dans des mondes parallèles ! Rien que cela ! Car l'homme par la suite va tenter lui aussi ses voyages temporels.
C'est très désopilant, surtout lors des dialogues entre l'homme et le grizzly.

- Eloge du sacrifice  : Voici un Président qui doit résister à une invasion extra-terrestre - les Gorgones -, laquelle fait pression sur lui, en le projetant dans mille passés et mille morts ... Et plus l'homme va vivre ses agonies, plus il va résister.  Une fin plutôt réussie.

Je n'ai pas forcément l'habitude de lire ce type de récit, bien masculin, avec le vocabulaire adapté, bien brut de décoffrage mais j'avoue que cela m'a bien amusée. De plus les nouvelles se lisent très facilement, avec une petite préférence pour la seconde, remplie d'humour grinçant. 
C'est une entrée en kaléidoscope dans une Amérique un peu déjantée, qui certes n'existe pas, mais dont les références renvoient bien à une certaine réalité. J'ai adoré les titre des tabloïds  tels que "La vérité sur les ovnis nazis" ; "Les celtes venus des étoiles", le côté bien rentre dedans de la police américaine, les provocations des divers protagonistes.
Bref j'ai passé un très bon moment.
Nul doute que j'ai envie maintenant de me plonger dans un roman de Thomas Day !

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mercredi 21 novembre 2012

La Ballade de Pern : L'aube des dragons Intégrale 1 de Mc Caffrey

Après avoir fait des incursions dans le passé de Pern avec La Dame au dragon et l'Histoire de Nerilka, nous plongeons cette fois ci aux origines de la planète. Pourquoi a-t-elle été colonisée ? Comment se sont passés les premiers jours des colons sur cette planète aux abords hospitaliers mais qui pourtant cache une terrible menace ? Quels sont les animaux qui donneront naissance aux fameux dragons ? Comment se sont créés les Forts ? Pourquoi une civilisation avancée, naviguant à bord de vaisseaux capables de traverser l'univers, est revenue à une vie médiévale ?

Autant dire que si mon enthousiasme a quelque peu baissé lors de la lecture des précédents tomes, il a remonté en flèche avec l'Aube des dragons.
J'aurais envie de dire que c'est génial mais cela ne ferait pas un billet très constructif !

La première pensée qui m'est venue à l'esprit en découvrant ce tome ci, c'est que j'ai été drôlement contente de lire la Ballade de Pern dans l'ordre initial plutôt que dans l'ordre des Intégrales .... Alors certes ma réflexion peut paraître un peu étrange compte tenu que L'Aube des dragons parle des origines de la planète et donc est chronologiquement le tout premier tome de l'Intégrale ... Mais pour autant, je persiste et signe ! Parce que tout simplement, si j'avais lu ce Tome là en premier, toute la magie, tout le mystère qui pesait sur certains aspects de Pern, auraient été gommés. Alors que là quel bonheur de comprendre les tenants et aboutissants après avoir connu la vie sur Pern des années après sa colonisation.
Quel bonheur de voir peu à peu les points importants élucidés : les trois étoiles statiques dans le ciel du Continent Méridional, le rôle des lézards de feu, la désertion du Continent Méridional pour le Continent Septentrional, toutes les découvertes et hypothèses que font Piémur dans Les tambours de Pern  et Jaxom dans Le Dragon Blanc, prennent leur sens.

Ensuite ce roman se lit d'une traite, on apprend à connaître de nouveaux personnages qui sont attachants, on connait à nouveau des tragédies, des bonheurs, des découvertes. J'ai beaucoup aimé l'histoire de Sorcha et de Sean ... leur découverte des lézards de feu, leurs premiers vols sur leurs dragons, toutes ces aventures sont littéralement palpitantes. On vit vraiment à leurs côtés. Et surtout ils grandissent devant nous puisque lorsqu'ils débarquent sur la planète ils sont enfants et qu'on les quitte, adultes. J'aime beaucoup suivre ainsi des personnages sur une grande partie de leur vie.

