vendredi 31 décembre 2010

Le lézard lubrique de Melancholy Cove de Christopher Moore

Melancholy Cove est une petite station balnéaire de le côté Ouest américaine ... une de ces petites villes un peu étranges dont les scénaristes aiment à raconter des histoires incroyables, voire un peu effrayantes ... petites villes souvent peuplées de gens insolites, pour le moins déjantés ...

Melancholy Cove ne fait pas exception à la règle ... le récit commence par un mystérieux suicide qui conduira le policier Theophile Crowe à mener l'enquête dans une ville brusquement atteinte de dingomanie (voire même un clapier géant pour gens dont la libido explose littéralement) pour aboutir à un trafic de drogue de grande ampleur mais pour autant l'intrigue policière s'efface assez rapidement au profit des individus à la personnalité pour le moins particulière :

- un policier donc accro à la marijuana
- une ex actrice de films de série B, psychotique
- une psychiatre qui décide de remplacer tous ses antidépresseurs par des placebo
- un pharmacien obsédé par les dauphins
- un joueur de blues qui fuit un monstre marin
- une sorte de dragon qui sort de ses profondeurs abyssales pour dévorer celui qui a tué son petit, se révèle tel un caméléon capable de se fondre dans la nature (ou se transformer en caravane) et possède un mécanisme particulier lui permettant de modifier le métabolisme de ses proies.

Chaque personnage est savoureux dans ce genre, (j'ai un gros faible pour le monstre marin et Molly notamment) le monstre compris qui en forme un à part entière, qui s'il éprouve de simples sensations au début du roman, ressent de véritables sentiments humains à la fin (il vit son premier vrai chagrin d'amour, c'est épique !) ... le tout sur un style déjanté, bien écrit .... avec beaucoup d'humour.
N'oublions pas le saloon nommé "Balle perdue" où les gens atterrissent justement telles des balles perdues, buvant pour retrouver un semblant d'existence, établissement tenu fermement par une femme terminator remodelée de partout. et qui en fin de compte jouera un rôle primordial dans la résolution de l'intrigue.
Et sans omettre de citer LA définition de la névrose et de la psychose que je proposerais bien de mettre à l'ordre des programmes des Fac de psycho, cela consisterait en un bon résumé desces deux pathologies :p
"Vous êtes un névrosé, Théo. C'est-à-dire quelqu'un qui pense que quelque chose cloche en lui alors que son entourage le croit tout à fait normal. A l'inverse, une psychotique pense qu'elle est normal alors que tout le monde pense qu'elle est déconnante."
Un bon livre de divertissement, de qualité où l'on ne s'ennuie pas, avec quelques longueurs néanmoins à certains moments mais qui pour autant ne gâchent pas l'impression générale de plaisir. Bref, à lire.
Ce roman a été lu en lecture commune avec le Cercle d'Atuan, la première lecture pour ma part avec le Cercle mais non la dernière car j'ai beaucoup apprécié découvrir les impressions des autres bloggeurs.

Extraits
L'énorme monstre marin marque une pause dans sa quête de la délicieuse odeur radioactive. Il expédia un message subsonique à une baleine grise qui croisait à quelques milles de lui. Grossièrement traduit, le message disait : "Salut mon chou, ça te dirait pas si toi et moi on se faisait un gueuleton de plancton avant de jouer à la bête à deux dos ?"
La baleine grise [...] répondit par un autre message subsonique qui disait : "Je t'ai reconnu. Marche à l'ombre."


Les gosses s'amusent à renverser les vaches c'est tout. Celles-là, on dirait qu'on les a larguées d'un Boeing en plein vol.

Ailleurs
Tigger Lillly ; Calenwen ; Shaya
Les autres billets du Cercle sont à venir ^^





jeudi 30 décembre 2010

Les poubelles pleurent aussi de Guillaume Suzanne

Ou comment en trois phases des gentils ET, plus exactement des Nods venus de Nodule dont personne ne sait où cela se trouve, venus pacifiquement " Nous ne venons pas pour vous exterminer. Nous sommes là pour vous aider à évoluer dans le bon sens" mais de façon omnipotente "Chaque décision que les Nods prenaient avait valeur d'application immédiate" s'installer sur la Terre, parviennent à mettre tout sens dessus, dessous, avec classe et ironie ... et à dégager tout simplement les humains de leur planète.
Ce qu'au final on ne leur reprochera pas, tant ces humains sont fidèles à eux même : destructeurs, brutaux, vaniteux et fielleux bref des humains en somme.
"En vérité les Nods étaient des individus bien plus évolués que ces pauvres deux-pattes qui ne réussissaient même pas à quitter leur atmosphère sans provoquer de catastrophe."

Avec beaucoup d'humour, Guillaume Suzanne met donc en place des envahisseurs qui se font devancer par des poubelles afin d'aider les humains à garder propre leur planète, lesdites poubelles ou CoCop sont capables de penser ("Un deux-pattes, c'est bête à bouffer de la viande"), un président élu uniquement pour faire de la figuration pendant que son premier ministre tire toutes les ficelles, un terroriste bien décidé à faire sauter les Nods ....

Et surtout un plan machiavélique de la part des ces si gentils ET pour arriver à leurs fins, c'est savoureux, original et drôle .. le tout dans un tout petit livre, seulement 73 pages qui se parcourt très facilement.
J'ai aimé particulièrement le président qui vient parler aux Nods afin que ces derniers lui livrent les sujets de l'examen de son fils, ou le Grille synapses mal réglé qui cause malencontreusement des explosions de cerveaux, (mais les techniciens ont été incarcérés pour crime contre l'Humanité !) ou encore la façon qu'ont les Nods de retourner toute situation à leur avantage, faisant vraiment passer les humains que nous sommes pour des benêts de première !

Ce livre est suivi de Les poubelles pleurent toujours, cela tombe bien je l'ai chez moi ^^

Extraits

"Ils étaient trois et (coïncidence) ce détail survient au moment propice pour introduire le fait que beaucoup de choses allaient pas trois chez les Nods. Par exemple les canettes de bière, les freins sur les soucoupes, les éternuements intempestifs, les yeux, les bras et les jambes."

"Quand il fut sorti de la salle, heureux pour son fils et frustré pour lui-même, les Nods se mirent à rire, ou en tout cas à s'adonner à une sombre activité de nature extraterrestre qui s'apparentait à une franche rigolade, barbotant dans la noirceur du liquide franchement insipide qui les entourait."


"Les Nods destituaient l'Humanité de ce que Dieu lui-même lui avait laissé : le libre arbitre.
Arnold le résumait en ces mots dignes et sobres : "On a perdu jusqu'à la liberté de s'intoxiquer en paix""

Ailleurs
Dragon Galactique , SCIFI Universe , La mer à lire , actuSF

mardi 28 décembre 2010

Surprises au club ! de Sylvie Overnoy

"Surprises au club !" est la suite directe de "Bienvenue au Club", à savoir que le livre commence exactement où s'achève le premier. On y retrouve Crac, ce cheval ancien sauteur, reconverti avec bonheur en cheval de club, bien sympathique, curieux de tout, qui nous livre à la première personne ses impressions et sa vie au club.
Le deuxième tome est moins ciblé sur lui mais plus sur les arrivées au club (tant humaines qu'équines), les tracas divers dans ce genre de structure, la vie du club ..

Cadeau de Noël, aussitôt reçu, aussitôt lu.. il faut dire que c'est l'ouvrage idéal pour lire bien calée dans un confortable canapé un lendemain de réveillon ... il ne mobilise pas une intense concentration et reste un agréable divertissement.
Mais sans plus car n'en déplaise au titre, il n'a plus l'effet de surprise du premier tome, on reste exactement sur le même registre, même façon d'écrire, même humour (qui prend moins du coup), mêmes personnages ... à force cela aurait tendance à lasser quelque peu.

Petit moment d'émotion tout de même à la mort de la mascotte du Club, qui évoque fatalement en soi les pertes qu'on a pu vivre avec nos animaux de compagnie auxquels on s'attache parfois énormément ...

