jeudi 31 octobre 2013

Les yeux jaunes des crocodiles de Katherine Pancol

Paris .... des crocodiles .... Deux soeurs que tout oppose, des hommes qui réussissent, d'autres qui échouent, des enfants qui se comportent comme des adultes ou qui séduisent par leur naïveté ... des mensonges, des amitiés, de l'amour, du profit, de l'argent, des sentiments, de la trahison, du rêve et des rires .....
C'est tout un condensé de ces moments de vie que nous propose Katherine Pancol dans son roman dont on  ne comprend le titre que plusieurs pages bien entamées.

Ce roman là trainait, non dans ma Pàl (je n'y mets que la SFFF dedans) mais dans l'une de mes bibliothèque, il m'avait été donné il y quelques années par Tigger Lilly (ainsi que son suivant : La Valse lente des tortues) et puis je l'avais un peu oublié. C'est en retombant par hasard dessus que j'ai eu envie de l'ouvrir .. après tout, vu la pauvreté de lecture en ce moment, une littérature générale me donnerait peut être un coup de boost ..

Lorsque j'ai démarré Les Yeux jaunes des crocodiles, j'ai de suite pensé à Gavalda ... sauf que ce n'est pas du Gavalda, ce n'est pas écrit comme Gavalda et ce n'est surtout pas ressenti comme Gavalda ... Ce sont des vies qui se croisent - j'ai d'ailleurs bien apprécié le début du roman qui présente tour à tour ses personnages, lesquels sont complètement antagonistes les uns des autres pour ensuite les relier par des liens de parenté, proches ou lointains, j'ai trouvé cet abord vraiment bien amené - des émotions qui sont fortes mais il manque le petit côté psychologie poussée des personnages, ce qui les rend tellement proches du lecteur qui se retrouve un peu dans chacun d'eux.
Bon ... fin de la comparaison entre les deux auteures .... Repassons juste au roman de Katherine Pancol.

En premier lieu j'en garde un bon souvenir, car cela se lit bien, une fois passé le choc de personnages très hétéroclites, très marqués - certains très vulgaires et d'autres très bourgeois dans le pire du sens - je suis bien entrée dans l'histoire et j'ai eu cette sensation bien familière d'avoir envie de retrouver le lire, de le feuilleter, de le lire un peu partout .... 

En dépit de cela, je suis restée tout de même un peu mitigée .... J'ai trouvé les personnages un peu trop caricaturaux : Joséphine tellement gentille et aimante, au point que cela en est trop, Iris sa soeur tellement insupportable, dégoulinante de fric, avec rien qui puisse la rattraper, idem pour les autres : Zoé la petite fille parfaite et son pendant Hortense, sa grande soeur qui est un véritable monstre qu'on a envie de claquer. Les hommes sont presque les victimes de leurs femmes, entre les faibles qui se font manipuler et le fort qui s'en sort mais par l'indifférence, sans oublier le l'homme secret qui est tellement égoïste qu'on ne comprend pas ce qui est séduisant chez lui.
Les personnages les plus hauts en couleur et les plus attachants sont au final les amis : Shirley l'amie de coeur de Joséphine, au passé secret, et son fils Gary, ce sont les plus crédibles alors que leur histoire personnelle l'est moins (une histoire de fille illégitime de la reine d'Angleterre il fallait le faire, mais cela ne sonne pas très juste). J'aurais aimé que l'auteure creuse plus fortement les caractères, les sentiments, elle raconte bien, c'est sympa mais ce n'est pas assez profond pour moi.

Par contre une chose qui m'a vraiment séduite, c'est l'histoire du livre qu'écrit Joséphine pour le compte de sa soeur : une histoire qui se passe au XIIè siècle, et là je me suis régalée .... Pour plusieurs raisons : 
- Ces passages fourmillent de détails historiques sur le MA et là .... j'adore !!!! Surtout que visiblement Pancol s'est bien documentée et cela foisonne de petits détails tout à fait intéressants.
- Tous ces moments où Joséphine construit son roman, fait connaissance avec ses personnages, les fait vivre, pense à eux, vit à travers eux et se révèle peu à peu, est vraiment le point clé du livre .... C'est étrange car on a la sensation que Pancol a plus réussi à mettre en scène et à rendre attachants les personnages que s'invente son personnage principal qu'elle même avec ses propres personnages.
Et ce roman dans le roman, je l'ai vécu plus fortement que l'histoire elle-même.

