mercredi 29 février 2012

L'herbe verte du Wyoming de Mary O'Hara

Le jeune Ken Mac Laughlin croyait avoir sauvé son cheval en l'enfermant avec son troupeau dans la Vallée des Aigles. 

Or Thunderhead le farouche étalon blanc s'est enfui et a repris son rôle de hors la loi, volant des juments aux fermiers des environs. Le combat si durement mené par Ken pour le protéger va-t-il reprendre ?
Car parmi les chevaux volés, il y a une jument anglaise de grande valeur .... qui appartient à une jeune fille nommé Carrey, laquelle ne le laissera pas indifférent.

Bon ..ce résumé ne rend absolument pas hommage à ce roman .... présenté ainsi on aurait l'impression d'être face à une histoire terriblement niaise et plein de clichés : le jeune homme, le cheval et la jeune fille, xd !

Il n'en est rien mais alors rien du tout ...
L'Herbe verte du Wyoming conclue la trilogie de Mary O'Hara et trouve sa conclusion dans cette partie pleine de sentiments et de maturité. Le côté vraiment intéressant de ces livres tient d'une part dans toute l'évolution du personnage principal.

Mon amie Flicka nous présentait Ken, petit garçon rêveur de 10 ans, qui , forcé de quitter son refuge chimérique, découvrait la vie dans tout ce qu'elle peut comporter de rude mais aussi de douceur et d'amour.

Dans Le fils de Flicka, désormais bien les pieds sur terre, il se trouvait face à des responsabilités d'adulte ... obligé de choisir entre l'affection pour son cheval et le bien être de ce dernier.
Et enfin dans le dernier tome, il se retrouve confronté à l'amour tout simplement et du coup s'ouvre devant lui d'autres perspectives, d'autres projets.
Mais malgré tout, il reste le garçon touchant et sensible des débuts.

"Accoutumé à l'obscurité, il distinguait le visage de Ken et il voyait combien il avait l'air nerveux. Comme il était émotif ! Toujours à se désespérer pour une chose ou une autre ; mais vif, intelligent, vivant, sensible ..."

D'autre part, comme dans les autres romans, on est emporté par la vie des ranchers du Wyoming, Mary O'Hara a cette faculté de nous faire vivre ce que partagent ces gens, comme si nous étions avec eux, avec sensibilité mais aussi réalité. La mort, la douleur ne sont pas exempts de leur vie, donc non plus de ses romans. On suit toujours aussi activement Nell, personnage tellement important dans le précédent tome.

Autant Mon Amie Flicka était axé sur un moment très bref de la vie de Ken et tourné essentiellement sur lui, autant les deux romans suivants ont englobé tous les personnages qui gravitent autour de lui, mais en s'en décentrant. Nous partageons encore la vie de Nell et de Rob, en dehors de la présence de Ken, mais partageons aussi toute celle des chevaux, de Thunderhead, on en apprend beaucoup sur le comportement des chevaux en liberté et en harde.

En conclusion, cette trilogie jeunesse est vraiment de très grande qualité, tant par son écriture que par ce qu'elle apporte et enseigne. Je parlais de ce que peut apporter la lecture dans le Top Ten d'hier, eh bien ces romans ont vraiment contribué à me faire vivre des sentiments très forts lorsque j'étais enfant. Emotions qui se sont révélés tout aussi présents lors de ma lecture en tant qu'adulte.
Il existe un quatrième roman, dans la lignée de cette trilogie : Le ranch de Flicka mais il s'agit là du roman autobiographique de l'auteure. Je ne pense pas que je le relirai.

mardi 28 février 2012

Top Ten (13)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur la blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish-
 
Voici donc le thème de cette semaine
Les 10 raisons qui font que vous êtes accros à la lecture

Voici un thème qui  aurait l'air facile au premier abord mais qui en fin de compte ne l'est pas tant que cela. 
Je baigne tellement dans la lecture depuis des années, à l'époque où je me camouflais sous ma couette avec ma lampe de poche pour encore lire quelques pages, alors que mes parents avaient demandé d'éteindre, qu'il est difficile de savoir pourquoi on est à ce point passionné ...
1) Un livre est pour moi un véritable ami .. quand j'aime ce qu'il raconte, il est toujours à mes côtés, prêt à être pris pour le continuer. Toujours là quand il le faut.
2) J'aime la texture des livres, leur odeur (bon pas tous cela dit), tourner les pages. J'aime les avoir en main. C'est pour cela que je ne suis pas prête du coup à succomber à la lecture sur écran.
3) Je me sens différente après certaines lectures qui m'ont touchée ... plus heureuse, plus mûre ou plus forte ... mais aussi des fois plus triste sans savoir pourquoi.
4) Il y a des livres qui nous ressemblent tellement qu'on a la sensation qu'ils nous parlent directement. Et certains personnages nous renvoient tellement à nous même, qu'on se sent tout bizarre en les lisant.
5) Lire fait passer le temps .... et des fois c'est absolument génial, genre lorsqu'on est dans une voiture pour un voyage interminable, c'est absolument fantastique. On a prise sur le temps.
6) J'adore avoir toute une pile de livres qui m'attend, cela me sécurise, je suis sûre de ne jamais être à court de lecture.  

