dimanche 25 août 2013

Le Protectorat de l'ombrelle ** Sans forme de Gail Carriger



Alexia se réveille un jour au côté d’un mari plus que hurlant :"  Je n’y suis pour rien » répliqua-t-elle aussitôt et sans avoir la moindre raison de la raison pour laquelle son mari faisait tout ce foin. Elle y était généralement pour quelque chose, bien entendu, mais il ne convenait pas d’avouer tout de suite, sans tenir compte de ce qui le mettait dans tous ses états cette fois-ci."

Et pourtant ce coup-ci Alexia, lady Woolsey, muhjah de la Reine et arme secrète et paranaturelle de la Grande Bretagne n’y est vraiment pour rien : il s’avère qu’une arme annihile les pouvoirs des loups-garous, vampires et fantômes. En même temps sa meilleure amie Ivy lui annonce qu’elle se marie (alors qu’elle est amoureuse du porte clé de Conall Maccon) et une armée vient camper sur sa pelouse, sans compter que son mari part en Ecosse. Voilà notre porteuse d’ombrelle (en plus une extraordinaire ombrelle gadget type James Bondesque) préférée déterminée à résoudre le mystère, qui se prépare, avec armes et bagages (entre autre sa peste de sœur, son amoureuse transie d’ami, l’autre amoureux transi de porte clé et une étrange femme inventrice lesbienne qui s’habille en homme), à se rendre en Ecosse à bord d’un dirigeable ….

J’ai retrouvé l’univers de Carriger avec beaucoup de plaisir, voire même de délectation et j’ai même la sensation que de l’avoir vue à la conférence des Imaginales m’a rendu ses personnages et son monde encore plus proches. Quand je lisais, je la revoyais nous parlant de ses héros avec humour et  dérision, et surtout de sa passion des habits et de la nourriture, car cela ressort totalement dans ses chapitres : la description des chapeaux hideux d’Ivy, les tenues d’Alexia et les diverses denrées alimentaires ingérées par elle avec grand plaisir. Gail Carriger a énoncé aimer manger, cela se sent chez son personnage principal, d’autant plus lorsqu’il s’agit de nourriture insipide qui ne lui sied guère !

" Lady Maccon elle-même portait une robe de vol à la toute dernière mode, avec des sangles ajustables pour la jupe, un ourlet plombé, des fronces bleu canard et blanc alternées et conçues pour voleter joliment dans les brises éthériques, et un corsage très ajusté en velours bleu foncé. Des lunettes bordées de velours bleu canard pendaient à son cou, et un haut-de-forme assorti doté d’un voile modeste approprié et de cache-oreilles abaissables en velours était fermement fixé à sa tête."

Ce que je trouve délectable c’est aussi le parfait mauvais goût d’Ivy en parallèle avec sa pudeur vieille Angleterre excessive. Les personnages sont tellement eux même qu’ils en sont presque caricaturaux.
Alexia est si atypique aussi,  jusqu’au bout : le début du roman où elle passe un moment à reluquer le joli petit cul de son mari m’a fait mourir de rire. Et la relation entre eux l’est tout autant, partage entre piques cruelles et moments d’intimité passionnés, j’aime toujours !

J’ai apprécié aussi le rôle des femmes qui sont parfaitement bien mises en valeur par Carriger, ce ne sont pas des faire-valoir des hommes, elles sont inventeuses, enquêtrices, fortes, tout en restant femmes (même Madame Lefoux et ses habits d’homme).
Il y a aussi un petit côté steampunk dans le roman, entre le dirigeable et les machines incroyables inventées : celle de la transmission éthérique notamment. Bref un fameux cocktail pour réussir ce deuxième tome, avec une enquête qui, si elle démarre réellement que dans les derniers chapitres, n'est pas tant le point principal de l'histoire, les relations entre les personnages sont bien plus mis en valeur et d'autant plus à cause de cet horrible cliffhanger final qui nous laisse un peu abasourdi et estomaqué. Oui un cliffhanger dans le Protectorat l'ombrelle !!! Avec néanmoins une petite point de déception concernant Conall qui, jusque là m'enchantait presque autant qu'Alexia, mais je n'en dirai pas plus pour ne rien révéler, il a quelques autres tomes pour se rattraper !

Et enfin on en apprend aussi plus sur les paranaturels, ce qu'ils sont réellement, et cela donne des perspectives très intéressantes pour les suites. Je suis donc toujours aussi emballée par cette série de qualité, qui ne se prend pas au sérieux mais en même temps tient tout à fait la route et apporte vraiment une petite touche particulière dans les littératures que j'ai déjà pu découvrir. J'avais déjà dit que c'était de la littérature intelligente, je le confirme, Gail Carriger non seulement ne me déçoit pas mais qui plus est, me donne grandement envie de continuer. Vivement que les suites sortent en poche !

