dimanche 4 août 2013

Le journal d'Anatole Frot en Mongolie d'Armandine Penna et Heidi Jacquemoud

Respire Anatole, respire.
J'ai une boule de colère coincée dans la poitrine. Demain, papa, maman et moi partons en Mongolie, un grand pays situé entre la Chine et la Russie sur la carte du monde accrochée dans nos toilettes. Et contrairement à ce que croit tout le monde, ce grand voyage ne me réjouit pas. J'aurais préféré aller aux Etats-Unis pour rencontrer des cow-boys en chair et en os.

Anatole part donc avec ses parents pour un voyage qui, on n'en doute pas, ne le laissera pas sur ses premières craintes. Il va partager la vie d'une famille mongole des steppes dans une yourte - des tentes que l'on nomme ghers en mongol- durant une dizaine de jours. Entre éveil aux traditions et rites du pays, participation aux activités de la vie quotidienne d'une famille nomade, Anatole va faire plus que découvrir un monde radicalement différent du sien, il va chevaucher aux côtés de Sarnai, une petite fille qui va lui faire découvrir son grand secret et entrevoir une façon de vivre qui va modifier sa façon de penser à l'avenir.

C'est en triant les livres de la petite bibliothèque de ma classe, début Juillet, que je suis tombée sur ce livre qui jusque là ne m'avait jamais tapé dans l'oeil. Mais évidement mon intérêt ne pouvait qu'être à présent titillé dans la mesure où cela arrivait pile poil au moment du grand voyage de Tigger Lilly en Mongolie.

Le journal d'Anatole Frot en Mongolie fait partie d'une collection de petits livres découvertes chez Mango Jeunesse (Editions Fleurus) , intitulés "J'ai la terre qui tourne" et qui présentent toute une série de petits journaux rédigés par des enfants visitant des pays étrangers : ainsi "Le journal de Lisa Martin à Venise" ; "Le journal de Lola Tessier au Maroc", ou "Le journal de Victor Dubray au Viet-nam" (il y a même La Bretagne dans les découvertes, ce qui m'a fait rire, Bretagne pays étranger ?).
La conception de tels livres ne peut qu'être intéressante pour des jeunes qui ne connaissent l'extérieur de leur monde que via la télévision - et même le plus souvent s'agit-il des Etats Unis à moins d'être féru de reportages sur la 5 - ou encore de quelques revues comme "Géo ado" ou "Image Doc".
 Présentés sous formes de petits journaux de bord qui relatent les expériences traversées, dans un langage accessible à partir de 8 ans, je pense que c'est un bon moyen d'apporter d'autres cultures à mes petits loulous, cela me donne envie d'ailleurs de lancer mon école sur l'achat des autres tomes, au moins les plus exotiques pour me lancer dans une découverte littéraire avec eux.

En ce qui concerne Le journal d'Anatole Frot en Mongolie plus précisément, c'est un petit livre de 96 pages qui se parcourt bien et évoque quelques points historiques et religieux (très vite fait à vrai dire sur quelques notions du communismes des années antérieures à 90 et du bouddhisme) ainsi que les coutumes et rites de ces habitants encore nomades qui se déplacent environ quatre fois par ans sur les steppes, démontant ainsi à chaque fois leurs ghers (en finissant par la porte car elle est symbolique) et déplaçant leurs troupeaux de chèvres, de chevaux et de vaches ; leur façon de s'alimenter et leurs traditions. 
On apprend ainsi que la porte est toujours tourné vers le Sud pour accueillir les invités et laisser entrer le soleil, qu'il faut faire trois fois le tour de Bouddha dans le sens des aiguilles d'une montre après avoir fait brûler de l'encens à ses pieds,, que l'on entre dans une Gher le pied droit en premier, que le xoomeï est un chant de gorge diphonique, que le cheval fait partie intégrante de la vie de ces nomades, que les chèvres sont sacrifiées lors de fêtes (on ne dit pas par contre comme elle sera tuée, en référence au billet sur Urga de Tigger Lilly) etc ..

Après évidement je ne peux prendre tout cela que pour argent comptant n'ayant pas lu d'autres écrits sur la Mongolie, à espérer que ce n'est pas trop caricatural, mais cela m'a paru plutôt intéressant pour un livre jeunesse destiné à faire découvrir d'autres mondes aux enfants. Surtout qu'il est écrit de façon simple, abordable, mais sans pour autant être niais ou pauvre en vocabulaire, notamment des mots de la langue mongole.

Extrait
Le soleil redescend déjà, je n'ai pas vu la journée passer. Sarnai m'entraîne par la main au sommet de la colline qui surplombe le campement. Nous nous asseyons côte à côte sur un gros caillou pour regarder le coucher du soleil, encore essoufflés par notre montée. Il y a des couleurs toutes douces. Je me sens tout petit dans ce grand et magnifique paysage.

3 commentaires:

  1. Il m'a l'air intéressant ce petit bouquin, dommage que je ne sois pas tombé dessus plutôt que ce livre débile Khan le cheval des steppes.

    J'ai une vidéo d'un chant diaphonique, c'est juste hallucinant.

    Sinon c'est vrai qu'on se sent tout petit dans ces paysages.

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