Pendant des millénaires, les magnifiques dragons de Pern s'étaient fièrement dépensés au service de l'humanité. Et les hommes qui les montaient étaient, au plein sens du terme, une race à part, douées de pouvoirs télépathiques spéciaux, développée au long des siècles pour être unie aux dragons dans la lutte qu'ils menaient pour défendre la planète contre l'horreur des Fils d'argent qui, périodiquement, pleuvaient doucement de l'espace. Les chevaliers-dragons, non moins que les nobles bêtes qu'ils chevauchaient, constituaient l'élite de Pern, les fiers héritiers du droit de défendre leur planète.
Ainsi débute le préambule du tout premier tome de la saga de Mc Caffey, on y relate comment Pern a été colonisée et comment elle a été défendue durant des siècles contre la menace de la vie indigène, sous forme de fils argentés qui s'infiltrent dans la terre et dessèchent tout, d'un planétoïde. Mais parce que depuis plus de 400 ans, aucun danger n'est revenu menacer Pern, les seigneurs des Forts ont baissé leur garde, refusé l'entretien de leurs domaines, voire même rejeté ce qu'ils estiment désormais comme des légendes, et les Weyrs, habitats des dragons et de leurs chevaliers, disparus.
Il n'en reste plus qu'un dans lequel F'lar, le chef du Wehr, continue à perpétuer les traditions et cherche celle qui deviendra la future Dame du Wehr.
Toute la première partie est une répétition de la fin du Maître harpiste de Pern, que j'avais lu précédemment, sauf qu'en réalité, ce dernier ayant été écrit bien après celui-ci, il était normal que les éléments s'emboitent de cette façon. Cela a mis en place tout l'univers de Pern que j'avais juste saisi intuitivement dans le Maître harpiste de Pern.
Ainsi le lire en premier fut une erreur à ce niveau là (pas pour le fait que chronologiquement dans l'histoire de Pern, il avait bel et bien eu lieu avant), mais pour le reste j'ai abordé en définitive Le Vol du Dragon comme le tout premier de la série et cela ne m'a pas gênée outre mesure d'avoir la sensation de relire les mêmes évènements, surtout que dans celui-ci, ils sont présentés des points de vue de Lessa et de F'lar, et non plus de Robinton et qu'ils mettent en lumière les éléments non explicités auparavant.
Par contre désormais, je lirai les livres dans l'ordre, même s'il faudra pour cela que je puise un peu partout dans les Intégrales.
En ce qui concerne Le Vol du dragon, je suis entrée immédiatement dedans, et littéralement dévoré les pages. Un indice lorsque je suis particulièrement dans une histoire : le livre m'accompagne absolument partout, même si je sais que je n'aurai pas l'occasion ou le temps de l'ouvrir : juste au cas où ou juste si j'ai quelques minutes devant moi pour lire quelques pages de plus.
Le récit suit donc la plupart du temps Lessa, jeune fille rebelle, qui à sa façon va révolutionner les traditions du Wehr après que lui ait été conférée l'Empreinte de sa dragonne d'or. Ses relations avec F'lar, qui au même titre que l'accouplement de leurs dragons, devient son compagnon, en seront à la fois houleuses et en attente d'un amour qu'elle se refuse à ressentir.
F'la de son côté est un personnage dur, intransigeant mais qui peut laisser transparaître en de rares fois la tendresse qu'il ressent pour elle. Il faut dire qu'il a la charge du Wehr et que c'est une tâche ardue dans un monde où les Seigneurs refusent de leur verser la dîme contre leur protection. Sans compter qu'il doit continuer à perpétuer la race des dragons et l'entrainement de leurs chevaliers afin de lutter contre les Fils lorsqu'ils reviendront.
J'ai tout de même quelque chose à reprocher au récit qui peut-être n'existe que dans les Intégrales : les chapitres semblent séparés par les diverses ballades de la planète, mais du coup il arrive que cela manque complètement de sens parce qu'il n'y pas de liens, de connecteurs temporels.
Je l'ai surtout ressenti dans un passage durant lequel certains des personnages étaient présents et d'un seul coup on apprend qu'ils ne sont plus là, et on les retrouve revenant d'une mission, sans savoir aucunement combien de temps s'est écoulé. Et surtout sans savoir dans quelle mesure ils sont brusquement partis.