Cette lecture fut suivie avec Lhisbei donc voici ici le billet ^^
Et une nouvelle participation pour le Challenge de Vert : My Summer Of (SFFF) Love


Ailleurs
Olya ; Phooka ; Dup ; Vert ; AcrO ...


jeudi 22 août 2013

Une histoire équestre qui commence .... par Trinity

Ceux qui me connaissent, mes amis, et certains de ceux qui me suivent sur FB, savent que depuis quelques semaines je vis un évènement particulier (non, non je ne suis pas enceinte, xD) .... que j'ai approché un rêve que je croyais irréalisable. Et comme ce blog n'est pas que consacré à l'univers livresque, j'ai envie d'y consacrer un petit billet qui fait suite à deux auparavant citant mes deux passions : les chiens et les chevaux.

Ce qui est marrant c'est que rien dans ma famille me prédestinait à vouloir monter à cheval ou faire de l'éducation canine ou de l'agility, parce qu'en dehors de ma grand-mère paternelle qui me parlait de leur berger allemand Dick, les autres membres de ma famille n'ont jamais été animaux.
Et pourtant toute petite déjà je rêvais de mon berger allemand et de mon cheval, je m'inventais des histoires de personnages vivant avec plein d'animaux en particulier les deux déjà cités et j'en écrivais d'autres sur le même sujet.

Alors le rêve du berger allemand, j'imaginais bien un jour le réaliser, ce fut chose faite il y a 14 ans (rêve que j'attendis tout de même 27 ans !!! ) avec ma P'Illinka et les chiens de façon générale, je savais que ce serait toujours envisageable ...
Mais les chevaux ..... voici un rêve sur lequel j'avais fait une belle croix, avec beaucoup de regret bien que montant à nouveau depuis 3 ans dans un super Club.

Sauf que des fois le destin vous donne quelques coups de pouce, ou quelques coups de pied pour prendre des décisions qu'on n'aurait jamais osé tenter ... et c'est ainsi que mi Juillet, apprenant qu'une petite jument, que tout le monde avait connue dans mon Club, était à vendre, j'y suis allée sans arrière pensée et ..... j'ai eu le coup de coeur. Alors j'ai su que ce rêve là pouvait lui aussi se réaliser, moyennant quelques sacrifices financiers par ci par là (entre autres, des achats de livres qui seront plus que réduits à l'avenir, sauf lors des Noël et anniversaire) et c'est comme cela que Trinity est arrivée dans ma vie ....



Et ainsi voici aussi ce qui explique ma panne de blogo durant tout le mois de Juillet, j'avais besoin de temps pour réfléchir à cette décision. C'est fait à présent, je commence une nouvelle aventure qui me rend très heureuse ...

Pour anecdote car je suis sûre qu'au moins une personne la sortira, Trinity est le nom du code de la toute première bombe atomique qui explosa le 16 juillet 1945 à 5H30 dans le désert proche de la base d'Alamogordo au Nouveau-Mexique .... Bon c'est aussi le nom d'un des personnages principaux de Matrix, ce qui est un peu plus réjouissant ^^


mardi 20 août 2013

Les coups de coeur des Imaginales Anthologie

Depuis 2004, chaque année un auteur est qualifié de coup de coeur des Imaginales, une sorte de label qui annonce un talent. Ainsi déjà 10 coups de coeurs ont pu être mis en valeur lors de ce festival et ce sont ces mêmes auteurs qui ont été sollicités pour écrire chacun une nouvelle afin de figurer dans cette anthologie.
Chaque nouvelle est précédée d'une petite présentation de l'auteur.

Ma lecture de cette anthologie commence à dater puisque lue suite aux Imaginales, ce qui remonte tout de même à presque deux mois, autant dire une éternité. Néanmoins en la re- parcourant afin d'avoir tout de même quelque chose à écrire dessus, je me suis rendue compte que j'en avais gardé pas mal de souvenirs, ce qui est plutôt bon signe.

- Une simple promesse de Thierry DI ROLLO : C'est une nouvelle relativement triste, portant sur la mort et la perte de l'être cher que l'on veut retrouver à tout prix. C'est très joliment écrit bien que les personnages soient froids et l'atmosphère un tantinet glaciale.

- Le secret de Parsigou de Jérôme CAMUT : Un village qui vit renfermé sur lui-même, des habitants farouchement opposés aux progrès et aux visites, une longévité anormale ... Voilà qui pose les jalons de l'histoire de ce petit village. C'est un nouvelle pleine d'humour et de fantastique, très sympa. J'ai particulièrement apprécié les remarques de Camut à la fin de son récit, sur le fait de se demander pourquoi lorsqu'une créature arrive sur Terre, il faut toujours qu'elle se pose aux USA. Lui au moins a fait le choix de prendre à contrepied ce fait et de situer son histoire dans un village paumé de la France profonde. Bien vu et très agréable !

