Au contraire d’auteurs de Science Fiction qui, comme Herbert, inventent totalement d’autres civilisations, cultures, mondes différents ; Barjavel, lui, projette la France dans un futur lointain.
Somme toute plus si lointain pour nous, lecteurs du XXIiè siècle : l’histoire se passe en 2050, on peut rallier Paris-Vladivostok à 600 km heures sur un chemin de fer suspendu, on se déplace dans des automotrices à suspension aérienne (Paris-Lyon) en une heure, il n’y a plus de serveuses dans les cafés sauf pour égayer un peu ces lieux devenus trop abandonnés et le Sacré- Cœur s’est retrouvé juchée sur une des quatre nouvelles villes construites en hauteur sur Paris.
On peut boire tout autant de l'eau que du lait au robinet et surtout on conserve les morts dans des chambres froides afin de leur rendre hommage, de les respecter et de venir leur parler .. ce qui a fait baisser de façon extraordinaire le taux de criminalité car ces morts là finissent brûlés à l'acide dans les profondeurs de l'oubli .. d'un caniveau ...
De quoi dissuader ....
Voici donc le monde que nous propose l'auteur dans lequel prennent vie notamment François Deschamps et son amie d'enfance, future star, Blanche Rouget.
Et subitement ce monde bien réglé par fée électricité bascule ... brutalement tout est coupé ... tout s'éteint, les automotrices tombent du ciel, les usines de production de légumes et viande s'arrêtent ... les gens se retrouvent dans la rue totalement démunis, incapables presque de marcher par eux-même et c'est l'escalade dans l'horreur ... un incendie se déclenche détruisant Paris, envahissant ses alentours, à des centaines de kilomètres à la ronde .. les gens fuient, les gens meurent, les morts dégèlent, le choléra s'installe, les gangs organisés font surface pour piller et tuer ....
Et certains s'organisent pour leur survie et leur fuite en avant ...
C 'est alors une longue marche pour survivre dans un désert de cendres jusqu'au retour à la vie d'avant l'électricité, à la vie presque primitive, l'organisation en clans, la vie kolkhozienne ...
Ce livre m'a été conseillé suite à la découverte de La Route, puisqu'ils traitent tous deux du même sujet .. avec une question fondamentale dans Barjavel qui ne porte plus sur la survie comme dans le roman de Mc Carthy ("comment aurions nous survécu dans ce monde d'horreur"?) mais sur : à l'heure actuelle comment supporterions nous l'absence de cette électricité qui régit notre confort et notre vie sociale ? Pourrions-nous, à l'instar des personnages de Ravage, régresser, revenir à un mode de vie antérieur ?
Bon notre dépendance à l'électricité n'est pas poussée à l'extrême comme dans ce roman, néanmoins une simple panne temporaire nous fait mesurer à quel point nous avons du mal à nous en passer (ne serais-ce que pour écrire ce billet à la lueur de mon plafonnier !!!)
Ravage se lit facilement évidemment ... je dirais que c'est ... du Barjavel ... auteur que j'appréciais beaucoup dans mes années adolescentes mais un peu moins actuellement j'avoue, je cite un passage qui m'horripile à présent et qui est vraiment sa marque de description des personnages : "Des épaules nues, des bras ronds de l'adolescente montaient une lumière et un parfum de moisson. Dans leur nid de dentelles, ses deux seins semblaient deux pigeons blottis."
Oserai-je dire que c'est un peu ... cucul la praline ? Bah oui j'ose ...
Mon avis reste donc mitigé, pas sur l'histoire elle même, pour la même raison que j'énonçais au tout début de ce post mais pour la façon de rédiger qui n'est plus celle pour laquelle j'accroche (bon tout n'est pas condamnable, loin de là !). Et aussi pour la fin à laquelle je ne crois pas du tout parce que si un jour un cataclysme se déclenche, soit les hommes mourront tous, soit ils se relèveront pour créer un monde peut être encore pire ... je sais, j'ai peu de foi en l'humanité ...
Extraits
"Or si l'électricité ne revient pas rapidement, les morts vont nous mettre à la porte. Messieurs, les morts sont en train de dégeler !"
"C'était une odeur de monde qui naît et qui meurt, une odeur d'étoile"
"Nus, mais debout, maigres, affamés, las, mais décidés à la lutte, ils étaient loin de cette déchéance atroce. Ils n'avaient pas renoncé. Ils étaient encore des hommes."
Somme toute plus si lointain pour nous, lecteurs du XXIiè siècle : l’histoire se passe en 2050, on peut rallier Paris-Vladivostok à 600 km heures sur un chemin de fer suspendu, on se déplace dans des automotrices à suspension aérienne (Paris-Lyon) en une heure, il n’y a plus de serveuses dans les cafés sauf pour égayer un peu ces lieux devenus trop abandonnés et le Sacré- Cœur s’est retrouvé juchée sur une des quatre nouvelles villes construites en hauteur sur Paris.
On peut boire tout autant de l'eau que du lait au robinet et surtout on conserve les morts dans des chambres froides afin de leur rendre hommage, de les respecter et de venir leur parler .. ce qui a fait baisser de façon extraordinaire le taux de criminalité car ces morts là finissent brûlés à l'acide dans les profondeurs de l'oubli .. d'un caniveau ...
