jeudi 29 septembre 2011

Mordre le bouclier de Justine Niogret

J'avais conclu mon billet sur le livre précédent, Chien du Heaume, par ces paroles de son auteur
"Et puis, je trouve, à mon sens, qu'un bon livre est un peu comme un coup de pied dans le ventre, ça coupe le souffle et on s'en redresse avec les joues rouges et les larmes aux yeux."
Après la lecture de son tout premier roman, je voulais bien reprendre un autre coup de pied tant la puissance de son récit m'avait charmée ...

Je regrette juste ne pas avoir relu ou re parcouru rapidement Chien du Heaume avant d'attaquer Mordre le bouclier, on a beau rédiger des billets pour entretenir un peu la mémoire, on oublie quand même un tantinet ... résultat on a toujours la sensation de plonger dans l'inconnu avant que la mémoire se réveille et qu'on accède à quelques souvenirs qui permettent d'éclairer sa lecture.
Cela ne me fait pas forcément cela avec tous les romans que je lis, par exemple avec le Trône de Fer de Martin (oui je sais, je le cite souvent mais quand on aime ..) j'ai toujours replongé immédiatement dans le récit même après un sevrage de plusieurs semaines ...

Bref .. on retrouve donc Chien du Heaume six mois après ... Mutilée, anéantie par la perte de ses doigts, elle sombre peu à peu dans une mélancolie dans le castel de Broe ... jusqu'à l'arrivée de Bréhyr qui, pour la sortir de sa torpeur, l'emmène à sa suite sur les routes à la recherche du dernier homme dont elle doit venger son enlèvement lorsqu'elle était petite et la mort de son père. Parti en Terre Sainte, celui ci doit repasser par le tor, une tour mythique hantée par des fantômes
"Il y eut un bruit, un seul ; celui d'une chose raclée au sol, tirée contre la pierre, et Chien releva brusquement la têt. Une longue brume couvrait la salle, blanche et translucide. Elle bouclait comme la fumée forte d'une bougie, avec , en frange sur le dessus, de ces tourbillons mouvants qui montent des brouillards au fond des vallons. Et dans cette matière cotonneuse, Chien perçut des mouvements ; peu, lents, mais une présence se montrait."

Les romans de Justine Niogret n'ont rien de semblable à ces romans chevaleresques du Moyen Age avec leurs héros bien proprets, romantiques, presque lisses .... on est là dans du brut de brut, le Moyen Age barbare, sale, noir ... ce Moyen Age où l'on épand les champs avec la merde que laissent les croisés mais dans une telle mesure que le sol en dégorge et ne peut tout digérer ... où l'ont trouve des fosses emplies de cadavres d'enfants gonflés dont la main flotte à la surface de l'eau et de la boue ... où l'on tue avec violence et souffrance ....

Le style de Niogret reste tranchant, allant au fond des choses, de façon crue, certaines scènes de mise à mort m'ont mises très mal à l'aise (un peu de similarité avec le début de Dehors les chiens les infidèles, de Mazaurette qui ouvrait le bal avec une scène de tortue insupportable) ... mais avec une écriture qui reste forte, poétique, belle ....
Et les personnages ... ces femmes meurtries jusqu'au fond de leurs âmes, qui cherchent vengeance et réparation, qui se cherchent surtout, chacune à sa manière, dans sa propre colère ... une colère violente et dévastatrice pour Chien du Heaume, une violence froide mais tout aussi impitoyable pour Bréhyr .... Des femmes de guerre en contrepartie avec l'homme qu'elles vont rencontrer, Saint Roses, un chevalier à la beauté irréelle, qui a perdu sa foi comme sa jambe au cours de sa croisade mais qui en a gagné une humanité et une douceur dont elles semblent dépourvues .... Pourtant Chien et Bréhyr sont touchantes à leur manière malgré tout dans le long cheminement de leur Moi ...
Ce n'est pas tant le chemin des croisés qui fait la trame de ce récit que leur propre histoire, leur propre chemin .... Un roman très psychologique.

Un chemin difficile qui les met leurs sentiments à nu .... mais à leur façon chacune tend à retrouver un apaisement ce qui donne une certaine luminosité à ce roman qui au premier abord parait fort noir.
J'ai moins aimé cependant cette lecture que le premier opus qui m'avait vraiment emballée mais la qualité est toujours présente et j'ai tout de même lu avec beaucoup de plaisir. Je pense que j'ai un peu moins apprécié à cause de la souffrance très présente et palpable des personnages tout au long du récit, on a envie que cela cesse, qu'elles retrouvent la paix et la sérénité .... et aussi par les scènes trop crues de violence.

