vendredi 14 septembre 2012

La Ballade de Pern de Ann Mc Caffrey : La chanteuse-dragon de Pern

Après avoir été recueillie au Fort de Benden et retrouvée par le maitre harpiste Robinton, Menolly s'envole pour le Fort où elle poursuivra sa formation de musicienne auprès des meilleurs maîtres d'art de Pern. Rendue timide, réservée et méfiante suite à l'interdiction qu'elle avait auprès des siens de s'adonner à sa passion, Menolly craint de ne pas parvenir à s'intégrer dans son nouveau lieu. De plus les maîtres se montrent fort sévères à son égards, à l'exception de quelques-uns, et elle se retrouve en butte aux brimades de filles jalouses de ses qualités et de sa position auprès de Robinton. Heureusement elle a pour compagnie ses neuf lézards de feu et trouve un allié en la personne de Piémur un jeune apprenti à la voix d'or.

Présenté ainsi, La Chanteuse- dragon de Pern, qui fait suite directement au tome Le Chant du dragon, on a vraiment l'impression de se trouver face à un récit de littérature jeunesse, avec les ingrédients parfaits qui constituent des défauts dans beaucoup de romans : la jeune fille fragile face aux méchantes pestes, heureusement soutenue par le jeune garçon et défendue par ses adorables animaux de compagnie (cela fait un peu Candy non ?), mais qui surdouée de la musique va finir par vaincre tous les obstacles et triompher.

Ce sont les réflexions qui m'ont suivies durant ma lecture dévoreuse de ce tome (oui car la Ballade de Pern, je ne les lis pas, je les dévore) et dans n'importe quel autre livre, je les aurais faites passer pour des critiques d'un récit bien trop caricatural,  manichéen et un peu mièvre ...

Sauf ..... qu'il s'agit de la Ballade de Pern ... non que les romans de Mac Caffrey la mettent à l'abri de toute récrimination mais seulement que le côté que j'aurais trouvé bien trop gentillet dans tout autre livre, passe comme une lettre à la poste ici ... 
Tout simplement parce que l'univers créé est tellement magique, tellement poétique - c'est un magnifique hymne à la musique et au pouvoir de la composition, à la transmission d'un savoir primordial dans l'histoire de l'humanité ... sans musique, les humains ne seraient pas tout à fait ce qu'ils sont et c'est justement cet art qui leur donne encore un peu d'humanité - qu'on ne peut que gommer l'aspect plus juvénile des aventures de Menolly.

Alors oui c'est une jeune fille parfaite tellement douée qu'elle pourrait en être agaçante, oui les autres jeunes filles sont des pestes méchantes sans aucune qualité, oui le jeune Piémur est tellement dévoué à son amie qu'il pourrait en être ridicule ... Or il n'en est rien.
Non seulement on accède à cet état des choses mais en plus on l'accepte et pour moi Menolly n'était absolument pas agaçante et Piémue pas du tout ridicule. Quant aux jeunes filles mesquines, je jubile lorsqu'elles sont remises à leur place.
Il subsiste une naïveté, une fraicheur et une innocence dans cette trilogie sur la vie des apprentis musiciens que j'ai été emballée de la même manière que pour les tomes précédents.

Et les lézards de feu, leur rôle, leurs nouvelles capacités dévoilées, n'y sont évidement pas pour rien, ils prennent tellement d'importance dans ce roman, ils sont tellement attachants qu'à eux seuls, ils font tout l'intérêt de la Chanteuse-Dragon de Pern. Et qui n'a pas rêvé, ado, d'avoir un animal fidèle qui fonde sur votre ennemi dès qu'il sent votre désarroi, qui vous défend dès que l'on tente de vous faire du mal ?
Qui ne rêverait pas d'avoir pour compagnon ces petits dragons miniatures qui, une fois la marque faite, sont les plus loyaux de vos amis ?
J'ai peut-être été trop imprégnée, adolescente des romans de la Table Ronde, de ces chevaliers défenseurs, mais cette saga des nobles Chevaliers Dragons, toujours prompts à faire la justice, m'y font beaucoup penser et il n'y a rien à faire, cela m'enchante.

Et du coup, je suis très attachée à tous ces personnages, Menolly qu'on est heureux de voir prendre enfin de l'assurance, Piémur qui est un petit bonhomme rigolo, Robinton loyal et aussi noble qu'un chevalier très touchant lorsqu'il marque son premier lézard de feu, Camo l'homme handicapé mais si sensible, sans oublier l'ombre des autres, que l'on évoque de temps en temps, F'lar et Lessa, F'Nor ( le passage de son retour de l'Etoile Rouge, ressenti par toute la détresse de Menolly, transmise par ses lézards de feu, est très émouvant). Ces évocations des autres personnages ancrent ce récit parallèle aux évènements de la Quête du Dragon.

Alors tant pis pour le côté un peu gentillet de l'histoire de Menolly, j'aime toujours autant, je lis ces pages comme elle dévore sa passion, et je n'ai qu'un mot à ajouter : moi aussi je veux un lézard de feu !!!

Extraits
"Soudain, leur terreur monta en elle avec une telle intensité qu'elle cria :
- Non !
Son injonction était spontanée. Elle essaya de lever les bras pour se protéger de ce danger inconnu, mais ils étaient liés par les lézards. Leur peur était sienne, complètement, totalement. Et de manière incohérente, elle poussa de nouveau le même cri.
- Non ! Non !"

"Brudegan dirigea le choeur, donnant la réplique en divers endroits et chantant le déchant au refrain. Au-dessus des voix d'hommes, les tons des lézards de feu, purs, et d'une hauteur extrême, tissaient leurs propres harmonies autour de la mélodie."

Ailleurs
Vert ; Zahlya ....





2 commentaires:

  1. C'est vrai j'aurais bien aimé moi aussi un lézard de feu pour attaquer les pestes qui me cassaient les pieds au collège (et parfois encore au lycée).
    En fait ce volume marche bien parce qu'il exploite bien les fantasmes d'ado (et il est rassurant aussi, c'est quelque chose que j'apprécie dans Pern en fait).

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    1. Comme quoi on reste toujours un ado au fond de lui ^^
      Je garderais bien un lézard de feu pour me protéger encore maintenant des ires de certains parents d'élève, lol

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