jeudi 30 octobre 2014

Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire Tomes 3.4.5 de Lemony Snicket

"Cher lecteur, prudence, prudence ! Pour lire ce livre, il faut être prêt à affronter mille choses déplaisantes ...."
"Cher lecteur, j'espère que tu n'as pas choisi ce livre en te disant "ça a l'air drôle". Si tel est le cas, referme-le vite !"
"Cher lecteur, si tu recherches un récit de collège tout en farces joyeuses, n'ouvre surtout pas ce livre !"

Voici comment Lemony Snicket annonce la couleur dans ces trois tomes : 



Ouragan sur le lac qui offre une nouvelle tutrice à nos enfants Baudelaire, une tutrice qui a peur du feu et donc ne chauffe absolument rien, dans une maison perchée acrobatiquement au-dessus d'un lac qui contient des sangsues mortelles attirés par une simple odeur de nourriture si l'on a mangé quelque temps avant.




Cauchemar à la scierie : un nouveau tuteur, patron d'une scierie, les enfants Baudelaire obligés de travailler comme des adultes avec comme tout repas, rien le matin, du chewing-gum à midi et une pauvre pitance le soir.







Piège au collège : un établissement sordide où l'on est privé de couverts lorsqu'on se rend à l'administration ou encore où l'on mange mains liés dans le dos si on refuse d'assister aux 6 H du concert de violon (ou plutôt "ils avaient d'abord cru à l'agonie d'un fauve, ou à la crise de nerfs d'un chat furieux" ...) donné par le Directeur en personne.




Ainsi nous pensions avoir déjà tout vu mais c'était sans compter sur l'imagination fertile de l'auteur pour mettre ses jeunes héros dans des situations qui s'empirent de tomes en tomes, tels des Cosette ou des Oliver Twist des temps modernes, le tout sur l'écrit léger et humoristique qui caractérise le ton donné par ces romans atypiques. A la longue je croyais me lasser, surtout en les lisant quasiment à la suite, peut-être qu'effectivement ce serait le cas en continuant jusqu'au dernier et pourtant bizarrement l'alchimie fonctionne toujours ...

Les ingrédients sont là : une Violette surdouée pour les inventions, un Klaus dévoreur de livres (bien vu de la part de l'auteur de ne pas être tombé dans les clichés du contraire) et une petit Prunille qui se sert de ses dents comme des outils ... peu d'armes à vrai dire pour lutter contre le terrible Comte Olaf qui veut à tout prix mettre la main sur eux afin d'hériter à leur place de leur immense fortune en sommeil depuis la mort tragique de leurs parents et qui rivalise de méchanceté pour parvenir à ses fins.
Ces pauvres enfants ne sont guère aidés non plus par le banquier qui leur sert de gérant, leur trouve divers tuteurs ou placements et ne voit pas plus loin que le bout de son nez (qu'il a la plupart du temps enfoui dans un mouchoir), ou par leurs tuteurs respectifs qui soit sont complètement en décalage avec la réalité, soit tiennent à les faire trimer ou étudier comme des brutes.

La trame est bien posée et finalement j'ai plaisir à retrouver à chaque fois ces trois enfants, en me demandant ce que leur créateur va encore bien leur tendre comme piège. Un petit changement néanmoins dans le Tome 5, qui prend un tournant dans la série, pour la première fois, les trois enfants Baudelaire se font des amis, des vrais de vrais, des enfants qui, comme eux, n'ont pas eu de chance et qui vont tenter de leur venir en aide. Ce qui change fortement la donne.
On se doute comment cela va se terminer (d'ailleurs Snicket nous annonce toujours la couleur bien avant) mais gageons qu'on les retrouvera au fil des prochains romans.

En dehors du fait des histoires elle-mêmes qui sont  tirées par les cheveux (comme faire travailler un bébé dans une scierie ou comme secrétaire, ou encore faire courir les 3 enfants 6 nuits durant ), mais qui sont racontées avec beaucoup de dérision mais aussi de compassion, ce que j'apprécie dans cette série, ce sont les petits apartés de la vie en elle-même .... Ainsi le fait que les premiers instants d'une journée sont ceux qui détermineront si elle sera bonne ou non .... ou encore le fait que quand on est malheureux, on a envie de rendre les autres malheureux aussi ....ou bien que des choses qui semblent obscures finissent par s'éclaircir à la lumière de l'expérience .... Tous ces moments de vécu que nous livre l'auteur et qui sont réels et nous rendent les personnages encore plus proches en faisant appel à nos propres vécus et sensations. C'est le petit plus de cette série, une sorte de leçon de choses qui peuvent ravir de jeunes lecteurs.

Sans oublier les apartés de l'auteur lui-même qui se met brusquement à raconter des drames de sa vie pour servir de tremplin à ceux des orphelins et apporter une lumière nouvelle sur toutes les horreurs qu'ils endurent.
Franchement c'est une série vraiment intéressante à cause de tous ces points et j'espère vraiment que l'an prochain mon école achètera la suite, j'aimerais bien tout de même savoir comment cela va se terminer pour Violette, Klaus et Prunille ...

Et question lecture, c'est bien abordable, à partir de 10 ans (voire 9 si on est un très bon lecteur).

2 commentaires:

  1. Faudrait que je lise cette série en entier un jour, j'avais bien aimé le début. Ou que je l'offre à mon filleul d'ici un an ou 2 ^^

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  2. Une série sympa quoi qu'un peu répétitive sur la longueur.

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