A découvrir à la fin du livre : le petit lexique des étrangers aux armes, armures et pièces d'équipements médiévaux, rédigé par Justine Niogret elle-même, avec beaucoup d'humour voire même des éclats de rire ... et une magnifique postface de Jean Philippe Jaworski qui apporte un éclairage très intéressant au roman., en particulier sur sa situation historique, qui le placerait au moment de la toute première croisade c'est à dire dans les années 1095.

Extraits
"Cette nuit-là, Chien du heaume dormit comme on se noie. Elle rêva de sang, et de hurlements. Quelque part, il y avait les siens."

"Les livres redonnent une langue aux empereurs et aux morts, Chien. Ils sont .. des bulles au creux des vitres ; le temps passe et elles demeurent là, et son on brise le verre, l'air qui s'en échappe vient pourtant d'un hiver passé. Comme ces gouttes d'ambre que l'on trouve dans le Nord, de ces perles de sang d'ours, de ces pierres de frères de la forêt. Dedans restent parfois des insectes, des feuilles, pris dans une matière qui les coupe du temps. Les livres sont ainsi, on les ouvre et en monte un parfum passé et ancien, non pas de poussière et d'ennui mais de sagesse et d'héroïsme."


Cette lecture était prévue en commun avec Lhisbei ; Lorkhan , Shaya et Efelle ... je l'ai au final faite en décalage.

Ailleurs
Scifi Universe ; BlackWolff ...







mercredi 28 septembre 2011

Les enfants de Dune de Frank Herbert

"Les Fremens ont la parole de Muad'Dib, dit Paul. Sous le ciel de ce monde il y aura de l'eau et de vertes oasis pleines de bonnes choses. Mais nous devons aussi penser à l'épice. Il faudra maintenir du désert sur Arrakis ... et des vents violents pour endurcir l'homme."

Ainsi prophétisait Paul Atréide à la fin de Dune ... Les années ont passé ... le Jihad a déferlé sur le monde et anéanti des planètes, asservi des peuples jusqu'au moment où Paul, devenu Empereur, a en quelque sorte abdiqué après un long combat intérieur ...
Neuf années ont passé depuis qu'il est parti, devenu aveugle, mourir dans le désert qui l'avait façonné .... les jumeaux qu'il a eu avec sa concubine Chani ont grandi ... ce sont des enfants mais des pré-nés : ils renferment en eux des centaines de mémoires génétiques ... des esprits qui menacent de les submerger pour prendre le pouvoir de leurs âmes.

Aussi Alia, la soeur de Paul, a -t-elle succombé, devenant une Abomination .. les morts dominent les vivants .. Pour elle, il est trop tard mais pour Leto et Ghanima, les enfants Atréides, qu'en sera-t-il ?

La prophétie de Muad'Dib s'est réalisé .... il y a de l'eau sur Arrakis .. mais il y a aussi du gâchis, du laissez aller, des oublies des temps anciens où l'eau n'existait qu'à peine et qu'il fallait ne compter que sur son distille pour rester en vie ... et les vers des sables commencent à disparaître ...

Dans le Messie de Dune, livre très émouvant, on assistait aux difficiles choix que devait faire ou non l'Empereur ... ces choix qui deviennent à nouveau une réalité pour ses enfants, notamment Léto qui devra décider s'il prend ou non le chemin qu'a refusé son père ....
"Le Sentier d'Or était une issue possible. Léto le savait. Son père l'avait vu. Mais l'humanité pourrait s'écarter de ce Sentier d'Or, regarder en arrière, vesr le temps de Muad'Dib, un âge meilleur à ses yeux. L'humanité devait faire l'expérience de l'alternative de Muad'Dib, pourtant, ou ne jamais comprendre ses propres mythes"

Mais pour cela il aura à affronter pire qu'Alia, décidée à le faire disparaître, pire que Jessica sa grand mère qui veut le soumettre au test de l'Epice .. test qui risque de le conduire à la folie ... pire que tout cela, il sera face à sa propre perte de son humanité ....

Le Messie de Dune axait sa trame autour de Paul, de ses interrogations, de sa souffrance aussi ... dans un récit relativement figé dans le temps et l'action.