Extrait
Je crie :
Quel cheval ? Je suis Crac !

Kip répond, tout doux :
Je vois son oeil qui brille dans le ciel .. C'est un Cheval immense et noir ... Tait-toi ! Il me parle ... Je ne comprends pas ce qu'il dit ...
Et alors Kip tombe à genoux.


lundi 27 décembre 2010

Un Noël blanc

Si Noël avait été semblable à tous ceux des dernières années, il n'aura pas mérité la moindre ligne sur ce blog, néanmoins en cette année 2010 il a eu ce petit plus d'être .... un Noël blanc ....
Un vrai de vrai avec la neige qui tombe toute la soirée et tout le lendemain, recouvrant absolument tout .... une vraie féérie ....
Car là pour le coup, on en oublie tous les tracas liés à ce temps (routes glissantes, portières gelées, déblayage en masse des trottoirs .... forcément je n'étais plus chez moi :p)

Petit reportage photo ....

Soir du 24, il neige ....



Ambiance chaude à l'intérieur ....




Le 25 .... tout est blanc ....

Le 26, retour du soleil, c'est vraiment magnifique du coup ...







Et les premiers cadeaux (tiens comme c'est original ... des livres :)) avec, pour faire un peu plus Noël l'unique décoration qui trône chez moi ... reçue aussi à Noël !

jeudi 23 décembre 2010

Festival du Livre Jeunesse Montreuil 2010

Bon je n'ai que trop traîné à faire ce CR ... il est temps de m'y mettre avant de partir vers d'autres lieux durant quelques jours !

Le Festival Jeunesse de Montreuil a donc lieu tous les ans courant décembre et rassemble la plus belle collection de livres jeunesse qu'il est donné de voir, c'est assez incroyable ! Le Salon se tient sur deux niveaux, le premier un peu plus consacré aux albums jeunesse et aux livres pour les plus jeunes, et une bonne partie du second niveau réservé à la littérature plutôt adolescente.
On est sûr en tout cas de trouver des idées de cadeaux avec un tel choix ! (pour soi ou pour les autres, petits et grands).

Les livres étaient répartis non par auteurs mais par maisons d'éditions, les plus grosses évidemment comme Nathan, Albin Michel, Bragelonne (un peu déçue de leur stand d'ailleurs qui rassemblait très peu de livres et même pas "A vos souhaits" de Colin alors que ce dernier était présent, certes pas chez la même maison d'édition mais tout de même !), Atalante et d'autres moins connues telles que les éditions l'édune ... ou Actes Sud Junior ...


Pour ma part, j'abordais ce Festival sous deux casquettes :

- celle professionnelle, toujours à la recherche d'idées de lecture, de recueils et d'auteurs à découvrir. C'était aussi l'occasion de revoir des auteurs qui sont déjà intervenus dans mon école, notamment Thomas Scotto qui dédicaçait son dernier livre (illustré par Thierry Murat) Pensées en suspension ou d'en voir de nouveaux tels que Franck Prévot et Carole Chaix, auteurs d'un très joli album intitulé Paradiso.






- celle personnelle, non particulièrement dans l'optique d'acheter (quoique j'avoue m'être fait joliment avoir une fois de plus ^^), mais pour découvrir des auteurs encore inconnus, faire faire quelques dédicaces ...

En même temps ce Festival était l'occasion de rencontres avec les bloggeurs du Cercle, j'étais pour ma part venue avec mes potes de boulot et je devais rejoindre Tigger Lilly puis j'ai pu faire la connaissance de Vert, Spocky, shaya, Martlet et elysio.
Certes jongler avec tout le monde, ainsi que mes deux casquettes plus mes différents pseudos (eh oui j'ai même mon pseudo d'école qui est parti d'une énorme boutade mais qui est resté :p), n'a pas été affaire facile mais pour autant j'ai passé une très bonne journée.

Je suis revenue avec pas moins de 3 livres pour l'école et 4 livres pour moi, avec 4 dédicaces dont une de Fabrice Colin.
(merci à twi pour avoir pris cette photo ^^)
Pour l'anecdote, lorsque j'ai épelé mon pseudo pour la dédicace, Colin a immédiatement remis l'article publié par le blog Bragelonne pour notre lecture commune de son livre "A vos souhaits" et a demandé quand nous allions publier nos chroniques. J'ai trouvé ça plutôt sympa qu'il se rappelle aussi bien de ce fait, cela rapproche les auteurs du simple commun des mortels que nous sommes et les fait paraître moins inabordables (d'ailleurs dans le domaine de la SFF, je constate que les auteurs sont plutôt simples et modestes, tout à fait abordables en vérité même pour les indécrottables timides comme moi).

Seul regret, avoir zappé l'achat d' Aqua (et la dédicace de Jean Marc Ligny par la même occasion) dont j'ai entendu le plus grand bien depuis !

mercredi 22 décembre 2010

Quand Nancy se pare de lumières ....

Il fut un temps .. peut être pas si lointain (mais quand même un peu) où Noël avait encore des résonances en moi de fête simple, de réjouissances ... un peu comme ces dessins animés très colorés où la neige tombait à gros flocons sur les maisons décorées et ornées d'un immense sapin, au pied duquel brillaient les cadeaux et le sourire des gosses ...

L'esprit de Noël quoi .... les cadeaux cachés dans les pièces
des maisons grand parentales (avec la trouille d'être découvert pris la main dans le sac !!), le réveil au milieu de la nuit alors que l'on vient juste de s'endormir, qu'on est dans le coton complet mais qu'on se dépêche de chasser le sommeil de ses yeux pour vite vite entrer dans la magie (même si l'on sait pertinemment que ce sont les parents qui descendent les paquets au pied du sapin, on les a suffisamment espionnés pour cela :p), le bruit du papier que l'on déchire, les constructions hâtives des premiers jouets déballés, les pâtes d'amande et les chocolats mangés alors qu'on s'est lavé les dents ...
Souvenirs un peu nostalgique quand même d'un temps qui semble révolu quand on voit la débauche de cette fête devenue totalement commerciale ... avec sa bouffe à profusion (quand certains meurent de faim, oui je sais cela fait cliché mais c'est pourtant une réalité ...), son espoir de merveilleuses réjouissances familiales (alors que certains sont seuls chez eux ...), bref .. j'avoue je n'aime plus Noël .. enfin disons que cela n'évoque plus grand chose pour moi, voire même une sensation de ne pas y être, d'être un peu en retrait lorsque cet évènement revient ...


Par contre j'aime les illuminations .. parce qu'elles apportent un peu de chaleur et de lumière dans une région, qui est la mienne, trop souvent humide, grise et brumeuse à cette saison ...









Du coup hier en me promenant dans ma ville natale, je n'ai pu résister à mitrailler un peu dans tous les sens ... et toutes ces guirlandes, ce sapin au milieu de la plus belle place d'Europe (oui un peu de chauvinisme nancéen de temps en temps, cela ne fait pas de mal, lol) ... eh bien cela ferait presque ... esprit de Noël ...

jeudi 16 décembre 2010

Challenge 2011

Allez c'est parti, ce soir est la grande décision d'inscription à mes tout premiers challenges littéraires. Une grande première !!!

Le premier chez Tigger Lilly, sur les thèmes de la survie apocalytique, la fin du monde, l'apocalypse .... Je ne suis pas sure de résister à un Hiver Nucléaire (dans la réalité je suis même sûre que non vu mon état lors d'un manque chronique de soleil, ce qui est souvent le cas dans ma région :() alors je tente une Guerre Bactériologique qui consiste à lire 3 Livres/ BD sur l'an prochain.
Ce thème ne m'est pas tout à fait inconnu puisque j'ai déjà lu, il y a fort longtemps, La Nuit des Temps et Une rose au Paradis de Barjavel ainsi que Le Fléau de Stephen King (seront donc en re lecture afin de pouvoir les chroniquer) plus Ravages, toujours de Barjavel et La Route de Mac Carthy.




Pour ce Challenge je serais assez tentée par :
Je suis une légende de Richard Matheson
Rhinocérox de Brussolo
Et peut être un livre ou deux jeunesse ...