La première Chute des Fils est terrifiante aussi, cette menace qui subitement pèse sur la planète alors que l'installation était bien avancée. On comprend aussi à quel point les générations futures de Pern ont perdu tous les savoirs accumulés par leurs ancêtres, je pense notamment aux fameuses larves qui sauvent le sol des Fils .... et aussi aux lézards de feu (qu'on n'a pas toujours nommés ainsi) qui n'ont pas toujours été estimés à leur juste valeur alors qu'ils sont à l'origine de tout ! Ainsi qu'aux gueyt de garde, ces pauvres créatures désavouées par la suite, dont on apprend l'origine et leur utilité.
Le contraste entre cette civilisation ultra avancée et leur vie désormais médiévale à leur arrivée sur la planète est très intéressant parce que les humains sont en définitives tellement adaptables à tout qu'une régression après un cataclysme est tout à fait possible et même vivable. Ce qui est plus original dans l'Aube des dragons, à la différence de beaucoup de romans mettant en jeu des personnages qui repartent de zéro mais tombent ensuite rapidement dans le retour au progrès, aux évolutions de la science, les générations futures de Pern garderont à jamais cette vie médiévale et laisseront même de côté toute la technologie avancée importée pourtant à l'arrivée des colons. Technologie qui est peu à peu redécouverte à l'époque de F'Lar et Lessa. 
D'autres personnages comme Paul Benden ou Sallah Telgar nous informent sur les noms futurs des Forts par le rôle important qu'ils auront joué dans la colonisation de Pern mais aussi son bon fonctionnement.

Bon évidemment le côté manichéen est toujours présent avec la peste d'Avril et le lâche et égoïste de Tedd Tubberman. Mais à la rigueur cela n'est pas si gênant, le reste suffit à faire pardonner à Mc Caffrey ce petit côté tout noir, tout blanc.

Voilà donc un roman essentiel à la Ballade et qui compte désormais dans mes préférés. Je l'ai adoré d'un bout à l'autre.

Extraits
 " Deux choses se passèrent en même temps : elle faillit tomber dans un trou occupé par de gros oeufs clairs et mouchetés, et quelque choses lui piqua dessus, toutes serres dehors, manquant sa tête de justesse.
[...] S'aplatissant contre la roche, elle vit alors son assaillant. Détachée sur le ciel vert-bleu, la créature avait un corps doré, des ailes d'une nuance plus pâle, au squelette sombre clairement apparent, et des yeux flamboyants rouge orangé."

"C'était merveilleux d'être seule, et en sécurité, dans une partie de la planète qu'aucun pied n'avait jamais foulée. Sorka avait assez souvent étudié les cartes de l'EEE pour savoir que les intrépides découvreurs n'étaient jamais venus sur cette plage. Ce sentiment d'être la première avait quelque chose de magique, et elle soupira de contentement. Autrefois, elle désirait donner son nom à un endroit ; maintenant, elle rêvait plutôt de découvrir l'endroit le plus beau de cette planète, un endroit unique pour lequel on se souviendrait d'elle."

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Vert ; Julien ...

mardi 20 novembre 2012

Top Ten (25)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish.

Voici donc le thème de cette semaine

Les 10 livres imposés lus au lycée, au collège, à l'université. Lesquels avez-vous appréciés ? Lesquels ont été difficiles à terminer ? En avez-vous laissé tomber ? Et chercher des résumés sur Internet ?

Alors déjà en premier lieu, on oublie les deux dernières questions.
Tout simplement parce que : "En avez-vous laissé tomber ?" : non j'ai toujours autant de mal actuellement à reposer un livre qui ne m'accroche pas, et avant c'était encore pire et puis j'étais plutôt disciplinée en la matière, si on me disait de lire un livre pour le collège ou le lycée ... eh bien je le lisais, point barre.
Deuxième question :" Et chercher des résumés sur Internet ?" Que nenni, Internet n'existant pas lorsque j'étais au collège je  ne risquais pas de m'y référer.Par contre les éditions Livre de Poche avaient de bonnes préfaces qui permettaient d'étayer un peu les fiches de lecture.