Les enfants de Dune offre un cheminement vers ce long chemin qui doucement se met en place, au travers de Léto, mais aussi des alliances contractées entre la maison Atréide et la maison Corrino, de ce mystérieux prêcheur qui remet en doute la foi en Muad'Dib, les erreurs commises par ce dernier et qui pourrait être ... Paul, le combat intérieur d'Alia contre ses démons ..... tout ceci conduisant progressivement qui conduira au Tome suivant qui en est l'aboutissement, à savoir l'Empereur Dieu de Dune ....

Et toujours le style de Frank Herbert qui transporte, qui nous fait partager cet univers, une immense fresque que je ne me lasse pas de contempler .... et de vivre ...
Dune est un chef d'oeuvre, je ne me lasse pas de le répéter car c'est vrai, même si Les Enfants de Dune n'est pas le meilleur de la série. Personnellement j'avais préféré l'excellent Messie de Dune et Dune. Ainsi que les Hérétiques de Dune, mais ceci sera à venir ...

Ce roman avait été débuté dans le cadre du Challenge de Lhisbei, dont voici le bilan ici, celui ci c'est achevé avant la fin de ma lecture. Pour autant je continuerai ma relecture de ce cycle.

Je réalise que je n'ai dit aucun mot sur Duncan Idaho, le ghola du maitre d'armes de Paul, revenu à la vie dans le tome précédent .. ce qui est étrange car il est pour moi l'un des personnages le plus important de ce Cycle, le fil conducteur de milliers d'années en milliers d'années .. un personnage à la fois troublant et attachant .. J'ai toujours eu une affection particulière pour lui au cours des mes lectures. Son rôle est pourtant très déterminant dans les Enfants de Dune.

Extraits
"Nul doute ne subsistait plus en Léto. Il savait désormais pourquoi il était là, seul dans le désert, empli du sentiment que tout ce territoire lui appartenait, qu'il devait se plier à sa volonté. Il sentait l'accord qui le liait à l'humanité dans sa totalité et avec ce besoin profond d'un univers d'expériences qui aient un sens logique, un univers doté de régularités identifiables au sein de ses perpétuelles transformations."

" Tous couraient à la suite du Prêcheur et de son guide, et elle restait là, paralysée, dans un désespoir absolu, une détresse si profonde qu'elle s'abandonna à un tremblement irrépressible.
Que vais-je faire ? Que vais-je faire ?
Duncan n'était plus là pour la soutenir, et sa mère non plus. Les vies intérieures restaient muettes ... [..]
Ils sont tous contre moi, se dit-elle. Que faire ?"

Ailleurs
Chez Traqueur Stellaire

mercredi 21 septembre 2011

Challenges : tour d'horizon

A la veille de la fin du Challenge Summer Star Wars (eh oui l'été s'en va, l'automne arrive, snifff ... surtout quand la saison chaude fut si discrète ....) j'ai décidé de faire un petit bilan de mes lectures à l'occasion de mes quatre challenges en cours ...

Je démarre bien entendu par celui de Lhisbei puisque je n'honorerai pas ma dernière lecture, hélas, il ne m'en reste que 100 pages mais il me sera impossible de les lire ce soir plus de chroniquer, tant pis ....

Pour l'occasion je vais attribuer une note sur 5 à chacune des livres lus.

Le Challenge Summer Star Wars aura été placé sous le signe des séries.

Celle du Cycle d'Ender en premier lieu d'Orson Scott Card, une très agréable découverte.
- La stratégie d'Ender, premier tome de la série, très prenant : 5/5
- La voix des morts, plus lent mais qui ne trahit pas la grande qualité du tout : 4/5
- Xénocide, celui que j'ai le moins apprécié car excessivement hard sciences : 3/5
- Les enfants de l'esprit, qui a retrouvé un rythme sympathique et fait un beau final à la saga : 4/5
En conclusion, aucun regret, le Cycle d'Ender vaut vraiment son succès et les nombreux prix reçus.

Autre série, en cours (je la terminerai probablement au cours de la fin d'année), en relecture, une série qui est à la SF ce que La Citadelle des Ombres est à la Fantasy, à mes yeux ... dans la mesure où ils font partis tous les deux de mes premières lectures dans ce domaine dans la fin de mes années adolescentes ... ils occupent donc une place toute particulière pour moi.
D'ailleurs ils feraient probablement partie des livres que je prendrais si j'étais obligée de partir sur une île déserte .... mais je m'égare là ....

