Durant cet été, quelques livres lus, à chroniquer à présent en faisant ce qu'on peut lorsqu'il s'agit de lectures datant en terme de mois ....
En littérature jeunesse
- Mémoire à vif d'un poilu de quinze ans de Arthur TENOR : Maxilimilien a 15 ans, lorsqu'éclate la première Guerre Mondiale. Son plus vif désir devient alors de couvrir l'évènement afin de se préparer à son futur métier de grand journaliste ... sauf que cette guerre vue de près ce n'est pas joli joli.
Ce petit roman de moins 150 pages se lit très bien et si l'on met de côté le fait peu probable qu'un gamin ait pu un jour se retrouver en première ligne, c'est un beau témoignage de la vie des tranchées, des horreurs de cette véritable boucherie, de la souffrance de ces hommes livrés en pâture à l'ennemi ....le seul reproche que je pourrais faire à ce roman, c'est que cela reste très factuel, très appliqué dans l'écriture avec un manque de spontanéité. Je le conseillerai néanmoins à mes bons lecteurs CM2 pour sa qualité historique indéniable.
Extrait :" Je n'arrive pas à admettre qu'on laisse crever un être humain qui souffre à moins de cinquante pas ! Je ne peux pas admettre qu'on puisse tirer sur un adversaire qui sauve un de ses copains blessé. Je ne peux pas, je ne peux pas .... Je refuse d'admettre toutes ces infamies ! Parce que ce n'est pas ça, la guerre. La guerre, c'est honorable ..."
Il raya ces derniers mots, car il faut pris d'un doute : la guerre pouvait-il être honorable ? "
- Ceux qui osent de Pierre BORDAGE : Ce roman fait suite à Ceux qui sauront et Ceux qui rêvent, une trilogie uchronique sur les lendemains d'une Révolution française qui n'aurait pas eu lieu et de ce fait un vingt et unième siècle encore sous le joug des bourgeoisie et du Tiers Etat. Après avoir fui en Amérique pour trouver l'Eldorado, une province qui échappe encore à la tyrannie des royaumes coalisés, Jean et Clara doivent affronter l'impensable, en effet les autres royaumes ont décidé de déclarer la guerre à l'Arcanecout.
Le récit se déroule entre les lettres adressées entre les deux protagonistes et ce qu'ils vivent, ce qui donne une légère répétition des évènements. Ce n'est pas mon préféré de la trilogie, loin de là, au contraire je m'y suis un peu ennuyée, sans compter que cette guerre avec ses atrocités (eh oui je suis désolée mais je suis toujours aussi allergique aux tortures gratuites et au sadisme de ceux qui les perpétuent, il n'y a rien à faire, cela m'écoeure et qui plus est, cela n'apporte strictement rien au récit si ce n'est montrer la barbarie des hommes que personne n'ignore !) qui s'éternise m'a assommée. De plus la romance entre Jean et Clara, séparés et souffrant de cet éloignement, est carrément insupportable. Déception donc pour la conclusion de cette trilogie qui avait pourtant bien démarré.
- Deux ans de vacances de Jules VERNE : C'est en allant à Fontenoy le Village du Livre, au mois de Juillet, que je suis tombée sur ce roman de Verne, que j'avais lu dans mes jeunes années. Sitôt acheté, sitôt dévoré. Jules Verne est un conteur, un vrai, une fois le nez dedans on n'en sort plus, même si on est loin à présent des clichés de son temps : le mousse qui est noir évidement, qui vouvoie et se dévoue à ses pairs (qui ont son âge), l'unique femme du récit qui, aussitôt secourue par ces braves anglais polis et bien élevés, s'empresse d'endosser son rôle de femme au foyer (clin d'oeil à Tigger Lilly qui adorerait cette image ^^) et de mère pour orphelins désoeuvrés, sans oublier les méchants hommes sans foi ni loi contre qui ces braves et honnêtes jeunes doivent lutter.
Bon, en dépit de cela, j'avoue, c'est du Jules Verne alors forcément j'aime, parce que j'ai un peu du mal à être objective face à des lectures d'enfances que j'avais adorés (inutile de me demander un jour de porter le moindre regard négatif sur la série de l'Etalon Noir, ce sera juste impossible). Je me souviens d'ailleurs qu'une série avait été tirée de ce livre et diffusée à la télé, que je regardais avec beaucoup de plaisir. Ce côté enfants Robinson sur leur île a un côté très rafraichissant même si c'est désuet. Deux ans de vacances reste l'un de mes préférés de l'auteur.