7) J'aime aussi avoir des bibliothèques remplies de livres, je trouve cela vivant et coloré. D'ailleurs les bibliothèques forment de toute façon de beaux meubles.
8) Acheter des livres, par commande, ou en librairie, ou encore plus dans les Festivals, me procure toujours beaucoup de plaisir et autant j'hésite à dépenser pour des tas de trucs, autant là je ne me pose aucun cas de conscience.
9) Et de la même manière  j'adore cette sensation de recevoir de nouveaux livres dans ma boite aux lettres ou d'en ramener chez moi après les avoir achetés ... comme des cadeaux merveilleux ... Et le fait d'en avoir plus de 1 000 chez moi ne change rien à cette sensation.
10) Et enfin pour achever, quand je lis j'ai un sentiment d'évasion et de bien être que je ne retrouve avec rien d'autre.  Je suis ailleurs, dans un autre monde, totalement déconnectée de la réalité. 
Et cela c'est irremplaçable.


dimanche 26 février 2012

Chroniques des Rivages de l'Ouest : Voix d'Ursula Le Guin

Mon premier réel souvenir est d'écrire la formule donnant accès à la salle secrète. Je suis si petite qu'il me faut lever le bras très haut pour tracer les signes où il se doit sur le mur du couloir. La surface est enduite d'un épais plâtre gris qui se craquelle et s'effrite çà et là, laissant affleurer la pierre sous-jacente. Il fait presque noir dans ce passage silencieux à l'odeur de terre et de temps. Mais je n'ai pas peur. Là, je n'ai jamais peur. Je tends le bras et j'écris avec le doigt ainsi que je l'ai appris, au bon endroit, sans toucher le revêtement. Une ouverture se ménage dans la paroi. J'entre.

Ainsi démarre Voix, le second Tome des Chroniques des Rivages de l'Ouest, qui est, en fait mais on ne s'en rend pas compte immédiatement, une sorte de suite à Dons
Je dis "une sorte" parce que les personnages présents dans le premier Tome reviennent mais ne sont pas pour autant les principaux cette fois-ci et rejoignent en fait l'histoire de Némar, jeune fille de 17 ans qui vit à Ansul, une ville autrefois riche de ses écoles, temples et bibliothèque. Mais le peuple qui l'a envahie croit en la présence de démons dissimulés dans les livres. Ainsi, les Alds, ainsi s'appellent-ils, ont interdit toute présence de livre .... ceux-ci ont été détruits, noyés ... leurs lecteurs mis à mort ... et Sulter Galva le passemestre, élu par le Conseil de la ville, a été torturé à cause d'une légende.
Pour autant, si le peuple d'Ansul est asservi, les gens continuent à croire en leurs dieux, à pratiquer leurs cultes et surtout à conserver leurs livres même s'ils doivent les cacher.

Au démarrage de ce second tome de la trilogie, j'ai moins accroché au préalable que pour le premier, les évènements se mettent en place relativement lentement et Némar est en premier lieu moins attachante que l'étaient Orrec et Gry. Mais ce sentiment s'estompe rapidement avec justement l'arrivée des ces deux derniers et l' accélération du récit. Je pense aussi qu'il m'a manqué le côté relation homme-nature qu'il y a dans les autres livres d'Ursula le Guin, cette étroite communication que j'aime beaucoup dans ses écrits.
Pour autant ce roman est à la hauteur des autres ... on est dans un monde asservi par un peuple nourri de croyances absurdes qui condamnent les livres, rien que cet aspect et la façon dont sont perçus les livres par les Ansuliens, en fait tout l'intérêt.
Et puis quel bonheur de retrouver Orrec, devenu conteur et Gry, ces deux personnages déjà tellement attachants dans Dons et qui, avec leur mûrissement et leur parcours depuis, sont toujours aussi intéressants .. Et le don d'Orrec est justement ce qu'il manquait à ce peuple opprimé pour se réveiller .... le pouvoir des contes, des mots .... un pouvoir qu'aucun Alds n'aura réussi à éradiquer.