Je veux donc parler du Cycle de Dune du talentueux Frank Herbert
- Dune : c'est LE chef d'oeuvre de la SF pour moi, un livre formidablement construit soutenu par un souffle extraordinaire, bref il mérite bien son 5/5
- Le messie de Dune : une belle suite aux premier opus, très humaine et touchante : 4/5

J'aurais aimé y ajouter Les enfants de Dune mais voilà .... les journées ne comptent que 24h, je passe les 3/4 de mon temps à travailler depuis ma reprise, donc .... il est des choses impossibles à réaliser là ...

Cela dit un bilan très positif en ce qui concerne ce challenge, j'ai hâte de voir ce que Lhisbei nous concoctera pour l'hiver ^^

En parlant d'hiver .... me voici partie pour mon Hiver Nucléaire .... sur le thème de la fin du monde, challenge lancé au début de l'année 2011 par Tigger Lilly.
Voici ce que j'ai lu pour l'instant

- Une rose au paradis et La nuit des temps de Barjavel : des livres dévorés dans mon enfance qui m'auront laissé un souvenir moins fort en relecture. Néanmoins je me suis facilement laissée porter ànouveau surtout par le second.
Une rose au paradis : 3/5 et La nuit des temps : 4/5
- Les enfants de Noé de Joubert : un très bon livre jeunesse, très bien mené et rédigé, dans le cadre de cette très belle collection de l'Ecole des Loisirs (une référence en matière de qualité de publications chez les enfants) : 4/5
- Dehors les chiens les infidèles de Maïa Mazaurette : une grande qualité d'écriture qui rattrape les quelques incohérences et une fin un peu décevante de ce roman qui se laisse agréablement lire : 3/5
- Je suis une légende de Matheson : Je suis à peu près une des seules de la blogosphère à ne pas avoir été convaincue par ce roman qui ne m'a pas formidablement passionnée, mais j'assume mon 2/5.

Ce qui clôt pour l'instant ma participation à ce challenge, néanmoins il me reste 3 mois pour achever cet Hiver Nucléaire (s'il ne m'achève pas avant ... hiver et moi ne faisons malheureusement plus bon ménage).

Troisième Challenge en cours, celui de Lord Orkan, avec son défi Steampunk, un style que je suis ravie de découvrir. A ce jour, voici ce que j'ai déjà lu

- Celui qui bave et qui glougloute de Wagner : un livre fort sympathique, déjanté et explosif qui se voit attribuer la note de 4/5
- Les enchantements d'Ambremer de Pierre Pevel, qui s'il a été difficile d'abord, m'a ensuite enchantée, c'est le cas de le dire : 4,5 /5
- A la croisée des mondes : les royaumes du Nord de Pullman : un des meilleurs livres fantasy jeunesse, un réel ravissement de lecture et une grande qualité d'écriture : 5/5

A poursuivre bien entendu.

Et enfin pour achever et pas des moindres, le Challenge Bottero, d'Edelwe, où je suis encore sous le coup de l'émotion du dernier tome de A comme association : Là où les mots n'existent pas d'Erik L'Homme, formidable hommage rendu à ce grand écrivain qu'était Pierre Bottero, trop tôt disparu ...
( ce livre aurait valu la note de 6/5 -oui oui ! - s'il avait fait partie d'un des challenges ^^)

- Les âmes croisées : un excellent roman jeunesse, très mâture : 4/5
- A comme association : Les limites obscures de la magie : une série intelligemment construite entre deux auteurs, de chouettes moments de lecture : 4/5
- A comme association : Le subtil parfum du souffre 4,5 /5

J'ai encore la trilogie de la Quête d'Ewilan à découvrir et probablement d'autres, car cet auteur vaut vraiment le détour.

Ce qui clôt cette (trop ?) grande récapitulation de mes Challenges .... la prochaine se fera probablement à la fin de l'année.

dimanche 18 septembre 2011

Le cycle d'Ender : Les enfants de l'esprit d'Orson Scott Card

Après avoir passé un certain nombre de semaine à me débattre avec le Tome précédent, Xénocide, j'ai dévoré celui ci en 4 jours.
C'est marrant car avant même de le débuter je savais qu'il allait plus me parler tout simplement parce que j'avais remarqué que la police de caractère utilisée était la même que celle du tout premier tome, La stratégie d'Ender, et que j'en avais déduit que le récit risquait de reprendre le rythme qui m'avait tant plu.

