Charles Balanga, 47 ans, vit cahin cahan, entre son métier d'architecte qui lui prend beaucoup de temps, la femme avec laquelle il vit sans réel amour et la fille de cette dernière qu'il a quasiment élevée et qu'il adore. Il n'est pas réellement malheureux, juste englué dans un routine, un train- train qui l'endort et le fait végéter. Une vie sans passion, sans action ..... sans envies ...
Et puis un jour tout bascule, il apprend incidemment la mort d'Anouk .... la mère de son meilleur ami d'enfance qu'il avait perdue de vue depuis plusieurs années. Alors brusquement tout ce qui le retenait à sa barre s'effondre, il bascule dans l'angoisse, le chagrin et la culpabilité. Car Anouk n'était pas n'importe qui, elle symbolisait un univers de folie, de passion, de force, de douleur et de courage ... à mille lieue de ce qu'il avait connu dans sa propre famille et de ce qu'il a récréé dans sa vie d'adulte. Les doutes, les questions l'assaillent ... les souvenirs aussi ... Il perd pied ... il sombre ....Jusqu'au moment où une rencontre lumineuse va peut être le réconcilier avec lui-mêle.
Lorsque j'ai commencé La Consolante, fidèle à ma promesse de ne pas complètement négliger la littérature générale, je sortais de Enfant de la prophétie de Marillier .. roman de fantasy jusqu'au bout des pages, univers magique, celtique .... et ce retour au réel avec Gavalda fut une immense claque ...
Pas dans son contenu même .. mais par son retour à l'existence. Une des raisons qui font que j'aime particulièrement la fantasy c'est que je rentre dans un univers fondamentalement éloigné des affres du quotidien de chacun .... Des livres qui symbolisent l'évasion, la perte dans quelque chose radicalement différent de sa vie .... Or La Consolante fut un beau retour à la réalité de la vie, au quotidien .. plus que certains livres de littérature générale que j'ai pu découvrir lors de ces derniers mois, comme De si jolis chevaux de Mac Carthy, qui s'ils reflètent un monde d'aujourd'hui, racontent une histoire qui peut encore faire évader un peu son esprit.
Pas celui-ci .... histoire il y a bien sûr mais par des tranches, moments de vie d'un homme, de ses douleurs et ses espoirs, de ses pas en arrière et ses bonds en avant, de son quotidien de français qui se pose des tonnes de questions sur la vie, sur SA vie, sur ce qu'il va devenir, sur ce qu'il a fait de son passé ... La réalité dans toute sa splendeur ....
J'ai eu du mal à rentrer dedans à cause de ce choc justement, quel retour sur terre ! Un peu lorsqu'on a fait un voyage complètement déphasant et que sans crier gare, l'avion nous ramène en quelques heures dans son quotidien mais qu'on a encore des images de rêve plein la tête et les yeux et qu'on ne veut surtout pas rouvrir les yeux sur le reste ...
Après le choc, évidement on se réadapte, on reprend ses habitudes ... et pareillement la lecture de ce roman là ... Car le moins qu'on puisse dire de Gavalda c'est que cela se lit bien et rapidement ...
Si j'ai moins apprécié La Consolante qu'Ensemble c'est tout, surtout à cause de son côté très morcelé, un coup c'est Charles et le Il, un coup c'est Je, un coup on est dans le passé, un coup on remonte dans un présent proche, un coup on se projette dans le futur, et puis une entrée en matière immédiate alors qu'on n'a même pas eu encore le temps de connaître tous les personnages, j'aime toujours beaucoup sa façon d'écrire sur les sentiments humains.
Car au delà de ses histoires qui sont vraiment des tranches de vie terriblement proches de la vie de tous les jours , c'est l'essence même de l'être humain que Gavalda dépeint à merveille.
Le fait que ce soit un homme le personnage principal de l'histoire n'y change rien, on se sent quand même concerné et touché, c'est d'ailleurs raconté tout comme un homme aurait pu narrer son histoire, avec des moments de brusqueries puis des remises en question très touchantes, on sent l'homme sensible et émouvant sous la carapace de celui qui pense tout contrôler.
Après j'avoue que je ne vais pas faire ces incursions dans des existences trop proches tous les jours, j'ai vraiment besoin d'autre chose à présent, et la SFFF est le meilleur moyen d'évasion et de défoulement de l'esprit en s'éloignant bien justement de son quotidien ...
Extraits
"Il l'avait remarqué dès le premier jour parce qu'il portait la clef de sa maison autour du cou. C'était quelque chose à l'époque, d'avoir la clef de sa maison autour du cou. Cela nous posait un homme en cours de récré."
Seuls ceux qui ont porté leur clef autour du cou ( pour ma part liée par un affreux cordon de couleur jaunâtre que je portais au dessus de mon pull sur ma photo de classe de sixième, OMG) se sentiront concernés par cette citation.
"I will show you something different from either
Your shadow at morning striding before you
Or your shadow at evening rising to meet you
I will show you your fear in a handful of dust"
(Je te monterai quelque chose qui n'est
Ni ton ombre au matin s'élançant devant toi,
Ni ton ombre qui s'étire à ta rencontre,
Je te montrerai ta peur dans une poignée de poussière)
Je possède se roman depuis un bon bout de temps déjà, je le lirai un de ces jours mais à mon avis ça va être dur de faire aussi bien que "Ensemble, c'est tout".
RépondreSupprimerBonne semaine et bonnes lectures !
Oui il est bien mais loin derrière Ensemble c'est tout
SupprimerJe "compatis" pour le retour à la réalité avec ton livre, parce qu'il faut aussi que je me pousse à lire de la litté générale, et c'est pas ce qu'il y a de plus évident à chaque fois !
RépondreSupprimerJ'avais lu Je l'aimais je crois de Gavalda, mais je n'en ai plus aucun souvenir, c'était il y a une bonne dizaine d'années je pense.
C'est terrible ce retour à la réalité, lol
Supprimer"Je l'aimais", j'avais pas trop aimé si je me souviens bien.