dimanche 29 décembre 2013

L'enfant des cimetières de Sire Cédric

Ce pourrait être un simple fait divers : un fossoyeur tue sa femme et ses enfants au fusil à pompe avant de se donner la mort. David et Aurore, journalistes, sont sur les lieux, certaines de tenir un sujet en or ....

La suite de la quatrième de couverture en rajoutant un peu trop, je m'arrêterai là dans la copie.

Sire Cédric c'est une découverte pour moi, j'ai beaucoup hésité avant de l'acheter (c'est Gromovar qui m'a conseillé celui-ci) parce que je suis du genre sensible et que le gore et l'horreur me tourneboulent un peu trop la tête.
Mais après tout, rien de mal ne peut sortir d'un auteur qui signe ses dédicaces au feutre rose n'est-ce pas ? Donc je me suis lancée. Je ne suis pas novice en la manière, j'ai eu mon époque Dean Koontz et Masterton, le second versant plus dans l'horreur que le premier d'ailleurs, jusqu'au trop plein ; mais dans le fond Sire Cédric cela fait un moment que je le vois "hanter" les festivals alors il fallait tout de même que je découvre un jour ses oeuvres !

Je peux le dire de suite : je ne fus pas déçue, le rythme est haletant, j'ai dévoré les 500 pages sans sourciller et surtout à une allure folle (en prenant soin tout de même au cours de ma lecture d'éviter les heures de la nuit, eh oui on est trouillarde ou on ne l'est pas .... néanmoins j'avoue avoir très bien supporté cette lecture).
Ce thriller qui a pour fond une légende urbaine mettant en scène un enfant hantant un cimetière ne laisse pas de répit, de plus c'est bien écrit, vraiment bien écrit, Sire Cédric sait manier le phrasé et rendre son texte presque poétique .... du coup cela a eu un effet apaisant sur moi pour me faire accepter plus facilement le sang et le gore. Cela dit ce n'est pas si gore que cela .... et cela reste fort supportable. Il y a néanmoins quelques scènes qui restent dans les annales (et m'ont valu quelques cauchemars post lecture je l'avoue, ceci ajouté en plus à l'ambiance glauque de Coeurs de rouille de Justine Niogret et ce fut parfait pour alimenter certains songes nocturnes qui réveillent en sursaut !).

Car le personnage  coupable des pires exactions, capable d'entrer dans les pensées des autres pour les manipuler ou les torturer, est réellement terrifiant, de par son apparence et de par son insensibilité extrême et son manque d'empathie à la souffrance d'autrui , et plus encore les ombres qui l'accompagnent, l'enveloppent, le protègent et ... attaquent.
Sire Cédric sait parfaitement amener son sujet et faire ensuite monter peu à peu l'angoisse, prenant des personnages somme tout bien banals,  (deux journalistes) et relativement démunis  ; j'ai tout de même trouvé David un peu naïf et le côté "je trouve le bon livre magique pour repousser les démons et les formules magiques marchent formidablement bien du premier coup" un peu poussé et pas très crédible. Mais c'est le seul reproche que je ferai à ce roman mené tambour battant, à la fin qui ne déçoit pas.

J'ai beaucoup aimé l'entrée dans le monde des disparus ... pas seulement ceux qui reviennent pour hanter ou pour effrayer mais ceux qui sont présents pour protéger et veiller, je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais ce fut le côté le plus séduisant du roman à mes yeux.
Le contraste entre l'inhumanité extrême de l'adolescent tueur, son invulnérabilité et le sentimentalisme du journaliste, profondément humain, lui, profondément normal aussi, est bien posé et rend l'intrigue d'autant plus angoissante. L'atmosphère est oppressante, on sent le mal s'insinuer peu à peu au fil des pages et amener un certain mal être chez le lecteur qui se demande bien comment les "héros" vont pouvoir lutter contre ce mal absolu (et lui comment va-t-il se tirer de cette lecture !). Un bon thriller donc dans toutes les règles de l'art.

Et une très belle première découverte, j'y reviendrai !

Extrait :
L'individu qui venait à leur rencontre semblait avoir été dessiné dans les ténèbres pures, grouillantes et gémissantes, faites de pulsations et de crocs qui happaient l'air, sur ses bras, ses jambes. Des formes d'ailes impossibles se dressaient dans son dos, prenant l'espace d'un instant l'apparence d'une véritable personne torsadée et chimérique, avant de redevenir goudron bouillonnant et de couler sur les murs, serpenter et gonfler.

Ailleurs

5 commentaires:

  1. Tu as piqué ma curiosité là (et pas qu'à cause du feutre rose :P)

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    1. Ah c'est bien alors, tu l'achèteras au prochain festival ? :p
      Le feutre rose cela vaut le détour aussi je trouve, lol

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  2. Je l'ai vu une fois le monsieur, en dédicace au Hellfest de 2011... et j'ai pas pensé à regarder son style ! :D
    Mis à part ça, je n'ai jamais lu un seul de ses romans encore, mais comme pour toi ça me fait de l'oeil ! Reste à voir si je chope celui-ci pour commencer où si je me laisse tenter par un autre. Au ciné, le gore je peux pas trop mais en bouquin aucun soucis ! ^^

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  3. Moi qui suis sensible au gore, j’avoue trouver ton retour intéressant… Si c’est supportable, je lirai peut-être ce livre un jour ;)

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  4. Etant très trouillarde, malgré ton billet alléchant, je passe!

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