Je ne me suis pas trompée, autant les deux précédents tomes avaient rencontré des longueurs, autant celui ci, pour le grand final et le dénouement du sort de la planète Lusitania, menacée d'extinctions par le Congrès Stellaire car elle est contaminée par un virus mortel pour les humains qui risque d'être disséminé un peu partout dans l'univers, a repris une vitesse d'action à laquelle j'ai immédiatement adhéré.
Ce qui me fait réaliser que je suis en fin de compte peu portée sur les livres SF à tendance hard science, pas que je les trouve inintéressant mais tout simplement, comme je l'avais fait remarquer dans mon billet d'avant, que je ne suis pas suffisamment armée pour comprendre comme je le voudrais, ce qui est très frustrant car en dehors du fait qu'on ne saisit alors pour tout, on se sent aussi ridiculement inculte et ignare ....

Les enfants de l'esprit reprend à la suite de Xénocide, Peter et Valentine, le frère et la soeur d'Ender ont repris vie depuis le passage du Dehors-Dedans (façon de faire voyager des personnes et des vaisseaux plus vite que la lumière, ce qui aura permis de trouver remède au virus de la descolada), issus directement de l'esprit d'Ender .... deux personnages nés de par ce qu'ils représentent pour lui, et aussi de ce qu'il aurait voulu ou pu être si des adultes ne l'avaient pas si hideusement utilisés lorsqu'il était un enfant forcé de se battre contre les doryphores.

Le récit est grandement axé sur Ender et ses doubles personnalités mais aussi sur les actes des uns et des autres pour sauver à la fois Jane, l'intelligence artificielle et la planète des pequininos, le tout avec une étude toujours aussi poussée du psychisme des différents protagonistes.
Les personnages ne sont pas manichéens, ainsi le fabuleux Ender a une part de mauvais en lui, symbolisée par Peter, mais ce n'est pas si simple car au fil du déroulement des évènements, ce Peter va prendre une consistance de plus en plus intéressante et se révéler en fin de compte moins fou qu'on ne l'aurait pensé à la fin du troisième tome.
"Sa volonté contrôle désormais trois corps. Le mien, celui de mon angélique et impossible soeur, et son propre corps de vieillard fatigué. Chaque aiua reçoit de lui ses ordres et sa place. Je suis, en tout état de cause, Ender Wiggins. Sauf qu'il m'a créé pour être l'acteur de toutes les pulsions qu'il craint et déteste en lui. Son ambition. Son agressivité. Sa rage. Sa méchanceté. Sa cruauté ..."
Je me souviens d'ailleurs avoir ressenti comme de l'appréhension lorsqu'il était réapparu dans Xénocide, preuve qu'Orson Scott Card avait su bien instiller de la peur le concernant dès le tout premier tome.

Une fois de plus se pose aussi le pouvoir de décision des humains sur les autres peuples ... pourquoi leurs actes seraient-ils plus valables que ceux des extra terrestres ?
Pourquoi aurait-on exterminé autrefois les doryphores pour recommencer une fois de plus sur les pequeninos ?
"Ne comprenez-vous pas ? Il n'existe qu'une seule espère qui, à ce jour, a délibérément, en toute conscience et en toute connaissance de cause, essayé de détruire une autre espèce intelligente sans faire le moindre effort pour communiquer avec elle ou la mettre en garde. Et c'est de nous qu'il s'agit."

Et aussi une étude très intéressante des peuples humains .... de nations centrales qui n'ont pas peur de perdre leur identité, partant du principe que tous les autres veulent leur ressembler, qu'elles font partie des nations les plus avancées et donc non agressives puisqu'elles n'ont plus rien à prouver, tandis que d'autres nations périphériques doivent d'affirmer dans la violence.
L'auteur en fait même toute une postface pour justifier ses propos, lesquels étayés par ses lectures.

En fin de compte un bien beau final à ce très bon cycle d'Ender qui est considéré comme le chef d'oeuvre de cet auteur.
Probablement mon final aussi au Challenge Summer Star Wars de Lhisbei car je crains ne plus avoir assez de temps pour chroniquer le dernier livre que j'avais prévu, à savoir les Enfants de Dune ....

