"La mère de Tara a été enlevée ! Tara et Manitou, son grand-père, transformé en labrador, partent sur Autre-Monde affronter dragons, Vampyrs et Sangraves. Mais bientôt le trop puissant pouvoir de Tara fait des envieux, et elle devient la cible de complots dont seuls son sens de l'humour et son courage pourront la sauver ..."
Comment faire un billet sur Tara Duncan sans se contenter de qualifier ce premier tome de la série une grosse daubasse ? .... Bon alors non Tara Duncan n'est pas une daub, enfin pas à 100% .... je vais donc commencer par les quelques points positifs de cette lecture (que j'ai faite parce que le livre est arrivé dans la BCD de mon école et qu'en matière de SFFF j'aime bien lire avant mes élèves afin de voir ce qu'ils vont avoir entre les mains) ....
- Cela se lit très bien, sans ennui (pourtant il y a tout de même 533 pages), le vocabulaire n'est pas trop difficile, la syntaxe non plus
- Je suis certaine que cela peut effectivement plaire à des tas d'adolescentes, voire même je pense à quelques unes ou uns de mes élèves (mais plus "unes) qui aimeraient découvrir cet univers et accrocheront.
- On a droit à toute une foison des créatures de la fantasy, de la mythologie, du conte et j'en passe, au moins cela fait une belle entrée dans le monde de la fantasy
- Tara Duncan est juste insupportable pour moi mais je peux admettre qu'elle puisse être adulée par ce jeunes esprits qui n'ont pas encore la maturité nécessaire et assez d'expérience littéraire pour développer un esprit critique très élaboré. D'ailleurs elle a ce qu'il faut pour plaire à des adolescents, il est vrai.
- Action, humour (enfin tentative d'humour), endroits variés et colorés, suspense, amitié, balbutiement d'amour, les ingrédients sont là pour encore une fois attirer le jeune lecteur ou la jeune lectrice.
SAUF que ... ces points positifs sont justement le pendant de tout ce qui est négatif dans Tara Duncan et ont fait que je n'ai pas accroché du tout.
En premier lieu, il paraît que ce roman a été écrit 17 ans avant Harry Potter mais qu'il n'aurait été publié qu'après le succès du petit sorcier de Poudlard, certes .... La première question que je me suis alors posée c'est "quelles sont les raisons de sa non publication 17ans auparavant alors qu'il connait maintenant un bon succès ?" : La France n'était-elle pas prête à accepter ce genre de littérature ? Le roman était-il trop mauvais ? Sophie Audouin-Mamikonian l'aurait-elle retravaillé pour le rendre plus attractif et ainsi plus proche de l'univers de Harry Potter ?
Car il faut bien l'avouer, il ne s'est pas déroulé un chapitre sans que je m'exclame en mon fort intérieur, mais purée c'est du copier coller d'Harry Potter quoi ! Alors pourquoi je pense dans le sens là et non dans l'autre (genre vu que Tara Duncan a été écrit 17 ans avant Harry Potter, c'est donc Rowling qui a piqué des idées à Audouin-Mamikonian) ? ....
Tout simplement parce que tout dans Harry Potter (malgré ses défauts, il n'est pas parfait non plus) a l'air naturel, a l'air original et se tient alors que tout ce que j'ai pu trouver de commun dans Tara Duncan fait du surjoué ..... C'est peut-être du parti pris, mais vraiment au détour des pages, rien ne me paraissait une invention naturelle de cette auteure ou alors c'est parce qu'il y trop de tout mais j'y reviendrai.
Olya a cité pas mal de points communs entre les deux séries, alors je vous invite à visiter son billet pour en avoir un meilleur aperçu.
Pour ma part, ce qui m'a frappée : la carte magique de Tara Duncan, les murs qui bougent dans le château d'Autre Monde, les bonbons qui ont des goûts particuliers, le méchant Magister qui en veut à Tara Duncan (certes pas pour les mêmes raisons) mais qui surtout détestent les NonSorts (ceux qui ne possèdent pas de magie) et qui entretient une armée de Sangrave, masqués et habillés de gris ...
Mais le summum dans tout cela : les Familiers !!!!! Alors rien à voir avec Harry Potter pour le coup là, mais bel et bien avec les Daemon de la fabuleuse trilogie de Pullman A la croisée des mondes. Si on ajoute que dans cette dernière la relation à l'humain avec son animal de lien (comme celui du Vif dans La Citadelle des Ombres ou encore les dragons avec leurs chevaliers dans La Ballade de Pern) est puissante, émouvante, touchante et j'en passe, celle des Familiers avec leurs sortceliers est juste banal et artificielle.
