jeudi 6 décembre 2012

La Ballade de Pern Tous les Weyrs de Pern Intégrale V de Anne Mc Caffrey

Avec la découverte de SIAV (Système d'Intelligence Artificielle Activé par la Voix), endormi depuis 2 525 ans, c'est toute la planète de Pern qui s'en trouve bouleversée. Déjà l'histoire des premiers colons est portée au grand jour, de manière assez extraordinaire pour un peuple vivant selon des traditions moyenâgeuses, puis les inventions réactualisées des premiers habitants changent radicalement la vie dans les Forts, Ateliers et Weyrs, et ensuite, et je devrais dire, surtout, il devient envisageable de débarrasser à jamais la planète de ces dangereux Fils contre lesquels il faut toujours lutter.

Avec cet épisode ci de la Ballade de Pern, qui s'étend à peu près sur 4 Révolutions, la saga de Mc Caffrey continue de s'enfoncer plus profondément dans la SF mais encore mieux elle allie fantasy et SF de façon subtile et tellement naturelle que voir des dragons se téléporter dans un vaisseau spatial ou assister à leurs déplacements dans l'espace ne nous semble même pas bizarre. Mieux que cela, c'est vraiment passionnant.
Avec quelques réserves bien sûr sur l'aspect purement hard science (bon c'est du gentillet de gentillet en cette matière) que j'aime toujours un peu moins, mais sans que cela soit trop compliqué pour mon cerveau désespérément atrophié pour tout ce qui est du domaine de la chimie et de la physique.

Tous les personnages présentés depuis le premier tome de la Ballade sont présents, avec un accent évidemment plus mis sur Jaxom, Fl'ar, Lessa et Robinton, néanmoins sans oublier Mirrim, Menolly, Piémur, j'ai eu la sensation de retrouver tous mes amis pour un superbe final qui conduirait à un dénouement attendu.
Sauf que ce n'est toujours pas la fin de la Ballade de Pern et je dis tant mieux tant mieux, même si j'ai maudit MC Caffrey dans ses dernières pages parce qu'elle m'a fait pleurer comme une madeleine !

[Une petite anecdote ? Allez je me lance ! Üma a été très perturbée de mes larmes et est venue se blottir contre moi qui lui expliquais que ce n'était pas grave, que c'était totalement débile de pleurer pour un roman mais que j'avais de la peine, que cela passerait. 
Si si je suis une personne tout à fait saine d'esprit, je vous rassure. Fin de l'anecdote ....]

La découverte de cette incroyable machine omnipotente (et un tantinet agaçante en même temps) n'a évidemment pas entraîné que de l'enthousiasme et nos héros ont du faire face à ses détracteurs, ceux qui l'appellent l'Abomination et ont cherché à la détruire (voire même détruire ceux qui la protégeaient) :
" J'ai fait ce que me dictait ma conscience, pour débarrasser  ce monde de l'Abomination et toutes ses oeuvres mauvaises. Il encourage la paresse et l'oisiveté chez notre jeunesse, l'éloignant de ses devoirs traditionnels. Je prévois qu'il détruira la structure même de nos Ateliers et de nos Forts. Qu'il contaminera notre Pern de ses vicieuses complexités qui priveront d'honnêtes artisans de leur travail et de leur fierté, éloignant des familles entières de ce qui a été trouvé bon et salutaire pendant deux mille cinq cents Révolutions."
Certes il était normal qu'un bouleversement pareil ne fasse pas que des émules. J'ai moi-même eu des doutes quant à  son utilité, dans le sens où trop de bouleversements, trop de progrès dans un monde encore très primitif risquaient de dérégler des choses et d'entraîner des effets néfastes et changer le visage de la planète à jamais. Inquiétudes partagées par Robinton et désamorcées partiellement par SIAV :
"L'esprit des premiers colons est toujours intact. Même la technologie que nous devons utiliser pour empêcher le retour de la planète errante sera du même niveau que celle de vos ancêtres. [...] Une fois que vous aurez retrouvé ce niveau de base, vous pourrez, au choix, continuer ou non à progresser."

Et encore les habitants de Pern ont été relativement tolérants et adaptables, avec une volonté d'évoluer, car une telle découverte dans un monde médiéval en Europe aurait fait l'objet d'une Hérésie et ce pauvre SIAV aurait été mis sur le bûcher.
Quoique certaines fois je n'aurais pas été contre le fait de lui clouer le bec, cet incroyable ordinateur avait un côté très agaçant de donneur de leçons tout en cachant des faits importants, j'avais la sensation d'un professeur un peu hautain qui enseignait ce qu'il voulait, au moment où il le désirait, sans forcément expliquer les tenants et aboutissants de toutes ses leçons. Comme quoi l'auteure a du le rendre partiellement humain pour que l'on puisse ressentir de l'énervement contre lui.