Ailleurs
Chez lael


mercredi 14 septembre 2011

Le cycle d'Ender : Xénocide de Orson Scott Card

A la différence de La voix des morts qui prenait vie quelques 35 000 ans après La stratégie d'Ender, Xénocide démarre peu après le Tome 2.

Après avoir coupé toute communication avec le reste du monde, Lusitania est devenue une planète indépendante où les humains et les extra terrestres cohabitent .. ou plutôt dirons nous, vivent les uns à côté des autres, sans interactions ou très peu.
Menacés par le Congrès Stellaire qui a décidé de faire sauter la planète, ses habitants, notamment les doryphores et les pequininos décident d'émigrer ailleurs sauf ... qu'ils sont porteurs d'un terrible virus qui pourrait contaminer les autres planètes.
Ce virus appelée Descolada, mortel pour les humains, est une entité intelligente qui se sert des animaux, plantes et piggies pour terraformer Lusitania.

En parallèle avec la lutte des Lusitaniens contre ce virus, une jeune fille Quig-jao, au service du Congrès, est chargée de mettre fin à leurs agissements et surtout à Jane, l'intelligence artificielle d'Ender ...

Autant j'avais énormément aimé le début du Cycle et fortement accroché au second tome .. autant je suis restée mitigée sur celui-ci. J'avais déjà trouvé La voix des morts très lent, néanmoins il était très bien construit et écrit très différemment du premier ce qui lui donnait tout son intérêt.

Celui-ci a pris un tournant hard science très prononcé, entre les études scientifiques du virus et les recherches pour parvenir à se déplacer plus vite que la lumière .... des notions qui me sont très difficilement accessibles ... à la rigueur je ne suis pas trop mauvaise en biologie mais la physique me passe à une distance non mesurable au dessus de la tête ...
Au delà de cet aspect j'ai eu la sensation que les choses n'avaient que peu évolué depuis le précédent Tome, les relations des humains et des pequeninos sont toujours aussi distantes et on assiste même à une régression des tous les bien faits apportés par Ender quelques années auparavant.
Je n'ai pas accroché non plus au personnage de l'élue des Dieux, Quinq-jao, obligée de se soumettre à des rituels dégradants pour ne pas déplaire à ses dieux. Le fait est qu'elle devient détestable au fur et à mesure du récit, et d'autant plus lorsqu'une révélation importante est faite sur l'origine de sa déification (à laquelle j'ai adhéré beaucoup plus fortement que la présence de dieux obligeant à des rites de purification en guise de communication avec leurs désignés).

Après en dehors des ces points "négatifs" (qui n'en sont pas vraiment au regard de la qualité du roman dans sa globalité), les personnages sont toujours aussi attachants et leur psychologie bien cernée, la fin du récit prend la vitesse nécessaire qui pousse à vouloir savoir la fin et surtout à lire la suite (que j'ai déjà démarré et qui est beaucoup moins hard science et lente).
Ce n'est pas le tome que j'aurais préféré de la série, voilà tout.

Citations
Autant que nous le sachions, c'est peut-être pour ça que l'univers existe. Parce que se balader au milieu du chaos en pondant des réalités, c'est de la rigolade. Peut-être que Dieu prend son pied comme ça depuis toujours.

La civilisation n'est qu'une façade ; en temps de crise, l'homme redevient singe, oubliant le bipède rationnel qu'il prétendait être, redevenant le primate velu sur le seuil de sa caverne, qui pousse des cris perçants à l'adresse de l'ennemi en souhaitant qu'il s'en aille, caressant la lourde pierre dont il fera l'usage dès que l'autre sera à sa portée.

Dans le cadre du Challenge Summer Star Wars de Lhisbei.

Ailleurs
Chez Lael ; Vert ; Scifi Universe ...

samedi 10 septembre 2011

Fascination et Tentation de Stéphanie Meyer

Reprise oblige, j'ai forcément moins de temps pour lire et tenir ce blog, ce qui me manque, du coup j'ai décidé de ressortir de mes placards de vieilles lectures, que j'avais chroniquées sur Babélio (à l'époque je ne tenais pas encore mon blog).