- Le chirurgien de Erik WIETZEL : Cette nouvelle m'a donné froid dans le dos : un chirurgien découvre que les opérations qu'il a menées sur des patients, lui arrivent en réalité ... alors quand il s'agit d'une amygdalectomie ou d'une appendicectomie, rien de trop inquiétant ... mais que se passera-t-il lors d'un accident plus grave ? Terrible !

- La stratégie du chasseur de Rachel TANNER : Une nouvelle entre le fantastique et la réalité d'un conflit bien tangible : celui se passant au Kosovo, sous une sobre histoire de trafic d'organes et de tortures de prisonniers de guerre. J'ai un peu un peu de mal à entrer dans cette histoire, trop près de la réalité justement pour que j'accroche. Par contre j'ai beaucoup aimé que l'héroïne soit une femme, une guerrière maniant les armes aussi bien que la dérision et ne se laissant pas conter.

- Trois renards de Mélanie FAZI : De loin ma préférée de toute, pour plusieurs raisons : la poésie de l'écrit, la musique qui jalonne les pages, cette nouvelle est tout simplement belle, un véritable régal. Il y a quelque chose qui tient à la fois du surnaturel et du rêve, c'est un peu difficile à expliquer mais c'est un univers qui m'a charmée. Et puis dès qu'il s'agit de musique, du pouvoir des notes, de la mélodie, je suis immédiatement conquise.
"Pourquoi la foule des humains me révulse-t-elle quand celle des animaux m'appelle ? Ils sont si beaux. Tendus vers ce but qui m'échappe, une lumière, une chanson, une destination quelconque, de l'autre côté du voile qui nous sépare. Un instant, j'ai cru que leurs pas se réglaient sur la cadence de mon violon. Mais non, c'est impossible. Tout le monde sait qu'ils ne nous entendent pas."

- Profanation de Jean-Philippe JAWORSKI : On retrouve là l'univers du Vieux Royaume, propre à Jaworsky et son parler incroyable, dans une trame où un condamné, un rien gouailleur, un rien sincère, doit se défendre .... sur une fin assez horrible je dois avouer. J'ai bien aimé.

- Séréna de SIRE CEDRIC : C'est une nouvelle très courte et emplie d'horreur. Dans un sens mieux valait pour moi qu'elle soit courte. Néanmoins, elle est rondement menée.

- La nuit sur le plateau du K'fèn de Charlotte BOUSQUET : La fuite éperdue d'une jeune fille mariée de force à un mari cruel. Je suis rentrée facilement dans le récit et puis ensuite mon intérêt a un tantinet lâché.

- Derrière les barreaux de Lionel DAVOUST : Je reste un peu dubitative à la suite de cette nouvelle qui en même temps m'a plu, déjà par l'écrit qui est toujours aussi agréable à lire. C'est le thème principal qui m'a un tantinet chiffonnée : le sujet traite de l'autisme. L'histoire d'un petit garçon qui retrouve le monde du réel suite à une expérience inédite avec des dauphins mais qui n'aura ensuite de cesse, adulte, de la retrouver. L'histoire en elle-même est très belle, bien racontée. Après l'autisme est un sujet qui me touche particulièrement, de part mes études à la base et aussi parce que je suis amenée dans mon boulot à en fréquenter. Or pas un autiste ne ressemble à un autre, d'ailleurs ceux qui fréquentent l'école "normale" sont généralement des autistes dit Asperger, en difficulté de communication, sensibles aux changements, au bruit (ce que Lionel Davoust décrit fort bien d'ailleurs), mais capables de capacités intellectuelles particulières. J'ai eu l'occasion aussi de voir des enfants autistes en contact avec des chevaux, lors d'un stage en équithérapie et il était incroyable de voir ces gamins complètement renfermés sur eux-même, incapables de communiquer, commencer à s'ouvrir, à sourire et à nous regarder sur le dos de cet animal. Pour autant, peut-on complètement guérir de cette maladie comme dans l'histoire de Davoust ? C'est ce qui m'a gênée en réalité. Pour le reste, le sujet est traité avec la délicatesse et la sensibilité habituelles de l'auteur, ce qui m'a permis de prendre beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle.
Et le monde de la mer, des dauphins est admirablement décrit; comme toujours, au point d'avoir envie de plonger dans ces eaux pour les rejoindre.

