La Trilogie de Wielstadt : le chevalier de Wielstadt de Pierre Pevel

"Et pour l'heure, Wielstatd connaît la peur. Cette peur l'a envahie lentement, au fil de l'été. De semaine en semaine, nourrie par la rumeur autant que par les faits, elle a gagné sans cesse plus de coeurs, et sans cesse profondément. [...]

Mais il est des dangers contre lesquels ni l'or, ni le fer, ni la poudre, ni même le feu destructeur du Dragon ne peuvent rien. Ce sont des dangers nés de la nuit qui se tapissent dans l'ombre, que l'on devine partout, et dont la menace ronge comme une lèpre à l'âme."

Wielstadt ne connaît désormais plus la paix, la Sainte-Vehme multiplie les exécutions sommaires, des messes noires sont célébrées, des sépultures profanées, des cadavres volés et pire que tout un homme tue de jeunes femmes dont il s'approprie le visage.

La politique s'en mêle en plus avec l'élection du prochain bourgmestre, un combat entre la Sainte-Vehme et la Rose-Croix, avec comme enjeu la recherche du Troisième Manifeste, qui comme la Prophétie de Malachie, annonce de grands bouleversements pour le monde.

Et une fois de plus, le chevalier Kantz se retrouvé impliqué dans ce conflit, pire on va se servir de lui afin de parvenir à des fins. Cette nouvelle enquête va le conduire au bord de la rupture, et surtout face à un passé qu'il tentait désespérément d'oublier.

Je regrettais dans "Les masques de Wielstadt" d'être restée sur ma faim concernant les origines de Kantz ... en espérant que tout serait résolu dans la fin de la trilogie .... je ne fus pas déçue, non seulement on apprend qui est réellement Kantz mais de plus son passé qui le rattrape nous le rend encore plus proche mais aussi plus fragile. Il n'a de ce fait jamais été aussi vulnérable que dans cet ultime opus ... On le sent vieillissant mais aussi fatigué de combattre, à bout et en outre jamais l'auteur ne l'aura autant malmené.

C'est un roman encore plus sombre que le précédent, beaucoup plus angoissant aussi, d'une part parce que le Mal à l'état brut rôde mais aussi parce que l'on sent notre héros fragilisé moralement, du coup les combats auxquels il est mêlé sont encore plus flippants.

Autant dire que je l'ai dévoré en peu de temps, suis restée aussi sur une certaine tristesse à la fin même si j'applaudis l'auteur pour le côté très réaliste de sa conclusion. Il a fallu faire face aussi à beaucoup de pertes douloureuses. Un roman très noir en définitive.

Globalement je suis vraiment très satisfaite de cette trilogie, qui comme Les lames du Cardinal, m'a vraiment emportée, Pierre Pevel est décidément un auteur qui écrit magnifiquement bien, qui mêle intelligemment Histoire et fantasy, de manière à ce que cette dernière paraisse totalement naturelle. Ses combats sont très visuels, très cinématographiques et ses personnages vraiment profonds.

J'ai beaucoup aimé le côté mystérieux, un peu torturé, dur, de Kantz, ce côté solitaire aussi, replié sur lui-même et aussi les personnages qui l'accompagnent : la fée Clochette, son ami Zacharios le faune, le géant Feodor .... 

C'est pour cela que je lui décerne à nouveau le coup de coeur.

En tout cas un auteur dont j'ai envie de poursuivre les écrits, j'espère que je parviendrai un jour à le faire dédicacer l'un de ses livres !

Extrait

Tout le reste nourrissait la rumeur : le passé lointain de Kantz, les pouvoirs surnaturels -presque démoniaques - qu'on lui prêtait , l'origine du pentacle sacré gravé sur la paume de sa main gauche toujours gantée, la nature de sa rapière qui lui seul pouvait manier sans périr, et jusqu'à cette curieuse perle baroque noire en boucle d'oreille. Certains le prétendaient sorcier ; d'autres supposaient qu'il n'était pas même humain ...

Quoi qu'il en soit, ceux qui ne le craignaient pas le respectaient toujours. Le mystère qui l'entourait faisait forte impression, et l'on perdait vite contenance confronté à sa haute stature, à son attitude sévère et, surtout, au feu glacé de ses yeux gris acier qui sondaient jusqu'à l'âme.

Ailleurs

Olya ; Vert ....