De quoi dissuader ....
Voici donc le monde que nous propose l'auteur dans lequel prennent vie notamment François Deschamps et son amie d'enfance, future star, Blanche Rouget.
Et subitement ce monde bien réglé par fée électricité bascule ... brutalement tout est coupé ... tout s'éteint, les automotrices tombent du ciel, les usines de production de légumes et viande s'arrêtent ... les gens se retrouvent dans la rue totalement démunis, incapables presque de marcher par eux-même et c'est l'escalade dans l'horreur ... un incendie se déclenche détruisant Paris, envahissant ses alentours, à des centaines de kilomètres à la ronde .. les gens fuient, les gens meurent, les morts dégèlent, le choléra s'installe, les gangs organisés font surface pour piller et tuer ....
Et certains s'organisent pour leur survie et leur fuite en avant ...
C 'est alors une longue marche pour survivre dans un désert de cendres jusqu'au retour à la vie d'avant l'électricité, à la vie presque primitive, l'organisation en clans, la vie kolkhozienne ...
Ce livre m'a été conseillé suite à la découverte de La Route, puisqu'ils traitent tous deux du même sujet .. avec une question fondamentale dans Barjavel qui ne porte plus sur la survie comme dans le roman de Mc Carthy ("comment aurions nous survécu dans ce monde d'horreur"?) mais sur : à l'heure actuelle comment supporterions nous l'absence de cette électricité qui régit notre confort et notre vie sociale ? Pourrions-nous, à l'instar des personnages de Ravage, régresser, revenir à un mode de vie antérieur ?
Bon notre dépendance à l'électricité n'est pas poussée à l'extrême comme dans ce roman, néanmoins une simple panne temporaire nous fait mesurer à quel point nous avons du mal à nous en passer (ne serais-ce que pour écrire ce billet à la lueur de mon plafonnier !!!)
Ravage se lit facilement évidemment ... je dirais que c'est ... du Barjavel ... auteur que j'appréciais beaucoup dans mes années adolescentes mais un peu moins actuellement j'avoue, je cite un passage qui m'horripile à présent et qui est vraiment sa marque de description des personnages : "Des épaules nues, des bras ronds de l'adolescente montaient une lumière et un parfum de moisson. Dans leur nid de dentelles, ses deux seins semblaient deux pigeons blottis."
Oserai-je dire que c'est un peu ... cucul la praline ? Bah oui j'ose ...
Mon avis reste donc mitigé, pas sur l'histoire elle même, pour la même raison que j'énonçais au tout début de ce post mais pour la façon de rédiger qui n'est plus celle pour laquelle j'accroche (bon tout n'est pas condamnable, loin de là !). Et aussi pour la fin à laquelle je ne crois pas du tout parce que si un jour un cataclysme se déclenche, soit les hommes mourront tous, soit ils se relèveront pour créer un monde peut être encore pire ... je sais, j'ai peu de foi en l'humanité ...
Extraits
"Or si l'électricité ne revient pas rapidement, les morts vont nous mettre à la porte. Messieurs, les morts sont en train de dégeler !"
"C'était une odeur de monde qui naît et qui meurt, une odeur d'étoile"
"Nus, mais debout, maigres, affamés, las, mais décidés à la lutte, ils étaient loin de cette déchéance atroce. Ils n'avaient pas renoncé. Ils étaient encore des hommes."
Tiens je ne me souvenais plus que Barjavel était cucul la praline. Cela dit j'ai lu tous ses bouquins quand j'étais ado aussi, on est moins sensible à ce genre de chose à cet âge, voire on le cherche un peu.
RépondreSupprimerOui, j'ai lu Barjavel quand j'étais ado également.
RépondreSupprimerJe dois dire que la Nuit des Temps m'avait bouleversé totalement... sniiif une belle histoire d'amour... Non, outre cela, j'ai trouvé la Nuits des Temps assez chouette et divertissante à lire.
Par contre, j'ai lu tout de suite après Ravages. Alors là, quand j'ai refermé le livre, je me suis posé des questions. Et c'est ainsi que j'ai appris que Barjavel était un macho fini ! D'un côté, quand on sait qu'il garde son "amour" pour le dimanche... Enfin bref, ça m'avait tout à fait dégoutée... Mais après, j'étais ado et pleine de grands principes !
Dans ce cas, cela pose de débat du livre ou de l'auteur... L'exemple le plus parlant à mon sens : Céline.
J'ai dû lire presque tout Barjavel dans mes années ado et "pré adulte". J'ai adoré Ravage, la nuit des temps le Grand secret, Tarandol, les chemins de Katmandu. J'ai pensé récemment à relire Ravage ou Malevil (que je place nettement au-dessus). J'ai craint aussi d'être déçu mintenant par l'écriture de Barjavel, mieux adaptée aux lecteurs des années 70 qu'à nous.
RépondreSupprimerOui c'est le risque de relire quelque chose qu'on a beaucoup aime ..
RépondreSupprimerJe viens de relire Une rose au paradis et La nuit des temps, et j'avoue que ce côté fleur bleu ne m'a plus du tout parlé, pourtant les récits sont vraiment bien à la base ^^
Merci de ton passage :)