Je ne vais pas tarder à découvrir la suite de la trilogie dans Pouvoir.

Bon par contre, je me rends compte que mon billet n'est pas vraiment à la hauteur de Voix, je vous invite donc à aller voir les chroniques de
Olya ; Vert ; Phooka  ...

mardi 21 février 2012

Les lames du cardinal : Le dragon des Arcanes de Pierre Pevel

Une fois de plus, les Lames du Cardinal ont déjoué les plans de la Griffe Noire. Mais celle-ci a encore bien des desseins contre le trône de France et n'est pas décidée à céder, de plus elle s'est renforcée.
Quel est ce terrible danger que menace Paris et que même les Châtelaines taisent-elles ? Pourquoi ont-elles retenu Agnès contre son gré ? Qui est ce mystérieux dragon blanc que consulte en secret La Fargue le capitaine des Lames ?
Ces dernières doivent reprendre à nouveau la lutte au péril de leur vie .... et pour la première fois, pour leur propre compte.

Que dire de plus qui n'ait été déjà dit dans les deux précédents Tomes ? Cette trilogie comporte tous les ingrédients  pour friser l'excellence : l'action et l'aventure, de la fantasy qui se mêle intelligemment à l'Histoire de France (et de manière tellement naturelle qu'on y croit dur comme fer, cela va jusqu'à l'explication de l'assassinat d'Henri IV) sans oublier les émotions.

Car l'amour et l'amitié y tiennent leur place et si l'attachement aux personnages principaux s'est faite pour ma part de manière graduelle dans Les lames du Cardinal Tome 1, ils me sont devenus familiers et attachants au point que j'ai vibré pour eux, j'ai eu peur, j'ai souffert de leurs pertes.
Dans ce dernier Tome, tous les éléments patiemment distillés au fil des Lames du Cardinal et l'Alchimiste des Ombres se mettent en place et trouvent leur cohérence ainsi que le dénouement.

Certains personnages que l'on croyait morts ou mis hors circuit reviennent et la Griffe Noire se montre plus forte que jamais, au point que malgré la confiance que l'on témoigne aux Lames, on se demande comment vont-ils la vaincre. Cette incertitude allié à un récit plein d'action (les scènes de combat semblent toujours aussi réelles et prenantes, haletantes) fait que l'on est passionné d'un bout à l'autre et réellement accroché au livre, sans oublier que c'est excellemment bien écrit.

Et en même temps on en apprend aussi plus sur les Lames, sur leur passé mais aussi leur propre histoire dans l'histoire elle-même.  On aurait envie que cela se prolonge pour les côtoyer encore longtemps.

En tout cas cette trilogie figure définitivement dans mes coups de coeur.
Ce qui est noté sur la quatrième de couverture est tout à fait mérité
"Avec une verve romanesque digne des grandes heures du feuilleton populaire, il signe là un hommage aux romans de cape et d'épée, un récit historique admirablement documenté et une fantasy épique à grand spectacle."

Ce livre a reçu le Prix des Lycéens aux Imaginales 2009 et le Prix Morningstar du David Gemmell Legend Award 2010.

Livre lu -avec beaucoup de plaisir et de partage- avec Spocky.

Ailleurs
Olya Lelf ; Phooka ...

jeudi 16 février 2012

Fils de l'ombre Tome 2 Juliet Marillier

Jamais je n'ai lu un livre aussi rapidement ... démarré hier soir dès que je suis rentrée chez moi, lu une grande partie de la nuit  ( la faute à une insomnie qui a duré plus de 3 H, grrrrrrr .....) .... et voilà que je l'achève ce soir. Pour tout dire il est resté à portée de mains toute la journée, ce qui prouve à quel point j'avais envie de le dévorer.
Je ne vais pas revenir sur l'histoire dont j'ai déjà plus ou moins parlé dans  Fils de L'Ombre Tome 1, ce serait spoiler ... mais plutôt sur mes ressentis d'un livre qui m' accroche à ce point.

En premier lieu l'écriture .... je ne le redirai jamais assez, j'aime lorsqu'on écrit poétiquement, et le style de Marillier en fin de compte me correspond tout à fait. Cela coule tout seul, c'est une écriture qui apaise et qui ne heurte pas, aucune violence dans les propos même si le récit aborde des évènements difficiles.