Alors quelles lectures imposées au collège ou lycée ? (je zappe l'université, j'ai détesté que l'on m'impose quoique ce soit durant toutes mes années d'étude, xd)
Je commence par les lectures que j'ai eu beaucoup de mal à terminer voire même que j'ai détesté :

1) L'éducation sentimentale de FLAUBERT
J'ai envie de dire un magnifique BERKKKK, à l'époque j'avais cordialement détesté ce roman, d'autant plus que Flaubert semblait mépriser à un tel point son Frédéric qu'on ne pouvait que ne pas s'y attacher.

2) Le colonel Chabert de BALZAC
On prend les mêmes et on recommence. Encore un roman que je n'ai pas aimé du tout. Déjà il commençait mal : un homme enterré vivant, c'était déjà ma plus grande hantise à l'époque alors j'ai mal supporté de le voir écrit. Je me souviens que nous avions du aussi nous coltiner le film et faire une étude comparative des deux, cela dit il me semble que pour un coup j'avais préféré la version cinématographique.

Dans le genre aussi "n'ai pas aimé" je peux citer à la suite Madame Bovary de Flaubert, mais à la rigueur je dirais que celui-ci est un peu mieux passé que l'autre.

3) Pleure ô pays bien aimé de Alan PATON
Je crois que c'est un roman que j'ai du lire en sixième. Je n'en garde absolument aucun souvenir si ce n'est que je n'avais pas du tout aimé et avais du me forcer pour le lire jusqu'au bout. Peut-être manque de maturité ? Ce qui est certain c'est que je l'ai cherché partout dans ma bibliothèque celui-ci et je ne l'ai jamais trouvé, c'est un signe de détestation certain cela, lol.
Et maintenant en sixième ils lisent "L'oeil du loup" de Pennac ..... sans commentaires ...

Les livres qui suivent sont ceux que j'ai pu lire sans soucis jusqu'au bout.

4) A l'Ouest rien de nouveau de Erich MARIA REMARQUE
Il me semble l'avoir lu en cinquième et je l'avais beaucoup apprécié. Un livre terrible qui évoque la tragédie de la guerre de 14.18, côté soldat allemand. Je n'en garde pas beaucoup de souvenirs mais j'aimerais bien le relire.

5) Poil de Carotte de Jules RENARD
Un livre pas trop difficile à lire mais que finalement je n'avais pas plus aimé que cela, je n'aimais pas la façon dont c'était écrit, entre le récit et le dialogue. De plus malgré le sujet sensible qu'évoque ce roman, je n'avais pas trouvé le jeune Poil de Carotte attachant et son histoire ne m'avait pas touchée.

6) Le K de Dino BUZZATI
Lu en seconde celui-ci je m'en souviens, j'avais beaucoup aimé et puis nous l'avons relu il y a quelques mois lors d'une LC avec le Cercle, j'en gardais beaucoup de souvenirs encore. Certaines nouvelles m'avaient beaucoup marquées. Je me souviens que nous avions eu une interrogation écrite sur les nouvelles et que je m'en étais pas mal sortie, xD

7) Le Horla de MAUPASSANT
Ah voilà un recueil de nouvelles incroyables ! La mémoire me joue des tours mais j'avais vraiment beaucoup aimé, en plus nous avions fait une rédaction sur le thème là, la peur, terreur et je m'étais vraiment éclatée en imaginant un homme terrifié par quelque chose qui le suivant sans cesse et qui finissait par se tuer. En réalité il avait été effrayé par le pan de son manteau qui trainait derrière lui lorsqu'il courait.

8) Rhinocéros de IONESCO
Lu en seconde aussi, une belle dérision et un beau regard critique sur la société sous l'Occupation : thème récurrent sur la collaboration. J'avais beaucoup aimé.

9) La bête humaine de ZOLA
Ah Zola !!! mon auteur préféré de mes années collège et lycée, j'avais démarré avec Germinal, un peu difficile à lire car j'étais encore très jeune mais j'avais adoré. Puis la Bête Humaine, je me souviens avoir été l'un des seule à l'avoir aimé dans la classe. Et enfin l'Oeuvre quelques années plus tard. Ce sont mes trois préférés de Zola bien que j'en ai lus pas mal d'autres.