Le deuxième Challenge sur le thème de l'uchronie chez Lhisbei.
Qu'est ce donc que ce mot barbare d'uchronie ? selon Wikipédia, c'est un néologisme fondé sur le thème de l'utopie, avec un "U" négatif et "chronos" temps (soit un "non temps"). Soit un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l'Histoire à partir de la modification d'un fait passé.
J'avais déjà en commande le livre Alexandre le Grand et les Aigles de Rome de Javier Negrete.
Je pense que je lirai aussi
Le maitre du Haut Château de Dick et si j'ai le courage (car c'est un gros gros livre) Chronique des années noires de Kim Stanley Robinson.

mercredi 15 décembre 2010

Une seconde avant Noël de Romain SARDOU

Dans une Angleterre pauvre et misérable des années 1850, Sardou nous pose un décor à la Dickens .. sauf que ce n’est pas Dickens .. Certes les ingrédients sont là, l’enfant malheureux et innocent sur qui le sort s’acharne (accusé de vol, de complicité d’assassinat …), l’orphelinat dirigé par une mégère, l’exploitation ignoble des enfants, leurs morts qui n’émeuvent personne … mais on ne se laisse pas prendre … probablement parce que sans cesse l’auteur nous invite à nous interroger, nous prend par la main pour nous montrer telle ou telle chose ..

Intention louable probablement pour nous faire entrer dans l’histoire, pour nous la faire partager sauf que pour moi cela a l’effet totalement inverse : une mise à distance immédiate …
Selon moi le principe même de la lecture est l’imaginaire, le rêve, les non dits …. Si on nous guide, comment se faire ses propres images, ses propres ressentis ?
Un petit exemple
« […] ne trouvant aucune nouveauté assez sévère pour le garçon, elle résolut de lui faire appliquer toute sa panoplie en même temps (il s’agit de sévices corporels et de privations). Je vous laisse deviner la nuit que passa le pauvre Harold »

Cette dernière phrase destinée à émouvoir sur ce qui attend justement cet enfant a eu l’effet totalement contraire sur moi, je m’en suis dégagée immédiatement, le fait qu’on me force la main pour ressentir de la compassion m’empêche justement d’en avoir.

Et ce n’est pas le pire, l’auteur nous invite carrément à survoler la scène, sans métaphore, nous sommes en l’air, « Le lecteur, étant assez haut pour ne rien perdre du la scène, pourrait alors se poser la question soufflée depuis quelques lignes par l’auteur : mais que se passait-il ? »
Euh … sincèrement je me suis posé la question de savoir si Sardou prenait ses lecteurs pour des imbéciles …

Et sous peu qu’on parvienne à oublier qu’on est sans les airs à observer la scène, pour justement prendre l’initiative d’entrer dans l’histoire, il s’empresse de nous rappeler à notre tâche de simple observateur quelques pages plus loin : « Non, je n’ai pas oublié mon lecteur témérairement lâché à cinquante pieds au –dessus du sol de Cokecuttle, et qui –hormis grave insoumission de sa part- n’a pas encore posé reposé le talon sur terre depuis le début de ce récit . »
Si justement moi je suis une insoumise, car depuis le temps, j’avais bel et bien oublié que j’étais sensée rester en l’air à contempler tout cela ….
Drôle de procédé … sans parler des ses incessants bonds en avant dans l'histoire pour revenir ensuite en arrière pour une explication, donnée à grand renfort de "cher lecteur je vais enfin vous dire ce qui se passe, reprenons notre histoire !" .... OMG !!!!!

Ce qui est fort dommage car l’histoire à la base aurait pu être intéressante, dans un monde déserté par les fées, les lutins, les anges …. à cause des hommes qui ont tenté de s’approprier le Pouvoir de tous ces êtres fantastiques, un génie doit recréer la magie de Noël à travers un petit garçon.
Mon âme d’enfant aurait pu se réjouir de ce conte de Noël s’il n’avait pas été sans cesse pollué par les interventions de l’auteur, ses réflexions, ses explications inutiles, ses commentaires ….

Extraits
J’ai eu le plus grand mal à ressortir un extrait qui aurait pu traduire un certain esprit de conte de Noël :
« Le paysage était sans équivalent : la lune réfléchissait son éclat argenté sur une mer de nages blancs, loin au-dessous du traineau. Harold assistait à un ballet étourdissant d’étoiles filantes, figées en pleine descente. Temps suspendu, le ciel était splendide. »

Les citations ayant retenu mon attention sont malheureusement celles qui m’ont exaspérée le plus
"Bon. Là, cher lecteur, tu te demandes si l'auteur n'aurait pas eu jusqu'à présent deux ouvrages en préparation ; d'abord un conte à la sauce dickensienne, puis un autre roman fantastique et affranchi de tout réalisme ; et si, par l'esprit fatigué du même romancier, ces deux histoires ne se télescoperaient pas sous tes yeux, s'emmêlant d'une façon révoltante. Eh bien non !"

« Cher lecteur, si je t’invitais à reprendre ta position suspendue au-dessus du sol comme au début de notre aventure (nous en avons fait du chemin depuis les toits de Cokecuttle, n’est-ce pas ?), eh bien, une nouvelle fois, tu n’en croirais pas tes yeux ! »

Puis me permettre de dire : "cher auteur, si tu avais pu me laisser découvrir ton roman en toute liberté, sans contraintes, sans aide (je sais lire merci, même entre les lignes !), avec mon imaginaire, j’aurais probablement passé un bien meilleur moment ?"

jeudi 9 décembre 2010

Bienvenue au club ! Journal intime du cheval Crac de Sylvie Overnoy

Il m'était obligée de repartir du Salon du Cheval avec au moins UN livre, ce fut celui-ci ... que de toute façon je voulais ...

Crac est un Selle Français, traumatisé par de mauvais traitements sur les sauts, qui débarque un jour de mois d'Août dans un Club Equestre .. ce roman va parcourir toute sa première année, mois par mois, au Club, son adaptation, sa réadaptation aux barres, ses connaissances équines et humaines, ses bêtises ....

L'originalité du livre consiste évidement à donner la parole au cheval sur un ton plutôt drôle (le regard qu'un cheval peut porter sur les bizarreries de comportement du genre humain est bien vu) ... un brin anthropomorphique bien entendu mais néanmoins la personnalité de cet animal confiant mais relativement peureux est bien perçue et bien transmise.

J'aime particulièrement ses constats sur un mode expérimental, avec résultat agréable (on recommence donc) ou désagréable (on cesse) :
"Les carottes poussent dans le haut des gens et pas dans le bas"
" Les choses à manger poussent dans une boîte qui est la mangeoire"
"Si on n'embête pas la clôture, elle ne fait pas mal"

C'est vraiment un roman détente, bien sympathique, je lui reprocherais juste son côté un peu idéaliste du monde de l'équitation, un Club formidable où tout le monde il est beau, il est gentil, cela fait un peu Club du Grand Galop (en un peu plus mâture heureusement !).
Certes il existe des centaines de Club Equestres qui respectent profondément le cheval, qui s'en occupent très bien (le mien par exemple :p) néanmoins un Club où règne en permanence la bonne entente entre les humains, j'y crois un peu moins !
En dépit de cela, j'achèterai volontiers le deuxième tome pour retrouver les aventures de ce cheval curieux de la vie !

Citations
"Maintenant je me souviens : Les flancs qui chatouillent un peu c'est pour le Pas
Les flancs qui chatouillent plus fort, c'est pour le Trot

Un flanc qui chatouille plus que l'autre et le Cavalier de travers, c'est pour le Galop"


"Pour reconnaître les Cavaliers, on peut regarder leurs Crins qui sont de plusieurs nuances différentes. Il y a beaucoup de Cavaliers bais, très peu de Cavaliers alezans, quelques Cavaliers gris (plus ou moins clairs) et pas mal de Cavaliers à crins lavés sur les longueurs mais bizarrement plus foncés près de la tête sauf quand il y a "Je suis retournée chez le coiffeur, il était temps""

mercredi 8 décembre 2010

Salon du Cheval 2010

Enfant, avec mon Poney Club, j'avais eu l'occasion de me rendre, le temps d'une journée au Salon du Cheval et j'en garde un souvenir un peu irréel ... probablement parce que beaucoup de souvenirs ont disparu dans les brumes de l'oubli ...
Cette année en fait j'ai eu enfin l'occasion d'y retourner ...
En 2009, le Salon a quitté Porte de Versailles pour déménager au Parc des Expositions de Villepinte, c'est sa deuxième Edition à cet endroit.