- Elixir de Samantha BAILLY : L'histoire d'une empathe qui est chargée de ressentir les émotions des autres, en déduire s'ils mentent ou pas, dans un univers bulle où l'extérieur est vécu comme un inconnu terrifiant. L'empathie est un sentiment difficile à vivre, je n'ose l'imaginer poussé à l'extrême comme pour Elixir, au point que le seul fait de toucher une main la fait basculer dans la colère, la haine ou le bonheur d'autrui. C'est à mon sens une sorte de malédiction. 

Globalement le recueil de ces nouvelles a été plutôt réussi, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir pas mal d'auteurs dont je ne connais que le nom (Di Rollo, Camut, Bailly ...), d'en retrouver d'autres que j'apprécie particulièrement au vu de leurs écrits précédents (Davoust, Jaworsky). Sans oublier que le livre en lui-même est très agréable au toucher, léger et pourvu d'une première de couverture affichant la place des Vosges d'Epinal envahie par des créatures étranges, très réussie.
Des anthologies comme celles-ci j'en redemande !

Ailleurs

dimanche 18 août 2013

Musée des arts et métiers


Il est bon quelquefois de transformer un moment de ses vacances en découvertes culturelles et lorsque Tigger Lilly m'a proposée la visite de ce musée que je n'avais jamais vu auparavant, j'ai évidement sauté sur l'occasion.

A la base, ce qui nous avait attirées étaient les deux expositions temporaires intitulées
- Robots, des films aux jouets
- Enki Bilal : Macanhumanimal

Je reviendrai plus tard sur ces deux expos, après évocation du musée en lui-même car au final nous y avons passé la journée tant son contenu et ses thèmes sont intéressants .. je dirais même passionnants.
Ce musée fut créé en 1794 par l'abbé Grégoire (on comprend maintenant la présence d'une partie du musée à l'intérieur même d'une chapelle : le clou tout de même de la visite) et renferme toutes les innovations technologiques : instruments scientifiques, matériaux, énergie, mécanique, construction, communication et transports. Il fut rénové en 200 et présente plus de 2 400 inventions.

De l'astrololabe de Rennerus à l'autovacc 1990 en passant par le laboratoire de Lavoisier ou l'autoclave de Papin, des postes téléphoniques de 1878 aux derniers portables derniers cris, en transitant par premières télévisions, minitel et premiers ordinateurs, des premiers métiers à tisser aux centrales nucléaires, de la voiture à vapeur de Cugnot de 1770 au TGV, cet immense musée -au plancher craquant sous les pieds, bien éclairé et bien exposé - nous balaye des centaines d'années d'inventions, de créations incroyables qui m'ont laissée bouche bée. 
Pas que j'ignore tous les progrès scientifiques accomplis par l'homme au cours de son Histoire mais parce que les voir devant soi a quelque chose de fascinant ... et là on finit par en oublier les travers et défauts de l'Homme, sa propension à faire la guerre, à générer les conflits, à vouloir dominer la monde et la nature pour réaliser qu'avant tout l'Homme c'est un génial inventeur .... Plus encore, les anciennes machines me subjuguent  .... Comment ces créateurs ont eu un jour l'idée d'assembler des engrenages pour en faire des moulins ? de faire des expériences qui conduiront à l'élaboration des machines à vapeur ? de fabriquer les premiers preneurs d'images, de sons et autres ?
C'est tout simplement époustouflant.

AP de type klapp 1910

Astrolabe de Rennerus

Machine élévatoire de Papin 1707

Métier à tisser automatique

Supercalculateur Cray-2

Telstar

Vélocipèdes 1865


Je me suis baladée de salles en salles, sans tout comprendre des explications scientifiques assez poussées pour moi qui suis tellement crasse en matière de physique, en gardant un oeil émerveillé du début jusqu'à la fin.

De plus ces collections sont admirablement présentées dans des vitrines en bois, bien espacées, dans de grandes salles bien éclairées .... Il n'y avait quasiment personne en plus, ce qui nous a permis de nous balader en toute sérénité -enfin presque, juste un gars qui a fait son petit scandale parce qu'on lui demandait pour la troisième fois de suite de présenter son billet, oui il faut avouer que les gardiens sont assez vigilants à ce niveau là- et prendre des photos, beaucoup de photos. J'avoue que dans ces cas là, j'en prends tout à la fois pour ma pomme mais aussi pour mon boulot qui même au plus fort de l'été ne me quitte pas : chouette une ancienne boussole à montrer à mes p'tits loups, ou alors l'avion Adler etc .... tout pour égayer mes cours d'histoire. 
Bon je suis incurable il est vrai ^^

En conclusion, avant de passer aux deux expositions, je ne peux que conseiller d'aller visiter ce musée. En particulier la chapelle aménagée en pièce d'accueil pour avions, voitures de collection et d'un pendule qui prouve que la Terre tourne bel et bien et qu'on peut le voir en visu !




