Sept révolutions se sont écoulées depuis que les Anciens, sont venus à la rescousse des chevaliers-dragons, afin de combattre les Fils qui ont recommencé à tomber après plus de 400 ans d'absence, au point qu'on les croyait disparus et que peu à peu les habitants de Pern ont fini par oublier leur menace.
Aujourd'hui, alors que les Fils tombent toujours mais désormais à intervalles irréguliers, faisant fi de toutes les prévisions, selon un rythme nouveau, l'entente existant entre Anciens et Chevaliers du présent vacille : des dissensions apparaissent. C'est que le comportement des Anciens, qui possèdent désormais chacun un Weyr, jettent le discrédit sur les chevaliers-dragons auprès des Seigneurs et des Artisans : incapables d'évoluer avec leur temps, ils se sentent en droit d'obtenir tout ce qu'ils désirent et créent ainsi tensions et conflits.
En même temps l'apparition des lézards de feu -qui seraient les ancêtres des dragons - et leur possible capacité à être soumis à l'Empreinte comme leurs descendants, entraine des jalousies pour les posséder.
C'est dans ce monde au climat incertain, menacé grandement par la chute des Fils, que F'lar, chef du Weyr de Benden, tente de tout concilier et trouver des solutions. Heureusement il a Lessa à ses côtés, ainsi que son demi-frère F'nor et surtout leurs fabuleux dragons.
Et si les lézards de feu constituaient une solution contre le danger ? Et s'il existait aussi des nuisibles capables de détruire ces Fils ? Et si enfin aller sur l'Etoile Rouge même, allait permettre de combattre la menace à sa base ?
Cette suite au Vol du dragon entre de suite dans le vif du sujet, on en apprend au préalable un peu plus sur les circonstances de la colonisation de Pern et son histoire, ce qui entre définitivement ces romans dans une fantasy science fictionnesque, encore plus lors de ce roman avec la tentative d'aborder sur L'Etoile rouge.
Je craignais un peu que l'histoire s'enlise dans ce qui était déjà établie : le rôle des chevaliers-dragons face aux Fils, leurs relations avec les Seigneurs, leurs combats .... mais il n'en est rien, au contraire j'ai été encore plus captivée. Car tout commence à bien rendre forme dans ce tome-là avec des faits nouveaux.
Comme l''arrivée des lézards de feu qui constitue à la fois un élément clé et un rebond dans le récit, comme les conflits entre habitants qui marquent un pas de plus : on se découvre des antagonistes ainsi que des sympathies. L'attitude des Anciens, venus pourtant sauver la planète, franchissant la barrière du temps, pour combattre auprès des Chevaliers d'un nouveau temps, est évidemment le plus gros soucis contre lequel F'lar va devoir se battre. Mais aussi son plus grand défi.
Un F'lar nouveau, plus réfléchi que dans le précédent opus, plus mâture, qui n'est plus en butte avec ses sentiments envers Lessa, et du coup il est infiniment plus humain et sympathique, c'est une sorte de héros juste et droit mais dont l'amour des autres n'est pas forcément acquis. Je l'ai réellement apprécié ainsi que Lessa, toujours franche et directe, seulement avec plus de réflexion aussi.
Une grande affection aussi pour F'nor qui a un rôle beaucoup plus important.
C'est ce que j'aime dans les sagas c'est le fait de connaître des personnages, de prendre le temps de s'attacher à eux et de les retrouver dans les romans suivants. Et puis de se sentir chez soi dans un univers désormais familier.
J'ai beaucoup apprécié aussi les découvertes faites dans la salle des Ancêtres du Fort de Benden avec tous ces instruments du passé qui montrent qu'un jour la population de Pern fut plus évoluée, mais cela n'empêche pas de suivre leur temps comme l'invention du télégraphe ou l'adaptation du microscope trouvé dans la salle pour en faire un télescope. Les Artisans redécouvrent des techniques autrefois utilisées, car finalement l'humain, même revenu en arrière, en revient au progrès.
C'est étrange d'ailleurs ce mélange fantasy - une société médiévale avec ses Seigneurs, ses Artisans, le tout formant des micros-sociétés comme des castes - et science fiction avec les observations de l'Etoile rouge, ces Fils extra-terrestres qui chutent pour détruire Pern. Etrange mais sans en être déroutant.
Par contre la traduction souffre des sacrés incohérences de langage, je ne sais pas si ce n'est le cas que des Intégrales mais il y a certaines phrases qui sont tout juste françaises, c'est franchement agaçant, voire même honteux, à croire que les traducteurs n'ont pas relu ce qu'ils avaient noté !
