mercredi 31 octobre 2012

Le Seigneur des Anneaux : Le retour du Roi de Tolkien

Voici donc le tome qui va conclure cette trilogie qu'autrefois je fus incapable de lire jusqu'au bout (je me demande toujours pourquoi)  et qui à présent figure dans les lectures de haute qualité en fantasy, mieux vaut tard que jamais comme on dit !
Ce qui est étrange, c'est que si j'ai lu cette troisième partie très rapidement, avec une certaine délectation, je me retrouve toute bête pour en parler .... Mais je crois que tout simplement la dénouement, après tant d'aventures, de suspense, d'empathie avec les héros, de désespoir et espoir, de crainte, de peur et j'en passe, m'a quelque peu dépitée .... Bon je m'explique.

Alors que Frodon se retrouve dans les griffes des Orcs, que Sam part courageusement à sa poursuite, Pippin et Merry se retrouvent séparés, le premier emporté par Gandalf sur Gripoil afin de le soustraire à la puissance de Sauron et le second qui, aux côtés d'Aragorn, Gimli et Legolas, prendra une part active à la guerre. Le récit est haletant bien évidemment, tout est assombri, les armées se défont, l'oeil de Sauron, soutenu par ses terribles Nazgûl, entraine le désespoir .... et en même temps tout espoir n'est pas perdu : Aragorn trouve sa vraie place, Sam se révèle un véritable héros (c'est pour moi le personnage au final le plus touchant et le plus méritant de l'histoire).

La traversée finale de ce dernier et de Frodon est terrible à tous points de vue, la soif, la peur, la fatigue, le poids de l'Anneau de plus en plus grand, la présence discrète mais omniprésente de Gollum qui poursuit son trésor, tout est fait pour noircir au maximum le tableau et engendrer la terreur. Comme précédemment dans le tome 2, on craint à chaque instant pour la vie de nos deux Hobbits qui semblent terriblement vulnérables face à l'adversité. Et le style de Tolkien n'y est pas pour rien :
"Au loin, planaient les ombres de Sauron ; mais, déchirés par quelque coup de vent venu du monde ou remués par une grande agitation intérieure, les nuages enveloppants tournoyèrent et s'écartèrent un moment ; et il vit, alors, dressée toute noire, plus noire et sombre que les vastes ombres au milieu desquelles elle s'élevait, la plus haute tour de Barad-dûr avec ses cruels pinacles et son couronnement de fer. Elle ne se détacha qu'un moment, mais, comme d'une grande fenêtre incommensurablement haute, jaillit vers le nord une flamme rouge, le clignement d'un Oeil perçant ; et puis les ombres se replièrent et la terrible vision disparut."
On s'y croit réellement et ce que je trouve incroyable c'est qu'au final Sauron ne restera qu'un Oeil dans toute la trilogie et pourtant il est absolument terrorisant. C'est un Hitler de la fantasy avec ses fanatiques à sa solde, qui engendrent la frayeur, au nom de son idéologie, et de l'autre côté l'espoir dans la résistance ... Celle ci finalement n'était pas si évidente, car si l'on pense aux vaillants guerriers comme des Faramir, ou des Legolas, ou des Aragorn, les réels personnages qui font tourner la face des choses ne sont autres que les Semi-Hommes qui, armés de leur seul courage (et un peu de folie il faut bien l'avouer), font front à l'adversité (ce qui ne remet bien évidement pas en cause la vaillance des autres).
La scène dans laquelle Merry se porte au secours d'Eowyn est juste fabuleuse.

