Bon ! premiers constats à la découverte de ce premier Bifrost arrivé dans ma boite aux lettres :
- La présence d'une marque ta page, très bonne idée
- Une couverture glacée de très bonne qualité, j'apprécie
- Un Editorial qui s’adresse très franchement à ses lecteurs, sans tabou, avec un style direct, d'ailleurs on y fête les 8 ans d'existence de la revue (le numéro date d'Avril 2004)
Quelques chiffres : Bifrost a un tirage moyen de 2 000 à 3 000 exemplaires, entre 1 600 et 2 500 de ventes et 400 à 550 abonnés .... nombres qui ont probablement augmenté depuis ...
Ensuite, le thème général abordé dans ce numéro, un dossier spécial uchronie ... qui définit celle ci (mot basé sur la racine grecque "U" -non- et "chronos"- temps- soit un temps qui n'existe pas ou du moins pas physiquement), en pose les visages et les limites, fait un bilan du côté des auteurs français et donne de bonnes idées de livres à se procurer (je vais encore devoir passer un pacte avec ma CB mais elle ne me croit plus lorsque je lui dis que promis je n'achète pas le mois prochain ...)
Le dossier est intéressant, ouvre pas mal d'horizons pour l'ignare que je suis de toutes ces appellations spécifiques à la littérature SFFF et pose un bilan plutôt optimiste de cette façon d'écrire qui connait un regain d'intérêt tant auprès des lecteurs, que des auteurs et des éditeurs ...
Ensuite pour accompagner ce dossier, 5 nouvelles qui portent sur l'uchronie, avec une petite réserve sur la première qui se présente plutôt comme une hilarante histoire de voyages temporels :
- La pucelle enfumée de Jean Pierre ANDREVON : Cette première nouvelle (et découverte de cet auteur, cela dit découverte de tous les auteurs de ce numéro 31) est loufoque à tous points de vue : nous sommes en 1424, en pleine guerre de Cent Ans mais Jeanne d’Arc a l’air bien mal partie pour être la sauveuse de la France, heureusement Maïssé venue du futur, veille. J’ai ri franchement à bien des moments. Après ce n’est pas effectivement réellement une nouvelle uchronique dans la mesure où nous ne sommes pas dans le « Et si Jeanne d’Arc n’avait pas entendu des voix et n’était pas partie au devant du dauphin Charles VII ? » , dans la mesure où les évènements se déroulent conformément à l’histoire au grand drame de cette pauvre Maïssé… sauf sur les dernières lignes qui postulent effectivement sur un fait d’uchronie et offre une fin en chute surprenante … J'ai bien apprécié.
- Voyage au bout de l'Europe de Gilbert MILLET : Nous sommes à Paris en mai 1848, soit quelques mois après la révolution durant laquelle Louis Philippe abdiqua et un gouvernement provisoire s'instaura : la République ... laquelle devient peu à peu trop autoritaire ... et on projette d'assassiner Victor Hugo ... Et en même temps nous nous retrouvons propulsés en 1932 où un écrivain tente de réécrire l'histoire .. et si Victor Hugo avait été assassiné, que se serait-il passé ? J'ai eu un peu de mal à suivre cette nouvelle, de par la navigation entre les deux périodes qui fait qu'il est difficile de savoir ce qu'il en est réellement ...
- La Nuit du Grand Duc de Yohan HELIOT : Mais qui est donc ce justicier masqué qu'on appelle Grand Duc qui lutte contre le crime ? Le récit commence à l'époque de la 3ième République, Daladier va demander l'investiture de son gouvernement à la Chambre de Députés tandis que Charles De Gaulle enseigne l'histoire (à l'Ecole de Saint Cyr) .... L'Uchronie débute en fait dans les dernières lignes avec le Grand Duc démasqué qui va induire forcément un tournant dans l'Histoire ....
- Sisyphe et l'Etranger de Paul DI FILIPPO : Cette nouvelle réunit l'uchronie et la SFet donne un truc bien ficelé. Nous sommes en 1954 et la découverte d'une arme incroyable a permis à la France d'être une super puissance et de régner sur toutes les autres nations. La fin reste totalement ouverte et laisse Albert Camus, le protagoniste de cette histoire face à un choix dont nous ignorerons le dénouement. C'est la nouvelle que j'ai préférée.
- Cinépanorama de Xavier MAUMEJEAN : Je passe rapidement sur celle-ci dans la mesure où je n'y ai strictement rien compris .... incapable que j'ai été de mettre une date sur les évènements ou même un nom sur les personnages ....
Je n'ai pas (plus ?) l'habitude de lire des nouvelles, c'est un style qui oblige à rentrer très rapidement dans le récit sous peine d'être rapidement largué et d'autant plus lorsqu'il s'agit de revisiter l'histoire.
Comme dit ce passage dans le dossier sur ce thème : "Cela présuppose un contrat tacite entre l'auteur et le lecteur. Ainsi, le lecteur doit posséder ce minimum de connaissances historiques nécessaires pour saisir la divergence et en accepter le postulat de départ" ; la difficulté lorsqu'on lit de l'uchronie est d'avoir quand même quelques notions de la période dont on parle et du coup cela devient très difficile avec une nouvelle qui induit beaucoup plus d'implicite qu'un roman qui a largement le temps de poser les choses.
Cela a le mérite de stimuler intelligemment les neurones !!!
Pour achever la découverte de ce numéro :
- une interview de Yohan HELIOT, un auteur qui manie avec brio le steampunk, qui évidement va bientôt rejoindre ma PAL, (notamment par "La lune seule le sait") je transcris juste un petit passage de l'interview qui m'a séduite
Pourquoi écrire ?
Yohan HELIOT : nous écrivons pour faire plaisir à notre égo parce que nous recherchons un peu de reconnaissance.
- un voyage vers Mars, comme si vous y étiez ... ce n'est pas demain la veille mais pourquoi pas ?
En conclusion cette première plongée dans cette revue m'a bien plu, j'ai apprécié la qualité des nouvelles, le dossier abordable pour une néophyte, la grande partie consacrée à des critiques de livres .... Donc un bilan très positif ...
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