dimanche 3 février 2013

L'Ecole des Robinsons de Jules Verne

Le jeune américain Godfrey, à 22 ans, a tout pour être satisfait de son sort : une fiancée qu'il va bientôt épouser, un oncle immensément riche au point qu'il peut s'offrir une île pour la somme de quatre millions de dollars, une vie qui ne lui offre que des voies de communications faciles où la fortune ne lui manquera pas.
Cependant, Godfrey, avant toute chose, rêve de voyager ...

"En effet, ses études terminées, Godfrey éprouvait comme une lassitude prématurée du monde et de la vie toute faite, où rien ne lui manquerait, où il n'aurait pas un désir à former, où il n'aurait rien à faire ! La pensée de courir le monde l'envahit alors : il s'aperçut qu'il avait tout appris, sauf à voyager."

Loin de le contrarier, son oncle lui affrète alors un navire le Dream et l'envoie parcourir le monde, accompagné de Monsieur Tartelett son professeur de maintien et de danse .... Or le navire fait naufrage et voici nos deux hommes contraints à survivre dans une île inhabitée ... tels des Robinsons.

Retrouver Jules Verne des années après avoir lu des romans comme "Un capitaine de quinze ans" ou "Deux ans de vacances", fut un véritable plaisir. De ce fait, dès que j'ai eu le livre en main - par surprise car il s'agissait d'un cadeau suite à l'achat de deux livres de poche - je n'ai eu qu'une envie, c'est de le lire et une fois ouvert, il me m'a fallu que quelques heures pour le parcourir. Certes il n'est pas long mais en réalité, j'ai réellement replongé avec délices dans ces littératures qui déjà enfant, me charmaient .

Je n'avais rien oublié ni de son style -certes désuet à notre siècle, mais c'est ce qui fait tout son charme- ni ses titres en lettres majuscules annonçant ce qui va suivre "DANS LEQUEL ON VERRA QUE WILLIAM W. KOLDERUP N'A PEUT-ÊTRE PAS EU TORT DE FAIRE ASSURER SON NAVIRE" et les illustrations en noir et blanc qui jalonnent le récit.
Retrouvé aussi ces personnages si bien de leurs personnes, polis à l'extrême, bien élevés et un peu précieux, qui se vouvoientcomme ce devait l'être dans la haute société du XIXiè siècle ... et puis le côté évidement complètement "Tintin au Congo" de la considération des peuples "inférieurs" par les blancs : les jaunes s'appellent tous John et les noirs ne peuvent qu'être des cannibales .... ou des singes un peu plus évolués incapables de comprendre quoique ce soit.

"Mais, c'est à peine un singe, ce moricaud ! s'écria le professeur, en faisant une moue dédaigneuse.
- Non, Tartelett, répondit Godfrey, c'est plus qu'un singe, puisqu'il regarde derrière le miroir - ce qui prouve de sa part un raisonnement dont n'est capable aucun animal !
- Enfin, je veux bien, admettons que ce ne soit pas un singe, dit Tartelett, en secouant le tête d'un air peu convaincu ; mais nous verrons bien si un pareil être peut nous être bon à quelque chose !"

Les personnages de Verne ont toujours eu beaucoup de personnalité : ainsi ce professeur Tartelett, tout dandy qu'il est, se révèle incapable de servir, lui, à grand chose sur cette île, mais sans se départir de son éducation poussée qu'il a reçue .. jusqu'à tenter de convaincre le jeune Godfrey de poursuivre leurs cours de danse et de maintien et de tenter d'en apprendre quelques gestes au "sauvage" qu'ils ont sauvé des cannibales.
Godfrey, quant à lui, symbolise plus certainement l'homme de la situation, enclin à plus de bienveillance et de tolérance que son compagnon .... et qui saura à merveille se débrouiller pour survivre .... D'ailleurs les jeunes héros de Jules Verne ont toujours été très débrouillards .... Même si l'on peut douter que faire des études et apprendre dans les livres suffisent à parfaitement transformer un citadin riche en survivant de la jungle .. Et pourtant Godfrey non seulement saura assurer la subsistance (il connait parfaitement les crustacés et plantes, fruits comestibles) mais aussi se transformer en ébéniste (certes grossier mais bon), en chasseur adroit ...
C'est le côté un peu irréaliste de  l'aventure ....mais d'un autre côté cela reste une aventure, alors faisons fi des doutes et profitons-en !
C'est d'ailleurs ce que j'ai fait, trouvant certaines facilités d'adaptation pour nos deux naufragés qui s'expliquent parfaitement à la fin, dans une chute pour le moins surprenante qui m'a fait sourire et comprendre le titre du roman ainsi que tous les côtés un peu fantastiques du récit. Une bonne revisitation de Robinson Crusoé.

Bref en fin de compte du Jules Verne, j'en redemande. Je n'avais jamais lu ce petit roman mais j'ai vraiment été conquise, de la même manière que je l'étais des années auparavant et cela me donne bien envie d'en relire d'autres voire même de découvrir ceux que je n'ai jamais parcourus ... En plus autant profiter de la nouvelle collection qui réédite ses romans avec une présentation plus que sympa et des chouettes couvertures qui vont parfaitement bien avec l'esprit de cet auteur.


3 commentaires:

  1. Jules Verne, une valeur sûre encore aujourd'hui ! ;)
    Je ne connais pas ce roman (de l'auteur je n'ai lu que ses oeuvres les plus connues étant ado), mais il doit pouvoir se trouver facilement sur le web (Jules Verne est dans le domaine public).

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  2. Il a l'air rigolo celui-là, faudrait que je le rajoute sur ma liseuse (et oui je confirme, Jules Verne est dans le domaine public donc facile à dénicher, avec des epub plus ou moins jolis)

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  3. Jules Verne ♥ 2 ans de vacances, ça m'avait fait rêver quand je l'avais lu quand j'étais ado. 2 ans de vacances quoi ! Celui-là a l'air chouette aussi ^^

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