Bon cela dit c'est le seul aspect qui m'a dérangée dans la continuité du récit, après on fait les recoupements qu'il faut aux bons moments. Mais je ne sais pas si c'est du au découpage des Intégrales ou si c'est le cas aussi dans les livres individuels.
Si l'on fait abstraction de ce petit soucis, j'ai vraiment énormément apprécié cette véritable plongée dans le monde de Pern, leurs chevaliers et dragons, j'ai toujours été emballée par les relations humains-animaux communiquant par la pensée et unis par un lien profond et nécessaire, donc là j'avoue avoir été aux anges.
Les dragons sont présentés comme des êtres nobles et superbes, intuitifs et intelligents.
Ce roman là mélange de façon intéressante des éléments de fantasy à ceux de SF : les notions de planètes et de menace extra-terrestre (extra-pernienne devrais-je dire), l'Interstice qui permet à la fois de passer d'un lieu à un autre mais aussi de traverser le temps : ce qui donne lieu aussi à de sacrés déchirages de neurones pour suivre qui du passé agit sur le futur et qui du futur est influencé par un nouveau passé recréé et changé.
En conclusion, un gros coup de coeur pour cette nouvelle série que je ne vais pas manquer de poursuivre !
Extrait
"Lessa tourna vers elle la tête du dragon, de sorte que les yeux à facettes furent forcés de la regarder ... et elle se trouva perdue dans ce regard d'arc-en -ciel.
Elle sentit une joie profonde pénétrer tout son être ; une sensation de chaleur, de tendresse, d'affection sans mélanger, d'admiration et de respect immédiat inonda son esprit, son coeur et son âme."
" En tête de ce déploiement terrifiant venait une formation triangulaire de quatre grands dragons bonze : ils dessinaient de leurs ailes des arabesques extra-ordinaires en planant juste au-dessus du sol. A une longueur de dragon au-dessus et derrière eux, venait le second rang, plus long et plus large, composé de dragons bruns et, encore plus loin et plus haut, des bleus, des verts, et enfin d'autres bruns, tous brassant de leurs ailes puissantes un air glacial dont ils dispersaient le souffle sur la populace terrifié qui, un instant auparavant, était encore une armée."
Ailleurs
Te voilà toi aussi plongée dans le monde Pern, pour ton plus grand bonheur !
RépondreSupprimerQuoiqu'on en dise, ces intégrales sont vraiment une bonne opportunité pour se replonger dans le "grand oeuvre" de Anne McCaffrey, malgré le choix chronologique pour le moins contestable...
Oui plongée et bien plongée ^^
SupprimerPar contre il est vrai que ces Intégrales sont bizarrement conçues.
J'en viens à me dire que cette intégrale est vraiment pourrie. Le Vol du Dragon est la porte d'entrée dans ce cycle par excellence et sûrement un des meilleurs romans du cycle.
RépondreSupprimerBonne lecture pour la suite.
C'est vrai qu'en lisant le Vol du dragon j'ai mieux saisi des éléments difficiles à comprendre en découvrant le Maitre harpiste de Pern, forcément puisqu'il avait été écrit après.
SupprimerA la base les Intégrales, même si elles sont pratiques pour découvrir cette fabuleuse saga, vont demander beaucoup de yoyo pour découvrir les romans dans un ordre plus normal.
J'avais vraiment aimé ce premier tome, et je ne sais pas pouqruoi je n'ai toujours pas franchi le cap pour lire la suite ... Faudrait que je me grouille un peu d'ailleurs, avant de tout oublier et de devoir relire ce tome ci !
RépondreSupprimerIl faut que tu continues oui ^^
SupprimerMoi j'ai accroché à fond !
Elle est des nôtres :D
RépondreSupprimerRavie que ça te plaise, si tu as besoin je travaille sur un petit billet sur l'ordre de lecture de Pern (et la correspondance avec les intégrales), que je publierais sûrement à la fin du mois
(d'ici là tu peux suivre les intégrales 3 et 4 sans problème ^^)
Oui je suis des vôtres et drôlement contente de l'être :)
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