En deuxième lieu, je dirais que son récit lui même est fait pour moi, pourtant cela a un côté romantique poussé je l'avoue mais ce n'est jamais mièvre. Liadan est une vraie héroïne, courageuse, qui ne se démotive pas, s'accroche .. mais ce n'est pas agaçant parce qu'elle reste humaine, elle n'est pas parfaite pour autant, elle doute et fait des erreurs. Et puis ce don qu'elle possède de lire dans les pensées, de communiquer à distance, de double vue ..... j'ai toujours beaucoup aimé dans la fantasy.
 Quant à l'autre personnage principal du roman ... c'est un homme troublant au passé sombre et traumatisant , un homme à l'apparence dure mais qui cache un petit garçon terriblement meurtri ... tout à fait le genre de héros que j'aimais lorsque j'étais ado et visiblement ... cela passe toujours !

Mais encore une fois parce que malgré tout, il n'y a pas de niaiserie ni de facilités,  j'ai toujours éprouvé cet envoûtement qui a fait que j'ai tourné les pages avec une sorte d'avidité.
Et puis Marillier a un don pour faire aimer ses personnages à un point que l'on ressent vraiment somme d'émotions en lisant .... si j'avais rédigé mon Top Ten de mardi après cette lecture, j'aurais pu citer ce Tome 2 dedans sans aucun doute ....

Une réelle tristesse qui m'a envahie à la perte de l'un des personnages .. mais sans révolte car tout était préparé, avancé, avec douceur, on a presque l'impression que l'on vous tient la main durant cette peine là.
De la tension aussi pour Bran, de la compassion envers lui pour ce qu'il a vécu .....
Des moments de peur, de crainte .... lorsqu'on réalise qu'un Mal réside, invisible, prêt à frapper ...  
Je me souviens que je ressentais les mêmes choses concernant Sorcha dans Soeur des Cygnes.

Tout cela en plus de la magie qui imprègne sans cesse les pages font que vraiment j'aime cette trilogie de Septenaigue et que je suis très malheureuse de ne pas avoir la suite chez moi actuellement, surtout qu'au final on sait que l'histoire n'est pas finie dans Fils de l'ombre et j'ai vraiment envie de découvrir la suite.
 
Extrait
On entendait parfois d'autres vois, des vois plus étranges qui murmuraient dans le vent qui traversait les arbres, dans les rides du lac, chantaient et s'élevaient des profondeurs des rochers et des creux de la terre. Et une fois, quand je regardai vers où l'herbe verte finissait et où commençaient les grandes formes mystérieuses de chênes, de frênes et de hêtres, complexes et sombres dans le crépuscule de velours, je discernai des silhouettes qui se tenaient là, à demi cachées sous les branchages. Une femme de haute taille au visage blanc, à la cape bleue et aux cheveux formant un rideau sombre. Un homme couronnée de flammes flamboyantes, plus grand qu'un mortel.

Ailleurs
Olya ; Vert ; Shaya ...

mercredi 15 février 2012

Fils de l'ombre Tome 1 de Juliet Marillier

Plusieurs années sont passées depuis que Sorcha a sauvé ses frères de la malédiction lancée par sa belle-mère. Elle vit désormais au Domaine de Septenaigue, avec Red -nouvellement nommé Iubdan- toujours dans le respect des traditions ancestrales de son peuple et de la forêt.
Pourtant une ombre plane sur le domaine, donc personne ne peut parler ... une ombre, un mal ancien, dont seul un enfant de la prophétie parviendra à estomper .... Cet enfant sera-t-il l'un de ceux de Sorcha ?

A la manière de Soeur des Cygnes, l'auteure suit le parcours de l'un des enfants, à la première personne, en l'occurrence il s'agit là de Liadan, fille cadette, liée par la pensée à son frère jumeau Sean tout comme l'étaient leur mère et l'un de ses frère. 
Si Sean est destiné à reprendre le Domaine familial, le destin de Liadan est beaucoup plus flou ... d'autant plus qu'elle possède un don particulier. Et lorsqu'elle est enlevée par des mercenaires, toute sa vie va changer .....

Rédiger à la première personne donne toujours une certaine proximité avec le héros mais en plus Juliet Marillier a ce petit plus qui fait qu'automatiquement on est envoûté et séduit par son récit et que forcément l'on s'attache immédiatement aux protagonistes.
L'univers n'est pas différent de celui de Soeur des Cygnes, le contexte non plus ... Ce peuple d'Irlandais résiste toujours aux Britons et rêvent toujours de récupérer leurs îles secrètes, détenues par les Britons. Le peuple des fées joue son rôle aussi, déterminant le destin de certains ... les perdant quelquefois à jamais.
Le changement réside dans ce nouveau peuple de mercenaires, des sortes d'hybrides mi hommes mi animaux, des hommes au préalable sans foi ni loi, que rien ne pousse à apprécier .... et pourtant ...
Au final aussi rien n'est prévisible car le fil des évènements nous entraine dans une direction que l'on avait pas prévu du tout et ça, j'aime beaucoup !

