dimanche 30 décembre 2012

La fin du monde n'a pas eu lieu ....

Puisque le 21 décembre, aucune comète ne s'est écrasée sur notre Terre , aucun volcan n'est entré en éruption, couvrant toute la planète bleue de ses cendres, aucun extra-terrestre n'est venu nous réduire en bouillie et aucune des centrales nucléaires n'a explosé, irradiant tout ce qui vit,  nous sommes toujours là, bien en vie, et toujours prompt à continuer à bousiller notre couche d'ozone, nos forêts et nos mers.
Et du coup me voici obligée de faire le bilan de l'année 2012  .... pfff, et dire que nous étions si bien préparés à faire face à une invasion de zombie ou à survivre sur une terre dévastée .... Bon ce sera pour une autre fois !

Pour commencer, autant annoncer la bonne nouvelle, j'ai rempli ma seule résolution prise pour l'année, à savoir lire Le Seigneur des Anneaux :  ce fut fait et bien fait, et en plus j'ai adoré, ouf la perspective de tout disparaître en cette fin d'année m'aura au moins permis de découvrir ce fabuleux auteur, j'ai même lu Bilbo le Hobbit, c'est pour dire !

Alors quel bilan pour cette année 2012 ?

¤ Clair Obscur compte désormais 2 ans et demi de vie ....

¤ J'ai rédigé 136 billets (soit 2  de moins que l'an passé, on va dire que c'est du pareil au même) donc 86 consacrés aux livres (petit progrès par rapport à l'an passé qui affichait 80).

¤ J'ai eu quelques coups de coeur :
Mes cheveux fous de Neil GAIMAN 
- Sur la Piste des dragons oubliés de Elian BLACK'MOR
- La Ballade de Pern de Mc CAFFREY
- Fils des Brumes de Brandon SANDERSON
- Les ombres de Wielstadt de Pierre PEVEL



¤ Ma Pàl compte 24 livres (contre 33 l'an passé, c'est un net progrès, cela dit cela va remonter, je n'ai pas encore acheté mes livres de Noël, lol)

¤ Côté Top des billets les plus visités
- A la croisée des mondes de PULLMAN (mais datant de 2011) : 45 
- Dragon de glace de MARTIN : 35
- Les enfants de Noé de JOUBERT : (datant aussi de 2011) : 27
- A l'école lisons (4) : 27 aussi
Soit sur les 5  premiers, trois billets de 2012,  les deux suivants sont de 2010 puis 2012, je suis toujours étonnée de voir Les enfants de Noé si bien placé, je suppose que pas mal de collégiens se rendent sur cette page pour faire leurs fiches de lecture, lol.

¤ Pas de Challenges cette année, comme décidé il y a un an, mais des Lectures communes, bien sympathiques.
- Leviathan de Scott WESTERFELD avec Spocky ; AcrO ; Vert ; Yume ; Shaya
- Demain les chiens de Clifford D SIMAK avec le Cercle d'Atuan
- Béhémoth de Scott WESTERFELD avec le Cercle d'Atuan
- La Vestale du Calix de Anne LARUE avec AcrO
- Le monde perdu de Michael CRICHTON avec Tigger Lilly
- Les ombres de Wielstadt de Pierre PEVEL avec Spocky
- Dragon de glace de George R.R. MARTIN avec Spocky
- Les masques de Wielstadt de Pierre PEVEL avec Spocky et Julien.

¤ Deux Festivals du livre

¤ Et pour achever le bilan moral du blog : plutôt positif, bon avec quelques baisses de motivation (au point de tout vouloir supprimer) mais sans cela il ne s'appellerait pas Clair Obscur. Depuis que je me prends moins la tête avec les commentaires, je m'en porte beaucoup mieux, même si je continue à être surprise de l'attitude de certains, il est difficile en réalité de toucher d'autres personnes que son petit groupe habituel de posteurs, mais puisque c'est ainsi, autant faire avec, on ne peut pas plaire à tous ni leur donner envie de faire des petites visites.
Les liens développés avec certains blogueurs sont trop précieux (via ce blog ou encore mieux en IRL lors des rencontres littéraires) pour se soucier du reste.

Voilà qui conclue ce Bilan, pour 2013 on va dire qu'on va continuer son petit bonhomme de chemin.
Pas de résolutions particulières cette année, après tout il n'y a plus de fin du monde alors ....

Et surtout une très très Bonne année à tous :)

vendredi 28 décembre 2012

La guerre des mondes n'aura pas lieu ! de Johan Heliot

"Quand Johan Heliot pirate H.G.Welles .... Un cocktail détonant d'humour et d'aventures !"
Cette petit phrase inscrite sur la quatrième de couverture traduit bien l'esprit de ce roman de SF dans lequel Heliot campe le propre auteur de La Guerre des Mondes dans son histoire, en la détournant juste ce qu'il faut pour faire de ce récit une aventure drôlissime et bien narrée.

Voici le synopsis de la Guerre des Mondes : Des extra-terrestres venus de Mars envahissent la Terre en usant de « rayons ardents », d'armes chimiques et de tripodes. Après avoir facilement défait la résistance humaine, les Martiens dévastent l'est de l'Angleterre, Londres incluse. N'étant pas immunisés contre les maladies terriennes, ils finissent par mourir. La narration est faite par un journaliste rescapé des premières attaques, qui cherche à retrouver son épouse en errant à travers un pays désert et désolé.

Johan Heliot campe son personnage d'Herbert G.Wells, qui après avoir essuyé un refus de plus de la part d'un éditeur pour son roman "Les argonautes à la conquête du temps" décide de tout quitter, de laisser Londres derrière lui et d'embarquer pour l'Amérique. Là-bas, il existe une cité idéale, Icaria où tout est possible. Parti avec Isabel, il fait la connaissance en cours de route d'une famille d'irlandais dont les parents, passés par-dessus bord, laissent orphelins trois enfants. Et voici notre jeune Herbert affublé d'une famille avec laquelle il parvient en Amérique. Pour faire bonne mesure il y ajoute Toussaint un enfant des rues, noir et pauvre, et se trouve prêt à affronter ce vaste pays en route vers l'Ouest, vers sa cité de liberté.
Jusqu'au moment où il se retrouve face à l'apparition d'un navire spatial, venu tout droit de Mars, du futur, pour empêcher une guerre entre les deux mondes : la Terre et la planète rouge.