Rien que l'arrivée du Familier de Tara .... pas n'importe lequel hein ? rien qu'un cheval Pégase, elle aurait voulu le Best du Best qu'elle n'aurait pas eu mieux .... Même qu'elle parvient à s'en trouver un peu de temps après son arrivée alors que son ennemie jurée, à 16 ans, s'en trouve dépourvue encore quelques temps ..... j'ai trouvé ça pitoyable.
J'étais d'ailleurs tellement partie dans ces comparaisons et ces copier coller, que même les noms me faisaient tiquer : Fafnir la naine amie de Tara (c'est le nom de l'espion de Jasper dans A comme association, mais pour un coup ce dernier est bien postérieur à la saga de Audouin-Mamikonian) ou Kimi le Familier lézard volant doré d'Angelica (je suis certains qu'il existe bel et bien un lézard de feu portant le même nom dans La Ballade de Pern).
Quant à l'histoire .... je parlais en premier lieu qu'on ne risquait pas de s'ennuyer, que c'était varié ... sauf que justement j'ai eu la sensation que c'était trop ... Dans un seul tome, on aurait pu faire tenir deux. trois histoires différentes .. Voyons ... Tara Duncan se rend compte qu'elle a un pouvoir magique, elle est obligée de se rendre sur Autre Monde pour être protégée de Magister, elle est ensuite infectée par un démon, soignée par les Omoisiens puis capturée par Magister, et j'en oublie certainement ! Ah oui elle résout la dernière énigme dans une sorte d'Atlantide disparu, sauve ses amis, sa mère et tutti quanti ..... Bref tout cela pour un seul tome, j'ai trouvé ça trop tout simplement.
Tout comme tout ce monde de fantasy qui se côtoie dans le même univers et est apporté dès le premier tome : des géants, des nains, des trolls, des vampyrs, des elfes, des dragons et des tas d'autres créatures mythologiques (Chimères. Harpies). Alors certes l'auteure s'est très bien documentée sur le tout mais était-ce vraiment nécessaire de tous les mettre dans le même monde ?
A présent le pouvoir de Tara Duncan .... voilà qu'elle se découvre son immense pouvoir, dont elle est sensée ne pas savoir se servir, sauf qu'elle y parvient très bien, et de manière qui apparait facile et aisé, le tout dans un certain humour qui en fait ne m'a même pas fait sourire tellement il est convenu. Le tout en détestant ses pouvoirs magiques et en souhaitant en être débarrassée.
Parlons maintenant des autres personnages : les amis de Tara (immédiatement ses meilleurs amis) en dehors de Robin le semi-elfe (et encore le personnage aurait pu être plus travaillé, plus profond), les autres sont d'un fade ! Quant à Angelica, l'ennemie jurée de Tara.... ennemie dès les premières rencontres - exactement comme Dago Malefoy envers Harry Potter, sauf que ce dernier lui rendait bien son animosité et n'était pas particulièrement clément envers lui, alors que Tara est d'une patience et d'une gentillesse envers Angelica que cela en devenait très agaçant ...... En fait ce n'est pas tellement à Harry Potter que j'ai pensé à ce moment là mais, pardonnez moi de la comparaison, à Candy, xD .... La gentille et formidable Tara face à la méchante Angelica, jalouse et mauvaise comme la gale (elle s'appelait comment la peste qui déteste la mignonne et niaise Candy dès le premier regard ?).
Alors voilà pourquoi je taxais méchamment ce tome 1 de mauvais dans mes premières lignes, je ne doute pas qu'il puisse plaire, qu'il puisse même engendrer un formidable fan club, mais pour un adulte, il est juste insupportable, à l'image de cette Tara Duncan qui m'a excédée d'un bout à l'autre du roman.
Alors si j'en crois Phooka, il parait que c'est le plus mauvais de tous et que les suites sont mieux .... Personnellement je suis contente d'avoir lu le premier opus, pour ma culture générale, mais je m'abstiendrai de découvrir la suite.
Une dernière chose qui m'a fait bondir ....
"Tara se rendit compte que c'était une énorme araignée ! Enfin, pas tout à fait une araignée, car si elle avait bien huit pattes et huit yeux, sa queue se recourbait comme celle d'un scorpion et un vilain dard laissait sourdre une goutte de poison. [...]
- Alors voici, répondit l'insecte monstrueux...."
Parce que Tara, il faut bien le savoir, déteste les insectes hein ? sauf que l'araignée n'est pas ... un insecte mais un arachnide ....
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