Du coup ce tome 1 se lit très facilement, sans heurt et avec beaucoup de plaisir, passer de Sorcha à sa fille cadette ne m'a pas posé de problèmes, j'aime décidément énormément la façon d'écrire de Marillier, elle a une certaine douceur et lenteur dans l'écriture qui n'est pas sans rappeler Ursula Le Guin ... et j'aime aussi beaucoup ces histoires où la vie des personnages est étroitement liée à la nature et aux contes et légendes.
J'ai hâte de découvrir la suite.

Extrait
Je n'avais jamais vu pareil visage, même dans mes rêves les plus fantastiques, un visage qui, à sa manière, était une oeuvre d'art. Car il était à la fois lumière et ténèbres, jour et nuit, ce monde-ci et l'Autre Monde.

Ailleurs
Olya ; Vert ; Shaya ; BlackWolf ...

mardi 14 février 2012

Top Ten (12)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur la blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish-
 
Voici donc le thème de cette semaine
Les 10 livres qui vous ont fait pleurer (ou qui vous ont au moins émue)

Ah là là dramatique je ne suis pas chez moi et n’ai pas mes livres sous la main pour faire ce Top Ten, il va le falloir faire appel à ma mémoire et mes souvenirs !

En premier lieu, j’ai trois livres qui me reviennent en tête, datant de mon enfance ou de mon adolescence : 



1 - Mabrouk chien d’une vie de Jean Pierre Hutin : si je ne l'ai pas lu 20 fois celui ci, je ne l'ai pas lu du tout, j'ai sangloté à chaude larmes à chaque fois que je lisais le passage de la mort de ce chien qui passait pour un héros pour moi (c'est d'ailleurs en grande partie à cause de lui que s'est développée ma passion pour les chiens).



2 - 10 chiens pour un rêve de François Varigas : une aventure de Grand Nord et de chiens de traineaux, de glace, de danger et de neiges éternelles ... une belle aventure humaine qui plus est mais alors un passage terrible qui évoque la perte de deux de ses compagnons d'équipage.



3 - L’enfant et les giboulées de Jean Claude Pascal : pas de larmes mais beaucoup d'émotion pour ce livre que j'aimais beaucoup adolescente.



4 - L'Enchanteur de Barjavel : Un roman que je n'ai jamais osé relire de peur d'être déçue parce qu'à l'époque je pense que c'était grandement mon livre préféré et je le relisais à chaque fois avec la même émotion.







Ensuite, plus récemment des livres qui m'ont fait pleurer ou tout du moins avoir grandement les larmes aux yeux :



5 - A comme association, là où les mots n’existent pas d’Erik L’Homme : Une véritable tristesse m'a poursuivie tout au long de cette lecture, d'autant plus que l'on sentait aussi le désarroi de l'auteur à travers son personnage principal.



6 - La route de Mac Carthy : Ah là là, quel terrible livre, sombre, épuisant émotionnellement, une lente marche de deux êtres perdus dans un univers terrifiant et une fin que j'ai trouvé sans espoir et qui m'a laissée dans réaction un bon moment.
  

7 - La horde du contrevent de Damasio : Une véritable claque que ce livre, l'émotion est palpable tout du long, pas forcément des larmes mais quelque chose qui prend aux tripes et qui fait qu'on ne lâche pas le livre, cela faisait très longtemps que je n'avais pas ressenti cela à ce point.



8 - Sœur des cygnes de Juliett Marillier : un roman d'autant plus touchant que rédigé à la première personne. Encore un livre que j'ai lu d'une traite. Il y a un passage notamment que je ne vais pas spoiler mais qui est réellement révoltant, ceux qui ont lu le livre sauront duquel je veux parler.



9 - Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes : Un véritable chez d'oeuvre que ce livre là, et alors question émotion, on a une boule dans la gorge et le coeur serré, c'est pas mal du tout ! La fin est terrible.