Il existe d'ailleurs une visite virtuelle sur le site du musée qui permet d'en avoir un aperçu, ici.

Les expositions
- Robots, des films aux jouets .... cette salle présentait quelques uns des robots qui ont figuré dans les films, ainsi R2D2, l'original (déjà vu auparavant à La cité des Sciences) ou C3PO, ou encore les répliques de Robby le robot ou de Twiki. On peut voir une quarantaine de robots taille réelle ou de jouets.
Les voir ainsi donne une certaine impression de surréalisme. Je ne suis pas particulièrement fan des robots (enfin sauf ceux que la Guerre des Etoiles) mais j'aime bien les voir représentés.

Twiki

R2D2


Robby le robot


- Enki Bilal, Mécanhumanimal : Une belle découverte d'un auteur de BD que je ne connaissais absolument pas, en même temps je ne suis pas particulièrement versée dans la BD, donc plutôt ignorante en la matière. Cet auteur yougoslave est né en 1951 mais réalise ses bandes dessinées en français. L'exposition est déclinée en 5 espaces : passions humaines; animaux / monstres / hybrides ; rêves de machines ; conflits et planète.  Le tout dans une centaine de planches, dessins et toiles. Plus quelques objets. Nous avons bénéficié en plus d'une visite guidée faite par une guide absolument passionnée par l'oeuvre de Bilal et qui la connaissait sur le bout des doigts ce qui fut très instructif, même sans avoir rien lu de lui.
D'ailleurs j'aurais bien acheté un album mais .... au vu d'un achat conséquent qui m'attendait, j'ai préféré m'abstenir, ce sera pour Noël ! En tout cas une très chouette découverte.




Et une très bonne journée vraiment extrêmement enrichissantes. Je pense que j'y reviendrai un jour, ce musée vaut vraiment le détour.

mardi 13 août 2013

Top Ten 37


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon un thème littéraire défini sur le blog de Iani - rendez-vous initialement prévu créé par The Broke and The Bookish
Voici donc le thème pour cette semaine 
 
Les 10 problèmes auquel on fait face en tant que lecteur

Cela fait une éternité que je n'ai pas participé à un Top Ten mais en allant faire un tour sur le blog d'Alys, cela m'a donné fort envie au vu du thème, donc .... en avant !!!

1 Ne pas s'appeler Crésus : cela n'a l'air de rien mais des fois on aimerait vraiment mais vraiment dévaliser des librairies, surtout lors des festivals, sauf .... qu'il faut tout de même tenir compte du facteur que l'argent ne pousse pas sur les arbres ....

2 Aller travailler ou devoir quitter la maison lorsqu'on est dans un livre passionnant, c'est cruel, des fois je prends le livre avec moi histoire qu'il ne me quitte pas, même si je sais pertinemment que je ne pourrai l'ouvrir.

3 Avoir des bibliothèques non extensibles .... et dans le même ordre d'idée avoir une maison non extensible ... parce que des fois cela enrage de ne plus avoir de place pour ses petits livres adorés et comme je ne peux me résoudre à me débarrasser des anciens, j'ai un grave soucis à ce niveau là

4 Avoir des collections dépareillées, cela me dérange de plus en plus, soit on achète en grand format mais alors cela prend de la place et cela coûte cher, soit on garde tout en collection poche mais il faut attendre des siècles pour avoir les suites, si on brasse les deux parce qu'on est impatient, cela fait trop moche dans la bibliothèque.
 
Les aventuriers de la mer, totalement dépareillés, berk
 
5 Et du coup, devoir attendre pour les suites, c'est atroce aussi, surtout lorsqu'on a accroché au livre, je suis en train de le subir une nouvelle fois malgré ma résolution de ne plus acheter de séries avant qu'elles ne soient finies.

6 Ne pas avoir le temps de tout lire ce que l'on voudrait, y'a rien à faire, au rythme des sorties, je n'aurai jamais de toute ma vie pour tout lire, de plus comme je ne fais tout de même pas que cela, eh bien, c'est fichu.

7 Se trouver en manque lorsqu'on a fini une série et que l'on est définitivement amoureuse des personnages, de l'ambiance .... j'ai vécu cela l'été dernier après la fin de la Ballade de Pern ... et j'y pense encore beaucoup même maintenant, j'ai vécu cela aussi avec La Citadelle des Ombres et beaucoup d'autres.

8 Devoir attendre tellement longtemps entre la sortie d'une suite que l'on peine à se rappeler du livre précédent lu ... Heureusement il y a des auteurs, comme Lionel Davoust, qui ont pitié de la mémoire de moule de certains de leurs lecteurs et qui font des rappels intelligents pour qu'on ne se sente pas trop à la ramasse.