Les références littéraires et cinématographiques ne manquent pas dans ce roman, de "Docteur Levingston I presume" (en réalité "Professeur Wells, je présume ?) à l'évocation du lancer de cocon dans l'espace pour rallier la Terre (on pense évidement à Jules Verne), en passant par Men in Black (l'effacement des souvenirs dans une grande lueur blanche), Stargates (l'Arche qui permet de passer d'un monde à l'autre) sans oublier la fameuse phrase " Un petit pas pour l'homme, un grand bond pour l'humanité" ("Un petit pas pour mon cheval, mais un grand bond pour l'armée des Etats-Unis !).
Voilà qui est bien savoureux et qui fait de ce roman léger, qui se ne prend pas au sérieux, un bon moment littéraire, c'est pour le moins original cette uchronie aux portes de la planète rouge. Cela m'a fait fortement penser à la conférence aux Utopiales : Mars les nouveaux défis scientifiques et techniques : Heliot fait parfaitement écho à tout ce que j'ai pu entendre sur la fascination de tous pour Mars.
Les personnages, un peu naïfs, sont vraiment profondément gentils mais dans le bon sens, empreints d'humanité, de respect des valeurs humaines, se heurtant à la dureté du Nouveau Monde, sans jamais se départir ni de leur politesse, ni de leur culture, ni de leur altruisme. Les méchants sont évidement de vrais méchants sournois, mesquins et prêts à tout pour leur profit personnel mais au final qui se font justement punir. Le tout dans un monde de fin XIX où les cow-boys jouent du révolver contre les tripodes et autres armes extra terrestres.

Un chouette petit roman que j'ai dévoré sans y penser, qui serait bon à mettre dans toutes les mains des adolescents qui veulent se lancer dans la SF .... avant de découvrir La Guerre des Mondes de H.G. Wells !

Ailleurs

mercredi 26 décembre 2012

A l'école lisons (4)

Acte 4 .... C'est marrant de rédiger ce billet sur l'école durant le début de mes vacances, cela dit je ne m'y sens pas vraiment, j'ai passé une bonne partie de mon WE à ranger mes cours et à commencer à préparer les suivants .... Bref, vie de prof quoi ...

Alors qu'avons nous découvert lors de ce mois de Décembre ?

- Côté CM2 : Le vieux fou de dessin de François Place qui raconte la rencontre entre un petit vendeur des rues, Tojiro, et un curieux vieil homme qui dessine toute la journée des lions-dragons, des ponts suspendus et des saules qui pleurent. Entre l'enfant et le vieux peintre va naître une amitié profonde et ce dernier va transmettre son savoir. Ce récit se passe au Japon au XIXiè siècle et évoque un peintre très connu, Hokusai, réputé pour ses estampes dont celle-ci est la plus connue.

Voilà un petit roman qui ne manque pas d'intérêt pédagogique car en plus de faire découvrir un peintre, il plonge ses lecteurs dans un monde exotique, qu'ils ne connaissent qu'à peine à travers les mangas. De plus c'est rempli de petites illustrations et d'explications concernant l'art de la gravure et de l'estampe. Et il traite très bien les rapports d'amitié et de respect entre le vieil homme et l'enfant, ainsi que toute la phase d'apprentissage d'un art difficile avec toute la frustration mais aussi la joie que cela peut apporter.
 Un petit roman très intéressant qui leur a beaucoup plu, il a obtenu la note de 4,5 / 5 et je leur ai promis en prime pour la période prochaine de nous lancer dans des séances d'art plastique "à la manière d'Hokusai". 
J'ai hâte de voir ce que cela peut donner !

 Citation
"Apprends à regarder en silence, si tu ne veux pas que le bruit chasse devant tes yeux la beauté des choses fragiles."

- Côté CM1 : Fantastique Maître Renard du fameux Roald Dahl. Si perso j'ai passé l'âge d'apprécier les romans de Renard, les gamins, eux ne s'y sont pas trompés, c'est qu'ils sont affaire à Dahl (ils m'ont d'ailleurs épatée en reconnaissant le nom de l'auteur aperçu dans un texte d'exercice de français, comme quoi .... et ensuite ils ont ouvert de grandes yeux lorsque je leur ai appris que c'était aussi celui qui avait écrit Charlie et la Chocolaterie) et à un texte plutôt drôle qui met en scène la bêtise des hommes face à la ruse d'un renard.

Ce texte m'a permis d'aborder un débat intéressant sur le vol : lorsque celui-ci est commis sous le coup de la faim, est-il condamnable ou pas ?
Ce Fantastique Maitre Renard est narré sous forme de conte humoristique avec une police d'écriture très agréable à la lecture et un style tout à fait adapté à des enfants de 8.9 ans.
C'est leur livre préféré à ce jour. 5/5

lundi 24 décembre 2012

La trilogie de Wielstadt : les masques de Wielstadt de Pierre Pevel

Trois ans se sont écoulés depuis la dernière aventure de Kantz dans les Ombres de Wielstadt et nous le retrouvons en plein dans la Guerre de Trente Ans qui fait rage en Europe. Si la ville de Wielstadt en est toujours protégé grâce au dragon qui veille sur elle, elle n'en est pas moins la proie du mal, cette fois-ci personnifié dans le personnage d'Osiander, un démon à visage humain, déterminé à retrouver une prophétie secrète détenue par les Templiers.