Il y a deux ans, dans ma classe j’ai découvert Fascination d'une parfaite inconnue à mes yeux sur la table de l’une de mes élèves. Après lecture de la quatrième de couverture j’ai été relativement surprise de voir un tel livre dans les mains d’une petite de 9 ans, certes en avance d’un an mais tout de même, encore une enfant.
Et comme j’aime bien découvrir ce que lisent mes élèves, j’ai profité de l’anniversaire de ma petite sœur pour lui offrir le tome 1 et pouvoir ainsi le lire (après elle, lol).
Voici donc ce que j'en avais pensé ... Je n'ai rien changé à ce que j'avais écrit à l'époque.


Voilà le parfait roman de plage me suis-je dit au premier abord : d’une lecture aisée (plus qu’aisée), d’une compréhension facile, bref parfait pour qui ne souhaite pas vraiment se concentrer. Ensuite je me suis posée une question : à qui Stephenie Meyer destinait-elle son roman ? aux adolescents certes, mais je vois mal un jeune garçon s’intéresser à cette histoire d’amour étrange … une jeune fille alors ? Oui qui n’a pas connu dans ses tendres années d’adolescence ces amours qui mènent à la passion, voire presqu’à la fascination ?
Néanmoins cela en fait un public extrêmement réduit et qui plus est, cela prend un peu ce public ciblé pour … un peu idiot de par la façon dont est écrit ce roman. Car voilà une histoire d’amour donc .. entre une humaine qui n’a rien de particulier (on se demande vraiment ce qu’Edward peut lui trouver d’ailleurs, elle se déprécie à un point qu’on finirait presque à le croire) et un vampire … Bon pourquoi pas ?
Seulement pourquoi cet amour en devient-il si niais de par cette fascination poussée à l’extrême qu’éprouve Bella pour son Edward ?
Certes c’est un vampire, certes il est beau garçon, certes il a visiblement toutes les qualités qu’elle ne possède pas, mais j’ai envie de dire : et alors ??? Non décidément je n’accroche pas, bien sûr je ne suis plus une adolescente en quête d’amourette ou d’amour passionné mais tout même !!! Honnêtement l’histoire d’amour que vivent Lyra et Will dans A la croisée des mondes de Philip Pullman est infiniment plus sensible, émotive laissant apparaître la justesse des sentiments sans aucun niaiserie et ce pour un roman destiné aussi à des adolescents à la base !
Niais, voilà comment j’aurais tendance à qualifier ce premier tome de Meyer, car si l’histoire d’amour en devient presque agaçante, le récit ne rattrape pas grand-chose, voire on s’ennuierait même !
Décevant.

Voilà pour le billet du premier tome mais comme je suis quelqu’un de relativement têtu j’ai quand même voulu voir un peu plus loin, pour me faire une idée plus précise de cette saga qui rencontrait un si fort succès. Je me suis donc lancée dans le second tome et voici ce que cela avait donné.


Même si je n’ai que très moyennement apprécié le premier Tome, j’ai décidé de tenter le deuxième, histoire de voir s’il allait plus m’accrocher que l’autre. Le début est sans surprise, on retrouve une Bella toujours aussi niaisement amoureuse de son Edward, dans une passion qui frôle toujours autant le ridicule … jusqu’au moment où il l’abandonne.
Et là le livre prend une tournure intéressante dans l’étude de la détresse de Bella, ne serait- ce que par l’annonce de ces 4 mois .. totalement vides, on tourne la page du mois d’Octobre … page blanche, Novembre, page blanche … et ce jusqu’en Janvier où le récit reprend avec une Bella qui a sombré au point d’en devenir transparente, vide. Intéressant.

On se laisse peu à peu prendre à la souffrance de Bella, à son repli, à ce trou béant qu’elle ressent au fond d’elle, qui la creuse au point de l’empêcher de respirer.

Hélas bientôt me reprend l’ennui, trop c’est trop, la passion était démesurée, le désespoir le devient aussi très vite et on retombe dans les écueils du premier tome, lassitude, lenteur … et décidément la sauce ne veut plus prendre.
A côté de tout cela, Bella se prend d’affection pour le seul personnage vraiment humain, dans le sens littéral du mot, de l’histoire : Jacob, un jeune homme protecteur, altruiste, rempli de bon sens, et on finit vraiment pas se demander pourquoi l’héroïne continue à lui préférer son fade et glacial Edward. Quant à l’intrigue elle-même, après les vampires, les loups garous … et un récit qui ne s’emballe enfin que dans les dernières pages tout en suivant la voie du premier : cette fois ci Bella ne fuit pas, mais elle part une fois de plus, se retrouve en grand danger, est sauvée etc, etc …
La ligne de récit ne dévie pas d’un pouce, et en fin de compte en superbe conclusion, Belle rejette son ami Jacob , celui qui pourtant l’a tant soutenue, le seul qui à mon sens, avait une réelle personnalité.
Dommage … En conclusion, je ne pense vraiment pas poursuivre la voie du troisième Tome, à moins de me retrouver sur une plage à ne rien faire et sans grande envie de me plonger dans un roman qui en vaille la peine.