Les scènes de batailles sont palpitantes elles-aussi, sans oublier les "à côtés" : le roi Dénethor pris de folie, la crainte pour son fils Faramir, les derniers faits de Saroumane .....
Alors pourquoi dépitée ? Tout simplement parce qu'après avoir vécu des moments tellement poignants, tout a ralenti pour raconter le couronnement d'Aragorn, le retour des Hobbits ..... Alors certes tout ceci était normal, mais ce qui m'a gêné c'est le côté légèrement nunuche du bonheur de ces braves gens. Autant Tolkien excelle dans la tragédie, la bataille et la peur, autant il en fait trop dans le bonheur ... un peu à la manière du conte "ils vécurent heureux jusqu'à la fin de leur vie"  : tout redevient lumière, l'air est pur, les gens sont beaux et souriants... Alors peut-être est-ce fait exprès après tout, le Seigneur des Anneaux est justement bourré de légendes et contes des peuples, de leurs origines, de leurs histoires. Pour autant cela m'a un tantinet agacée : après le malheur le bonheur mais celui ci arrive d'un seul coup, comme si d'un grand coup de vent, toutes les exactions de Sauron avaient été gommées et que les gens pouvaient recommencer à vivre comme avant, or il y a eu quand même des morts et des destructions.
Et puis en même temps je n'avais pas envie que la Communauté se sépare, bien que ce fut dans la logique des choses.

Heureusement l'auteur a tout rattrapé vers la fin lorsque les Hobbits rentrés au pays, ont du faire face à ceux qui avaient profité de la terreur pour faire régner la leur. Je suis d'ailleurs très étonnée que le film n'ait même pas évoqué ces autres hauts faits des Hobbits et soit resté sur cette fin interminable et niaise (c'est ainsi que je l'avais ressenti il faudrait que je le revoie, au cas où cela me renverrait d'autres impressions).
J'ai d'autant plus aimé cette fin qu'elle a définitivement révélé le caractère de Frodon, lequel tient en cette simple phrase :
"Mais s'il y a beaucoup de ces bandits, dit Merry, cela voudra certainement dire un combat. Tu ne vas pas libérer la Comté, simplement en étant choqué et contristé, mon cher Frodon."
Ce qui me fait conclure qu'en fin de compte, même si ce personnage est bien moins agaçant que dans le film, il ne restera pour moi que le Porteur de l'Anneau, couvrant certes avec une certaine opiniâtreté sa mission (et même avec un certain courage il faut l'avouer) mais sans le soutien et l'amitié indéfectible de Sam, il ne serait pas parvenu à grand chose car à la base son tempérament n'est pas celui d'un battant (ni combattant). Après il faut lui rendre quand même justice : sa sagesse l'honore.

Voilà qui conclue donc cette lecture du mois d'Octobre et ma résolution tenue pour l'année 2012.
J'ai enfin affronté le Seigneur des Anneaux et j'en ressors enchantée et emballée. C'est un très grand livre.

Ailleurs
Vert ; Olya ....

8 commentaires:

  1. Pour Endea, hip hip hip hourra !
    (à quand le Silmarillion ? :D)

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    1. Ah ça je ne sais pas, xD
      Peut être la résolution de 2013 ? lol

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  2. C'était pas si terrible finalement :p Mais bravo, il faut en venir à bout quand même!
    Plus je lis de chroniques sur ce livre, plus je me rends compte que les gens ont adoré Sam alors que moi, je n'ai pas accroché plus que ça. Par contre, j'ai beaucoup aimé Merry et Pippin.
    Je me souviens avoir trouvé la fin un peu trop longue mais le côté "nunuche" dont tu parles m'a pas marqué.

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    1. C'est marrant comment les choses et les gens sont perçus d'un lecteur à l'autre, mais c'est justement tout ce qui fait l'intérêt de la lecture ... et de l'avis des uns et des autres. J'ai beaucoup apprécié aussi Merry et Pippin, quelle belle évolution dans leurs caractères !

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  3. Tu es la preuve vivante qu'on peut se mettre à apprécier un bouquin qu'on n'avait pas aimé à un autre moment :D

    Bienvenue au club en tout cas :p

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  4. Ouiii ! Comme Vert, Hip hip hip, hourra !

    Bah, quand tu voudras te lancer dans le Silmarillion, tu me le diras, il faudra bien que je le sorte de ma biblio, ça va bientôt faire deux ans que Vert me l'a offert et qu'il traine ... hum :D

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    1. Ah ce serait super qu'on se fasse une LC toutes les deux oui ^^
      Bon peut être que je vais le mettre au programme de mes cadeaux de Noël alors :)

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