On retrouve avec plaisir les personnages déjà présents dans le Tome 1 pour une enquête plus approfondie et plus compliquée à mon sens que précédemment qui met en jeu un conflit entre la Sainte-Vehme, une organisation redoutable qui fait justice elle-même en prétendant oeuvrer pour le bien commun, et la Rose-Croix, une fraternité secrète et savante, passionnée d'occultisme et de théologie. C'est que toutes deux veulent absolument retrouver la prophétie de Malachie. J'ai trouvé drôle de tomber sur cette prophétie en période d'annonce de fin du monde, en effet celle-ci aurait prédit que le dernier pape viendra après le successeur de Jean Paul II, autrement dit après Benoit XVI. 
Et voilà notre chevalier embarqué dans une sombre histoire, qui mettra en jeu la vie d'une Baronne ainsi que la sienne et celle de ses proches.
On fait plus amplement connaissance avec Kantz dans ce tome-ci, sans pour autant savoir encore quel fut son passé, ce qui m'a un peu déçue, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur sa bague, sa main gantée et sa relation avec la Dame Rouge, je suppose que ce sera pour le dernier Tome. Néanmoins on en apprend plus sur sa personnalité.
Jusque là il passait pour un homme extrêmement cultivé, déterminé et intelligent, on le découvre désormais capable de fermeté, voire même d'usage de la force pour obtenir une information. Ce côté impitoyable nous était inconnu jusque là.
Il est intéressant d'ailleurs de constater à quel point on peut accepter de la part de quelqu'un qui oeuvre pour le bien, de faire quelquefois montre de violence, ce que l'on condamne de la part du Mal. C'est d'autant plus frappant que Osiander n'estime pas réagir autrement que dans un intérêt qui peut être assimilé au Bien pour lui, alors que cela passe pour du mauvais à nos yeux. Ainsi tout est question de point de vue.
Kantz nous apparait aussi plus fragile, plus usé par la Guerre et ses conséquences, que trois ans auparavant, il a vieilli et s'en trouve plus vulnérable. J'ai été beaucoup touchée par la scène où il fait usage de son don pour glaner des informations sur le meurtrier de l'un de ses amis.

Pevel nous plonge plus profondément dans l'Histoire dans ce Tome-ci, même s'il prend quelques libertés avec elle, durant son récit. Tout en y mêlant son aspect fantasy, de par le pouvoir de Kantz, le dragon et tous les personnages fantastiques qui gravitent autour de lui. Il en profite aussi pour nous enseigner d'autres notions, comme le passionnant passage sur la cryptographie : je suis certaine que j'aurais adoré, adolescente, mettre en oeuvre le carré de Vigenère pour faire passer des mots codés aux copines durant les cours de solfège !
Si le récit est plus sombre et plus compliqué, Pevel n'en oublie pas pour autant l'aspect action toujours aussi visuelle qui fait vraiment le charme de ses romans.
Les combats sont tellement empreints de réalisme qu'on a la sensation de les voir de dessiner devant nous.

J'ai donc encore beaucoup apprécié cette lecture, bien qu'avoir quand même préféré le précédent, que j'ai découverte en bonne compagnie : avec Spocky et Julien.

Nous entamerons la suite au mois de Janvier.

Ailleurs
Olya ; Vert ...

samedi 22 décembre 2012

Dragon de glace de George R.R.Martin

De MARTIN, je ne connaissais que le Trône de Fer, alors j'étais plutôt impatience de découvrir quelques autres de ses écrits. Commencer par des nouvelles est un pari risqué, on ne sait jamais si l'on va suffisamment entrer dans ce genre d'écrit pour savoir si l'on aime ou pas, ou quelquefois c'est beaucoup trop court pour se faire une opinion.
Bon au vu de la quatrième de couverture, je ne prenais toutefois guère de risque : dragon, froid, givre, neige .... le tout narré de manière à véritablement sentir le froid qui émane de cet animal mythique, j'étais presque sûre que j'allais aimer la première nouvelle.
Non seulement ce fut le cas mais en plus les autres m'ont étonnée et séduite. Si ses deux premières sont de type fantasy, les deux dernières nous projettent dans un monde contemporain, on s'éloigne alors grandement du Trône de Fer.

Petit aperçu de ces quatre nouvelles :
- Dragon de glace : à la manière d'un conte, Martin narre l'histoire d'Adara, née au coeur de l'hiver, le pire gel jamais arrivé qui tua sa mère et la rendit différente des autres enfants. En effet, elle est capable d'endurer la rigueur des hivers qui d'années en années deviennent de plus en plus longs : c'est qu'un dragon de glace survole le ciel annonçant à chaque fois un printemps tardif .... Winter is coming, évidement on ne peut pas s'empêcher d'y penser ! 
J'ai énormément apprécié cette nouvelle, de part son écrit que j'ai trouvé très poétique, et ensuite par son histoire qui lie Adara et son dragon de glace. Bon j'avoue, je suis complètement imprégnée des histoires de chevaliers dragons de Mc Caffrey, cela joue et pourtant la relation qui lie homme-dragon dans cette nouvelle-ci est totalement différente du lien télépathique qui existe entre les deux dans La Ballade de Pern. Je le faisais aussi remarquer dans mon billet sur le carnet 2 de La Piste des dragons oubliés, dans Dragon de glace, ces animaux mythiques ne sont que des montures de guerre, des destriers volants que l'on fouaille et traite comme des animaux de monte. On est loin de la magie des autres ouvrages lus dernièrement.
C'est le seul aspect qui m'a déplu dans cette nouvelle-ci, mais cela reste un petit point car j'ai vraiment été enchantée par ce récit glacial. Cela m'a rappelée des souvenirs d'autrefois lorsque j'aimais profondément la beauté des hivers enneigés et je rends hommage à Martin qui sait parfaitement la rendre.

- Dans les contrées perdues : "Chez Alys la grise, on peut se procurer tout ce dont on n'a jamais rêvé. Mais il vaut mieux ne jamais pousser sa porte." Dame Mélange désirerait changer de forme, devenir un loup, alors que Jerais le Bleu, son champion, souhaite qu'elle échoue. Or Alys se doit de réaliser tous les souhaits, comme elle l'a promis ... Comment va-t-elle pouvoir satisfaire ces deux-là contradictoires ? Un long périple va la conduire à travers des contrées hostiles et solitaires à la recherche du loup-garou. Cette nouvelle ci reste dans une atmosphère fantasy mais beaucoup plus glauque et étrange que la première. Certaines scènes décrites sont d'un réalisme à couper le souffler mais en fait paraître encore plus atroce et terrible les actes.
Personnages inquiétants, climat sombre où souffle un vent de désolation, cette nouvelle m'a mise un peu mal à l'aise.

