Si je veux être honnête, ce n'est ni la couverture (somme toute relativement glauque voire même plutôt laide au premier abord mais qui après lecture cadre parfaitement avec l'ambiance) ni la quatrième de couverture qui m'a incitée à acheter ce premier roman de Justine Niogret .. juste le fait qu'elle avait été primée aux Imaginales 2010, festival auquel je me suis rendue au mois de mai dernier. (CR ici).
Si je continue dans l'honnêteté, j'avoue aussi que le livre ne m'a pas accrochée de suite ... sensation d'un roman qui peinait à se mettre en place, qui n'allait même nul part, avec des personnage, notamment la principale, qui semblaient rester en surface, auxquels je peinais à m'attacher ...
Tout ceci durant les premières pages ... et puis .. l'alchimie s'est accomplie .. d'un coup je suis entrée dedans et n'en suis plus ressortie ...
Car c'est bien écrit déjà ... c'est même excellemment bien rédigé ... le style est puissant, convaincant, presque cru et tout simplement beau ... et les personnages sont, en dépit de leur laideur, de leurs affres, de leur saleté, profondément attachants .. ce sont des anti héros, ce sont des humains tout simplement avec leurs peurs, leurs angoisses, leurs envies d'être aimés et de ne pas trop vite être oubliés .. le tout dans un monde moyenâgeux aucunement enjolivé, un moyen âge où la pauvreté sévit, la saleté des rues, la froidure des hivers et des castels règnent en maitre ... un roman médiéval principalement ... avec des termes médiévaux qui témoignent d'une très bonne connaissance de la période de la part de l'auteur.
Avec quelques éléments de fantasy tout de même .. déjà la quête insolite du personnage principal .. ensuite la présence hypothétique d'un enfant fée au détour d'un bois et surtout l'arrivée inopinée d'un personnage mystérieux, la Salamandre, dont les déplacements ne sont pas réellement humains ... personnage ô combien étrange qui symbolise essentiellement les questions que se pose le Sanglier sur sa vie, son passé, ses combats, ses pertes et son avenir ....
Car certains personnages ont nom d'animaux (pour nous les rendre plus inhumains alors qu'ils le sont plus que tout ?) : le Sanglier, (Bruec de son vrai nom) petit seigneur d'un castel qu'il a souffert pour posséder, et surtout Chien du Heaume .... qui est une femme ... une femme laide et un peu grasse qu'on croirait forte au premier abord car c'est une mercenaire qui n'hésite pas à trancher dans le vif et l'os, mais il n'en est rien ... et c'est sa sensibilité, sa solitude surtout qui touchent, qui émeuvent .... cette femme qui est à la recherche de son nom et de son identité ... de son passé ..
Une véritable quête qui en fin de compte l'amènera au devant de l'autre ... avec une fin somme toute assez frustrante car ouverte !
Pour terminer il ne faut surtout pas passer à côté du Lexique à l'usage des étrangers aux armes, armures et pièces d'équipements médiévaux ... qui explique avec beaucoup d'humour tous les mots employés dans le récit .. c'est tordant surtout après la lecture de ce roman relativement sombre ... et donne à penser que Justine Niogret a plus d'un tour dans son sac .. je suis curieuse de découvrir ce qu'elle écrira par la suite.
Je ne résiste pas à quelques passages de ce lexique :
CRUOR : Sang, boyaux, tripes, tout ce qui sort d'un animal fraîchement abattu. Bref, tout ce que votre chat laisse en cadeau sur votre paillasson après avoir attrapé un oiseau, une souris, un rat.
CUISINE La cuisine médiévale c'est simple, il suffit de faire la guerre, mais dans la cuisine.
Extraits
"On les aime car ils tiennent les veillées par leurs histoires, certes, mais on les craint aussi, puisqu'ils savent faire pire que ceux qui coupent la chair avec leurs lames. Eux peuvent couper les âmes avec un seul mot."
