dimanche 5 octobre 2014

Nos étoiles contraires de John Green

"Un jour viendra où nous seront tous morts. Tous. Un jour viendra où il  ne restera plus aucun être humain pour se rappeler l'existence des hommes. Un jour viendra où il ne restera plus personne pour se souvenir d'Aristote ou de Cléopâtre, encore moins de toi. Tout ce qui a été fait, construit, pensé et découvert sera oublié et tout ça n'aura servi à rien. Ce jour viendra bientôt ou dans des millions d'années. Quoi qu'il arrive, même si nous survivons à la fin du soleil,  nous ne survivrons pas toujours. Du temps 'est écoulé avant que les organismes acquièrent une conscience et il s'en écoulera après"

Il est des livres au destin improbable, des livres qui se retrouvent entre vos mains complètement par hasard, des livres dont on redoute la lecture parce qu'ils ont été soit encensés, soit adaptés au cinéma, soit ... soit ...
Nos étoiles contraires est l'un d'eux ... Prêté par une amie qui avait chargé mon binôme (oui binôme c'est plus élégant que décharge de direction n'est-ce pas ? faut bien trouver des termes plus élégants à ma nouvelle situation professionnelle) de le ramener à la médiathèque le lendemain ... une soirée donc pour m'enfiler les 350 pages de ce roman dont je savais qu'il avait son petit succès au cinéma (à tort ou à raison, je n'ai pas vu le film bien évidement) et qui pouvait apporter le pire comme le meilleur ..

Ce roman fut une véritable claque en vérité ....  pour le résumer en quelques mots, il raconte la rencontre entre Hazel et Augustus, deux adolescents qui luttent, chacun à leur façon contre le cancer mais qui ont encore des rêves plein la tête.  Une sorte de Roméo et Juliette façon moderne sans excès de dramatisme. Autant dire qu'un tel livre me faisait appréhender le pire. Or rien de misérabilisme, juste une histoire d'amour même pas niaise, des adolescents qui vivent tout simplement. Si leur maladie est omniprésente, il n'y a aucune trace de pathétisme, même si évidement c'est triste, j'ai fini le roman en sanglotant comme une perdue mais à la rigueur c'était prévisible.

Ce que je trouve vraiment intéressant dans ce livre, destiné aux ados, c'est la façon dont ses jeunes personnages appréhendent leur vie, leur maladie, avec courage certes mais aussi avec humour, ("J'ai scintillé comme un sapin de Noël, dixit Augustus après son passage au scan) sans occulter la peur, la souffrance. On n'est pas face à des super héros qui nous donnent des leçons de savoir vivre, d'abnégation, chacun d'eux peut péter un plomb, en avoir marre, leur courage n'est pas dans la supportabilité de la maladie mais dans leur façon de vivre comme les autres ... même si Hazel traîne derrière elle une bouteille à oxygène pour pallier la déficience des ses poumons métastasés et Augustus une jambe artificielle, suite à un ostéosarcome .... même si Hazel ne veut pas s'engager dans l'amour car elle est telle une grenade dégoupillée, autant limiter les souffrances d'autrui lorsqu'elle partira .... sans savoir qu'en réalité on peut être tous la grenade de quelqu'un et en être aussi bien la victime.
John Green nous livre là une histoire franche et spontanée, que nous savons être terrible "le monde n'est pas une usine à exaucer les voeux"mais qui parvient à nous faire oublier que ces deux jeunes là sont en sursis, car finalement, même si le cancer est présent, il est relégué au second plan, bien qu'il nous rattrape insidieusement au fil des pages tout en surprenant par son retournement de situation.

En parallèle à l'histoire, celle d'un livre qui porte la jeune héroïne "Une impériale affliction" d'un certain Van Houten qu'Hazel rêve de rencontrer parce qu'il a achevé son unique roman, narrant la maladie d'une certaine Anna, sur une phrase en suspens, sans le conclure .... Hazel, puis Augustus, une fois qu'il aura découvert le roman à son tour, ont alors à coeur de partir en Hollande tenter de rencontrer l'auteur.
Une sorte d'aventure, une course contre la montre, pour ces moments rares de prise sur leur vie.

Il aurait été dommage de passer à côté de ce roman, même si son sujet fait partie de ceux que je supporte le moins. Sensible, bien écrit, entre rires et larmes, c'est comme je le disais au début une sacré claque ...

Je conclue ce billet en ayant une pensée pour une étoile partie trop tôt il y a maintenant 5 ans ....  et que je n'oublie pas ...


7 commentaires:

  1. Hey,
    C'est un plaisir de te voir de retour sur la blogo! Je note ton avis très positif. Il me semble bien que j'avais déjà lu du bien de ce livre de par le passé, mais récemment la bande-annonce du film m'avait "refroidie" de par son côté très optimiste/mièvre/sentimental... Bon, je sais que le film et le livre sont deux choses différentes, mais voilà. :)

    RépondreSupprimer
  2. J'ai lu des avis pas du tout enthousiastes sur le film du coup j'ai un peu mis de côté mon envie de lire le livre. Faudra quand même que j'y jette un oeil un jour ^^

    RépondreSupprimer
  3. Bon ben, du coup, l'hésitation va rester là quand à tenter la lecture ou pas. Vu le film, qui ne m'a pas touché autant qu'il aurait pu. Du coup le doute règne. Ou alors je tente la comparaison livre/film.

    RépondreSupprimer
  4. Entièrement d'accord avec toi! :)

    RépondreSupprimer
  5. Touché par le film, je regrette presque de ne pas avoir commencé par le livre, que je lirai un jour ;)

    RépondreSupprimer
  6. Je pensais aller voir le film mais pas d'humeur à voir un film sur le sujet. Je le rattraperai peut-être un jour mais alors le bouquin, malgré la belle chronique que tu en fais, je suis à peu près sûre de ne jamais le lire.

    RépondreSupprimer