- L'homme en forme de poire : La plus grande surprise de ce recueil, après avoir lu deux qui se passaient dans un univers proche de celui déjà créé par Martin, je ne m'attendais pas à basculer dans notre monde d'aujourd'hui et qui plus est, de façon aussi radicale. 
Jessie, jeune femme illustratrice, emménage, avec son amie Angela, dans un nouvel appartement. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si elle ne se retrouvait pas en présence d'un personnage plus qu'intrigant ... un homme en forme de poire. Il parait, selon Martin, que tout le monde connaît un homme de poire. Je suis bien heureuse de le démentir car l'aventure qui arrive à Jessie est pour le moins flippante. Non seulement, il existe une certaine tension qui monte de pages en pages au fur et à mesure où cet étrange homme semble harceler la jeune femme jusque dans ses rêves (et ses illustrations) mais en plus l'auteur a su parfaitement décrire l'homme le plus repoussant, le plus répugnant qui soit. J'en frissonne encore ! Le dénouement est incroyable au terme d'une tension de plus en plus forte, je suis bien contente de ne pas l'avoir lue le soir, d'ailleurs j'en ai rêvé c'est pour dire à quel point cette nouvelle -excellente au demeurant- m'a marquée.

- Portrait de famille : Une nouvelle contemporaine aussi mais sur le mode fantastique lorsque les personnages de romans d'un écrivain Richard Caitling prennent vie à partir de tableaux peints par sa fille, en fuite depuis des années. Encore une nouvelle prenante et relativement oppressante car l'on ne sait pas trop à quoi s'attendre. Il faut attendre la fin pour comprendre les raisons qui ont poussé Michelle à peindre ces tableaux, ce qui m'a d'ailleurs rendu le personnage de Richard profondément antipathique. Martin est parti d'une affaire de famille, d'un fait divers pour ne bâtir une histoire fantastique. Bien vu bien que ce ne soit pas ma préférée.

En conclusion, une très belle découverte que j'ai lu en compagnie de Spocky.

Ailleurs

mercredi 19 décembre 2012

Sur la piste des Dragons Oubliés Du Ventre de Paris au Nord du monde de Elian Black'Mor

De retour de son premier périple, voici notre personnage découvreur en partance pour le  Nord après qu'on lui ait envoyé le cliché d'une apparition nocturne au 72ème parallèle.

Sur la Piste des Dragons Oubliés, c'est avant tout un album contemplatif, plus qu'une histoire, en effet en guise de récit, c'est en fait des fragments de compte rendu des voyages que fait le narrateur. Il évolue dans un monde de la fin du XIX, début du XXième siècle (ballons dirigeables, références à Sigmund Freud, photographies en noir et blanc), un monde où évoluent encore de splendides dragons ....

Allant de l'Islande à la Norvège, remontant les fjords, toujours plus au Nord, au pays des aurores boréales, il découvre de nouvelles merveilles : la licorne des mers, le dragon de l'Ile Volcan, le Nidogh ... et aussi de nouvelles caractéristiques de ces animaux fabuleux ainsi que des traces des vestiges d'une union homme-dragon "Il semblait exister entre le cavalier et sa monture une telle connivence qu'on pourrait la qualifier aujourd'hui de quasi télépathique ....".

Ce qui ne manque pas de faire évoquer évidement la relation fusionnelle dragons-chevaliers dans la Ballade de Pern de Mc CAFFREY, une relation très différente de celle relatée dans Le Dragon de Glace de George R.R. MARTIN où les dragons ne sont que des montures de combat et n'ont pas la grâce de ceux de Pern ou de ceux de Black'Mor.

Car si je citais l'aspect contemplatif de l'album-ci, c'est bien grâce à la magnificence des illustrations qui représentent ces animaux mythiques et fabuleux, tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc. 
On ne se lasse pas de tourner et tourner à nouveau les pages, à la découverte du moindre petit détail, observant les cartes, les dessins et tombant en extase sur une nouvelle illustration qui nous saute à la figure.
Tous ces dragons ne sont pas beaux, certains font presque peur mais ils ont tous en commun une grande noblesse.

Ce second carnet est à la hauteur du premier. J'ai hâte de découvrir le troisième !
Pour achever, une citation de Tolkien : "Ainsi vient la neige après le feu et même les dragons ont une fin.





Ailleurs

dimanche 16 décembre 2012

La Ballade de Pern Les dauphins de Pern Intégrale 1 de Mc Caffrey

102 ans après l'atterrissage
Kibbe tira une dernière fois la corde de la cloche. Il s'était relayé avec Corey toute la matinée, mais maintenant le soleil déclinait, et on ne leur répondait toujours pas. Généralement, quelqu'un, ne fût-ce qu'un pêcheur, sortait du lieu de l'Homme sur la jetée. Mais les bateaux se balançaient sur leurs ancres, et, à l'évidence, ils n'étaient pas sortis depuis un certain temps.

Et les dauphins d'attendre désespérément que se renoue la tradition de l'union Homme-cétacé ... Heureusement Readis, le fils de Jayge et d'Aramina, sauvé d'un naufrage par ces étranges poissons-bateaux qui parlent, va tout mettre en oeuvre pour recréer la symbiose qui existait autrefois entre les deux espèces.

Nous voici dans une autre ramification de la Ballade de Pern, le récit se situe juste avant que les Chevaliers Dragons, avec l'aide de SIAAV, parviennent à détourner l'Etoile Rouge de sa trajectoire, et se prolonge encore après et cette fois-ci du côté des Seigneurs du Fort de la Rivière Paradis. Une histoire donc parallèle au roman Tous les Weyrs de Pern, comme l'aime à faire Mc Caffrey (et qu'elle accomplit si bien). 
Ainsi les rôles de personnages récurrents comme F'lar et Lessa, Menolly et Sebell, deviennent à nouveau secondaires au profit de Readis, au début du récit, petit garçon, d'Alémi son oncle qui va tout lui apprendre de la mer et de T'lion, jeune chevalier dragon, ami à la fois de Readis et des dauphins.
Ces fameux dauphins que l'on évoque lors de la colonisation de Pern, dans L'Aube des dragons. Rendus capables de communiquer par la parole, ils avaient été amenés sur la planète afin d'aider à l'apprivoisement des mers nouvelles, autrefois les hommes qui travaillaient en étroite collaboration avec les dauphins se nommaient les Dolphineurs et humains comme cétacés se rendaient mutuellement de grands services. Puis cette relation s'éteignit peu à peu au fil des générations, bien que les dauphins gardent en mémoire au cours des ans, comment parler et comment sauver les hommes. Et aussi comment les appeler.

Il est étrange de constater à quel point la mémoire de l'animal fut fidèle alors que celle de l'humain s'estompa peu à peu, celle des dauphins était mise à jour par des histoires et légendes sans cesse racontées comme les Ballades relataient les hauts faits des hommes. Et pourtant ceux-ci oublièrent les dauphins, jusqu'à même effacer de leurs souvenirs ce qu'ils étaient, pour les appeler bizarrement des poissons-bateaux.