"Je suis mercenaire, et je crois que le métier des armes n'a qu'un but : survivre. Que ce soit aux coups ou au temps. Je n'ai plus de famille, je l'ai perdue avec mon nom ; qui me pleurera lorsque je serai passée ? Je ne survivrai ni dans le regard ni dans les rêves de ceux que je laisse derrière moi ; je suis seule."
"Un nom fait toute la différence, parce que tout ce qui a de l'importance, sur cette terre, en porte un. " "Bruec était ce que Chien connaissait de mieux d'un racine, d'un sang, d'un pays et d'une famille." "Et rien, de la colère qui brûlait Chien depuis sa naissance, ne sut la sauver à ce moment ; rien de sa rage, rien de ses combats. Il n'y avait plus que la solitude qu'elle avait toujours connue, celle-ci tout entière plantait à nouveau ses crocs en elle, venait de geler son coeur si profond qu'il n'en restait que poudre de glace."
Pour en savoir plus
Une interview sur le Cafard Cosmique : J'en cite juste un passage "coup de poing" : "Et puis je trouve , à mon sens, qu'un bon livre est un peu comme un coup de pied dans le ventre, ça coupe le souffle et on s'en redresse avec les joues rouges et les larmes aux yeux."
Personnellement j'accepte de reprendre quelques bons coups de pieds !
Et aussi toujours sur le Cafard Cosmique la critique c'est ici ...
Ou chez Les voyages immobiles de Madame Charlotte.
Et enfin sur le RSF Blog ... (qui référence d'autres chroniques sur d'autres blogs)
Pour finir le blog de Justine Niogret.
Chien du Heaume a reçu le Prix du roman aux Imaginales 2010 et Le Grand Prix de l'Imaginaire 2010.
Si je continue dans l'honnêteté, j'avoue aussi que le livre ne m'a pas accrochée de suite ... sensation d'un roman qui peinait à se mettre en place, qui n'allait même nul part, avec des personnage, notamment la principale, qui semblaient rester en surface, auxquels je peinais à m'attacher ...
Tout ceci durant les premières pages ... et puis .. l'alchimie s'est accomplie .. d'un coup je suis entrée dedans et n'en suis plus ressortie ...
Car c'est bien écrit déjà ... c'est même excellemment bien rédigé ... le style est puissant, convaincant, presque cru et tout simplement beau ... et les personnages sont, en dépit de leur laideur, de leurs affres, de leur saleté, profondément attachants .. ce sont des anti héros, ce sont des humains tout simplement avec leurs peurs, leurs angoisses, leurs envies d'être aimés et de ne pas trop vite être oubliés .. le tout dans un monde moyenâgeux aucunement enjolivé, un moyen âge où la pauvreté sévit, la saleté des rues, la froidure des hivers et des castels règnent en maitre ... un roman médiéval principalement ... avec des termes médiévaux qui témoignent d'une très bonne connaissance de la période de la part de l'auteur.
Avec quelques éléments de fantasy tout de même .. déjà la quête insolite du personnage principal .. ensuite la présence hypothétique d'un enfant fée au détour d'un bois et surtout l'arrivée inopinée d'un personnage mystérieux, la Salamandre, dont les déplacements ne sont pas réellement humains ... personnage ô combien étrange qui symbolise essentiellement les questions que se pose le Sanglier sur sa vie, son passé, ses combats, ses pertes et son avenir ....
Car certains personnages ont nom d'animaux (pour nous les rendre plus inhumains alors qu'ils le sont plus que tout ?) : le Sanglier, (Bruec de son vrai nom) petit seigneur d'un castel qu'il a souffert pour posséder, et surtout Chien du Heaume .... qui est une femme ... une femme laide et un peu grasse qu'on croirait forte au premier abord car c'est une mercenaire qui n'hésite pas à trancher dans le vif et l'os, mais il n'en est rien ... et c'est sa sensibilité, sa solitude surtout qui touchent, qui émeuvent .... cette femme qui est à la recherche de son nom et de son identité ... de son passé ..
Une véritable quête qui en fin de compte l'amènera au devant de l'autre ... avec une fin somme toute assez frustrante car ouverte !