10 - A la croisée des mondes de Philipp Pullman : J'ai un peu hésité à le mettre car si j'avais ressenti beaucoup de peine ( et une sensation d'impuissance, de fin inéluctable à laquelle on ne peut rien du tout) à la séparation des deux enfants lors de ma toute première lecture, je l'ai moins fortement perçu lors de ma relecture.

vendredi 10 février 2012

Le fils de Flicka de Mary O'Hara

Flicka la jument que Ken voulait si ardemment dans "Mon amie Flicka" est maintenant apprivoisée, amie avec lui et vient de mettre bas d'un poulain que le jeune garçon a prévu de faire un cheval de course .... 
S'il le devient il pourra sauver le Ranch de Goose Bar de la faillite et surtout montrer que dans cette lignée de chevaux réputés sauvages et indomptables peut se révéler un véritable coureur ...
Mais le poulain qui nait est blanc .... non signe de bonheur pour le père de Ken mais plutôt le retour atavique de ce terrible étalon blanc nommé l'Albinos, voleur de juments, de plus il se montre rétif au dressage et fugueur dans l'âme .....

Le titre un peu enfantin de ce Tome 2 ne rend pas hommage du tout à ce roman beaucoup plus long que l'était le tout premier ... beaucoup plus mâture aussi. 
En premier lieu, si Mon amie Flicka se déroulait le temps d'un été, Le fils de Flicka va , lui, durer trois ans ... temps qui permettra de partager beaucoup plus intimement la vie du ranch, même lors de ses périodes les plus dures.

Le récit, plus dense mais aussi plus fort en sentiments encore que le Tome1, se concentre plus particulièrement sur trois personnages :
- Ken bien entendu que nous allons voir grandir et évoluer, en montrant sa force d'âme face aux évènements qui vont jalonner sa vie ... Peu à peu il va comprendre et intégrer le fait que vouloir désespérément quelque chose ne suffit pas pour l'obtenir ...  A travers lui, c'est toute l'adolescence qui est visitée avec ses incertitudes, ses passions  et ses désespoirs. On ne peut que s'attacher à ce garçon sensible et émouvant.
- Nell sa mère qui en quelque sorte est le point autour duquel tournent tous les personnages du ranch .... mais d'autant plus personnage principal que l'on vit vraiment toutes ces années à travers elle, sa façon de percevoir les choses, son analyse fine et sensible de la vie et de ce qu'elle traverse. Et la vie pour elle au ranch est loin d'être facile. C'est pour moi le personnage le plus touchant de la série.
- Et enfin Thunderhead cet étalon blanc dont le destin prévu à la naissance sera contré par son essence même de cheval sauvage .... Aucun anthropomorphisme dans les livres de Mary O'Hara, les chevaux, avec leur grandeur d'âmes, restent des animaux, qui vivent comme tels ... c'est même une fabuleuse découverte de ces êtres si nobles. Et rien que ces descriptions des hardes galopant dans les montagnes donnent une fabuleuse envie de liberté.

Pour autant les autres personnages, tels Rob terriblement dur au point que l'on arrive à le détester même s'il nous touche encore par sa fureur de vouloir réussir son affaire et son désespoir lorsqu'il doit plier l'échine, ou Howard le frère aîné de Ken qui suit un autre chemin mais n'en est pas moins intéressant .... Ou encore et toujours les animaux qui accompagnent la vie au ranch ....  fort bien décrits de façon très juste.

Au final, ce roman est réellement de grande qualité, de par son histoire, de par aussi sa façon d'être narré, toujours dans les sentiments mais sans jamais être niais, les émotions qui transitent au travers des personnages nous atteignent de façon directe et forte. Cela fait je ne sais combien de fois que je le lis et relis et je suis toujours émue par certains passages, je partage toujours aussi ardemment les peines et joies des protagonistes, je me réjouis avec Ken lorsque son cheval par un hasard miraculeux échappe à la castration, j'ai de la peine pour Rob son père lorsque sa toute première jument avec qui il a commencé l'aventure élevage, meurt dans ses bras, de l'émotion pour le jeune garçon lorsqu'il devra faire un choix d'adulte entre le destin de son cheval et son amour pour lui ....
Un magnifique livre sur les chevaux et une fabuleuse leçon de vie. Et au demeurant un livre fort bien écrit.

Extrait
"Le Gnome, cependant, tenait toujours bon. L'Albinos ralentit, s'approcha, s'immobilisa. Ils étaient nez à nez. Durant une longue minute, ils se firent face en s'observant. Ils étaient identiques. Tronc et branche d'un même arbre. Et cette ressemblance troublante -chacun se croyant se voir comme dans un miroir déformant- fit naître l'épouvante et la terreur."