Premiers constats au préalable :
- l'entrée est hors de prix : 16 euros pour tous (contre 12 l'an dernier pour les non licenciés et 10 pour les licenciés), un peu scandaleux ...
- en dehors de la carrière de dressage à l'entrée, les éclairages sont très insuffisants, ce qui amène assurément à des photos complètement loupées ... dommage ...
- le premier WE de l'ouverture n'est pas celui où l'on peut voir le plus de manifestations ....
- il peut faire vraiment froid dans ce genre de salon (bon je suis un cas spécial de frileuse à thermorégulation en panne il est vrai :p)

Bon en dehors de ces petits points négatifs, cela reste toujours un évènement très intéressant pour les passionnés des chevaux, déjà pour voir quelques belles races ... telles que l'Akal Téké dont il n'existe que quelques exemplaires en France ...

Ensuite pour assister à quelques belles
démonstrations de dressage (j'aime particulièrement celles avec les chevaux en liberté), de trec (discipline vraiment ludique et surtout ciblée sur la complicité du cavalier et de sa monture), de CSO, d'équitation éthologique ...Et enfin pour profiter d'une pléthore de matériel d'équitation ou de livres ... cela dit je suis restée raisonnable ce coup ci, je ne suis revenue qu'avec un livre : Bienvenue au Club ! journal intime du cheval Crac (lu d'une traite dans le train qui me ramenait chez moi ^^)

Pour en savoir plus
Le Salon en quelques chiffres
76 000 m2 d'exposition
7 carrières
+ de 1 000 chevaux et poneys exposés
+ de 350 exposants
Le site
Le blog

lundi 6 décembre 2010

Noël avant l'heure

D'un côté il y avait ma CB avec laquelle j'avais passé un pacte de non utilisation abusive .. de l'autre côte, il s'est trouvé quelques livres qui ont croisé mon chemin au détour de deux salons vus ce WE .... je laisse deviner qui a gagné ...

Voici donc .. les grands gagnants !!!
Samedi 4 Décembre : Festival de Livres Jeunesse à Montreuil
Dimanche 5 Décembre : Salon du Cheval à Villepinte

Comment résister ? Bah ... non seulement je n'ai pas résisté mais en plus j'ai scandaleusement exagéré (ma CB me fait la tête sans aucun doute là).

Voici mes premiers achats, ceux sous couverts professionnels (qui néanmoins restent à moi, je pourrais évidement me faire rembourser pas l'école mais .. ce ne serait plus MES livres, de plus dédicacés, alors ....)
- Paradiso, album de Franck Prévot et Carole Chaix (dédicacé par les deux)
- Le Petit Prince, adapté par Fabrice Colin
- Destination Paris de Claude Combet et Thierry Lefèvre (dédicacé par Magali Le Huche, l'illustratrice)
- Pensées en suspension de Thomas Scotto et Thierry Murat (dédicacé par les deux)





Deuxième série, pour mon moi perso
- La Quête d'Ewilan de Pierre Bottero, sa trilogie réunie dans une superbe édition
- Des milliards de tapis de cheveux de Andreas Eschbach
- Soeur des Cygnes, Tome 1 et Tome 2, de Juliet Marillier (livre primé aux Imaginales 2010)
- Bienvenue au Club ! Journal intime du cheval Crac de Sylvie Overnoy










Billets sur les deux salons à suivre ....

jeudi 2 décembre 2010

Sans nouvelles de Gurb d'Eduardo MENDOZA

Il arrive que certains livres tombent entre nos mains de façon fortuite et occasionnant une bonne surprise. C'est le cas de "Sans nouvelles de Gurb" que l'on m'a prêté au boulot et qu'évidement j'ai voulu lire en voyant sa lectrice s'esclaffer presque à chaque page.

Le 9 d’un certain mois (on ne sait lequel), deux extra terrestres débarquent en mission découverte de la Terre … seulement moins de 7H plus tard, l’un des deux : Gurb, parti en reconnaissance, sous forme humaine, « je choisis pour Gurb l’apparence de l’être humain dénommé Madonna », ne donne plus de nouvelles, ni aucun signe de vie.

Son ami et surtout chef n’aura de cesse de le chercher tout au long du récit, rencontrant somme de péripéties et surtout de grandes difficultés d’adaptation. (être un extra-terrestre communiquant par télépathie, occasionnant ainsi de grands troubles sur les appareils électriques, et devant sans cesse changer d'apparence pour se donner contenance, n'est pas chose facile).

Ce livre est désopilant …. du début jusqu’à la fin … surtout par la suite de mêmes évènements qui s’enchainent tels que :
« 8H : Je me matérialise à l’endroit dénommé carrefour Diagonale-Paseo de Gracia. Je suis écrasé par l’autobus n°17 Barcelona-Vall d’Hebron. Je dois récupérer ma tête qui est allée rouler à la suite de la collision …
8H01 : Ecrasé par une Opel Corsa
8H02 : Ecrasé par une camionnette de livraison.

8H03 : Ecrasé par un taxi.

8H04 : Je récupère ma tête et je la lave à une fontaine publique située à quelques mètres du lieu de la collision. J’en profite pour analyser la composition de l’eau locale : hydrogène, oxygène et caca. »


L’histoire se déroule en réalité sur 13 jours et chaque chapitre contient un jour, découpé en heures, cela donne un style à la fois très bref comme un journal de bord mais rempli d’anecdotes, de faits insolites et réellement drôles. Car le regard porté sur l’espère humaine n’est vraiment pas en sa faveur.
« Dénomination de l’être : Lluc Puig i Roig (prononciation impossible, réception probablement défectueuse ou incomplète). Fonction biologique de l’être : professeur titulaire (activité exclusive) à l’Université Autonome de Bellaterra. Niveau de compréhension, faible. »

« Les êtres humains ont un système conceptuel tellement primitif qu’ils doivent lire les journaux pour être au courant de ce qui se passe. Ils ne savent pas qu’un simple œuf de poule contient davantage d’informations que toute la presse qui est publiée dans ce pays. »


Voilà donc un petit roman bien agréable à lire, qui détend et fait rire.
A savoir aussi qu’il a bénéficié d’une réédition avec une couverture cartonnée en trois D, on y voir apparaitre progressivement le titre ainsi que des soucoupes volantes, sous un fond bleu strié de jaune .. ou jaune strié de bleu … c'est original.

Quelques extraits
On me donne la carte (non codée), je la lis, et je commande du jambon, du melon au jambon et du melon. On me demande ce que je veux boire. Pour ne pas attirer l’attention, je commande le liquide le plus commun chez les êtres humains : l’urine.

[..] j’achète une paire de chaussures neuves moins pratiques que les précédentes, mais, fabriquées dans un matériau très résistant. Equipé de ces nouvelles chaussures, appelés skis, j’entreprends de parcourir …

Les restaurants de fruits de mer sont une variété ou catégorie de restaurants qui se caractérisent a) Par des accessoires de pêche qui les décorent (c’est le plus important) b) Par le fait qu’on y ingère des sortes de téléphones à pattes et autres animaux qui offensent tous également le goût, la vue, l’odorat et le toucher.

mercredi 1 décembre 2010

Lecture en cours (6)

Quelles lectures pour le mois de Décembre ?

Tout d'abord on prend le même et on continue !
- Le Trône de Fer Intégrale 3 de MARTIN : suite et fin

- Sans nouvelles de Gurb de Eduardo MENDOZA
Plus j'y réfléchis, plus l'idée de m'établir sur la Terre m'apparait insensée ...