Pour terminer il ne faut surtout pas passer à côté du Lexique à l'usage des étrangers aux armes, armures et pièces d'équipements médiévaux ... qui explique avec beaucoup d'humour tous les mots employés dans le récit .. c'est tordant surtout après la lecture de ce roman relativement sombre ... et donne à penser que Justine Niogret a plus d'un tour dans son sac .. je suis curieuse de découvrir ce qu'elle écrira par la suite.
Je ne résiste pas à quelques passages de ce lexique :
CRUOR : Sang, boyaux, tripes, tout ce qui sort d'un animal fraîchement abattu. Bref, tout ce que votre chat laisse en cadeau sur votre paillasson après avoir attrapé un oiseau, une souris, un rat.
CUISINE La cuisine médiévale c'est simple, il suffit de faire la guerre, mais dans la cuisine.
Extraits
"On les aime car ils tiennent les veillées par leurs histoires, certes, mais on les craint aussi, puisqu'ils savent faire pire que ceux qui coupent la chair avec leurs lames. Eux peuvent couper les âmes avec un seul mot."
"Je suis mercenaire, et je crois que le métier des armes n'a qu'un but : survivre. Que ce soit aux coups ou au temps. Je n'ai plus de famille, je l'ai perdue avec mon nom ; qui me pleurera lorsque je serai passée ? Je ne survivrai ni dans le regard ni dans les rêves de ceux que je laisse derrière moi ; je suis seule."
"Un nom fait toute la différence, parce que tout ce qui a de l'importance, sur cette terre, en porte un. " "Bruec était ce que Chien connaissait de mieux d'un racine, d'un sang, d'un pays et d'une famille." "Et rien, de la colère qui brûlait Chien depuis sa naissance, ne sut la sauver à ce moment ; rien de sa rage, rien de ses combats. Il n'y avait plus que la solitude qu'elle avait toujours connue, celle-ci tout entière plantait à nouveau ses crocs en elle, venait de geler son coeur si profond qu'il n'en restait que poudre de glace."
Pour en savoir plus
Une interview sur le Cafard Cosmique : J'en cite juste un passage "coup de poing" : "Et puis je trouve , à mon sens, qu'un bon livre est un peu comme un coup de pied dans le ventre, ça coupe le souffle et on s'en redresse avec les joues rouges et les larmes aux yeux."
Personnellement j'accepte de reprendre quelques bons coups de pieds !
Et aussi toujours sur le Cafard Cosmique la critique c'est ici ...
Ou chez Les voyages immobiles de Madame Charlotte.
Et enfin sur le RSF Blog ... (qui référence d'autres chroniques sur d'autres blogs)
Pour finir le blog de Justine Niogret.
Chien du Heaume a reçu le Prix du roman aux Imaginales 2010 et Le Grand Prix de l'Imaginaire 2010.
Trop bon!!!!
RépondreSupprimerEnfin je vois que l'imaginaire n'est point délaissé au profit de la démarche et des concepts qui rongent les os de l'art.
Mademoiselle le professeur vous êtes formidable!!!
A quand ton propre bouquin??
Je vois que tu es également une grande lectrice (contrairement à moi) et cela manque aussi chez l'assemble des Hommes... L'écrit et l'image (qui en est la forme primitive) sont les seul à transmettre le savoir, la connaissance, l'imagination, la réalité et tant d'autres choses!
Je suis ravis que l'on se connaisse et enchanté de t'avoir rencontré!!
Et enfin je suis admiratif du travaille fourni sur ton blog que tu tiens avec assiduité ( en tout cas plus que moi), mais surtout de la production hallucinante de description qui plus est objectif en gardant un sens critique.
Pour tout cela bravo et merci!
Je t'embrasse
Amicalement
Loïc
rhoo merci Loïc ^^ Mais je ne mérite pas tant de compliments !!!
RépondreSupprimerMerci en tout cas de ta visite ici et RV aussi sur ton blog avec grand plaisir ^^
Je ferais plus simple que Copain : celui-là, j'ai promis, je le lirai.
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