De la même manière, une autre incohérence, mais celle-ci faite parce que j'ai lu Le Maître harpiste de Pern avant, alors qu'il a été écrit après, sur Robinton et sa faculté à percevoir lui aussi le langage des dragons. Il est dommage que McCaffey ait oublié en écrivant le Maître Harpiste, qu'il a commencé à entendre parler les dragons alors qu'il était adulte et non durant son enfance. Bon ce n'est qu'un détail mais cela m'a gênée tout de même.
Le pire restant évidemment la traduction.
Ce qui ne m'a fort heureusement pas empêché de dévorer La quête de Dragon, de vibrer et me sentir triste lors de la tragédie des Reines dragons , de trembler et de maudire l'auteure pour sa fin, et de tomber de soulagement dans les toutes dernières pages, je n'en dirai pas plus sinon ce serait spoiler mais cela prouve que je suis désormais profondément attachée aux personnages et à ce monde. Au point que je suis toute malheureuse de ne pas avoir les autres Intégrales sous la main et de devoir lire autre chose.
Il va d'ailleurs que je fasse un sacré yoyo pour continuer à lire dans l'ordre de parution initiale, voilà ce que cela va donner.
Le vol du dragon. 1967. Intégrale III
La quête du dragon. 1972. Intégrale III
Le chant du dragon. 1988. Intégrale IV
La chanteuse-dragon de Pern. 1989. Intégrale IV
Les tambours de Pern. 1989. Intégrale IV.
Le dragon blanc. 1989. Intégrale V.
La dame au dragon. 1990. Intégrale II
Histoire de Nerilka. 1990. Intégrale II
L'aube des dragons. 1990. Intégrale I
Les renégats de Pern. 1991. Intégrale II.
Tous les Weyrs de Pern. 1992. Intégrale V.
Les dauphins de Pern. 1996. Intégrale I
L'oeil du dragon. 1998. Intégrale I
Le maître harpiste de Pern. 2000. Intégrale III
Les ciels de Pern. 2003. Intégrale V
A se demander ce qui passe des fois par la tête des éditeurs !
Extrait
Un minuscule dragon, assez petit pour s'être perché sur son bras nu, lui retournait son regard. Les yeux minuscules, comme des bijoux clignotant des flammes vertes, le considéraient avec une curiosité inquiète. Soudain, les ailes miniatures, pas plus grandes que les doigts de F'nor, se déployèrent en transparences dorées, brillant dans le ciel.
Et Brekke n'était consciente de rien, sauf de Wirenth. Car, soudain, elle était Wirenth, méprisante des bronzes qui tentaient de la rejoindre comme elle enfait l'air, vers l'est, montant toujours plus haut au-dessus des montages, jusqu'à ce que le sol au-dessous d'elle ne fût plus que noir et sable, l'éclair bleu du lac éblouissant dans le soleil. Au-dessus des nuages, là-haut où l'air est rare mais la vitesse plus grande.
Ailleurs
Après "Le vol du dragon", je dois enchaîner avec celui-ci. Content de voir qu'il t'a plu, ça augure de bonnes choses de mon côté ! :)
RépondreSupprimerC'est vrai que l'ordre des récits dans les intégrales paraît curieux, mais pourtant, c'est l'agent de Anne McCaffrey qui a validé le tout. Ce n'est pas le fait de l'éditeur... http://www.elbakin.net/forum/viewtopic.php?pid=324659#p324659
e ne savais pas que l'agent de McCaffey avait validé cette bizarre conception des romans.
SupprimerBon après il suffit de suivre les dates et pas de soucis :)
J'espère que la Quête du dragon te plaira aussi ^^
Un bon tome qui relance bien l'intrigue après le Vol du Dragon.
RépondreSupprimerOui tout à fait d'accord avec toi.
SupprimerJe ne lis pas encore ton article, vu que je n'ai pas lu ce tome, mais je reviendrai :P
RépondreSupprimerOki je t'attends de pied ferme :p
SupprimerAh j'avais pas vu cet article (je vide petit à petit mes flux RSS), je vois que tu as trouvé toute seule le bon ordre, merveilleux :D
RépondreSupprimerJ'espère que tu apprécieras ta lecture de l'intégrale IV quand tu l'auras acheté en tout cas, c'est là que ses trouvent mes textes préférés.
Sinon pour la traduction, ils ne l'ont pas révisé lorsqu'ils ont fait les intégrales, et je ne suis même pas sûre qu'ils se soient donnés la peine de corriger les coquilles déjà très présentes dans les anciennes éditions...
Oui j'ai trouvé le bon ordre que je vais suivre scrupuleusement ^^
SupprimerJe suis certaine d'apprécier la suite, enfin ce serait très étonnant que cela ne me plaise plus étant donné ce gros coup de coeur.
Dommage pour la traduction, franchement j'ai beaucoup de respect pour les traducteurs mais pas pour ceux qui ne se donnent même pas la peine de relire leurs textes !