- Le lézard lubrique de Melancholy Cove de Christopher MOORE
Il se passe quelque chose dans la morne station balnéaire de Melancholy Cove. On y trouve, pour un cocktail détonnant, un flic qui se console de l'être en tirant sur des joints, une schizophrène ex-actrice de films de série Z postapocalyptiques réfugiée dans une caravane, un joueur de blues poursuivi par un monstre marin dont il a tué le petit quarante années plus tôt, une psy qui ne donne plus à ses malades que des placebos, un pharmacien lubrique ne rêvant que d'accouplements avec des dauphins, une femme qui se pend, des gens qui disparaissent ... Une seule certitude : tous ont la libido qui explose. Tous dans le savoir sont sous le signe du lézard ...
Ce roman est en LC avec le Cercle d'Atuan.

- Une seconde avant Noël de Romain SARDOU
1851. A Cokecuttle, cité industrielle anglaise hérissée des cheminées des hauts-fourneaux couvertes de suis, Harold Gui, neuf ans, orphelin de père et de mère, survit péniblement sous les ponts en pratiquant divers petits métiers. Et pourtant ...

Et je n'en mets pas plus pour l'instant, les salons du Livre Jeunesse et du Cheval se profilent à l'horizon, autrement dit de nouveaux achats risquent d'agrandir ma PAL et peut être aurais-je envie d'en démarrer un ou deux ce mois-ci ^^

dimanche 28 novembre 2010

Le poney rouge de John STEINBECK

Il m'arrive souvent,entre un Trône de Fer et un A vos souhaits, de remettre le nez dans mes livres d 'enfance tels que Le Poney rouge de Steinbeck ...

Jody, un petit garçon sage, rêveur et solitaire vit dans un ranch de Californie entre un père sévère et une mère douce et affectueuse. Sa vie paisible se partage entre l'école et les travaux de la ferme jusqu'au jour où on lui offre un poney rouge ....
Plus qu'une simple histoire basique d'amitié entre un enfant et un animal, comme souvent dans les livres pour enfants, ce roman est basé sur le rude apprentissage de la vie et de la mort, dans un monde où la compassion n'existe guère, où les sentiments n'ont pas de place ... un monde où tout est démesuré comme le pays, où l'immensité des plaines n'a d'égal que leur sauvagerie ...
Ce n'est pas un livre gai, loin de là, pas de happy end, d'une plume acérée, dure, Steinbeck écrit comment confronté au drame, un enfant tente de s'en sortir, seul ...

Et plus que l'histoire de ce poney rouge, se trame en fond l'amitié entre un homme, l'employé du ranch Billy Buck, et le petit garçon ... ce que Jody ne trouve pas en son père (aide, conseils, compréhension, amour même) il vient le chercher chez celui en qui il a tout confiance ... jusqu'au jour où son poney meurt malgré la promesses de Billy de le guérir .... Et toute la fin du livre s'explique par cette confiance mise à mal que l'homme va tenter de reconquérir ... à n'importe quel prix, dans le sang et la douleur ... et malgré tout l'on n'est même pas sûr qu'il a réussi à se racheter aux yeux de Jody ...

Enfant, j'avais découvert des extraits de ce roman dans mon livre de lecture L'oiseau-lyre de CM, extraits que je lisais et relisais régulièrement ... pour autant à présent je trouve que c'est un livre dur pour des enfants de 10 ans, je le destinerais plutôt à des adolescents ...
Dans la fin des années 70, on présentait dans les livres de lecture d'élémentaire, tout aussi bien Kipling, que Kessel, ou Hugo, ou encore Daudet .. on accrochait ou pas ... on n'avait de toute façon pas le choix, la littérature jeunesse à proprement parler n'existait pas de la même manière qu'aujourd'hui ...



Plus tard j'ai dévoré d'autres romans de Steinbeck, comme Les raisins de la colère ou A l'Est d'Eden (pour lequel il a reçu le Prix Nobel de littérature et dont a été tiré le fameux film avec James Dean) avec un égal plaisir ...

Extraits
"Ce fut Billy qui se mit en colère. Il avait soulevé Jody dans ses bras et d'apprêtait à le porter à la maison. Mais il se retourna vers Carl Tiflin.
- Bien sûr qu'il le sait, dit Billy avec fureur. Nom de Dieu ! tout de même, vous ne comprenez donc pas ce que ça lui fait ?"

"Il se couvrit les yeux de ses bras croisés et resta couché là un long moment, et il était plein d'une douleur indicible."

"Il essaya d'être content à cause du poulain, mais la face ensanglantée et les yeux hantés et fatigués de Billy Buck flottaient dans l'air devant lui."

jeudi 25 novembre 2010

A vos souhaits en LC

A peine 6 mois après la création de mon blog, la néophyte que je suis , continue à découvrir ce monde avec un regard neuf et terriblement enthousiaste (ce doit être le fait de travailler avec des enfants à longueur de journée, je garde un esprit totalement enfantin :p) ...
Premiers pas dans la blogosphère, acquisition d'un vocabulaire tout à fait nouveau (mais c'était quoi enfin ces initiales PAL, LC que je découvrais un peu partout ?), premiers posts sur des blogs littéraires, premiers contacts avec des bloggeurs sur le Cercle d'Atuan et enfin premières lectures communes.

La première fut la Horde du Contrevent, de Damasio, lu avec Tigger Lilly et Lael.

La deuxième débutée le 22 Novembre concerne A Vos souhaits de Fabrice Colin, partagée avec AcrO, Bartimeus, Christelle, Coeur de Chêne, Julien, Laure, Left, Lhisbei, Olya, Pauline, Phooka et Tortoise.

Comment se déroule-t-elle ? AcrO, qui est à l'origine de ce projet, a découpé le livre en 8 tranches (Julien nous a fait un tout à fait sympathique marque page qui figure bien entendu dans mon exemplaire, très très pratique !!) et au terme de chaque tranche, le ou la lecteur (trice) qui a terminé la première propose en mail collectif un résumé. Ensuite cela donne lieu à un échange d'impressions, de commentaires ..

Hormis le fait que c'est pour moi l'opportunité de faire plus amplement connaissance avec des bloggeurs, je trouve ces lectures communes très enrichissantes dans la mesure où cela permet, outre de partager des avis et sensations, de mieux appréhender la lecture et d'avoir l'occasion de la voir sous un jour nouveau .. ce qui nous est évident, perceptible pour l'un ne l'est pas forcément pour un autre et réciproquement ... ce qu'on perçoit à notre manière très subjective peut être vue d'une autre, complètement opposée ...
Une expérience donc très humaine que j'apprécie grandement .. en espérant pouvoir la renouveler . .. ma prochaine aura lieu avec le Cercle lui même, en Décembre.

Pour finir, un aperçu du premier résumé donné de la première tranche de A vos souhaits ...

"Dans un monde où se côtoient humains, elfes, ogres, zombies et autres, nous faisons la rencontre de 3 personnages que l'on pourrait qualifier d'anti héros, un humain entraîneur sportif dont l'équipe est lamentable et qui souhaite mettre fin à ses jours, un nain ,qui oeuvre dans la ville ,désespéré de ses graines qui ne donnent rien et un elfe qui échoue régulièrement à son examen de première année. L'accent est particulièrement mis en ce début sur John Moon, le personnage humain au jour du match qui oppose son équipe à celle des Etripeurs d'un Baron qui pactise avec le Diable ..."



samedi 20 novembre 2010

Mes 15 auteurs de coeur

Oh mon tout premier tag sur la blogosphère, je suis encore dans la phase découverte eh oui !!!
Voici donc le défi qui m'a été lancé par lael (merci beaucoup à toi ^^) : citer 15 auteurs que l'on porte dans son coeur en 15 minutes ...
Alors montre en main je vais le tenter ce tag !!! Encore 2 minutes avant de commencer, je fais le vide dans mon cerveau, je remonte dans mes souvenirs, je me concentre ...

