vendredi 7 septembre 2012

La ballade de Pern de Anne Mc Caffrey : Le chant du dragon

A la mort de Petiron, harpiste du Fort, Menolly, jeune fille passionnée de musique à qui il a tout appris, se voit contrainte d'abandonner le chant et la pratique de ses instruments. Uniquement parce que c'est une fille et qu'une fille ne peut prétendre être harpiste à son tour. Qu'importe si elle chante et joue divinement bien, son père Yanus, le Seigneur du Fort de Mer, avant tout pêcheur, tient à ce qu'elle remplisse uniquement ses devoirs de jeune fille. Révoltés, Menolly s'enfuit vers les roches du Dragon, tandis que le nouvel harpiste, Elgion, cherche qui aurait pu composer ces chants que Petiron lui a transmis avant sa mort .... Mais les Fils continuent de pleuvoir sur Pern, mettant en danger Menolly.

Le chant du dragon débute sept cycles après le saut dans le passé de Lessa et sa Reine dragon Ramoth, d'où elles avaient ramenés les anciens chevaliers des Wehr, afin de lutter contre les Fils revenus. C'est donc un roman parallèle aux évènements qui suivent les chutes des filaments argentés. Fondamentalement, ce roman là n'apporte rien de plus à La quête du dragon, on n'y apprend rien de nouveau sur les chutes erratiques des Fils et la façon de lutter contre. Sauf sur les Lézards de Feu dont on comprend leur mode de vie, de reproduction, c'est une parfaite étude éthologue de cette espèce.

Pourtant il a son intérêt dans la mesure où il ancre son action avec un point de vue différent sur les mêmes évènements. Menolly, secourue, arrive au Fort de Benden, après la mort tragique des deux reines et juste avant la nouvelle empreinte de la dernière couvée de Ramoth ... avant la fameuse empreinte de Jason sur le dragon blanc. Ayant vécue à l'écart de tout, elle ne connait rien des faits passés et pose un regard neuf sur la vie du Wehr, sur la découverte des dragons, et sur la cérémonie qui lie nouveaux chevaliers et dragonneaux.
Cela permet du coup de replonger dans le récit et de revivre les faits d'une autre manière, extérieure à Lessa et F'Lar (même s'ils sont évoqués et que Menolly rencontre Lessa).

De la même manière il est aussi un prolongement du Vol du dragon dans lequel Lessa bouleversait le rôle qui devait lui être attribué pour devenir plus qu'une Dame du Wehr, destinée juste à préparer sa dragonne pour ses vols nuptiaux. Comme Lessa qui se révolte contre sa condition féminine et qui entre en conflit contre F'Lar pour être considérée pour ce qu'elle vaut et non ce qu'elle est, Menolly n'accepte pas de laisser de côté sa passion pour se contenter de repriser des filets de pêche ou de faire la cuisine.
Leur rebellion est fondamentalement différente pourtant, si Lessa monte au créneau, faisant montre de son fort caractère, Menolly fuit une destinée qui n'est pas pour elle, et se réfugie dans les grottes des roches du Dragon là où elle vivra une aventure incroyable avec une couvée d'oeufs de lézards de feu qu'elle aura sauvé de la noyade.
J'ai particulièrement aimé ce passage du récit, dans lequel elle confère l'empreinte aux petits lézards, où elle survit avec eux et se livre à sa passion, le chant et la musique, seulement entendue par ses nouveaux protégés et la mer.

C'est un roman très court, 214 pages seulement mais il est plutôt dense. Certes il y a beaucoup moins d'actions que dans les deux précédents, après tout le regard n'est plus sur les combats de chevaliers vécus par eux-même, mais il ne manque pas de moments d'émotion et de tension. On ne vit plus dans un Wehr mais dans un Fort dans lesquels les habitants travaillent dur pour subvenir à leurs besoins, et même si Yanus est présenté comme un homme rude et injuste envers sa fille cadette, c'est un bon Seigneur qui sait tenir son Fort.

Si les dragons sont au second plan, les lézards de feu tiennent une place qui n'est pas négligeable, ils nous deviennent peu à peu au fil des pages, aussi familiers et attachants que leurs homologues géants. Ils n'ont pas leurs noblesse mais ne manquent pas de panache. La scène où Menolly, se laissant aller à chanter, entraine avec elle ses petits compagnons, est juste formidable.
Elle est d'ailleurs terriblement attachante cette jeune fille qui à sa manière bouleverse des traditions ancestrales et parvient à réaliser sa passion. Elle a à la fois un côté innocent et volontaire qui nous la rend très proche.

Inutile de dire que j'ai fortement accroché à cette autre entrée dans la Ballade de Pern, d'ailleurs je l'ai dévoré en quelques heures. Il n'y a rien d'autre à dire. J'adore.

Extrait
Au début, Menolly leur parlait pour entendre le son de sa propre voix. Plus tard, elle s'adressait à eux parce qu'ils paraissaient comprendre ce qu'elle disait. Il était certain qu'ils donnaient tous les signes d'une écoute attentive, fredonnant ou modulant une réponses encourageante quand elle s'arrêtait. Et ils semblaient ne jamais se lasser de ses chansons ou de ses récitals de flûte. Elle n'aurait pas pu dire qu'ils étaient en parfaite harmonie avec elle mais ils fredonnaient vraiment dans le ton quand elle jouait.

Ailleurs
Vert ; Zahlya ...

5 commentaires:

  1. Tu as déjà fini la suite ? *siffle*

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    1. En fait oui, ihih, billet déjà rédigé et programmé, je suis sur le Déchronologue là mais j'ai hâte ensuite de dévorer Les tambours de Pern :p

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  2. Donc voilà, toi aussi tu est happée par Pern... ;)

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  3. Aïe aïe aïe... "Tu es" bien sûr...

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    1. Ihih je te pardonne pour le tu "est" ^^
      Et oui complètement happée, je suis dingo même de cette Ballade :)

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