En littérature adulte
- Le Dragon Griaule de Lucius SHEPARD : Il est une région placée sous la domination d'un dragon géant, une bête immense qui aurait régné sur un âge antique et qui maintenant use de son influence pour gouverner habitants de ces alentours. Ce roman, à la couverture superbe, se décline en 6 nouvelles qui dépeignent les actions "psychiques" de cet animal et les réactions des uns et des autres à son contact. En réalité je n'en ai lu que 2 et demi parce qu'il faut bien l'avouer, je suis passée complètement à côté de ce roman que tant décrivent comme un chef d'oeuvre, un très beau recueil etc .... Personnellement je n'ai pas accroché du tout, certes c'est magnifiquement écrit mais rien n'a titillé ma fibre sensible, sauf la seconde nouvelle : La fille du chasseur d'écaille qui plonge dans les entrailles du monstre pour y vivre plusieurs années, j'ai vraiment été conquise par cette nouvelle pour ensuite craquer à la suivante et refermer le livre. Evidemment j'aurais pu me forcer mais je n'ai plus envie de cette façon d'appréhender la lecture, surtout en ce moment alors tant pis, ce livre fait partie de ceux qui ne sont pas pour moi.
- Dictionnaire amoureux du Cheval de HOMERIC: rien à voir avec de la fantasy mais il me fut offert par Tigger Lillly pour mon anniversaire. Comme son nom l'indique c'est un dictionnaire et comme son nom l'indique aussi, pour les amoureux du cheval, en fait c'est surtout son auteur qui en est réellement amoureux, la façon dont il les dépeint ressemble de façon troublante à la façon dont serait décrit un amant. C'est très chouette, c'est très poétique, c'est même piquant à certains moments, je ne résiste pas à livrer là un extrait
"Nos hommes politiques sont de grands enfants qui s'imaginent qu'une fois en selle sur une monture comme sortie d'un bain de lait, les peuples reconnaîtront leur grandeur, leurs desseins géniaux à défaut d'être vertueux. Vous souvenez-vous de ce président de la République nommé Nicolas Sarkozy, de son empressement à grimper sur le dos d'un cheval camarguais qui se serait bien passé, en ce jour ensoleillé mais ô combien funeste, de cette publicité tapageuse ? Tel Napoléon sur ses fiers chevaux de sang arabe, le jockey Sarkozy entendait se grandir sur une monture éclatante de blancheur".
Homeric donc aime profondément les chevaux de course et les pare de mille qualités, beautés et noblesse, au point que quand on aime ces grandes bêtes fougueuses, on ne peut être que conquis ... Le seul reproche que je pourrais lui faire c'est que pour ces quelques cracks qu'il pare d'or et d'argent, il en oublie les milliers restés dans l'ombre, poussés aux extrêmes, quelquefois conduits aux abattoirs, ceux que l'on peut retrouver dans les clubs, un peu dingos, abîmes, marqués par le dur travail demandé. N'en reste pas moins que ce dico du Cheval est tout de même un bel hymne à la plus conquête de l'homme.
Dommage pour Shepard mais je comprend que tout le monde ne rentre pas dedans. Et comme c'est le 2e avis déçue sur la fin de la trilogie Ceux qui..., je crois que je vais définitivement m'arrêter au tome 1 ^^.
RépondreSupprimerOui dommage, bon ce n'est pas si grave mais en quelque sorte cela renforce juste une fois de plus l'impression que je suis en décalage complet même dans la blogo et que je n'y ai pas ma place, tant pis, cela ne m'empêchera pas de dormir.
SupprimerLe Bordage je suis déçue c'est vrai, le premier tome reste définitivement le meilleur.
Taratata, t'as le droit d'avoir ton avis et de pas aimer ce que tout le monde aime, c'est ce qui rend les échanges intéressants sinon on serait tous des décérébrés ^^
SupprimerEt puis bon je pense que y'a pas une blogo mais des blogos (probablement autant que de blogueurs xD)
Si je puis rajouter, tu n'es pas la seule à ne pas avoir apprécié ce bouquin dans la blogo.
SupprimerJ'ai lu d'autres romans d'Arthur Tenor : on ne peut pas parler dans ceux-là de factuel, mais ils présentent aussi une écriture très appliquée :) (sans doute un critère recherché en littérature jeunesse). Tiens, je ne connaissais même pas le titre de ce Verne-ci. J'ai toujours été curieuse de ce que donnait Le dragon Griaule... mais apparemment pas assez pour l'acquérir et le découvrir ;) J'ai lu d'autres chroniques allant dans ton sens. Comme le dit Vert, c'est justement de ces ressentis différents que nait la richesse.
RépondreSupprimerHaa deux ans de vacances ... Je l'ai beaucoup aimé aussi. Dictionnaire amoureux du cheval faudrait que je me décide à l'acheter pour moi maintenant :p ... ou le mettre sur ma liste de Noël.
RépondreSupprimer"Ce petit roman de moins 150 pages se lit très bien et si l'on met de côté le fait peu probable qu'un gamin ait pu un jour se retrouver en première ligne"
RépondreSupprimerHélas, il y a eu de nombreux adolescents-soldats morts lors de la Première Guerre mondiale, un article fort intéressant à ce propros. La réalité dépasse parfois la fiction… :(