Top chrono il est 11H30, c'est parti !!!
Je commence par mes deux coups de coeurs de l'année

Alain DAMASIO : pour sa seule lecture faite encore, mais alors quelle découverte !!! Je parle bien entendu de la Horde du Contrevent dont j'avoue être encore sous l'emprise 1 mois après sa lecture.

George RR MARTIN : pour son Trône de Fer découvert avant cet été, une série qui m'accroche très sérieusement et que j'aime pour la qualité de son écrit et la diversité de ses personnages ... c'est tout simplement excellent ...

11H32 déjà, vite vite, alors les auteurs tels qu'ils me viennent, sans ordre de préférence

Daniel KEYES pour Des fleurs pour Algernon, une découverte !

Robin HOBB parce que sa Citadelle des Ombres m'a transportée il y a plus de 10 ans, à l'époque où je débutais ma lecture de la fantasy.

Frank HERBERT pour son extraordinaire cycle de Dune, commencé à 15 ans, abandonné car trouvé trop difficile, repris quelques années après et cette fois ci ce fut la bonne, j'ai dévoré les 7 Tomes, ce cycle est un véritable chef d'oeuvre.

David GEMMEL pour le Lion de Macédoine, premiers livres de fantasy découverts, j'avais littéralement adoré !

Philip PULLMAN : Les royaumes du Nord, un des cycles de fantasy jeunesse les plus audacieux et qui frôlent la perfection !

11H38, vite vite, le temps passe trop vite !!!

Lynn FLEWELLING : Pour le Royaume de Tobin, un cycle que j'ai trouvé excellent.

Pierre GRIMBERG : Son Secret de Ji découvert aussi dans mes premiers livres de fantasy, auquel j'avais bien accroché.

Bernard WERBER : pas pour tout mais surtout pour son cycle des Thanatonautes suivi de l'Empire des Anges et surtout de la trilogie des dieux.

Daniel PENNAC : ah làlà la série des Malaussènes et son roman "Comme un roman", un véritable ode à la lecture !

Marion ZIMMER BRADLEY : pour son cycle Les dames du lac qui m'ont enchantée il y a déjà fort longtemps !

BAUDELAIRE : ses Fleurs du Mal et son Spleen de Paris, mes lectures de lycéenne lorsque j'étais passionnée par les commentaires composés qu'on nous demandait de produire !

11H42, plus que 3 minutes et 2 à trouver !!! Allez je file en arrière dans mes souvenirs d'enfance et d'adolescente !

Mary O'HARA ; Pour sa série Flicka que j'ai lue et relue mille fois étant enfant passionnée de chevaux, il faut dire aussi que c'était fort bien écrit !

BARJAVEL : pour son Enchanteur qui a enchanté mon adolescence à une époque où je ne jurais que par les Chevaliers de la Table Ronde. J'avais aussi adoré La nuit des temps et Le grand secret, c'était ma période romantique fleur bleue !

11H45 : top chrono, j'ai fini !!! Pile poil dans les temps !
Ce ne fut pas exercice facile je l'avoue, surtout que maintenant je pense encore à plein d'auteurs ! Voilà ce que c'est d'être accompagnée par les livres depuis que je sais lire et que je les dévorais déjà enfant, cachée sous ma couette avec la lampe de poche pour que mes parents ne me repèrent pas !

Voilà, je peaufine la mise en texte et je lance tout cela !!!
Je ne sais pas combien de bloggeurs ont déjà été taggés, mais je le lance à :
Tigger Lilly et AcrO : alors pour vous quels sont vos auteurs préférés à trouver en 15 minutes ? top chrono !!!

lundi 15 novembre 2010

L'homme dans le labyrinthe de Robert SILVERBERG

A une époque où l’hyperpropulsion ouvre la voie vers tous les points de l’univers, les hommes découvrent enfin ce qui se cache au-delà de leur propre galaxie. Et lorsqu’ils tombent sur une civilisation extragalactique inconnue, par peur, par crainte, ils décident de tenter une approche de l’autre race qui existe dans leur galaxie, sur une planète nommée Bêta Hydri IV et peuplée d’être étranges que jusque là personne n’avait tenté d’approcher.

Pour cette entrée en contact un seul homme semble être à la hauteur de la situation : Dick Muller. Pourquoi ? Parce que son orgueil démesuré, sa soif de gloire, son désir enfantin de devenir célèbre se révèlent plus forts que la crainte de périr dans cette mission.
Mais parce que ce qu’il endure se révèle alors pire que la mort, il se réfugie dans le labyrinthe de Lemnos …. fuyant la Terre et ses semblables … Un labyrinthe truffé de pièges, de trappes mortels dans lequel il reconstruit sa vie en solitaire …
Jusqu’au moment où la menace extra galactique se précisant , une expédition est envoyée dans le labyrinthe pour le renvoyer en mission …

C’est un roman qui se lit bien et facilement, presque trop aisément même … forcément lorsqu’on sort d’un choc littéraire comme la Horde du Contrevent, ce genre d’écrit peut se révéler … un peu fade.
Le thème principal porte moins sur l’histoire en elle-même, encore moins sur la menace de potentiels envahisseurs (parce que ce n’est pas le sujet principal, la fin est même un peu brève, réduite à quelques pages) … mais plutôt sur la mise en avant de deux questions fondamentales :

- L’homme est-il foncièrement mauvais comme le prétend Dick Muller, de la manière dont il le perçoit parce que tout son être est devenu transparent au point de dégoûter tous ses semblables ? Parce qu’il n’arrive plus à masquer ce que chacun tient profondément enfoui au fond de lui-même : la rancœur, la haine, l’avarice …. Et qu’alors l’homme prouve que sa nature pue ?
"Non j’appartiens à la race humaine. Je suis le plus humain de tous les hommes parce que je suis le seul qui ne puisse cacher sa profonde essence humaine. La sentez-vous, cette merveilleuse essence humaine ? Toute sa laideur et sa puanteur ? Ce qui est en moi est en vous aussi."

Mais en fin de compte qui est le plus mauvais ? Dick atteint de ce mal terrible ou ceux qui en lui mentant, en jouant sur sa solitude veulent le tromper pour l’amener à faire ce qu’ils veulent ? Lesquels font le plus preuve de mesquinerie et de roublardise ?

- Le deuxième thème concerne la solitude, l’homme, être social par excellence, est-il capable de vivre seul ? Mais vraiment seul, sans aucun autre être que lui-même, sans communication extérieure ?
"Le mépris qu’il professait pour l’humanité était sincère, mais pas son prétendu désir de solitude."
Pourtant Dick Muller revient à sa solitude, mais peut être celle-ci lui sera-t-elle alors plus supportable dans la mesure où cette fois ci il sait qu’il peut la briser ?

L’originalité du livre repose aussi sur la particularité de cet extraordinaire labyrinthe, dont les créateurs ont mis au point, un système d’auto défense terriblement ingénieux, impossible à percer …. Cela me fait penser aux pyramides qui ont entraîné tant de mythes (encore vivaces dans la culture contemporaine malgré les découvertes des égyptologues), tant de mystères …
En conclusion, c’est un roman qui se lit tout seul, mais dont la psychologie du personnage principale est intéressante et bien cernée. On s’attache à Dick Muller, on compatit à sa douleur, sa solitude forcée. Avec néanmoins une fin quelque peu bâclée à mon sens. Un livre qui ne rentrera pas dans ma catégorie "émotions" mais qui est tout de même bien agréable à lire.


Citations
La colère et la douleur battaient dans son crâne. Après neuf années, il n’était plus seul sur ce monde. Ils avaient détruit sa solitude. Une fois de plus, il se sentit trahi. Il ne demandait qu’une seule chose aux hommes : qu’ils le laissent en paix, et ils lui refusaient même cela. Mais s’ils décidaient de le rejoindre dans le labyrinthe, ils le regretteraient. Si …

C’est comme se plonger dans un bain d’acide. [..] Vous avez l’impression que toute votre peau est en feu. Il vous noie sous une fontaine de fange et de boue où apparaissent tous ses monstres, ses fantasmes, ses terreurs, ses bassesses, ses tourments et ses folies. Maintenant, submergeant tout, arrivait au galop le fleuve boueux charriant la haine, l’angoisse, la peur, la jalousie, les tourments, l’amertume, la dérision, le dégoût, le mépris, le désespoir, le vice, la fureur, la désolation, la véhémence, l’agitation, les rancœurs , la douleur, l’agonie, le tumulte, le feu. La force énorme d’impact plaque Rawlins contre son appui, l’oppressant et l’étouffant.

