Certes je mets des mois à lire un seul roman, je ne lis plus grand chose depuis quelques semaines mais pour autant, on ne peut pas dire que je ne lise plus du tout ... sauf qu'en fin de compte, je ne lis quasi rien de ce qui est dans ma Pàl et qui se résume à la SFFF ....
L'idée m'a effleuré en lisant ce roman précisément dont je vais parler que je suis dans une phase de vie réelle et que j'ai probablement moins le besoin de m'évader par mes lectures de fantasy ou de SF.
Un peu comme le petit Ken dans Mon amie Flicka, qui voulait sa pouliche à lui, rien qu'à lui, ce rêve est devenu réalité alors moins besoin d'imaginer, de partir dans des pensées éloignées du quotidien. C'est que lorsque celui-ci devient plus exaltant, plus passionnant, on ressent moins le besoin de s'évader. Pour autant c'est probablement une phase, le temps de trouver un nouvel équilibre, plus de temps aussi parce que une nouvelle passion dans ma vie déjà bien chargée il est certain que c'est chronophage.
Ceci pour l'introduction, car j'ai eu l'envie irrépressible de relire une fois de plus l'excellente série de Mary O'Hara, cette fois-ci sans l'idée de me dire "ah si moi aussi j'avais..." mais avec la sensation que" moi aussi enfin j'ai !", avec l'envie de consacrer ce rêve d'enfance que à la manière de Ken Mc Laughling j'ai enfin réalisé aussi et de voir ce que cela fait de relire ces livres qui m'ont mainte et mainte fois transportées à l'époque !
(Eh bien même en ayant désormais ma petite Flicka à moi, je suis toujours autant sous le charme).
Lorsque j'avais relu et chroniqué cette série début 202 j'avais arrêté après L'herbe verte du Wyoming qui signe la fin de la trilogie de l'histoire de Ken et de sa pouliche Flicka. La raison en est simple : lorsque j'étais enfant et que j'avais tellement adoré cette trilogie, j'avais été cruellement été déçue de découvrir que Le ranch de Flicka n'était en réalité pas la suite des aventures des romans précédents mais un récit autobiographique de l'auteure Mary O'Hara, et à cette époque je n'avais pas accroché du tout.
Depuis je l'ai relu aussi comme les autres, puis encore cette fois-ci, à la différence que je vais le chroniquer enfin.
Le Ranch de Flicka est donc l'histoire, enfin une partie de l'histoire de Mary O'Hara, musicienne, écrivain de nouvelles et de romans .... basée sur sa vie lorsqu'elle est partie vivre dans le Wyoming après son deuxième mariage. Son récit se tient en fait sur une année mais est émaillé de moments de souvenirs, de son enfance ou de moments plus récents de sa vie d'adulte ou encore de sa carrière musicale, de sa passion des notes et des mots, ou de l'accueil fait à ces jeunes qui passent leurs étés auprès d'elle et de son mari pour vivre une vie de rancher (des jeunes qui nous deviennent vite attachants) ..... C'est en lisant ce récit que l'on comprend tout ce qui a pu imprégner sa trilogie .... la vie au ranch, ses relations aux animaux, surtout aux chevaux, leurs histoires qui ont amené l'imagination de l'auteure à écrire Mon amie Flicka .... On retrouve un peu partout cette empreinte de l'histoire à venir ..... Sans que cela fasse pour autant la trame essentielle non plus. J'ai plus envie de dire que celle-ci est consacrée à la musique, au piano et à la création de ses oeuvres : opérettes, pièces pour enfants, danses .....
Dans la série des Flicka, Nell, la mère des enfants, jouait du piano, celui-ci faisait partie intégrante de l'histoire même s'il ne fit son apparition que dans le troisième tome .... On comprend pourquoi en parcourant Le Ranch de Flicka .... Mary O'Hara fut aussi compositeur et en dehors de son amour pour les chevaux, la musique tient une telle place dans sa vie qu'elle en devient le pôle presque central de sa vie autobiographique.