Evidement dans ce récit là précisément, on est à fond dans le côté gentillet de Mc Caffrey, avec ses Flipper en herbe qui cherchent à tout prix à aider les humains (ces ingrats qui pourtant ne prêtaient même plus attention à eux ! ), on assiste ainsi à des parties de jeux, de solidarité de la part de ces sympathiques animaux. Celui qui n'aime pas les dauphins et la mer passera son chemin, voire même pourra s'ennuyer, ce n'est pas mon cas et puis c'est toujours la Ballade de Pern et j'aime avoir les points de vue différents des personnages sur les mêmes évènements.
Ces Dauphins de Pern, ont une similitude avec Le chant du dragon : un jeune homme qui veut faire ce que lui interdisent absolument ses parents, ce n'est pas sans rappeler la tragédie de Menolly qui n'avait pas le droit de chanter, heureusement pour Readis, ses parents sont moins monstrueux que ceux de la jeune fille mais il devra lui aussi passer par la fuite de son milieu familial pour imposer ses idées. Je vais finir par croire que la fuite est un bon moyen sur Pern pour faire entendre raison à son entourage !

En même temps cela se lit toujours aussi bien et puis peu à peu, au fil des romans annexes à l'histoire des chevaliers dragons, on entre de plus en plus profondément dans la vie des autres castes : après les Ateliers, après les Seigneurs, voici les Pêcheurs. Mc Caffrey sait toujours nous trouver des personnages éminemment sympathiques sans oublier de faire référence à l'empêcheur de tourner en rond je cite le nouveau Fax : Toric (un peu moins mesquin que le premier cela dit). Et elle a aussi le chic pour faire adhérer à toutes les idées des bons pour ennuyer les méchants : ainsi le plan de Lessa et F'lar contre Toric m'a grandement réjouie et du coup cela me permet de mettre le doigt sur ce que j'apprécie particulièrement dans la Ballade de Pern, en décalage complet avec la réalité :  c'est qu'il y a une justice et que ceux qui trichent, qui mentent ou qui font du mal, finissent toujours par être punis.
Et comme c'est ce que je supporte le plus mal dans notre Société (cette pseudo injustice qui fait qu'au final certaines personnes qui sont des véritables "saloperies" tirent toujours leur épingle du jeu au détriment des autres, ceux qui respectent, ceux qui n'enfreignent ni les lois ni les codes de la vie avec autrui), je suis profondément heureuse de lire une histoire qui se passe dans un monde où au final l'injustice finit toujours par se réparer, c'est complètement idyllique, mais tant pis, cela fait un bien fou.
Je devrais me plonger dans Pern à chaque fois que je constate cette injustice à l'oeuvre dans ma vie !

Voilà qui conclue ce billet, je me rapproche de la fin, je pressens que je vais être fort fort malheureuse !

Ah si en aparté tout de même : la traduction !!! Je parlais du tutoiement, vouvoiement aléatoire dans le tome précédent ? Eh bien là la traductrice a trouvé le truc : tout le monde, absolument tout le monde se tutoie et vive le grand n'importe quoi !

Extrait
Il s'ensuivit de longues nages avec la bande, fatigantes mais passionnantes. Quand il avait soif, ils connaissaient toujours un ruisseau qui se jetait dans la mer. Ils avaient toujours un poisson prêt quand il avait faim, et ils continuaient à lui faire cadeau des objets qui leur plaisaient. Il trouvait des offrandes tous les matins. 

Ailleurs
Vert ;


mardi 11 décembre 2012

Top Ten (27)


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish.

Voici donc le thème de cette semaine

Les 10 auteurs découverts en 2012 que vous préférez

En premier lieu et sans hésiter

1) Ann Mc CAFFREY :  sa Ballade de Pern fut mon grand coup de coeur 2012, alors évidement je ne connais rien d'autre d'elle mais j'ai adoré sa façon de présenter son univers, même si cela a un côté un peu gentillet, cela fait du bien dans ce monde de brutes. J'ai plongé à corps perdu dans cette histoire de chevaliers-dragons et de leurs montures fusionnelles qui luttent contre les Fils. Je n'ai pas encore fini et c'est vraiment tant mieux car je sais déjà que ce monde me manquera.

2) Brandon SANDERSON : mon autre coup de coeur de l'année, sa trilogie de Fils des Brumes m'a littéralement ensorcelée, voilà une fantasy pour le moins originale avec des personnages très attachants et très forts, aux personnalités variées. J'ai complètement dévoré ces trois tomes et je compte bien continuer ma découverte de cet auteur aussi captivant.

3) J.R.R. TOLKIEN "Quoi tu ne connaissais pas Tolkien ??? " Si si je vous rassure, je connaissais Tolkien, pour avoir désespérément tenté de lire le Seigneur des Anneaux en vain. Il aura fallu une nouvelle fois, après la lecture du très bon Bilbo le Hobbit, pour rentrer enfin dans son incroyable trilogie. Il est très étonnant ce qu'on peut ressentir à la lecture de certains livres, ce qui est certain c'est que je n'ai eu cesse de m'interroger sur le pourquoi n'avoir jamais aimé auparavant alors que c'est juste génial ? Bref s'il y a un auteur que je suis heureuse d'avoir enfin réellement découvert cette année, c'est bien lui car très honnêtement cela me minait de ne pas aimer le Seigneur des Anneaux. Maintenant que je compte désormais parmi ses fans, la Fin du Monde peut bien arriver, j'ai ENFIN lu et aimé Tolkien !
Ensuite pour les autres :

4) Neil GAIMAN : auteur découvert avec bonheur aux Utopiales, j'avais déjà lu Stardust juste auparavant mais j'ai tellement aimé l'auteur en lui-même, ses anecdotes, sa façon de parler de ses oeuvres, que j'ai eu aussitôt envie d'en lire encore et encore d'autres. C'est déjà chose faite avec Neverwhere et Mes cheveux fous (un de plus beaux albums jeunesse découverts) et je compte poursuivre. J'aime sa façon d'écrire qui mène sérieux et humour très léger, ses personnages complètement normaux à qui il arrive plein de trucs incroyables, ce mélange de magie féérique et d'horreur. Un auteur à suivre.