9 Avoir peur que l'auteur meure avant que sa série ne soit terminée, c'est une crainte que j'ai notamment avec RRR Martin, bon pourvu que cela ne lui porte pas malheur de l'écrire ! Je pense notamment à Dune non achevé à la mort de Herbert et massacré par ceux qui ont repris la série.

10 Devoir me réfréner pour lire une suite en me disant qu'il me faudra aussi attendre pour la suite de la suite, la faute aussi à Martin, cela fait des mois que je repousse la lecture de l'Intégrale 4 du Trône de Fer parce que je n'ai pas envie de devoir attendre encore et encore la sortie de l'Intégrale 5. Ce qui est idiot évidement car au final de toute façon j'attendrai.

Voici pour conclure ce top, en creusant un peu, je suis certaine que je trouverais encore des tas d'idées .... Eh oui être lecteur, ce n'est pas facile tous les jours !


lundi 12 août 2013

Abzalon de Pierre Bordage

Esther est une planète au bord du gouffre : démographie galopante, épuisement des gisements, pollution de l'air et de l'eau etc ... La seule solution consiste à rechercher une nouvelle terre aux caractéristiques conformes à celles de la planète mourante. Ainsi l'Estérion est-il conçu pour traverser l'univers dans un voyage de douze années lumières de distance, soit une durée de 120 ans. Tout est savamment construit pour que le vaisseau fonctionne en autarcie complète durant ce temps, pour qu'il amène ses occupants à destination ... Seul reste un facteur imprévisible : celui humain.
Parce que les voyageurs de l'Estérion consistent en 5 000 détenus du pénitencier de Doeq - au préalable sélectionnés impitoyablement dans des conditions inhumaines - et 5 000 Kroptes. Autant dire des milliers de chats face à quelques souris, des hommes violents, hargneux, des tueurs de la pire espèce face à des fanatiques pacifistes. Tout est prévu pour qu'ils ne se rencontrent pas, tout du moins pas avant un certain temps mais c'est sans compter sur le facteur humain justement qui est tout sauf maitrisable.
Abzalon fait partie de l'élite des tueurs, il a massacré des dizaines de femmes, Ellula, elle est une jeune Kropte que l'on marie contre sa volonté et dont les rêves révèlent de curieuses prémonitions .... Ces deux-là, partis comme cobayes sur l'Estérion, finiront par se rencontrer ....

Je reste toujours un peu mitigée face aux romans de Pierre Bordage que par ailleurs j'apprécie beaucoup en tant qu'auteur, notamment pour son fabuleux Les fables de l'Humpur. C'est un excellent conteur, on ne s'ennuie absolument pas dans ses romans, de plus il a développé dans celui-ci un huit-clos bien particulier : imaginez vous passer 120 ans de votre existence confinés dans des pièces d'un vaisseau, condamnés à ne voir que du gris, plus jamais de ciel, de lumière naturelle, de soleil ..... de plus à quelques couloirs de criminels qui n'ont qu'une loi : tuer avant d'être tués, violer tout ce qui bouge et s'emparer de tout ....

Etrangement pourtant ces hommes vont être amenés à mettre leur violence de côté, à apprendre à vivre ensemble et surtout à côtoyer des femmes kroptes, voire fonder des familles, mettre au monde des enfants, les élever et se ranger .. Tout un cheminement qui leur aurait été impossible s'ils étaient restés dans leur pénitencier.
C'est le côté vraiment passionnant de récit : observer la transformation de ces individus livrés à eux-même, leurs organisation, leurs découvertes (en particulier celle des Qval, peuple étrange vivant dans les cuves bouillantes de l'Estérion, doué de capacités mentales extraordinaires) et surtout l'impact du choc de la rencontre entre des êtres que tout oppose (c'est d'ailleurs un instant clé de l'histoire).
Un immense laboratoire contrôlée par des mentalistes qui pensaient avoir tout prévu ... Cela donne froid dans le dos.

Après ce qui me gêne, comme ce fut souvent le cas en lisant Bordage, ce sont ses personnages, je l'ai déjà dit à mainte reprise, ils sont froids, ils le sont tellement qu'il est très difficile de s'identifier à eux, voire même de les aimer. Déjà en premier lieu Abzalon est un salaud de la pire espèce, on n'a vraiment pas envie de s'attacher à lui, qu'il devienne presque un saint ne suffit pas à le racheter, de plus c'est presque improbable (même sou influence de l'amour) .. tout comme est improbable un amour entre celui qu'on pourrait taxer de Bête et Ellula, la Belle, tout le contraire d'Abzalon : douce, gentille, patiente ... De plus c'était tellement prévisible que j'aurais désespérément eu envie que cela n'arrive pas.
Bon certes les opposés s'attirent, une fois l'alchimie opérée, cela ne m'a plus dérangée ... Restent les personnages et leur froideur, cela me perturbera toujours dans les écrits de Bordage.