Ainsi un tome vraiment palpitant, qui pose absolument tout ce qui a été développé auparavant, et fait intervenir à nouveau tous les Weyrs dans une sorte de combat final haletant. Et une bonne revanche en prime pour le petit dragon blanc de Jaxom qui prend une importance capitale, tout en permettant l'accomplissement de son jeune maitre qui passe définitivement à l'âge adulte.

J'ai adoré encore une fois seulement cela n'empêchera pas mon coup de gueule final qui couve depuis les tous premiers tomes .... sur ce que tout lecteur doit subir : à  savoir la lamentable traduction de cette Intégrale.
Je trouve incroyable que l'on puisse à se point gâcher une traduction ..... car depuis le début c'est
- erreurs de syntaxe
- erreurs de noms, notamment sur les lézards de feu qui d'un coup s'appellent autrement
- fautes d'orthographe
Mais alors dans Tous les Weyrs de Pern, cela bat des records : carrément des noms de personnages qui sont cités alors qu'ils n'ont rien à faire là et comble du comble les erreurs de traduction des paroles des personnages en ce qui concerne le tutoiement et le vouvoiement.
Depuis le début il est clair que Lessa et F'lar se vouvoient (ce que je trouve bizarre mais bon, admettons), ainsi que des personnages qui se fréquentent depuis tant d'années qu'ils sont des amis intimes, mais continuent de se dire Vous à tout va .... On va dire que bon c'est encore plausible, le You comptant pour Vous et Je dans notre langue, au traducteur de choisir. Et puis cela reste plausible dans ce monde-ci.

Mais lorsque d'un coup F'lar et Lessa se mettent à se tutoyer et qu'ensuite Ruth, qui a toujours vouvoyé Jaxom, lui dit de temps en temps "Tu" (d'ailleurs en ce qui concerne le choix du traducteur, il est aberrant de mon point de vue de faire se vouvoyer des êtres vivants ayant une telle proximité, un tel lien, jamais il ne serait venu à l'esprit du traducteur de la Citadelle des Ombres de faire se vouvoyer Fitz et Oeil de Nuit, ou encore celui de A la croisée de mondes pour Lyra et Pantalaimon !!!), c'est du grand n'importe quoi !
Pour moi c'est tout simplement du manque de respect à cette oeuvre que de bénéficier d'une traduction aussi minable et pitoyable.
Heureusement que je suis totalement conquise par l'univers de Mc Caffrey car elle est bien mal servie par cette mauvaise traduction hasardeuse et sans aucun sens commun.

Voilà c'est dit !
Sur ce je vais bien entendu achever cette Ballade. Prochain épisode : Les dauphins de Pern.

Ailleurs
Vert ;


6 commentaires:

  1. Je n'ai lu ta chronique qu'en diagonale, n'ayant pas encore commencé cette série qui me tente énormément. Mais elle me donne terriblement envie de craquer :) Je retiens cependant ton dernier point, quant à la traduction lamentable : je comprends ce que tu veux dire et trouve ça bien malheureux. Les personnes n'ayant pas la chance de lire en VO se contenteront donc d'une œuvre torturée et certainement bien peu à l'image de l'originale. Dommage !

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    1. Oui c'est vraiment très dommage surtout que cette saga est véritablement formidable, j'espère que tu trouveras autant de plaisir que moi à la découvrir quand tu commenceras ^^

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  2. trop d'accord avec toi pour la traduction (nulle )....il m'arrive parfois de devoir relire et rerelire pour comprendre et encore......C'est bien dommage ....sinon je suis moi aussi sous le charme ...pas envie que ça se termine ;)

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    1. Heureusement il en reste encore à lire :)
      Pas prête de l'oublier en tout cas cette formidable Ballade de Pern ^^

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  3. Ce qui est décevant en plus, c'est que sans aller jusqu'à une refonte totale de la traduction, ils auraient pu parfaitement harmoniser un peu tout ça pour la réédition en intégrale (au moins pour les noms). Mais non, même certaines coquilles sont encore là je crois...
    Heureusement qu'on apprécie tout de même la ballade ^^

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    1. Oui on fait fie de la traduction pour apprécier ^^

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