samedi 3 janvier 2015

L'étalon noir, la cité perdue de Steven Farley

Petite j'avais dévoré tous les Etalon Noir de Walter Farley dans la collection Bibliothèque Verte et, comme pour tout ce que j'ai particulièrement aimé, enfant, j'ai tendance à rester dans la fan-attitude jusqu'au bout en espérant retrouver la magie.
Ainsi, non seulement je suis en train de peu à peu récupérer livres et séries télévisées qui ont bercé mes jeunes années, mais en plus je suis toujours tentée de continuer à suivre certaines séries littéraires lorsqu'elles sortent des nouveaux opus ....

La particularité de certaines séries c'est qu'après leur écriture par les pères, ce sont les fils qui se mettent à l'oeuvre .... pas toujours avec grande réussite si on en juge les suites ou prologues de Dune de Frank HERBERT reprises par Brian HERBERT et Kevin ANDERSON (qui aurait mieux fait de rester dans les novellisations de X Files plutôt que de se lancer dans un cycle chef d'oeuvre tel que Dune !).

En ce qui concerne la fameuse série des Etalon Noir, c'est donc Steven FARLEY qui a repris l'histoire dans quelques préquelles et suites .... sans oublier son Spin-Off sur la série nommée Ebène.
Il avait donc écrit L'Etalon noir, la naissance d'un champion, visiblement avec son père si on en croit les deux noms accolés sur la couverture .... l'histoire de Black avant qu'il ne rencontre Alec ... Un épisode pas trop mal mené même si l'on pouvait déjà sentir que la patte Walter s'estompait peu à peu ... avec un petit côté introduction dans le fantastique que son père avait déjà abordé dans certains romans de sa série.

Le côté fantastique prend plus d'ampleur dans La cité perdue : Alec et Black sont invités à jouer le rôle d'Alexandre le Grand et Bucéphale dans un film gros budget dont le tournage se déroule en Grèce. Or un jour, au cours d'une balade, le garçon et son grand cheval noir franchissent un torrent qui les conduira dans un autre monde ... un univers dans lequel une mystérieuse eau semble être la source d'immortalité et dans lequel les mythes et légendes de l'Antiquité semblent revivre.
En soi, ce roman n'est pas mauvais ... il a une cohérence dans le récit, le niveau d'écriture n'est pas trop enfantin, l'histoire n'est pas inintéressante .... Sauf que n'est pas Walter Farley qui veut .... Et son fils, s'il peut écrire des romans sympas, n'a absolument pas saisi la magie de l'amitié entre Alec et Black, telle que la décrivait si bien son prédécesseur. Aussi, s'il s'agit d'un roman d'aventure, il ne s'agit plus du coup d'un roman équestre ... Certes les chevaux sont bel et bien là, certes les deux personnages les plus importants de la série sont présents .... mais réécrits d'une telle façon que cela pourrait bien s'agit de n'importe quelle autre histoire.

Et du coup c'est complètement décevant pour la fan que je pouvais être enfant. Les dialogues, les gestes entre Alec et Black n'ont plus rien de ces entente et communication un peu mystérieuses qui étaient les leurs ...et tout le passé commun des deux semble s'être estompé.
Si La naissance d'un champion démarrait juste après le tout dernier roman écrit par Walter FARLEY (en occultant tout de même un élément important, à savoir le drame affectif qu'avait vécu Alec au tout début de La Légende de l'Etalon Noir), La cité perdue est complètement en-dehors de tout ... Un peu à la manière des Six compagnons écrits et modernisés par le suivant de Paul-Jacques BONZON, plus rien de ce qui faisait la force des livres des premiers auteurs ne reste. J'ai eu la sensation qu'Alec était désormais un étranger qui ne pensait plus tout-à- fait comme l'ancien .... sans parler de sa connivence avec ce fabuleux animal qu'il nomme tout banalement "bonhomme" ...

Plus rien non plus ne subsiste de ces moments d'émotions ou d'intensité que recréait Walter FARLEY.
Non décidément, les fils d'auteurs devraient laisser les héros de leurs pères en paix et ne pas poursuivre sur un filon qu'ils épuisent rapidement par leur ratage dans l'entée de l'esprit des séries d'origine.
Décevant.

4 commentaires:

  1. C'est le premier livre que j'ai dévoré à 13 ans...

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    1. J'imagine qu'en tant que premier livre et sans connaître la série de Walter Farley, ce roman là n'est pas si mal, c'est juste qu'il aurait mieux valu que le fils se démarque complètement du père pour écrire une autre histoire avec d'autres personnages.

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  2. Hm, ma remarque est un peu ringarde, mais "ça ne m'étonne pas"... À trop tirer sur le filon... :( Lol pour "bonhomme"! Je crois qu'Alec utilise "Boy" dans la VO de L'Étalon noir mais ce n'est pas le même ressenti que "bonhomme"! :D

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    1. Oui voilà, c'est cela, "à trop tirer sur le filon". Ce qui est intéressant c'est que le commentaire de Jeanmo prouve qu'en lisant ce livre là sans avoir connu les autres, il passe très bien et je le pense aussi. Je pense que si je le faisais lire par certains de mes élèves ils adoreraient.
      Ah tiens pour Boy il faudra que je regarde en VO ; dans les livres Alec utilisait le terme de "mon grand", je ne me souviens plus s'il disait "mon garçon" mais il ne me semble pas (il va falloir tout relire pour vérifier, mdr)

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