Ailleurs
Ce livre a été lu dans le cadre d'une LC de Cercle d'Atuan.
Voici les avis de ses lecteurs : kactuss ; Tigger Lilly ; Zahlya ; Spocky ; Vert ; Craklou ; El Jc ; Julien

samedi 6 novembre 2010

Un visage pour l'éternité de C.S.Lewis


Le roi de Glome a trois filles dont l'ainée, laide et mal aimée, porte un amour démesuré à la benjamine Istra ou Psyché. Mais cette dernière est sacrifiée aux Dieux.
Par son roman Lewis revisite le mythe grec de Cupidon et Psyché, à sa manière. Le conte se construit en fait à travers non les yeux de Psyché mais de sa soeur Orual par le long procès qu'elle fait aux dieux dans le but de découvrir la vérité mais aussi de remettre les choses à leur place. Un long témoignage pour prouver qu'elle

Dans le mythe original, la déesse Vénus, par jalousie de Psyché, ordonne à son fils d'affliger à la jeune fille une passion irrésistible pour le plus abject des hommes. Mais Cupidon tombe amoureux de Psyché et la fait emmener dans son palais à la condition que jamais elle ne cherche à découvrir son visage. Mais ses soeurs, par jalousie, la poussent à commettre l'irréparable et de colère Cupidon disparait à sa vue. Psyché tombé alors dans les mains de Vénus qui lui fait accomplir des tâches impossibles que pourtant Psyché réussit. Aux termes desquelles Cupidon lui pardonne et en fait une déesse sous l'acceptation de Vénus.

On découvre alors ce mythe lors de l'adolescence puis du règne d'Orual, avec des similitudes mais surtout des différences, car l'auteur prend alors une certaine liberté vis à vis du conte. En premier lieu celui ci ne se passe pas en Grèce. Ensuite Orual n'agit pas par jalousie envers sa soeur mais par amour, sa jalousie se reporte sur ce dieu qui la lui a prise et sa colère sur les dieux qui lui imposent cette épreuve. Et lorsqu'elle perd définitivement sa soeur, toute sa vie devient marquée par cette tragédie.

Si l'histoire se lit bien, si le mythe décalé de Psyché et Cupidon est vu d'une façon intéressante, je n'ai que moyennement apprécié l'oeuvre de Lewis. Je n'avais déjà pas accroché aux Chroniques de Narnia, je n'ai pas plus adhéré à son style dans Un visage pour l'éternité. Les sentiments sont plaqués, on ne les ressent pas au fond de soi, Orual est une femme terriblement malheureuse et seule et pourtant je n'ai ressenti aucune compassion, aucune empathie envers elle. Il manque ce petit quelque chose qui fait qu'on ressent ce que vit un personnage mais là ... rien ... J'ai parcouru ce livre avec un détachement certain .. voire me suis forcée à le lire jusqu'au bout pour en savoir le dénouement ...
Et aussi j'ai cherché désespérément le côté fantasy de l'oeuvre ... sans parvenir à le trouver .. c'est un conte qui rend hommage à la mythologie grecque mais je l'ai trouvé sans âme et sans saveur ....

Citations
J'aurais voulu être épouse pour être sa vraie mère. J'aurais voulu être garçon pour qu'elle pût tomber amoureuse de moi. J'aurais voulu qu'elle fut ma véritable soeur et non ma demi-soeur. J'aurais voulu qu'elle soit esclave pour pourvoir l'affranchir et la rendre riche.

La fraîcheur et l'humidité tout autour de moi me faisaient sentir que j'avais mal jugé le monde ; il me semblait aimable et souriant comme si son coeur dansait aussi. J'avais du mal à croire à ma laideur. Qui peut se sentir laid quand son coeur découvre l'enchantement ? Comme si, quelque part à l'intérieur, derrière le visage hideux et les membres anguleux, il y avait quelqu'un, doux, frais, agile et désirable.



lundi 1 novembre 2010

Lectures en cours (5)

Quelles lectures pour le mois de Novembre ?
Je réalise que je me lance un sacré défi là, pas moins de 4 livres dont un fort long .. on verra si je tiens la cadence ...

- Un visage pour l'éternité de C.S. LEWIS
Le roi de Glome a trois filles. L'aînée, Orual, est fort laide, et porte une affection démesurée à Istra, la benjamine, la plus belle et la plus douce créature de ce royaume barbare. Mais, victime de l'obscurantisme religieux, cette dernière est sacrifiée au dieu de la Montagne grise ...

- L'homme dans le labyrinthe de Robert SILVERBERG
"Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d'une ville, sinon avec la situation qui l'avait conduit à y chercher refuge."

- A vos souhaits de Fabrice COLIN
Tout le monde connait Newdon, la fabuleuse cité où se côtoient humains et créatures enchantées. Mais connaissez-vous John Moon ? Il est l'entraîneur d'une équipe d'ogres complètement abrutis, derniers de leur championnat. Et Vaughan, l'elfe qui vient de tripler sa première année d'Ecole de Magie ? Ou encore Gloïn MacCough, le nain qui fait faner les fleurs rien qu'en les regardant ? ...
Ce livre sera lu dans le cadre d'une lecture annexe du Cercle d'Atuan.

- Le trône de fer Intégrale 3 de George R.R. MARTIN
Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir l'ardeur des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes ...


La Horde du Contrevent d'Alain Damasio

Ecrire un billet sur une oeuvre d'une telle ampleur va se révéler difficile je le pense, d'autant plus que j'en ai déjà parlé précédemment ici et que du coup je n'ai plus mon entrée en matière ..
Je vais tenter tout de même ....

Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face d'une manière presque inhumaine, part d'Aberlaas, pour remonter la Terre à pied afin de rencontrer les 9 formes du vent et parvenir à l'Extrême -Amont ...
On est sur un monde où le vent est roi, où le vent est codé, traduit, appris sous forme de dictées, (je dirais même des dictées musicales représentées par des signes de ponctuation), décrypté et combattu ... il en existe 9 formes mais seules 6 déjà ont été découvertes : la zéfirine, le slamino, le choon, la stèche, le crivets et la pire d'entre eux, le furvent.
Ce vent est presque vivant, avec ses entités qui lui sont propres et d'ailleurs la vie s'est entièrement construite autour de lui mais gare si l'on en tient pas compte, il détruit tout !

Tout au long des 700 pages, décomptées à l'envers, on va partager le quotidien de ces 23 hordiers, durant des années ... leurs souffrances, mais aussi leurs rêves, leurs conflits, leurs déceptions et moments de découragement ... Ils sont la 34ième à tenter l'impossible : faire mieux, aller plus loin que leurs parents consiste un défi qu'ils tentent de relever ...
C'est un monde cruel, fou où chacun avec sa personnalité survit de son mieux à travers les épreuves qui se révèlent de pire en pire au fur et à mesure de leur contre. Des personnalités dont la psychologie est parfaitement cernée par l'auteur. Pour ma part c'est essentiellement à Sov et à Oroshi qu'est allé mon attachement.