Le dernier reproche que je ferais à ce roman, c'est son côté "tout se termine bien dans le meilleur des mondes", certes tout ne se clôture par superbement pour tous mais c'est un peu "les méchants sont punis et les gentils gagnent", alors j'adorerais que cela soit ainsi dans la vie sauf .... que c'est complètement le contraire : dans notre société actuelle j'aurais plutôt envie de dire que ce sont les gentils qui se font avoir et les méchants qui s'en sortent, c'est aussi caricatural que l'autre maxime mais plus vérifiable dans la réalité.
Sans compter qu'au final quand les gentils s'en sortent c'est aussi grâce à l'argent, certes le monde tourne autour de l'argent mais celui-ci arrive un peu trop à point nommé pour sortir les personnages de leurs situations désastreuses ou pour en rendre d'autres totalement insupportables. Heureusement qu'on n'en est pas arrivé à "c'est l'argent qui fait le bonheur" (ce serait presque le contraire : Iris et sa mère qui nagent dans l'opulence sont au final bien plus malheureuses - même si elles n'en ont pas vraiment conscience, toutes convaincues que c'est la richesse qui leur fait la belle vie - qu'une Joséphine qui, du jour au lendemain sans mari et presque sans argent, se bat pour s'en sortir), car là je rendais mon tablier.

Un avis un peu mitigé donc pour ce roman que j'ai lu comme une bonne distraction, sans prise de tête, cela fait du bien aussi de temps en temps, sans ennui non plus, donc il n'est pas si dépourvu de qualités que mon billet pourrait le faire prétendre. Un autre point positif que j'ai adoré lire aussi : tous ces moments où Joséphine parle à son père décédé en gardant le regard rivé sur les étoiles .... J'ai une histoire un peu particulière aux étoiles, alors j'ai évidement été enchantée par ces instants un peu magiques.

Du coup j'ai tout de même décidé de retrouver ces personnages (auxquels on s'attache fatalement un peu au bout de 661 pages à leur côté) dans la suite : La Valse lente des tortues.
Ceci dans mon besoin de lecture un peu plus légères en ce moment ... Cela me va tout à fait parfaitement.

6 commentaires:

  1. Héhé ça a bien marché sur moi malgré ce côté gnagnan! Le roman de Joséphine est un des meilleurs éléments, j'avais beaucoup apprécié ces passages aussi. En revanche je te conseillerais de ne pas enchaîner la suite trop vite, au risque de faire une overdose comme je l'ai fait...

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    1. Ah oui ? j'ai commencé la suite déjà, lol, mais cela dit je sens déjà que cela va être moins prenant, du fait de la nouveauté qui n'est plus là. Je te rassure, même s'il y a des défauts, cela a marché aussi puisque je l'ai lu très vite, mais il a fortement été rattrapé par le roman de Jo et les moments étoiles.

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  2. J'ai les trois livres dans ma bibliothèque (je trouve les couvertures magnifiques) mais je ne les ai toujours pas commencés parce qu'ils sont gros et que la lecture d'un autre livre de l'auteure m'a déçu, du coup j'ai du mal à avoir envie de l'attaquer !
    Bel article en tout cas ;)

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    1. J'aime beaucoup les couvertures aussi. Ah il y en a un troisième ? faudra que je regarde ça maintenant que j'ai lu le deuxième, c'est relativement identique au premier question critique mais cela se lit toujours aussi bien pour une feignasse de lecture comme je suis en ce moment.
      Merci sinon :)

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  3. J'avais complètement oublié que je t'avais donné ces bouquins XD

    Contente que cela t'ai procuré un moment de lecture agréable.

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    1. Mémoire de poisson rouge :p
      Oui c'est la lecture idéale quand on n'a pas envie de se fouler, lol

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