Heureusement le roman m'a suffisamment plu, pour les raisons expliquées auparavant pour que je décide de poursuivre avec sa suite Orchéron.

Extrait
J'aurais retenu, de l'aventure de l'Estérion, que l'être humain oscille en permanence entre le sublime et le grotesque, entre le haut et le bas, entre le divin et le bestial. Pour nous dissuader de nous vautrer dans nos instincts animaux, nous élaborons toutes sortes de symboles, de mythes, de religions et de morales censés servir de garde-fous, nous suivons les chemins tracés par les prophètes et les saints, nous jalonnons notre existence de cérémonies et de rituels, nous confions les clefs de nos âmes à ceux qui se proclament intermédiaires et nous obtenons le résultat inverse de celui que nous escomptions.
Nous nous coupons de nous-même ; notre nature animale, reléguée dans les oubliettes, grandit à notre insu, se nourrit des déceptions, des frustrations engendrées par l'impossibilité d'atteindre l'idéal prôné par les prophètes et les saints.
[...] Nous avons peur de l'autre  parce que nous avons peur de nous-même, nous aimons l'autre parce qu'il nous donne une image flatteuse de nous-même, nous haïssons l'autre parce que nous ne nous reconnaissons pas en lui.

Ailleurs

Lu dans le cadre du Challenge de Lhisbei, le Summer Star Wars


vendredi 9 août 2013

Leviathan III Le pouvoir de Lionel Davoust

De nos jours, les progrès scientifiques ont chassé les vieilles superstitions et l'enchantement, cédant la place à une ère de raison où même la religion chancelle. Or, dans les profondeurs de l'inconscient, les traditions antiques, les peurs ancestrales, il subsiste une porte entrouverte sur des prodiges dépassant l'entendement. Ce n'est pas de la magie ; c'est du pouvoir ...

Ainsi démarre la quatrième de couverture du troisième Tome de la trilogie de Lionel Davoust : Léviathan.
Il va m'être fondamentalement difficile de rédiger un billet potable dans la mesure où j'ai dévoré ce livre peu après l'avoir acheté (et fait dédicacé cela va de soi) aux Imaginales, que j'ai eu une grosse panne de blog durant tout le mois de Juillet (pour plusieurs raisons que je ne développerai pas ici, sauf une qui fera l'office d'un billet prochainement même si cela sort du domaine littéraire car cela bouleverse en quelque sorte mon existence, mais suspense :p) et que du coup beaucoup d'eau est passée sous les ponts depuis ma lecture.
Alors par avance mille excuses à Lionel pour une chronique qui va probablement être complètement bancale.

Démarré avec La Chute, poursuivi avec La Nuit, Léviathan trouve ici sa conclusion. A la différence des autres tomes, on entre vite dans l'histoire, il faut dire que les personnages nous sont familiers, avec leurs défauts ou leurs qualités, que l'intrigue est bien mise en place et que surtout on attend avec impatience le dénouement. Comment Michael Petersen va-t-il faire face aux morts violentes dont il a été témoin, comment va-t-il survivre maintenant qu'il est devenu la cible d'une chasse à l'homme ? Comment va-t-il composer avec ce qui sommeille en lui et se révèle enfin ?
En même temps, on suit activement les destinées de l'Agent Léon, lui aussi victime (et le mot victime n'est pas trop fort, il m'a valu de bons moments de grincement de dents et de frissons, il faut avouer que c'est mon personnage préféré et que je ne pouvais rester insensible à tout ce qui lui arrive) de son implication  dans l'histoire, de Masha qui fait enfin le choix de son avenir même si elle devra en faire les frais.
La Main Gauche, plus acharnée que jamais, livre là son combat final et nous plonge dans une horreur bien digne d'un thriller pur et dur.
En même temps, les personnages se livrent à beaucoup d'introspection, de questions philosophiques sur leurs existences, ce qui donne un aspect très intéressant au roman.
Quant à la fin, elle reste suffisamment ouvert pour laisser libre court à toute notre imagination, voire même penser à une suite possible ?

J'ai énormément apprécié cette trilogie qui sort assurément de l'ordinaire, qui de plus est servi par la plume très agréable et limpide de Lionel Davoust, une écriture de grande qualité, des personnages qui ont du charisme (sauf pour moi ce pauvre Michael Petersen qui m'aura été insupportable du début à la fin, juste un peu moins lorsque possédé mais j'avoue que je n'ai jamais ressenti la moindre empathie pour lui), une intrigue qui n'est pas simple à démêler et des réflexions qui font réfléchir.