"- Il l'embrasse ! cria Ken. Regardez, mère ! Regardez le Gnome !
- Il est ridicule de l'appeler ainsi. Ce cheval n'a rien d'un Gnome, c'est THUNDERHEAD !
Il y eut un instant de silence ; Ken sentit les paroles de sa mère le pénétrer. Tout se réalisait enfin. Le poulain blanc semblait grandi de plusieurs pouces ; il présentait encore ce mélange de maturité physique et d'une étrange précocité, comme un jeune garçon chargé des responsabilités d'un homme."
" Tout paraissait changé aux yeux de Ken. Il voyait, sentait, percevait, comme il ne l'avait encore jamais fait auparavant ; il croyait pénétrer dans un monde secret que personne d'autre ne connaissait. Le vent lui fouettait les joues, lui entrait dans la bouche, sifflait dans ses oreilles. Quelle allure ! Quelle incroyable vitesse ! Quel train étrange, flottant ! Ces longues foulées semblaient lentes comme les brasses d'un nageur "overhand". Puis, le choc vif comme l'éclair contre le sol et de nouveau cette traversée rapide de l'air."


dimanche 5 février 2012

Transparences d'Ayerdhal

Lorsque Stephen Bellanger, québécois d'origine et criminologue, s'installe à Lyon pour travailler pour Interpol et découvre le fameux dossier Ann X, il ne se doute pas que celui-ci va l'entraîner durant plus de trois ans derrière une insaisissable jeune femme qui aurait tué plus de 1 000 personnes .... 
Un dossier qui intéresse aussi fortement d'autres services, comme le FBI, le CIA et la NSA .... Car le dossier Ann X comporte trop d'ombres et  de vides pour ne pas susciter des interrogations qui vont conduire le criminologue jusqu'au bout d'un parcours qu'il n'aurait jamais cru être capable d'accomplir.

Ann X avait 12 ans lorsqu'elle a tué à coups de sabre ses parents et un couple d'amis lors d'un dîner ....  et depuis l'adolescence puis la jeune femme se révèle insaisissable ayant développé d'étranges dons de .... caméléons et de transparences ....

"De la même façon, tu disposes de milliers de témoignages qui t'ont amené à le qualifier de transparence, mais tu t'obstines à l'imaginer faite de traits et de formes, d'empreintes, de couleurs, de silhouette, d'ombre, d'allure, de ... de particularités qui feraient d'elle un être unique, identifiable ou tout simplement visible. Si elle se plantait en face de toi, qu'elle te regardait droit dans les yeux, tu ne la reconnaitrais pas. Tu ne la verrais peut-être même pas."

Je commencerai par le plus incroyable de ce roman .. le fait d'avoir fait durer une enquête tout au long de 603 pages, une enquête minutieuse, troublante à la fois pleine de rebondissements mais aussi d'une lenteur presque mortelle ... sans ennuyer aucunement le lecteur ... Enfin pour ma part en tous les cas.

Car au delà des méandres de cette obscur dossier et des implications de services divers et de questions récurrents : est- ce qu'on se sert d'Ann pour accomplir telle et telle disparition de personnes gênantes  ou agit-elle par elle-même ? est-elle protégée en réalité par quelques instances gouvernementales ou cherche-t-on à la mettre hors de nuire ? qu'est- ce qui l'anime : vengeance, prédation, combat pour certains droits en punissant les "méchants" ? (autrement dit les violeurs et autres coupables d'exactions) .... Tue-t-elle parce qu'elle est sociopathe ou parce qu'elle ressent de la compassion pour certaines personnes ? ......  ce sont les personnages eux même qui fascinent ...

En commençant par la criminelle elle-même attachante et effrayante à la fois avec un côté impitoyable dans la tuerie mais une part d'enfance qui ne meurt jamais, une sensibilité malgré son côté implacable et une volonté aussi de ne plus faire le mal .... Ann sait se rendre invisible aux yeux de tous mais se montre telle qu'elle est à celui qu'elle se choisit, elle en parait d'autant plus terrifiante ....

Surtout aux yeux de Stephen qui au fil des années, va développer une certaine proximité avec elle, un rapprochement même qu'il n'a pas voulu car il va en être son jouet en quelque sorte .... Un personnage troublant qu'est ce Stephen, au préalable un bel homme plutôt égoïste et renfermé sur lui-même, n'ayant pour seul et unique ami un SDF, mais un homme qui peu à peu change, troublé par Ann pour qui il ressent à la fois peur, fascination et respect ainsi qu'attirance ..... qui en devient fragile et du coup beaucoup plus humain.