5)  AYERDHAL : Quel grand auteur de thriller que cet Ayerdhal ! De plus un auteur absolument adorable et abordable dans les rencontres, plein d'humour et qui met à l'aise. En ajoutant le fait qu'il écrit fantastiquement bien, que ses romans sont haletants et de grande qualité, voilà un auteur à côté duquel il aurait été dommage de passer cette année ! J'ai adoré Transparences et Résurgences et je vais évidement en lire d'autres !

6) Pierre BORDAGE : Encore un auteur que je connaissais sans rien encore avoir lu de lui, ce fut chose faite en 2012 avec notamment Ceux qui sauront et Ceux qui rêvent mais surtout Les fables de l'Humpur qui m'a estomaquée, c'est simple ce roman est un chef d'oeuvre, il est juste hallucinant !

7) Elian Black'Mor : Mon incursion dans sa Piste des Dragons Oubliés fut un émerveillement, c'est un album féérique, une merveille d'illustrations superbes, soutenu par un texte poétique. Un beau voyage. Et puis les dragons, je les aime de plus en plus depuis la Ballade de Pern ! Alors merci à Elian de les peindre si bien !

8) Stéphane Beauverger : Pour l'instant je n'ai lu de lui que le Déchronologue et une nouvelle dans Contrepoint mais son style m'a séduite, notamment dans son roman : et puis il n'y a qu'à me parler de mers et de bateaux pour m'emballer ! Encore un auteur à suivre.

9) Scott WESTERFELD : Une bonne découverte que cet auteur de la trilogie de Leviathan, une chouette série jeunesse qui mêle steampunk et uchronie. La lecture du troisième tome de la trilogie est prévue pour début 2013.

10) Anne ROBILLARD : Je ne résiste pas à mettre en dixième position l'auteur flop découvert cette année, à travers le premier tome des Chevaliers d'Emeraude qui, pour moi  s'est assimilé à un magnifique navet. Voilà au moins une découverte qui me permettra de ne plus jamais rien lire de cette auteure !

dimanche 9 décembre 2012

Neverwhere de Neil Gaiman

"Cher journal, commença-t-il. Vendredi, j'avais un emploi, une fiancée, un domicile et une existence sensée. (Enfin dans la mesure où une vie peut avoir un sens.) Et puis, j'ai rencontré une jeune fille blessée qui se vidait se son sang sur le trottoir et j'ai joué au bon Samaritain. Désormais, je n'ai plus de fiancée, plus de domicile, plus d'emploi, et je me promène à quelques dizaines de mètres sous les rues de Londres avec une espérance de vie comparable à celle d'un éphémère animé de pulsions suicidaires."

Voilà un extrait qui résume si parfaitement l'esprit et l'histoire de ce roman de Neil Gaiman que je pourrais me contenter de le citer sans en dire plus. Néanmoins je ne vais pas faire ma feignasse et tenter d'en dire un peu plus sur cet excellent roman au pays des sous-terrains londoniens, hantés par une bête fauve, qui tient à la fois du sanglier et de l'éléphant, habités par le peuple des égouts, et autres personnages ou créatures plus qu'étranges. C'est dans ce bizarre monde d'en -dessous que Richard, jeune écossais expatrié à Londres pour y faire sa vie, tente de rester en vie et d'aider celle qu'il a secouru un soir, sans savoir alors qu'il deviendrait totalement invisible pour les gens de son monde.

Ce qui frappe en premier lieu dans les écrits de Neil Gaiman -je l'avais déjà remarqué dans Stardust mais c'est encore plus flagrant dans Neverwhere - c'est ce paradoxe entre le merveilleux et une sorte d'horreur vraiment angoissante (en l'occurrence symbolisée par là par ces fameux Mr Croup et Mr Vandemar qui peuvent prêter à rire mais alors très jaune car ils se rendent coupables d'exactions qui sont plus terrorisantes que drôles) et entre l'esprit léger, plein d'humour de Gaiman (un humour à la Pratchett mais qui me parait encore plus fin) et le côté sérieux de l'histoire. Ce deuxième côté est bien réuni dans le personnage de Richard, qui tout jeune homme humble et raisonnable soit-il, a une certaine image cynique de lui-même.
 C'est un autre trait de convergence avec l'autre roman que j'ai pu lire de Gaiman :  c'est son héros, toujours un personnage un tantinet à côté de la plaque, l'anti-héros par excellence -Richard a la vertige et n'est pas particulièrement courageux mais pour autant il ne recule pas et fait beaucoup d'efforts - qui le rend humain et proche de nous. Cette aventure ne touche pas un être exceptionnel, il touche un monsieur tout-le-monde qui, s'il gagne des galons de héros sur la fin, le doit à sa seule maturité et sa force d'âme. Et il a quelque chose de vulnérable qui fait que l'on s'attache très vite à lui.

Le monde sous-terrain présenté là est horrifique à souhait : sale, puant, peuplé de rats, dégoûtant, des gens y survivent en mangeant des trucs peu ragoûtants, en s'habillant avec des superpositions de vêtements, en oubliant l'hygiène la plus élémentaire, et en dépit de cela, on y rencontre des gens nobles, charismatiques ...
(On ne peut  évidement pas éviter de penser aux SDF, ici transformés en peuple sous-terrain d'un monde parallèle au nôtre, mais hors société, sans domicile, sans papiers, tentant de survivre comme ils le peuvent.
Le Marquis de Carabas notamment, cet homme sans foi ni loi, a la classe d'un grand homme ; la jeune Porte, toute frêle et fragile soit-elle, manifeste un sacré courage et possède surtout un don très particulier : celui de pouvoir ouvrir n'importe quelle porte .... Les autres personnages que va rencontrer Richard ne manquent pas d'originalité non plus : Chasseur, cette femme qui a combattu le grand alligator de New York, l'ours de Verlin, le tigre noir de Calcutta et qui rêve de tuer la Bête de Londres , les Sept Soeurs, les Velours (femmes glacées qui tentent de voler la chaleur des humains en buvant leur vie ) .....