10) 1984 de George ORWELL
Je suis contente de mettre dans mon TTT un livre de SF, je ne sais plus bien lorsque je l'ai lu celui-ci mais il m'avait beaucoup accroché. Je me souviens encore de la scène avec les rats, terrible ! Encore un livre que j'aimerais beaucoup relire.

lundi 19 novembre 2012

Contrepoint présenté par Laurent Gidon

Voici une anthologie pour le moins originale, lancée par Laurant Gidon, dans laquelle il s'agissait d'écrire, pour les auteurs, des nouvelles dont le thème était libre mais qui devaient éviter toute allusion à des affrontements, conflits, combat ou fuite devant la menace. Autrement dit des récits sans violence, ni guerre ...

Ainsi neuf auteurs ont relevé ce défi

- L'amour devant la mer en cage de Timothée REY : première nouvelle de la série que j'ai lu en premier évidemment, que j'ai laissé tomber (après avoir tenté deux ou trois fois de comprendre les tenants et aboutissants) puis repris tout à la fin .... tout en n'ayant toujours rien compris. J'avais lu Des nouvelles de Tibbar du même auteur, que j'avais adorées, mais là rien à faire ... Ce monde de concaves et convexes dans lequel la mer est enfermée en cage pour que les oeufs de l'amour et de la mort ne reviennent pas m'est complètement passé au dessus de la tête.

- Le chercheur de vent de David BRY qui raconte le premier envol de Mraacen du peuple Ailé. Il y a un côté magique certain dans cette nouvelle : qui n'a jamais rêvé de voler ? de survoler un paysage depuis le ciel ? 
"Son coeur fait alors un bond dans sa poitrine. Sa bouche s'ouvre de surpris, le vent s'y plonge et il la referme aussitôt le souffle coupé. Sous lui, il voit doucement défiler la canopée des pinèdes, les pâturages, les filets argentés des ruisseaux et les rocs gris aux pointes acérées. Il vole. Par Marn, il vole !"
En outre, comme le texte de BRY est beau et poétique, cette nouvelle fut savoureuse.

- Petits arrangements intra-galactiques de Sylvie LAINE : Un aviateur commercial qui a une avarie avec son vaisseau est obligé de se poser sur Voldin, la planète des Grocs autrement dit les "grosses vaches " (au sens premier du terme). 
"Ils sont une dizaine, et ils ont l'air énorme : de monstrueuses grosses vaches roses assises sur leur arrière-train au milieu de la rivière."
Une nouvelle vraiment drôle avec un héros qui a un regard d'auto dérision qui entraîne une sympathie immédiate. L'une de mes nouvelles préférées.

- Nuit de visitation de Lionel DAVOUST : Un homme mourant, que seule la culpabilité des mots qu'il a prononcés à un ami 40 ans plus tôt, maintient en vie s'apprête à passer de l'autre côté. Lionel nous signe là un texte fort et magnifique, rédigé à la première personne, ce qui lui donne une intensité supplémentaire. Cette nouvelle est à rattacher à sa trilogie de Léviathan. Ma préférée de toute et de loin la plus émouvante et la plus touchante de cette anthologie. Décidément cet auteur a une prose forte et signe un texte très beau.
J'avoue que son début a généré en moi une forte émotion.
"Il n'y a de spectacle à la fois plus doux et amer que de voir ses proches rassemblés autour de soi en de telles circonstances. Plus amère encore est cette expression brave et neutre qu'ils affectent ; les sourires qui se veulent détendus, les rires qui s'efforcent d'être légers, mais feutrés néanmoins pour ne pas troubler la quiétude de l'établissement. Les hôpitaux sont comme les églises ; des lieux de recueillement, lequel compose parfois un prélude au silence éternel. Nous y sommes rappelés à notre fragilité même dans les plus bénignes des afflictions ; le spectre du malheur y flotte, porté par la crainte qu'une maladresse, ou tout simplement la malchance, emporte à jamais ceux qu'on aime."

