Cassandre est d'ailleurs la nièce du journaliste Katzenberg, personnage principal de "Le père de nos pères" et "L'ultime secret".
Werber, dans son roman, pose un décor atypique : une énorme décharge dans laquelle vivent, en tribus, des gitans, des libanais et 4 SDF qui se sont inventé un nom et un passé. Une vie comme au temps de la préhistoire où le mot d’ordre est : survivre.
C’est une grande ode aux odeurs !!!! Pas au point du livre Le Parfum , mais on a tout de même l’impression de sentir en même temps que Cassandre les odeurs pestilentielles qui accompagneront nos personnages tout au long du roman, "nareux" s'abstenir !
En ce qui concerne la trame, pas de grand changement, Werber distille peu à peu ses éléments surnaturels, mais toujours de façon à faire prendre la sauce par des références scientifiques, on a envie (ou pas envie selon les personnalités plus ou moins sceptiques) d’y croire.
Pour ma part, j’ai trouvé original d’intégrer à son roman des éléments de quelques uns de ses autres romans comme Le Papillon des Etoiles, (trouvé dans la décharge, dans un état tellement lamentable qu’on ne peut distinguer le titre, sic !) et l’Arbre des Possibles que les protagonistes recréent.
Original mais quelque peu décevant car on a une impression de déjà vu : les possibilités du futur, l’ange qui creuse en la touchant de son doigt la gouttière sous le nez du nourrisson afin qu’il oublie ses vies antérieures, cela devient d’autant plus redondant que ce dernier aspect est de + en + repris par d’autres auteurs, tel Marc Lévy dans son dernier roman.
Reste un livre agréable et facile à lire mais mon avis reste mitigé néanmoins, c'est loin d'être mon préféré.
Petite anecdote dans le roman : Bruno Bettelheim avait à traiter un enfant autiste qui dessinait partout la même forme. Le savant a cherché à identifier cette forme et a trouvé qu’il s’agissait de la carte du Connecticut. Restait à savoir pourquoi cet enfant autiste dessinait la carte du Connecticut. Bettelheim a fini par trouver. L’enfant par cette carte voulait signifier « Connect I Cut ». Ce qui signifie en anglais, « J’ai coupé la connexion ». Donc, « J’ai coupé la connexion avec le monde. »
Anecdote réelle ou inventée par l'auteur ?
Quelques futurs des Rédemptionais :
Le Baron : je vois une grande guerre nucléaire entre les pays dominés par des dictateurs fous et les nations civilisées. Les dictateurs gagneront parce qu’ils possèdent des armes de destruction massive et qu’ils ont un message simple.
La Duchesse : je vois la surpopulation. De plus en plus d’êtres humains partout. Au final nous n’aurons plus de nourriture. On finira par manger les vieux transformés en croquettes au goût barbecue.
Le Vicomte : je vois les grandes villes de plus en plus polluées. Après l’air deviendra irrespirable et l’eau imbuvable. Pour faire tourner les usines, on utilisera toujours plus de pétrole, toujours plus de minerai de charbon, on détruira toujours plus de forêts et les animaux sauvages qui y vivent. La nature sera vaincue. En retour l’homme sera malade et déprimé.
Le Marquis : moi ? Je vois un monde où les machines auront gagné. Les ordinateurs et les robots nous utiliseront comme esclaves car ils se seront aperçus que nous sommes incapables de nous diriger correctement nous-même.
La Princesse : je vois une dictature totalitaire religieuse planétaire. La religion la plus fanatique et la plus violente avalera toutes les autres et toutes les formes de pensées politiques. Pour se maintenir, elle sera entraînée dans une surenchère permanente. Toujours plus d’intégrisme, de violence, et toujours plus de lois d’interdiction.
Lequel cadrerait avec votre vision du futur ? Pour ma part, je verrais bien celui du Vicomte mais en pire, l'humain ne sera pas déprimé, il disparaitra purement et simplement .. à moins qu'un cataclysme nous épargne cette fin-là ...
Extrait
"C’est mon armée de super héros. On est quand même très loin de Superman, Batman, Catwoman et tous les standards habituels des sauveurs de l’humanité. Une vieille mère maquerelle qui louche. Un gros légionnaire qui ne sait pas conduire une voiture. Un sorcier africain loi de sa savane. Un Coréen de dix-sept ans sans papiers, recherché par la police. Sans parler du vieillard grabataire spécialiste en horoscope qui nous attend au Dépotoir. Et de moi-même, une adolescente qui a oublié son enfance… Et nous sommes seuls à lutter contre des terroristes professionnels qui ont pour principal souci de provoquer un maximum de morts et qui, en plus, possèdent l’immunité diplomatique."
Ici une interview de Bernard Werber
Son blog.
Et enfin Bernard Werber était présent aux Imaginales à Epinal en mai 2010.
Aucune trace de l'annecdote Bettelheim-Connecticut ailleurs que dans le roman. Belle invention, un peu lacanniene.
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