Pour le reste, même si le récit est assez décousu - il n'y a là pas de trame narrative mais des bribes de vie - passant de moments présents, à des retours en arrière, voire plus loin encore, pour reprendre le récit à d'autres instants et encore faire un petit bond en arrière puis en avant - cela a un côté déroutant qui me déplaisait fortement plus jeune mais qui m'a plus séduite actuellement car cela donne un côté vivant au récit : l'auteure ne raconte pas exactement son histoire, elle la vit au jour le jour tout au long de la partie de l'année qu'elle aura consacrée à raconter sa vie au ranch - on rentre à nouveau en plein dans la vie sauvage de l'Ouest des années 1920 : les luttes de ces hommes contre les éléments, pour tenir leurs exploitations et réaliser leurs rêves, les dangers de la vie dans ces contrées rudes et sauvages où chaque instant peut mettre fin à une vie. Mais aussi une vie ponctuée par une certaine douceur, symbolisée par le piano de l'auteure qui résonne à chaque page ainsi que de sa vision très poétique et philosophique des choses. Malgré sa rudesse, l'Ouest américain est une région sublime de nature et elle nous le fait bien percevoir.
"Le spectacle splendide était l'extraordinaire couche de neige fraîchement tombée sur les montagnes. Les montagnes Neigeuses, les montages du Neversummer. Les longues murailles ondoyantes, les pics s'élançant vers le ciel, et les vastes capuchons de nuages, qu'ils avaient rabattus sur leurs têtes. Et au-dessus, le bleu vif et profond."
J'ai toujours été touchée de manière générale par les récits autobiographiques, les découvrant depuis très jeune avec les yeux émerveillés de celle qui a la sensation que si elle racontait un jour sa propre vie, ce serait d'un tel ennui qu'elle-même ne pourrait pas se relire. Ce n'est pas cette sensation que j'ai lorsque je lis celle des autres .... mais n'est-ce pas parce qu'ils prennent lieu et vie dans un autre siècle, dans un passé révolu ? Un des seul récit autobiographique que j'ai lu ado, se passant dans mon siècle et mon quotidien était "Des cornichons au chocolat" et je ne l'avais pas trouvé passionnant, dans le sens "sa vie est exaltante" parce que le quotidien de cette jeune fille qui se racontait était trop proche du mien, donc moins intéressant.
Non, moi ce que j'aime ce sont les histoires du passé, la vie autrefois, les petites anecdotes que nous ne rencontrons plus aujourd'hui. Il serait intéressant de voir si dans 50 ans, des récits autobiographiques d'aujourd'hui seraient parcouru avec autant d'enthousiasme que ceux-là .... Peut-être par les générations n'ayant pas connu cette époque ?
Voilà en tout cas toutes les pensées qui m'ont parcourue en relisant ce Ranch de Flicka et au final, j'ai trouvé ce récit vraiment intéressant à lire ..... On dira qu'il comporte une fois de plus ce qui m'aura le plus marqué dans ma vie : les animaux et la musique, mettons les deux ensemble et vous faites de moi une lectrice ravie ^^
Oh ! Ce roman a croisé mon chemin quand j'étais adolescente, et tout comme toi, il m'avait terriblement déçue. Pourtant il a l'air assez intéressant, mais ne suscite pas pour autant l'envie de le lire chez moi... Pas fan des récits de vie je l'admets !
RépondreSupprimerDéçu au début mais là pour le coup, j'ai vraiment apprécié, il faut des fois retenter adulte des livres qui ne sont pas passés lors des jeunes années ^^
SupprimerHaaan c'est trop bien de le relire maintenant que Trinity!!! :)
RépondreSupprimerTes réflexions de fin sont très justes. Moi, je suis certaine qu'un jour les gens souriront émus sur leurs souvenirs de Facebook par exemple... Au fond, on s'entend déjà dire "ha l'époque de Dorothée" ou "ha l'époque du serpent sur le 3310"... (Je pense au serpent en particulier ça à cause d'un truc que Lilly a mis sur Facebook (justement) il y a peu de temps.)
Oui c'est vrai pour l'époque Dorothée, il est vrai aussi que lorsque je parle de la télé en noir et blanc ou du fait que j'ai vécu l'arrivée du magnétoscope dans les foyers, ou encore les baladeurs, mes élèves me regardent avec de grands yeux, je suis déjà d'une autre époque ... tiens vais raconter mes mémoires moi, xD
SupprimerJ'avais bien aimé moi :p Je les ai encore ces bouquins, je les relirais bien à l'occasion. Chouette billet en tout cas, mêlant le livre et la réalité ^^
RépondreSupprimerIl faut les relire ces bouquins, pour moi ce sont les meilleurs livres jeunesse concernant les chevaux, ils sont vraiment de très bonne facture.
SupprimerMerci ^^ J'ai intérêt à soigner mes billets, j'en fais tellement peu à présent, xD