Et enfin Michel l'ami sans abri, qui à sa façon est celui qui portera Stephen durant ces trois ans, le soutenant lorsqu'il va mal, l'aidant à avancer et qui en même temps va se réinsérer peu à peu dans une société dans laquelle il a souhaité aussi se rendre transparent. Et qui va développer une certaine proximité avec Ann. Uun grand personnage que ce Michel.

Une grande part de l'intérêt de se livre réside dans ces amitiés atypiques mais aussi dans les points communs que tous ces personnages vont développer malgré eux ....
L'autre réside dans un véritable passage au crible de la société dans tout ce qu'elle comporte comme vices, manipulations, indifférence ...
La notion d'invisibilité d'Ann qui est celle de milliers de personnes en souffrance dans la rue que personne ne voit plus ... Les réelles raisons des meurtres d'Ann qui s'apparentent à une sorte de Zorro qui défendrait l'opprimé ou l'orphelin ... selon sa propre perception des choses .... Qui lui reprocherait de s'en prendre à un criminel, un maltraitant d'enfant ou à un violeur ? et pourtant qui lui donne le droit de faire SA loi ?

Comme elle le dit si bien
"J'espère que tu sais te situer tout seul face aux assassinats collectifs que sont les guerres, ou aux meurtres tout aussi collectifs qui découlent de l'exploitation de l'homme par son frère. La malnutrition, l'absence de précautions sanitaires, la pollution, l'inaccessibilité des médicaments ou de l'énergie, l'épuisement par les carences ... [...] Les uns sont des meurtriers, les autres sont coupables d'homicide par négligence. Ils font  beaucoup plus de morts que tous les criminels réunis."

En tous les cas un roman qui ne laisse pas indifférent, qui n'est pas toujours facile à lire (merci à X Files de m'avoir donné une certaine habitude des manipulations gouvernementales et une certaine approche de l'espionnage et des agences américaines, lol), mais pour ma part qui m'a vraiment beaucoup plu.
C'était le tout premier que je lisais de cet auteur, j'ai envie d'en découvrir d'autres.

Ce livre a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire et le Prix Polar Michel Lebrun.

Extrait
"Le type pose un pied dans le caniveau et, quand il se lève, elle se penche comme pour lui parler et enfonce le poinçon dans son occiput. Il retombe dans son siège pendant qu'elle essuie l'arme sur son veston.
Elle glisse le poinçon dans sa manche droite et replonge dans la foule. C'est une alène très effilée de vingt centimètres, suffisamment souple pour accepter la légère courbure de sa ceinture, donc le métal conserve la mémoire de sa rigidité initiale. Une surface dure, telle qu'un os, la ferait plier et casser. Une pénétration trop vive dans une matière dense, comme un muscle contracté, aurait le même effet. Mais Naïs connaît bien l'anatomie et contrôle parfaitement la vitesse de ses mouvements."

Ailleurs
Une interview d'Ayerdhal à propose de son roman, c'est ici.
Mes Imaginaires ; Cafard Cosmique ; Monsieur Lhisbei (que je remercie de m'avoir conseillé cet auteur ^^) ; ActuSF ....



mercredi 1 février 2012

Lectures en cours (19) et derniers achats

Sous ce vent glacial venu du Nord, on aimerait bien rester chez soi à bouquiner sous la couette !

Bon alors déjà petits achats du mois, rien de bien méchant on reste raisonnable, récession économique oblige :(



Quelles lectures pour le mois de Février alors ?

On prend "presque" les mêmes et on recommence : 
- Les lames du Cardinal de Pierre PEVEL, retardé un peu et programmé pour ce mois-ci, avec Spooky
 
- Demain les chiens de Clifford D. SIMAK  en LC avec le Cercle d'Atuan
Voici les récits que racontent les Chiens quand le feu brûle clair dans l'âtre et que le vent souffle du nord. La famille alors fait cercle autour du feu, les jeunes chiots écoutent sans mot dire et, quand l'histoire est finie, posent maintes questions :
"Qu'est-ce que c'est que l'Homme ?" demandent-ils ...

- Voix d'Ursula LE GUIN
Tome 2 des Chroniques des Rivages de l'Ouest dont j'ai déjà lu Dons.
Ansul était jadis une ville paisible, riche de ses nombreuses bibliothèques, ses écoles et ses temples. C'était avant l'occupation des Alds. Les Alds croient en la présence de démons dissimulés dans les mots. Aussi interdisent-ils la lecture et l'écriture, sous peine de mort ...

Je ne prévois pas plus je suis déjà en retard sur mes lectures de Janvier et pour peu que d'autres se rajoutent, pas de prise de tête en somme :)