Sans oublier cet univers incroyable dans lequel les rats parlent et sont considérés comme des Dieux par le Peuple Parle-Rats, où un Marché flottant a lieu à des endroits aussi divers que variés (et qui propose aussi des choses aussi diverses que variées), où l'on franchit par des ascenseurs des hauteurs vertigineuses (tout ceux qui ont éprouvé un jour le vertige en restant accroché à une paroi rocheuse comprendront et surtout ressentiront parfaitement ce qu'a pu éprouver Richard à 4  pattes sur sa planche surplombant le vide) et où les stations de métro passent d'un monde à l'autre .... sans oublier l'obscurité qui prend son tribu de gens et le Smog qui s'infiltre partout.

En fin de compte, plus que l'histoire de la quête de Porte, à la recherche de qui a pu tuer sa famille et d'une clé, c'est ce monde parallèle qui est fascinant dans ce roman .... merveilleux mais à la fois écoeurant.

Un chouette roman qui se lit vraiment bien et qui nous fait osciller entre magie et horreur.
Ah et aussi j'ai retrouvé la fameuse bête sous-terraine de Londres, dont parlait Neil lors de sa conférence aux Utopiales !

Extrait
"- Je suis la dame Porte. Je suis la fille de Portico, de la Maison de l'Arche.
- Je suis Chasseur. Je suis son garde du corps.
- Richard Mayhew, fit Richard. Je suis trempé.
[...] -  De qui s'agit-il, frère Sable ?
- Dame Porte, fille de lord Portico, de la Maison de l'Arche ; Chasseur, sa garde du corps, et Richard Mayhew Trempé, leur compagnon, expliqua le frère Sable malgré sa lèvre endommagé."

Ailleurs
Vert ; AcrO ; Olya ...

samedi 8 décembre 2012

A l'école lisons (3)

Acte 3 .... A l'école, lisons aussi ... du policier.
La collection Mini Syros Polar offre tout un panel de tous petits livres d'une trentaine de pages qui aborde la littérature policière à l'école primaire.
Cet automne nous en avons découvert deux :

- Les doigts rouges de Marc VILLARD

Ricky, en vacances avec son frère et sa soeur aînés, aime et admire plus que tout au monde son frère. Or celui-ci agit de façon étrange ...... et son ami Bruno Ségura a mystérieusement disparu après une dispute entre les deux adolescents ....

Ce que j'ai surtout apprécié dans ce petit roman c'est toute l'escalade des sentiments du petit garçon, entre son amour démesuré pour son frère, jusqu'au doute et à la suspicion, en passant par la déception, la sensation de trahison etc .... Et en parallèle tout le travail qui peut être fait sur le basculement progressif de la peur à la terreur .... Point de vue professionnel, c'est un excellent petit roman pour travailler toutes ces notions de vocabulaire et de pouvoir les relever au cours du récit.

Ce livre a permis aussi à mes élèves de mener leur propre enquête policière en relevant tous les indices qui accusaient Georges le frère de Ricky, d'amener leur propre explication et ensuite de recouper avec la réalité.
Ils ont donc accroché au plus haut point.
Pour ma part j'apprécie vraiment la chute qui n'est pas du tout celle à laquelle l'on peut s'attendre.
Pour anecdote, un extrait de ce roman "Les images épouvantables d'un film interdit aux moins de treize ans s'imposèrent à son esprit. Massacre à la tronçonneuse mettait en scène un assassin qui découpait les gens en morceaux" a permis de mettre à jour tout ce que des enfants de 9.10 ans regardent déjà à la télévision .... c'est édifiant ....
Inutile de dire qu'ils sont entrés aussi joyeusement dans des explications affreusement gores pour expliciter les indices trouvés ...

- Le chat de Tigali de Didier DAENINCKX

Même collection mais intrigue totalement différente du premier, dans sa conception et sa mise en scène, le Chat de Tigali trace quelques extraits d'un journal tenu par un instituteur qui, au terme de son contrat de coopération en Algérie, ramène en France, avec sa femme et sa petite fille, un chat né là-bas, à moitié sauvage.
Sauf que le chat Amchiche est loin d'être le bienvenu à Saint Martin, petit village près de Marseille, au point qu'un drame arrive ... Mais qui peut ainsi s'en prendre à un animal et surtout pourquoi ?
Plus qu'une enquête policière, ce roman-ci aborde finement les thèmes du racisme et de l'intolérance. De façon subtile parce qu'elle ne passe pas au travers de l'humain mais des vestiges ramenés d'un pays non toléré réunis en un chat qui symbolise une sorte de liberté sauvage et permissive. Certains mots sont très crus et très durs. 

Je pense que ce livre est assez pertinent pour aborder les aspects qui ont trait à l'intolérance, car malheureusement la xénophobie et le racisme sont déjà présents dans certains de ces jeunes esprits, cela sort souvent de façon très fortuite mais c'est présent quand même.
J'ai pu constater aussi que la haine de l'étranger (et pas celui que l'on croit, tout simplement le nouvel arrivant au village) est très exacerbée jusqu'à des conflits qui prennent lieu en dehors de l'école et finissent pas se régler dans la cour : je suis assez horrifiée de pouvoir entendre dans la bouche d'enfants aussi jeunes des mots aussi violents que "toi si je te coince je vais te tuer". 
La littérature devient alors le seul moyen de tenter de faire passer une lueur d'espoir pour ces adultes de demain. Enfin je l'espère encore ....

jeudi 6 décembre 2012

La Ballade de Pern Tous les Weyrs de Pern Intégrale V de Anne Mc Caffrey

Avec la découverte de SIAV (Système d'Intelligence Artificielle Activé par la Voix), endormi depuis 2 525 ans, c'est toute la planète de Pern qui s'en trouve bouleversée. Déjà l'histoire des premiers colons est portée au grand jour, de manière assez extraordinaire pour un peuple vivant selon des traditions moyenâgeuses, puis les inventions réactualisées des premiers habitants changent radicalement la vie dans les Forts, Ateliers et Weyrs, et ensuite, et je devrais dire, surtout, il devient envisageable de débarrasser à jamais la planète de ces dangereux Fils contre lesquels il faut toujours lutter.