Le roman débute sur leur lutte contre le furvent, le pire des vents, celui qui ne laisse rien debout, qui ravage tout ... on vivra avec eux le combat contre le Corroyeur, la terrible traversée de la flaque, l'épreuve du syphon, les premières pertes, avant d'aboutir à la Norska et le fameux volcan Krafla (qui se révèle être la 7ième forme du vent).... successivement les épreuves du sable, de l'eau et enfin de la glace .... des épreuves durant lesquelles on reste accroché à son livre sans pouvoir souffler (j'ai lu quelques soirs jusqu'à point d'heure parce que je ne parvenais pas à m'en détacher) ... et en subissant pertes après pertes ...
J'ai d'ailleurs ressenti un curieux détachement au moment du Krafla avec une sensation de petit "ras le bol" lorsque la Horde se décimait peu à peu, impitoyablement .... parce que je l'ai vécu vraiment comme insupportable, je me suis sentie alors spectatrice d'une tragédie qui se déroule devant mes yeux sans que je puisse y changer quelque chose. Alors j'avoue avoir eu un moment de faiblesse, une parole de "mais j'aime pas ce livre à la fin!", avant de m'y replonger derechef dedans en espérant un petit moment de répit ..

Ces moments de répit on les trouve entre .. lors de leur rencontre avec les Fréoles, lors de la rencontre de certains avec leurs parents (moment très émouvant et moment aussi terrible à l'instant de l'impact de la rencontre de Golgoth avec son père), lors aussi de cet incroyable défi de la joute verbale.
Là je fais une petite parenthèse pour en dire quelques mots .... tout le style de Damasio est basé sur sa façon presque surnaturelle de manier la langue française, d'en faire des jeux de mots, au points que certaines fois j'avoue avoir du relire plusieurs fois certains passages pour en comprendre le sens ... et cette joute est vraiment l'apothéose de cette écriture incroyable ... à travers les épreuves du palindrome dialogué, de la monovoyelle en O (cela ne s'appelle pas une allitération en O dans le terme exact ? je me suis posée la question), du stylibre ...
Et nous voilà partis dans une joute verbale proprement hallucinante, d'échanges de propos qui fusent telles des armes pour abattre l'adversaire ... ça n'a pas eu l'intensité d'une lutte contre le furvent ou contre le syphon mais j'avoue que cela m'a époustouflée !

Tout au long du récit, on se demande sans cesse sur quoi vont-ils aboutir, si seulement ils vont aboutir quelque part ? Que vont-ils trouver au bout de leur contre ? Cela vaut-il tous ces sacrifices qu'ils font pas après pas ? Et surtout y a t-il une fin du monde ? Ou vont-ils revenir à leur point de départ ?
J'avais plus ou moins anticipé la fin mais j'avoue qu'elle a tout de même réussi à me faire tomber des nues .. voire m'a laissée terriblement dubitative .. une fin que j'avais appréhendée mais pas tout à fait de cette manière là .. j'en suis restée un bon moment le livre entre les mains, à me demander si j'y avais réellement compris quelque chose ...
Troublant ...

Enfin pour conclure ... rares sont les livres qui me laissent une telle impression .... je ne m'estime pas fana de science fiction de manière générale car j'en ai lu très peu, mais ces romans à souffle comme des Dune de Herbert ou une Horde de Damasio, me transportent ... La Horde du Contrevent marque les esprits, sans aucun doute !!! Et pour ma part elle me laisse une trace indélébile.

Citations
Pourquoi acceptons-nous de consacrer notre vie à aller quérir une origine que personne n'a jamais pu atteindre ?

Là-haut, la terre est bleue comme une orange.


La neuvième forme du vent, tu la rencontreras en Extrême-Amont - et là-bas seulement. Elle prendra le visage de ta quête. Elle sera ce que tu as toujours cherché à combattre, fils, à chaque instant de ta vie.


Dans le chrone se tenait un gorce puissant, caparaçonné de rouge sombre qui se ruait vers l'amont. Mais le plus sidérant était que ce gorce possédait deux têtes qui jaillissaient de l'encolure ; celle de gauche se jetait vers l'avant, sans cesse, avec de furieux à-coups, celle de droite lui répondait par des coups de groin féroce.


Ce n'est pas l'Extrême-Amont qui me tire. Ce sont eux : nous.


Pour en savoir plus
La Horde du Contrevent a été récompensée par le Grand Prix de l'Imaginaire 2006.
L'auteur est venu discuter sur le forum de Actu SF

Ailleurs
Traqueur Stellaire ; cafard cosmique ; valunivers ; RSFBlog ; Dragon galactique ; Chez l'aventurier des rêves ...

samedi 30 octobre 2010

Le grand passage de Cormac McCarthy

Arizona .. à la veille de la seconde Guerre Mondiale ... Billy traque inlassablement une louve qui s'attaque au troupeau familial jusqu'au moment où , parvenu à la piéger, il choisit de lui conserver la vie et de la ramener sur ses terres natales .. au Mexique.
S'ensuit alors un long voyage, dans le style puissant et intense de McCarthy, dans le monde impitoyable d'hommes sans foi ni loi ....

Le grand passage est le second roman de la Trilogie des Confins, il ne fait pas suite directement au premier puisqu'il ne s'agit aucunement des mêmes personnages mais met en scène les mêmes lieux, les mêmes paysages et les mêmes tragédies.
Oserais-je dire que l'on prend "presque" les mêmes et que l'on recommence ?
Oui j'ose ... car ce roman est tellement semblable au premier que j'avoue m'y être ennuyée, voire plutôt lassée de ce voyage .. ou même de ces trois voyages ... le premier pour ramener la louve, le deuxième pour récupérer les chevaux volés familiaux, le troisième pour rechercher le frère disparu .. trois voyages qui se soldent par des échecs ... trois voyages dans lesquels les mêmes questions se posent : que fait-on ? je ne sais pas, où va-t-on ? je ne sais pas ... comme si les personnages se laissaient glisser dans un destin qu'ils ne choisissent plus ...

On fait presque les mêmes rencontres que dans De si jolis chevaux, des mexicains qui, dans un pays touché par la révolution, ne connaissent plus d'autre loi que la leur, en contrepartie avec ces paysans pauvres mais généreux, solidaires .. on retrouve cette chasse aux disparus, la rencontre avec un personnage qui change le cours des évènements (ici une jeune fille que Billy et son frère sauvent de violeurs et qui les suivra durant un temps et qui par la suite s'enfuira avec le frère de Billy), l'histoire d'un personnage marqué par la révolution (là un vieil aveugle qui raconte son histoire à Billy) ...
Le premier tome de la trilogie renvoyait à un voyage initiatique ... j'ai découvert et aimé une autre façon d'écrire de Mc Carthy ... mais là non la sauce n'a pas pris malgré la qualité d'écriture (mais qui somme toute est, elle aussi, parfaitement égale au premier tome).

Et puis je rajouterai un point de détail qui ,s'il m'a gênée durant le premier tome, m'a carrément horripilée sur ce second tome, ce sont tous ces passages de dialogue en espagnol, j'ai beau en avoir fait 6 ans au lycée, j'avoue ne plus en avoir le moindre souvenir, à peine quelques mots par ci par là, ce qui fait que la plupart des échanges entre le personnage principal et ses rencontres me sont totalement incompréhensibles et qu'il faut bien lire le récit qui suit pour avoir une idée de ce qui a pu se dire ... c'est franchement pénible ...
Bilan donc très mitigé cette fois ci ... ce qui m'amène à douter si je vais lire le troisième tome de cette trilogie, en tout cas pas pour l'instant ...

Citations
Ils couraient dans la plaine à la poursuite des antilopes et les antilopes se déplaçaient comme des fantômes dans la neige et voltaient et tournoyaient et la poudre sèche soufflait autour d'elles dans la froide lueur de la lune et leur haleine montait en pâle fumée dans le froid comme si elles avaient brûlé d'on ne savait quel feu intérieur et les loups se tordaient et tournoyaient et bondissaient dans un tel silence qu'ils semblaient d'un autre monde tout à fait différent. Quand reprenaient les flammes ses yeux brûlaient comme des lampes aux portes d'un autre monde. Un monde qui brûlait au bord d'un vide inconnaissable.

Il dit que le monde ne peut être connu que tel qu'il existe dans le coeur des hommes. Car si le monde semble être un lieu où résident les hommes c'est dans l'homme en réalité que réside le monde et pour le connaître c'est donc là qu'il faut chercher et apprendre à connaître le coeur des hommes et pour cela il faut vivre avec les hommes sans se contenter de passer parmi eux.