A l’heure d’aujourd’hui je n’ai pas retenté, j’avoue. D'autre part le temps me manquera toujours pour lire des oeuvres de qualité, je n'ai pas envie de le perdre avec ce genre là.

Ailleurs
Fascination chez Tortoise ; lilly et ses livres ; biblioblog ...
Tentation chez Tortoise ; so many books ...

dimanche 4 septembre 2011

Lectures en cours (14)

Reprise du taff oblige, je n'aurai probablement que peu de temps à consacrer à la lecture ce mois ci, ainsi mes lectures prévues ne vont pas être très nombreuses.

Pour aparté, j'ai employé le mot "reprise" car j'ai en allergie le sacro mot rentrée ... pas que je sois mécontente de retourner à la mine, non non , tout simplement parce qu'entre le 20 Août et le 1 Septembre, tout le monde n'a que ce mot à la bouche, la palme revenant bien entendu aux médias qui fort de clamer sous tous les toits que la rentrée scolaire est imminente (pauvres écoliers, collégiens ou lycéens obligés de subir ce bourrage de crâne, idéal pour profiter de leurs derniers jours de vacances et de ... liberté), mettent ce mot à toutes les sauces

- rentrée littéraire
- rentrée politique
- rentrée télévisuelle
- rentrée cinématographique ...
Et j'en passe et j'en passe ... comme si tout tournait autour de ce mois de Septembre ..... c'est quand même un peu oublier toutes ces personnes qui travaillent durant l'été et pour qui ce mois est un mois comme tous les autres ...

Fin de l'aparté irritante ...

Alors quelles lectures pour ce mois de Septembre ?
En premier lieu, privilégier le Summer Star Wars de Lhisbei qui prend fin le 22 septembre, au secours, vais je parvenir à au moins achever le Cycle d'Ender ?
Je traine un peu sur le Tome 3 qu'il faut que j'accélère pour aborder

- Les enfants de l'esprit, le cycle d'Ender d'Orson Scott CARD
Les Pequeninos, la reine et les humains de Lusitania sont menacés par l'arrivée de la flotte stellaire qui entend utiliser le "Petit Docteur", un désintégrateur moléculaire, pour préserver la race humaine du birus de la Descolada. Seule Jane, l'intelligence artificielle au service d'Ender, peut encore les sauver mais son action est menacée par le congrès stellaire ...

- Les enfants de Dune de Frank HERBERT
Sur Dune, la planète des sables, les prophéties s'accomplissent : le désert devient jardin. Du coup, les vers géants se font rares et l'Epice de prescience vient à manquer. Tout ce qui reste de l'épopée de Muad' Dib, c'est un empire conquis, des guerriers déchus, des prêtres tentés par la théocratie. Et les deux jumeaux, Leto et Ghanima, qui portent en eux les souvenirs d'innombrables générations. Y compris, peut-être, l'antique Abomination redoutée par les soeurs du Bene Gesserit et prête à revenir du passé génétique pou faire basculer l'univers dans le cauchemar. Les morts dominent les vivants ...

Et enfin, en hors challenge, pour changer un peu de la SF
- Mordre le bouclier de Justine NIOGRET (qui est la suite de Chien du Heaume)
Castel de Broe, six mois ont passé depuis la mort de Noalle, et Chien du heaume, anéantie par les perte de ses doigts, s'abîme dans la contemplation de sa griffe de fer, cadeau de Regehir le forgeron. Bréhyr entend lui redonner la vie et l'entraîne sur les routes à la recherche du dernier homme qu'elle doit tuer : Herôon...

Cette lecture est normalement prévue en commune avec Lhisbei, Efelle, Lorkhan et Shaya pour le 8 Septembre, mais au vu de l'avancée du mois et du fait que je ne l'ai pas ouvert, je le lirai plutôt en fin de mois, seule, tant pis pour moi.