Avec cet épisode ci de la Ballade de Pern, qui s'étend à peu près sur 4 Révolutions, la saga de Mc Caffrey continue de s'enfoncer plus profondément dans la SF mais encore mieux elle allie fantasy et SF de façon subtile et tellement naturelle que voir des dragons se téléporter dans un vaisseau spatial ou assister à leurs déplacements dans l'espace ne nous semble même pas bizarre. Mieux que cela, c'est vraiment passionnant.
Avec quelques réserves bien sûr sur l'aspect purement hard science (bon c'est du gentillet de gentillet en cette matière) que j'aime toujours un peu moins, mais sans que cela soit trop compliqué pour mon cerveau désespérément atrophié pour tout ce qui est du domaine de la chimie et de la physique.

Tous les personnages présentés depuis le premier tome de la Ballade sont présents, avec un accent évidemment plus mis sur Jaxom, Fl'ar, Lessa et Robinton, néanmoins sans oublier Mirrim, Menolly, Piémur, j'ai eu la sensation de retrouver tous mes amis pour un superbe final qui conduirait à un dénouement attendu.
Sauf que ce n'est toujours pas la fin de la Ballade de Pern et je dis tant mieux tant mieux, même si j'ai maudit MC Caffrey dans ses dernières pages parce qu'elle m'a fait pleurer comme une madeleine !

[Une petite anecdote ? Allez je me lance ! Üma a été très perturbée de mes larmes et est venue se blottir contre moi qui lui expliquais que ce n'était pas grave, que c'était totalement débile de pleurer pour un roman mais que j'avais de la peine, que cela passerait. 
Si si je suis une personne tout à fait saine d'esprit, je vous rassure. Fin de l'anecdote ....]

La découverte de cette incroyable machine omnipotente (et un tantinet agaçante en même temps) n'a évidemment pas entraîné que de l'enthousiasme et nos héros ont du faire face à ses détracteurs, ceux qui l'appellent l'Abomination et ont cherché à la détruire (voire même détruire ceux qui la protégeaient) :
" J'ai fait ce que me dictait ma conscience, pour débarrasser  ce monde de l'Abomination et toutes ses oeuvres mauvaises. Il encourage la paresse et l'oisiveté chez notre jeunesse, l'éloignant de ses devoirs traditionnels. Je prévois qu'il détruira la structure même de nos Ateliers et de nos Forts. Qu'il contaminera notre Pern de ses vicieuses complexités qui priveront d'honnêtes artisans de leur travail et de leur fierté, éloignant des familles entières de ce qui a été trouvé bon et salutaire pendant deux mille cinq cents Révolutions."
Certes il était normal qu'un bouleversement pareil ne fasse pas que des émules. J'ai moi-même eu des doutes quant à  son utilité, dans le sens où trop de bouleversements, trop de progrès dans un monde encore très primitif risquaient de dérégler des choses et d'entraîner des effets néfastes et changer le visage de la planète à jamais. Inquiétudes partagées par Robinton et désamorcées partiellement par SIAV :
"L'esprit des premiers colons est toujours intact. Même la technologie que nous devons utiliser pour empêcher le retour de la planète errante sera du même niveau que celle de vos ancêtres. [...] Une fois que vous aurez retrouvé ce niveau de base, vous pourrez, au choix, continuer ou non à progresser."

Et encore les habitants de Pern ont été relativement tolérants et adaptables, avec une volonté d'évoluer, car une telle découverte dans un monde médiéval en Europe aurait fait l'objet d'une Hérésie et ce pauvre SIAV aurait été mis sur le bûcher.
Quoique certaines fois je n'aurais pas été contre le fait de lui clouer le bec, cet incroyable ordinateur avait un côté très agaçant de donneur de leçons tout en cachant des faits importants, j'avais la sensation d'un professeur un peu hautain qui enseignait ce qu'il voulait, au moment où il le désirait, sans forcément expliquer les tenants et aboutissants de toutes ses leçons. Comme quoi l'auteure a du le rendre partiellement humain pour que l'on puisse ressentir de l'énervement contre lui.

Ainsi un tome vraiment palpitant, qui pose absolument tout ce qui a été développé auparavant, et fait intervenir à nouveau tous les Weyrs dans une sorte de combat final haletant. Et une bonne revanche en prime pour le petit dragon blanc de Jaxom qui prend une importance capitale, tout en permettant l'accomplissement de son jeune maitre qui passe définitivement à l'âge adulte.

J'ai adoré encore une fois seulement cela n'empêchera pas mon coup de gueule final qui couve depuis les tous premiers tomes .... sur ce que tout lecteur doit subir : à  savoir la lamentable traduction de cette Intégrale.
Je trouve incroyable que l'on puisse à se point gâcher une traduction ..... car depuis le début c'est
- erreurs de syntaxe
- erreurs de noms, notamment sur les lézards de feu qui d'un coup s'appellent autrement
- fautes d'orthographe
Mais alors dans Tous les Weyrs de Pern, cela bat des records : carrément des noms de personnages qui sont cités alors qu'ils n'ont rien à faire là et comble du comble les erreurs de traduction des paroles des personnages en ce qui concerne le tutoiement et le vouvoiement.
Depuis le début il est clair que Lessa et F'lar se vouvoient (ce que je trouve bizarre mais bon, admettons), ainsi que des personnages qui se fréquentent depuis tant d'années qu'ils sont des amis intimes, mais continuent de se dire Vous à tout va .... On va dire que bon c'est encore plausible, le You comptant pour Vous et Je dans notre langue, au traducteur de choisir. Et puis cela reste plausible dans ce monde-ci.

Mais lorsque d'un coup F'lar et Lessa se mettent à se tutoyer et qu'ensuite Ruth, qui a toujours vouvoyé Jaxom, lui dit de temps en temps "Tu" (d'ailleurs en ce qui concerne le choix du traducteur, il est aberrant de mon point de vue de faire se vouvoyer des êtres vivants ayant une telle proximité, un tel lien, jamais il ne serait venu à l'esprit du traducteur de la Citadelle des Ombres de faire se vouvoyer Fitz et Oeil de Nuit, ou encore celui de A la croisée de mondes pour Lyra et Pantalaimon !!!), c'est du grand n'importe quoi !
Pour moi c'est tout simplement du manque de respect à cette oeuvre que de bénéficier d'une traduction aussi minable et pitoyable.
Heureusement que je suis totalement conquise par l'univers de Mc Caffrey car elle est bien mal servie par cette mauvaise traduction hasardeuse et sans aucun sens commun.

Voilà c'est dit !
Sur ce je vais bien entendu achever cette Ballade. Prochain épisode : Les dauphins de Pern.

Ailleurs
Vert ;