- Tammy tout le temps de Laurent QUEYSSI : Lorsqu'on entre à Tippecanve, les souvenirs refoulés remontent à la surface .... C'est ainsi qu'un homme se souvient de ce qu'il a subi durant son enfance.  .... Il subsiste une forme de violence dans ce texte là mais sans affrontement ni vengeance, voire même avec une certaine acceptation. J'ai moyennement aimée cette nouvelle.

- Avril de Charlotte BOUSQUET : Manal, cyborg femelle de dernière génération, missionnée sur Terre pour effectuer des fouilles tombe sur la momie d'une femme qui en réalité est vivante. Cette nouvelle m'a fait penser à la route : une femme qui fuit l'apocalypse en baladant un caddie (sauf que dedans il y a un chat) pour fuir les radiations et les pillards. Le côté intéressant de cette nouvelle est la façon de traiter les androïdes, qui m'a renvoyée à Blade Runner et le manque d'empathie à l'égard des androïdes. Charlotte Bousquet va même plus loin car elle présente des cyborgs sans coeur (physique), ni pleurs mais possédant un cerveau et des sentiments.
"Comme vous, nous connaissons l'amour et la haine, les joies et les peines. Comme vous, nous sommes doués de raison. Nous sommes vos créations, nous sommes vos enfants. Pourquoi nous refuser le statut d'êtres pensants ?Pourquoi nous refuser le droit de porter un nom ?"
Voilà qui donne à réfléchir dans un monde qui est capable déjà de créer de petits robots comme Nao présenté aux Utopiales.

- Permafrost de Stéphane BEAUVERGER : Un homme sans clan prône l'arrêt de la violence et la disparition des armes sur plusieurs générations afin d'arrêter les conflits et les guerres. 
 "Je dis : quelle paix ? Tous, vous allez tuer et mourir ! Tuer l'ennemi, c'est voir mourir vos fils. La paix est morte. Tuez-moi et battez-vous pour achever les clans épuisés ! Je dis : il faut une nouvelle paix. Une autre paix. Sans tambour. Une vraie paix pour tous !"
Voici un beau texte qui pose la question de savoir que si un jour les hommes préhistoriques avaient pris cette décision, que serait-il advenu du monde d'aujourd'hui ? Serait-il pacifique ? Beauverger, lui , a une réponse triste mais belle et bien réaliste à proposer. Encore une grande nouvelle que je place dans mes préférées de cette anthologie.

- Mission océane de Xavier BRUCE : Un soldat part à la rencontre d'une créature trouvée dans une grange et doit effectuer le premier contact.
"Je reste figé un long moment, paralysé par sa beauté brute, compacte, irréelle. Je me souviens tout à coup qu'aucun des témoins oculaires [...] n'a été capable de fournir une description précise de cette créature. Maintenant je sais pourquoi...."
Cette nouvelle est intéressante du point de vue de l'approche de l'étranger par la douceur et la compréhension et non par la violence ou la crainte comme souvent dans ces films américaines où l'extra terrestre symbolise l'ennemi et le danger. Très chouette.

- Semaine Utopique de Thomas Day : Cette nouvelle qui conclue l'anthologie est pour le moins atypique et surtout elle m'a fait éclater de rire. Voilà que Thomas Day prend à contre pied la demande de Laurent Gidon et nous présente le journal intime de l'auteur qui doit "pondre" un texte non violent et non conflit ...  et qui, entre deux taffs, deux branlettes et deux pinards, trouve des idées complètement loufoques. C'est de la dérision à haute dose, avec un ton mordant et provocant. C'était le tout premier écrit que je lisais de cet auteur là et il m'a vraiment beaucoup plu.

En conclusion, pari réussi par tous ces auteurs et surtout réussi par la qualité de leurs récits, toute différentes les unes des autres. J'ai vraiment passé un très bon moment (dans le train de retour des Utopiales) et me suis régalée. De plus l'édition Actu SF est très agréable à lire et à tenir en main. Très très chouette !

Ailleurs
Lorhkan  ; Lhisbei  ; ActuSF ...