Ailleurs

mardi 6 août 2013

L'écume des jours de Boris Vian

Cette lecture n'était pas prévue dans la mesure où je l'avais déjà découverte il y fort longtemps mais c'est en voyant le bel article de Lorhkan que j'ai eu envie de la relire.
Bien m'en a pris, j'avais déjà beaucoup aimé à l'époque, probablement enthousiasmée par le côté absurde du roman qui m'était étranger jusqu'à alors et par l'histoire d'amour désespérée. Il arrive que l'on soit déçu lorsqu'on redécouvre un livre aimé, ce ne fut pas le cas cette fois-ci.

Pour résumer rapidement, car tout de même c'est un classique, L'écume des jours est une sorte de dystopie de l'amour : l'amour tragique entre Colin, jeune homme riche, vivant sur sa fortune et refusant de travailler (le travail c'est avilissant, c'est dégradant dans cette société), passionné de jazz et de philosophie (notamment des écrits de Jean-Sol Partre) et Chloé belle jeune fille, fragile, éthérée, qui développe une étrange maladie dans son poumon.
Et l'amour désespéré entre Chick et Isis, un amour décalé parce que le premier tombe dans les affres de sa passion pour Jean-Sol Partre, au point de tout gâcher.

Ces personnages gravitent dans un monde totalement, follement absurde, où tout peut prendre vie, où un appartement peut se modifier au grès des humeurs ou du malheur de ses occupants, un milieu dans lequel la mort, sous toutes ses formes, cruelle, inquiétante, curieuse, tient une grande place. C'est un univers presque angoissant que présente Boris Vian, sans nos repères habituels, avec à la fois beaucoup de poésie (les éclats de soleil dans l'appartement de Colin par exemple), beaucoup de cruauté (les mises à mort diverses, les hommes travailleurs exécutant d'étranges et pitoyables métiers) et une certaine touche d'horreur (l'approche de l'hôpital notamment) .... inquiétant aussi parce qu'en sous-jacent, à chaque instant, on a la sensation d'un malheur imminent.
Et en contre-partie avec tout ce côté un peu oppressant, on rencontre une certaine légèreté due à l'apport de la musique car le jazz tient une grande part dans l'histoire, je trouve le pianocktail de Colin absolument fabuleux, cette musique est à la source de la rencontre entre Colin et Chloé, elle est présent au cours de leurs réceptions, mies en exergue par les protagonistes qui l'adorent au plus haut point. Mais cette légèreté ne l'est pas tant que cela lorsqu'on repense à l'omniprésence du jazz à l'époque de l'esclavage, comme s'il s'alliait avec le malheur et la mort.

Quant au roman d'amour lui-même, tout le côté tragique de ces deux histoires en parallèle contribue à l'ambiance sombre de l'histoire .... On pressent qu'entre Colin et Chloé, parce que tout commence de façon idéale, un fol amour passionné, cela ne pourra pas durer, et le récit nous mène, peu à peu, par petites touches, au tragique ... La maladie elle-même de Chloé, à l'image du monde absurde et imaginaire de Vian, semble être une sorte de maléfice contre lequel il sera dur de lutter .... encore plus monstrueux lorsqu'elle s'attaque à un être qui semble si faible, si doux. Le tragique réside aussi dans tout le combat désespéré de Colin pour l'aider, il ira même jusqu'à travailler pour avoir les moyens de la sauver.
L'autre histoire d'amour parait encore plus triste .. ainsi ces deux êtres Chick et Isis, dont les routes finissent par se séparer, parce que le premier, tout entier tourné dans sa passion, en arrive à négliger l'aspect essentiel de leur relation, et se convaincre que c'est ce qu'elle veut, tout en ressentant de la tristesse.

Au final ce roman de Boris Vian, poétique, vrai et fort, dans un univers fantastique qui dénonce par mal de travers de la socitété, est une sacré claque, même des années après l'avoir déjà lu. Un livre riche que je conseille à tous !

Extraits
Les jeux des soleils sur les robinets produisaient des effets féériques. Les souris de la cuisine aimaient danser au son des chocs des rayons de soleil sur les robinets, et couraient après les petites boules que formaient les rayons en achevant de se pulvériser sur le sol, comme des jets de mercure jaune.

Puis il fit un signe de croix car le patineur venait de s'écraser contre le mur du restaurant, à l'extrémité opposé de la piste, et restait collé là, comme une méduse de papier mâché écartelée par un enfant cruel.
Les varlets-nettoyeux firent, une fois de plus, leur office et l'un d'eux planta  une croix de glace à l'endroit de l'accident. Pendant qu'elle fondait, le préposé passa des disques religieux.

 Ailleurs

Lu dans le cadre du Challenge My Summer of( SFFF) Love de Vert.